2008/09/01

Les soldats français savent que pour réussir une mission de paix, il faut parfois mener des opérations de guerre

Évoquant les "dix soldats français … morts en Afghanistan", Bernard Kouchner and Hervé Morin écrivent dans Le Monde qu'
ils savaient que pour réussir une mission de paix, il faut parfois mener des opérations de guerre.
While the foreign and defense ministers speak well, though, Le Monde readers and pundits seem to reject their viewpoint en masse (to put it diplomatically), Collège de France professor Gérard Fussman seemingly seeing some sort of monkey business in the fact that when they were killed, the French troops were protecting the flank of America's Begram base (Fussman adds that "les troupes de l'OTAN sont dans une situation pire que les troupes soviétiques") and numerous Le Monde readers (i.e., numerous French citizens) preferring to evoke American folly, American treachery, American plots, and "the American Big Brother".

The home front: "An ocean of cowardice"?

One commentator compares the government ministers' opinion piece to the pronouncements of Nazi Germany and/or Vichy France ("de la propagande de masse du même type que celle des années 1940 à 1944"), "La France n'a rien à faire dans cette galère" says another, "SOLDATS RENTREZ CHEZ VOUS CETTE GUERRE N'EST PAS LA NOTRE!" yells yet another, "l'éconiomie américaine est basée sur la guerre et nous, on suit" deplores a fourth, "Pourquoi ne parlent-ils pas du pipe line vers l'océan indien ????" asks a fifth, "l'Otan est l'invention des usa" charges a sixth (who respects all proper names' respective capital letters in his comment except… — for Uncle Sam's), "c'est une véritable dictature militaire US qui se cache derrière l'Otan et ses têtes de pont aux portes de la Russie" reveals a seventh (who adds that he hopes that Beijing will help bring America down — "Reste à espérer leur effondrement financier via la Chine et l'"himalaya" que représente les bons du trésor US"), as another evokes — I kid you not — the Russians as victims (!) of a plot masterminded by Bush ("torturés de voir comment on traite les russes victimes d'un complot ourdit par Bush") and a ninth evokes a future betrayal of NATO ("si demain il faut trahir l'OTAN ou l'Europe") while a tenth describes the war of the 1980s as pitting the Taliban terrorists, "amis des USA (qui les ont formés, armés, reçus à la Maison Blanche)", against (note the positive descriptives throughout the short phrase) "le régime laïc soutenu par l'URSS" (all-the while calling the 9-11 attacks a "preemptive attack by Bin Laden" (!!) — "probablement une attaque préventive de Bin Laden"), an eleventh quotes …Robespierre (!), and a clueless loser claims that it is the French "[qui] faisons le sale boulot pour les Americains" adding (just in case you were wondering), "ce qui rend le sacrifice de nos momes encore plus triste".

Meanwhile, one loner, fg, attempts to set things straight by putting the word "Mômes" (kids) for soldiers into perspective and by evoking "an ocean of cowardice" where "it is easier to throw up all over the Americans":
On s'engage au RPIMA [Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine] quand [on] est prêt, s'il le faut, à mourir en héros pour la France. C'est ce qu'ont fait ces 10 militaires. Au cours de l'Histoire, ce sont parfois quelques uns de ces hommes qui, plongés dans un océan de lâcheté, ont sauvé l'honneur. En d'autres temps, j'aurais préféré ne pas avoir à compter sur ceux qui refusent de voir le nouveau fascisme djihadiste pour ce qu'il est, sous prétexte que l'Afghanistan est loin et parce que c'est plus facile de vomir sur les américains.

2008/08/11

"Bravo" — "L'anti-américanisme obsessionnel" des "Munichois" sur la guerre en Géorgie : "Les Russes ont bien réagi" et "Nous sommes tous des Russes"

Des combats, la guerre (cf. en Irak), impliquent des troupes américaines ? On accuse les Américains, on les accuse d'être des criminels — et ce en lançant des bordées innombrables remplies de critique, de ridicule, de mépris, et de bile.

Des combats, la guerre (dans le Caucase), impliquent des troupes non-américaines (en l'occurrence, russes) : On accuse… les Américains (!) on les accuse d'être des criminels — tout en déplorant la Russie (!), pauvre victime (!) de la Géorgie néfaste…

Comme avec le Rwanda, on s'aperçoit que la prétendue amour de la paix des Français (lucides à souhait), n'est qu'un leurre pour cacher leur antiaméricanisme. Voir seulement les innombrables réactions aux combats en Ossétie du Sud, qui vont du "oui… mais" au (carrément) Bravos pour… la Russie ! (Un lecteur exhorte même les bombardiers russes — comme si l'armée russe était l'incarnation de la liberté et de la libération (!) — de "ne pas rater" les statues d'un certain Géorgien, comme si les crimes de "l'enfant du pays, un Géorgien sanguinaire nommé … Staline" était entièrement imputable au pays qu'est la Géorgie et aucunement au Kremlin (ou il sévit comme maître, après tout) et à la Russie.)

"Les Russes ont bien réagi. Bravo." Merci pour cette précision. Cette réaction, comme nombre d'autres, confirme bien que le pacifisme français vanté au plus haut n'est en fait que de l'antiaméricanisme. Des soldats américains participent à une intervention militaire, on se sert des discours humanistes comme arme pour fustiger les USA.

Des soldats non-américains (cf russes) participent à une intervention militaire, et là, c'est, ah il faut les "comprendre" — voire …les soutenir. L'antiaméricanisme a de beaux jours devant lui — tout comme l'hypocrisie française. Voici d'autres réactions, malheureusement typiques, de lecteurs…
Si quelqu'un fait le mort, M. (ou Mme) "A quand une armée européenne?", c'est bien les Européens — comme le montre la vaste majorité des réactions sur ces pages!

À tous ceux qui disent "Les Russes ne sont pas des anges mais là on a poussé à bout ses dirigeants. Washington pousse au crime" (!) : Je suggère que vous alliez essayer de partir à Prague, à Varsovie, à Vilnius (sans parler de Tbilisi) et y tenir ces paroles.

Ah? C'est vrai? Ce sont les pays qui (comme dirait Chirac) "feraient mieux de se taire" ?! Avec une telle attitude méprisante — couplé avec le mépris pour les USA —, qu'on ne s'étonne pas que les Européens de l'Est — et les Caucasiens — tiennent à leurs liens avec Washington.

Justement : parmi les (rares) réactions avec un peu de sens commun, il y a celui de LoR :
On se croirait revenu aux temps de l'Allemagne nazie. Quand on laissa Hitler envahir les Sudètes puis l'ensemble de la Tchécoslovaquie. L'UE continuera-t-elle longtemps à observer une invasion en règle d'un Etat par un autre sans réagir militairement. Il est fort à parier que quand la Moldavie tentera de récupérer sa province séparatiste de Transnistrie, l'UE observera sans broncher l'armée russe envahir voire annexer la Moldavie. Décidément, nous sommes gouvernés par des "munichois" !!
"Où sont nos droits de l'hommistes professionnels" demande, quant à lui, Jean-Louis C ; "quel silence. quelle honte de ne voir personne s'élever contre le retour de la russie aux pires heures du stalinisme sous la houlette du dictateur poutine."

gmt ajoute :
Saakashvili n'est pas un tendre, les Occidentaux ne jouent pas un jeu innocent, d'accord. La mort d'innocents est inacceptable. Mais regardons les responsabilités en face. La Russie, qui hurle contre toute indépendance de la Tchétchénie, se cache à peine de soutenir les séparatismes abkhaze et sud-ossète. Si l'argument de stabilité est valable d'un côté, il l'est de l'autre. L'hypocrisie et l'arrogance du Kremlin dans cette affaire dépassent, et de loin, celles des Occidentaux ou de Tbilissi !
Surtout, gmt conclut ainsi :
Hallucinants, les dérapages verbaux de certains ! Combien de pays faudra-t-il sacrifier avant que ces gens ne comprennent que leur anti-américanisme obsessionnel ne les autorise pas à orienter le sort des millions de gens qui, eux, vivent dans ces pays ? Cet égocentrisme à bonne conscience est décidément révoltant !

2008/08/09

Rwanda : l'affaire n'est pas si simple

E VERDICT est sans appel : « La France a participé à la mise en exécution du génocide » des Tutsis du Rwanda. Le récit des années de guerre de la France au Rwanda (1990-1994) rédigé par les sept rapporteurs rwandais est terrifiant. Complicité dans la préparation et l'exécution du génocide. Complicité aux plus hauts échelons politiques, diplomatiques et militaires, entraînement des soldats et des milices hutues, livraisons d'armes et de munitions. Et, sur le terrain, participation aux tueries ou passivité complice face aux tueries, assassinats, viols, tortures, pillages.
Après avoir fait une introduction aux tous derniers développements du génocide de 1994, Rémy Ourdan nous fait un hola dans son "Eclairage" (Le génocide au Rwanda, un devoir de vérité) : Rémy Ourdan nous exprime (non sans raison) ces paroles édifiantes :
Mais l'affaire n'est pas si simple.
Et d'évoquer toutes les raisons pour lesquelles — en effet — "l'affaire n'est pas si simple." Rien de bien controversé là. Au contraire. Sauf que : on aurait aimé que les Américains — oui, même Bush et les néoconservateurs — aient fait l'objet d'autant d'indulgence ou de compréhension (que ce soit en Irak ou ailleurs).

Nous parlons du massacre de près d'un demi-million (des centaines de milliers) de Tutsis. Se souvient-on de l'hystérie, de la scandalisation, et de la colère, que dis-je, de la furie, de la virulence, quant au déces de milliers d'Irakiens en et après 2003 dont le destin serait entièrement imputable aux USA? Quelle différence de ton. (Nous ferons remarquer que ce post ne prend aucunement parti quant à la responsabilité, entière ou partielle, de la France — voir, à ce propos, Paris ne veut pas répondre aux accusations du Rwanda par Philippe Bernard et Arnaud Leparmentier — seulement, il fait valoir les différences, en France, entre le traitement de la France et celui des États-Unis, tant par les médias que par les citoyens français (influencés, comme ces derniers le sont, par ces mêmes médias).)
L'attitude de la France, qui affirme depuis 1994 qu'elle n'a rien à se reprocher, n'est pas tenable. Par ailleurs, la tractation diplomatique — retrait des accusations Bruguière contre retrait des accusations rwandaises —, dont on sent qu'elle est une tentation tant à Paris qu'à Kigali, ne pourrait faire disparaître les terribles soupçons qui pèsent sur la France.
"L'attitude de la France … n'est pas tenable." Se souvient-on des accusations, bientôt (aussitôt!) prises pour argent comptant, pour des faits, contre les "mensonges" de Bush? Quelle différence de ton, quand même ! En effet :
Mais il existe … envers les victimes et les survivants, un devoir de vérité.
On est tenté de croire qu'un article sur les dirigeants de Washington aurait aussitôt évoqué le mot mensonges. Et là, on aurait ajouté toutes les manières pour punir les (dirigeants) Américains — défaite souhaitée aux élections, humiliation de diverses sortes, voire comparution devant un tribunal international. Qu'en est-il de la France ?
L'enjeu est d'établir avec exactitude les responsabilités dans le dernier génocide du XXe siècle.
Tout simplement. Quelle différence de ton !



Par ailleurs, la réaction des Français est assez illuminatoire :
Quelle différence de ton !

Mise à jour : Un rapport rwandais à prendre au sérieux par Jean-François Dupaquier

Mise à jour 2 : voir aussi la différence de ton des pacifistes (sic) français par rapport à la guerre dans le Caucase… (Des combats, la guerre (cf. en Irak), impliquent des troupes américaines ? On accuse les Américains, on les accuse d'être des criminels — et ce en les couvrant de bile ; des combats, la guerre (dans le Caucase), impliquent des troupes non-américaines (en l'occurrence, russes) : On accuse… aussi les Américains (!) et aussi en les couvrant, eux, de bile (!))

Mise à jour 3 : Quant à la mort tragique de 10 soldats français en Afghanistan, elle est évidemment à mettre sur le dos …des Talibans? Nooonnn… Vous connaissez bien sûr le coupable — l'un des nombreux commentateurs à fustiger… l'Oncle Sam (who else?) ajoutant que la guerre des années 1980 est aussi le fait des Américains, décrivant le conflit ainsi : "Les terroristes afghans étaient les amis des USA (qui les ont formés, armés, reçus à la Maison Blanche) contre le régime laïc soutenu par l'URSS." Noter les descriptions positives de la présence soviétique, à comparer avec sa description de la présence américaine et UNOCAL "à capitaux Bush, dont est issu Hamid Karzaï, soi disant Président démocratique". Et pour couronner le tout, on appelle le 11 septembre "probablement une attaque préventive de Bin Laden" (!)

Le Chaos et le Bourbier dans les Médias Français: Premiers signes d’ébranlement des récitations sur le “chaos” et le “bourbier” irakien ?

Que ce dernier et tout récent papier de Libération, discrètement glissé en bas de page comme il se doit, qui nous apprend, avec toutes les ressources d’atténuation que peut permettre la langue de Descartes, la petite bombe médiatique selon laquelle le cowboy Bush serait, contre toute attente et les tombereaux de désinformation et de quasi-injures déversées sur lui pendant cinq longues années … sur le point de gagner son pari en Irak ?
Comme à on habitude, JC Durbant n'y va pas — contrairement à Libération et… certains de ses confrères — par quatre chemins. (Lire, à ce propos, aussi l'éditorial de l'Investor's Business Daily.)
Après Le Monde et Le Figaro (à la suite de leurs confrères américains), et à présent Libération, l’évidence commencerait-elle, comme le suggère encore le chroniqueur du Figaro Ivan Rioufol, à “ébranler les récitations sur le “chaos” et le “bourbier” irakien”?

…serait-ce … la confirmation du début du massif rétropédalage que vont être obligés d’effectuer nos journaux de révérence français pour cacher leurs traces du dérapage médiatique collectif du printemps 2003 (en fait une véritable entreprise de guerre médiatique asymmétrique !) qu’avait dénoncé, en en payant le prix, l’un de leurs ex-collègues Alain Hertoghe?



Par ailleurs, JC Durbant a pendant longtemps animé son blog sur la blog-liste du journal Le Monde. À présent, pourtant, on n'arrive à accéder ni au blog ni à ses archives. (D'où, par ailleurs, l'ouverture — toute naturelle — d'un… nouveau blog.) On ose espérer que ce n'est pas Le Monde lui-même qui a mis terme à (qui a censuré?) ce blog parce que JC Durbant était critique (et cela, preuves à l'appui, et sans jamais être injurier) à l'encontre du journal de référence. Est-ce une décision de l'intéressé ? Ou du journal ? L'ont-ils contacté auparavant ? Ou l'ont-ils mis devant le fait accompli — avec la perte conséquente de toutes ses archives ? (Peut-être JC Durbant voudra bien nous en dire un peu plus?)

2008/08/01

Le totalitarisme décrit par Orwell dans 1984, quel pays l'incarne le plus ?

Et c'est repartiiiii…

Quel pays est le plus synonyme avec le totalitarisme décrit par George Orwell dans 1984? Est-ce l'Iran ? Est-ce la Russie ? Est-ce la Chine ? Est-ce Cuba ? Est-ce le Vénézuela ? Est-ce (était-ce) le Cambodge, l'Allemagne de l'Est, l'Irak de Saddam Hussein ? Mais non, vous n'y êtes pas du tout !

Et une autre question : L'article sur quel pays commence avec les paroles suivantes ?
Les murs du ministère de la vérité de 1984, le roman de George Orwell, étaient recouverts de "trous de mémoire". Ces "larges fentes ovales protégées par un grillage métallique" servaient à jeter les papiers censurés avant qu'ils ne soient détruits dans l'incinérateur central.
Selon Jean-Marc Manach dans Le Monde, ce sont les États-Unis, pardi ! Bien évidemment ! Rien de neuf, ni d'extraordinaire, ici. Écoutez bien : Un "trou de mémoire" révèle la face cachée de l'Amérique ! Ohlalaaa…

Déjà en juillet 2003, nous avions droit à un article de Philippe Dagen où nous découvrions que l'Amérique capitaliste est aussi opprimante que le totalitarisme stalinien (!).

Quand même, il faut avouer que nous avons tellement de chance — c'est inouï ! — d'avoir des élites si lucides et si intelligentes pour nous diriger et pour guider notre pensée…

2008/07/18

"Eh bien, qu'ils aillent se faire foutre ! Lituaniens ? T'en connais, toi, des Lituaniens ? J'en ai jamais vu un, moi !"

Dans un article du Monde, Arnaud Leparmentier et Marion Van Renterghem révèlent ce que les Français (ou des Français) pensent vraiment de leurs voisins.
Il faut dire que depuis leur adhésion à l'Union européenne, en 2004, les Baltes en ont vu d'autres. Les nouveaux entrants de l'Est ? "Eh bien, qu'ils aillent se faire foutre ! Lituaniens ? T'en connais, toi, des Lituaniens ? J'en ai jamais vu un, moi !" Ainsi s'exprimait en 2005 le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, partisan du non au traité constitutionnel, devant une caméra de France 2.
Un cas unique? On se souviendra du fameux "ils feraient mieux de se taire" chiraquien. Dans un "débat" (cough) avec un (simple) citoyen français un soir, en effet, il me parlait de la construction de l'Europe et tout ce tralala. Quand je lui demandai s'il pensait que la Pologne et la Hongrie seraient d'accord avec le projet "européen" de s'opposer aux Américains (tout en cherchant des amis chez Poutine), il me répondit, outré : "Mais l'Europe c'est la France et l'Allemagne ! Tout le monde sait que les autres pays, ce n'est rien!"

C'est bon à savoir, en effet…

2008/07/05

Le genre d'infos que Le Monde ne nous raconte pas…

La presse française nous parle dramatiquement de la peur des soldats américains en Irak, de leur abandon par la société américaine, de leur solitude, de leur désespoir, de leur tendance suicidaire, et de toutes les raisons pour lesquelles Obama serait le sauveur des GIs (ainsi que de tous les citoyens américains), etc, etc, etc, mais on évite de parler de choses comme the largest reenlistment ceremony in the history of the U.S. military qui s'est déroulé sous la rotonde du palais Al Faw à Bagdad le 4 juillet (merci à Christopher Cook).

2008/06/12

Le donneur d'organes n'était pas mort

…les chirurgiens pouvant pratiquer les prélèvements d'organes n'étaient pas immédiatement disponibles. Lorsqu'ils arrivent au bloc, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent. Mais au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse.
Imagine-t'on les hurlements qui auraient éclaté si un tel scandale se serait déroulé aux USA?! Or, ça se passe en Europe, et donc il n'est que normal que l'on soit… équivoque (!), que l'on se lance dans des débats philosophiques (!), que l'on dise aux médecins "Bravo" (!) et que l'on traite les éditeurs du Monde de criminels (!). Dans le monde des deux poids deux mesures, gageons que dans le prochain "scandale" impliquant les Yankees, il n'y aura pas grand monde pour faire de la philo ou s'insurger contre "la pire presse à scandale".

But the scandal happened to happen in a country with a health system that someone like Michael Moore — not to mention the French/European élites themselves — would present as an archetype model (or the closest thing to that) in contrast to the outrageous, heinous, and scandal-ridden national shame of the United States; and so, instead, Jean-Yves Nau begins his article by treating his Le Monde readers to an unimpassioned, passive, non-alarmist, philosophical debate.
C'est une affaire aux frontières de la vie et de la mort. Un dossier qui suscite émotion et réflexion chez les professionnels de la réanimation médicale et chez les responsables chargés de la bioéthique. Qui les oblige à se demander quels critères objectifs permettent de dire à partir de quand un malade sur lequel on pratique une réanimation peut être considéré comme un donneur d'organes. Sachant que ces organes, une fois greffés, permettront de prolonger l'espérance de vie d'autres malades.

2008/06/04

Le Jour J : Le rêve d'un Français prend réalité

As he was driving along a Normandy river 12 years ago, Hugues Eliard suddenly did a double take. Out in the mud was an odd shape. He stopped his car and, lo and behold, it was indeed the hulk a World War II-era Higgins Boat, the ones which sent Allied forces ashore on D-Day.

A new goal took root in the Frenchman's mind, one that would change his life. He would clean the LCVP, restore it to its former glory, and, last but not least, make it seaworthy. It took lots — lots — of hard, back-breaking work and longer — much longer — than Eliard had anticipated but twelve years later, the Higgins Boat is afloat and ready to take part in D-Day celebrations on June 6…



Qui sait ce qu'ils décideront de taxer par la suite?

Who knows what they will tax next?

2008/06/03

Une seule question, toute simple…

Aux individus et organisations qui préconisent une nouvelle tentative du communisme (dans Le Monde ou ailleurs), je n'ai qu'une question, toute simple : Combien devront mourir la prochaine fois? Des dizaines de millions? Sans doute pas. Mais peut-étre des millions? Des centaines de milliers? Quelle sera le nombre de morts acceptable pendant la prochaine tentative de bâtir une société d'égalité utopique? (Et le préconisateur sera-t'il volontaire pour que ses proches et lui-même fassent éventuellement partie des victimes?)

Les Ricains et leurs adversaires dans années 1950 : Plus ça change…

"C'est la faute de Bush ; les Américains sont nos amis"? Il y a 50 ans, en 1958, sortait Les Américains de Robert Frank.
Au final, l'Amérique n'en sort pas grandie : Frank souligne les inégalités fondamentales entre Blancs et Noirs, entre riches et pauvres. Mais il revendique avant tout sa subjectivité. … le livre fait sensation. Ou plutôt scandale : la critique dénonce un brûlot antiaméricain.
À comparer avec le livre de François Fejtö, qui vient de succomber :
Dans les années 1950, son Histoire des démocraties populaires avait été accueillie avec suspicion car jugée trop critiquée de l'URSS.
Il doit y avoir une leçon dedans (ne nous demandez pas laquelle, mais ça doit avoir avec les deux poids deux mesures)…

2008/05/26

Hiroshima Mon Amour : l'anti-américanisme rend aveugle

Il est navrant de constater, dans votre article à sensation (Hiroshima : ce que le monde n’avait jamais vu), que vos journalistes écrivent n’importe quoi, après un minimum de recherches, ou, pour faire sérieux, citent de soi-disant experts, qui n’en connaissent guère plus.
Dans le scandale concernant les prétendues photos d'Hiroshima, JC Durbant fait un compte-rendu sur les bourdes historiques du journal Le Monde (ainsi que leur tendance des rédacteurs à ne pas publier d'erratums). La vérité est qu'en France (à la rèdaction du quotidien comme ailleurs — merci, l'Éducation Nationale), on "sait" tellement à quel point les Américains sont des êtres fourbes, des criminels, des assassins, etc (tout en s'excusant, la médiatrice n'hésite pas à faire passer — subrepticement? — des citations sur "la censure américaine [qui] a fait disparaître" les photos d'Hiroshima, en effet elle n'hésite pas de souligner encore la nécessité pour des éditeurs de bonne foi (hum) de faire tout ce qu'il y a dans leur capacité pour déterrer des preuves de la fourberie supposée des USA), que dans des circonstances pareilles — la découverte de telles photos — on "sait" qu'il n'y a pas grand besoin d'aller plus loin pour authentifier les images. Comme le dit un lecteur du journal (sur l'"excès de confiance") :
Le Monde a commis une erreur, qui n'en commet jamais ? Ce qui est impardonnable pour un journal qui a des prétentions à être une référence sérieuse, c'est sa partialité. Les articles donnent systématiquement le point de vue qui est celui de la "pensée unique" sur la politique internationale ou les sujets de société. A cet égard, la précipitation sur un sujet susceptible de mettre en cause les Etats-Unis, n'est pas étonnante.

D'autres preuves incontournables de la lucidité française ainsi que de leur amitié indéfectible pour les Américains

Dans un compte-rendu du livre de Georges Séguy, ancien secrétaire général de la CGT (de 1967 à 1982), Michel Noblecourt y évoque une révélation, à savoir les pensées d'un premier ministre et président français :
cette confidence [que lui fit] Georges Pompidou, avant les négociations de Grenelle, selon laquelle il préférerait "être simple fonctionnaire d'un gouvernement communiste que premier ministre d'une France dominée par les Américains".
De cette pensée (ô combien lucide), on est en droit de se demander ce qu'en diraient les Hongrois, les Estoniens, les Polonais, les Roumains et d'autres qui eurent (semble-t'il) la chance d'avoir des gouvernements communistes tout en n'ayant pas l'horrible malchance d'être dominés par les Américains… Cela dit, il est possible que résister est une chose moins difficile à faire en démocratie ou avec une superpuissance démocratique à ses côtés que dans un état communiste ou dans une organisation dominée par le Kremlin…

2008/05/01

Le Monde: created in 1944 on the orders of General Charles de Gaulle to be the "conscience of France"

Speaking of Le Monde's birth and origins in an article on the financial difficulties of le quotidien de référence, the New York Times' Doreen Carvajal describes it as having been
created in 1944 on the orders of General Charles de Gaulle to be the "conscience of France".
Le Monde Watch had more details during the 60th anniversary of the daily whose motto is: "Indépendant depuis sa création".


That vow ["I will present the full information. I will force them to read me!"] is made by the first director of Le Monde as he is given the mission to create a newspaper of reference worthy to represent France abroad.
Huh? "Is given"? "The mission"? "To create" not a newspaper but "a newspaper of reference"? "Worthy" not to bring the news but "to represent France abroad"? What's going on here?!…

Incidentally, the New York Times' Doreen Carvajal seems to put the lie to the idea that, at least newspaper-wise, those nuanced Français are far more well-read, far more cultivated, and far more knowledgeable than those clueless Ricains.
Over the years, the French newspaper culture has been relatively weak compared with that in some other countries — 181 of 1,000 people subscribe to newspapers in France compared with 371 in Germany and 274 in the United States, according to figures from the World Association of Newspapers, based in Paris.

2008/04/18

Avant tout, l'OTAN est un modèle qui séduit ; le modèle russe, s'il y en a un, ne séduit guère

A Kiev, comme à Tbilissi, l'adhésion à l'OTAN est en revanche perçue par les équipes au pouvoir comme un arrimage à l'espace démocratique du Vieux Continent. La candidature à l'Alliance ne garantit pas la démocratie, mais les critères à remplir en vue de l'adhésion sont des instruments pour la mettre en oeuvre, en premier lieu dans l'armée. Dans ce domaine, l'Ukraine et la Géorgie sont à mille lieues de la Russie. Leurs unités ne voient plus les bizutages mortels qui sont le lot de l'armée russe. Leurs appelés ne connaissent plus les corvées de patates ou les réquisitions pour aller construire la villa d'un supérieur hiérarchique. Avant tout, l'OTAN est un modèle qui séduit. Le modèle russe, s'il y en a un, ne séduit guère.
Marie Jégo's surprisingly good article on why Russia is afraid of NATO is somewhat marred by the reactions of Le Monde readers… (The nasty Americans — those big simple children — are out to get …the Kuril Islands!).
Les hommes en épaulettes du Kremlin devraient s'interroger. Pourquoi donc les anciens vassaux de Moscou montrent autant d'empressement à quitter l'espace commun de sécurité ? Pourquoi, comme le rappelle Anatoli Grytsenko, l'ex-ministre de la défense d'Ukraine, "les candidats se pressent à la porte de l'Otan et non pas à celle de l'Organisation du traité de sécurité collective", le pacte militaire de l'aire postsoviétique ?

Totalement étrangère à toute idée de séduction, l'élite russe ne peut guère raisonner autrement qu'en termes de rapports de force, d'embargos, de chantages, de menaces. C'est la ligne qui a prévalu pendant les deux mandats de Vladimir Poutine, de 2000 à 2008. Nostalgique de l'URSS, le président russe, issu du KGB, ne pouvait penser autrement.

L'effet est dévastateur. Plus la Russie montre les dents, plus l'envie est grande à la périphérie de rejoindre l'OTAN.

Aveus discrets du journal Le Monde



JC Durbant évoque les chiffres et les statistiques sur lesquels se basent les journalistes du journal de "référence"…

2008/04/12

Vraisemblablement excessif

En Irak, les chiffres les plus alarmistes (plus d'un million de morts, selon Opinion Research Business, un institut de sondage britannique) sont dix fois supérieurs aux estimations conservatrices
écrit Philippe Bolopion dans un article du journal Le Monde sur les enjeux politiques des bilans des morts de guerres.
En Irak, le CRED a évalué le bilan, jusqu'en juin 2006, entre 120 000 et 130 000 morts et estime que l'étude très controversée publiée par The Lancet souffre de deux handicaps : l'engagement contre la guerre de certains de ses auteurs et l'absence de contrôle de la qualité des données recueillies sur place par des équipes irakiennes.

…Comment savoir qu'un échantillon est représentatif ? Ou qu'un "sondé" n'exagère pas le nombre de morts dans sa famille, pour discréditer l'occupant ou recevoir plus d'aide ?

2008/04/04

Cinq ans de guerre en Irak

Le ton est si différent dans cet éditorial de l'Investor's Business Daily par rapport à celui qui émane des médias français, nous fait savoir Stéphane, qu'il mérite définitivement une traduction.
Cinq ans après le début de la guerre en Irak, c'est devenu un lieu commun de dire que l'offensive est un échec — au sein des médias dominants et de leurs éditorialistes périphériques, en tous cas. Rien n'est plus faux.

La guerre des Etats-Unis en Irak, et par extension, le Président Bush, ont été exposés au feu de la critique peu après le début de la première, en mars 2003. Quelques citations saillantes, prononcées l'année précédente, furent rapidement oubliées:

"Nous savons depuis de nombreuses années que Saddam Hussein cherche à acquérir et à développer des armes de destruction massive." — Sénateur Ted Kennedy, 27 septembre 2002.

"Il est clair (...) que s'il n'est pas contenu, Saddam Husseim continuera à améliorer ses capacités à livrer une guerre bactériologique et chimique, et continuera à tenter de développer des armes nucléaires." — Sénatrice Hillary Clinton, 10 octobre 2002.

"Nous savons qu'il a aménagé des caches secrètes d'armes bactériologiques et chimiques à travers son pays." — Al Gore, 23 septembre 2002.

Nous pourrions continuer longtemps. Bien d'autres ont tenu des propos similaires. A l'époque, l'idée qu'il fallait "faire quelque chose" à propos de l'Irak était largement suivie, cela va sans dire. Les parlementaires poussèrent même Bush à hausser le ton. Ensuite, à l'automne 2002, le Congrès autorisa Bush à entrer en guerre.

Ce n'est que plus tard, fin 2003 et début 2004, alors que les sondages montrèrent un soutien populaire en train de s'éroder, que bon nombre de ces politiciens de premier plan, qui avaient fait des harangues sur la guerre et voté pour elle au Congrès, firent brusquement volte-face. Cet épisode est un des plus honteux revirements politiques de l'histoire des Etats-Unis.

Les adversaire déclarèrent soudain que la guerre était une imposture, qu'ils ne l'avaient soutenue que parce qu'ils avaient été dupés par des renseignements falsifiés, que les Etats-Unis n'auraient jamais dû renverser Saddam, que les Irakiens s'en sortaient mieux avec lui au pouvoir qu'à travers une occupation américaine...

En clair, la guerre en Irak n'en valait pas la peine. Mais, à tous les égards, ils se sont trompés.

Les données sur la guerre n'étaient pas falsifiées; pratiquement tous les services de renseignement étrangers importants, dont, entre autres, ceux de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni, étaient persuadés que Saddam Hussein aspirait à la possession d'armes nucléaires et biologiques — des armes de destruction massive.

Plus encore, les liens entre Saddam et al-Qaeda, malgré les récents rapports cherchant à établir le contraire, étaient clairs. Il toléra ouvertement la présence d'Ansar al-Islam, un mouvement affilié à al-Qaeda, au nord de l'Irak. Il accueillit Abu Musab al-Zarqawi les bras ouverts avant que la guerre ne commence. Ses services d'espionnage rencontrèrent Mohammed Atta, le chef de la cellule d'al-Qaeda en charge des attentats du 11 septembre, des mois avant qu'il n'attaque les Twin Towers. Oussama ben Laden écrivit même une fameuse lettre à Saddam dans les années 90, appelant à l'aide.

Comme le dit Tom Kean, vice-président du Comité d'enquête sur le 11 septembre et ancien gouverneur du New Jersey, "il n'y avait aucun doute dans nos esprits quant à une relation entre l'Irak et al-Qaeda."

De nombreux bénéfices concrets ont été obtenus en chassant Saddam du pouvoir — aucun d'entre eux n'étant, au passage, lié au "Sang pour du pétrole", ce slogan mensonger et diffamatoire tant répété par la gauche [et par les pays étrangers n'ayant pas participé à la guerre] pour ternir l'effort de guerre américain.

Par exemple, Mouammar Kadhafi, le tyran lybien, abandonna ses recherches nucléaires quelques semaines après que les Etats-Unis eurent renversé Saddam. Est-ce une coïncidence? [On peut sans doute classer dans la même catégorie la fameuse et soudaine "suspension" temporaire des recherches nucléaires iranienne en 2003, suggérée par un rapport des services secrets américains — NdT.] La Syrie retira ses troupes du Liban, un pays qu'elle avait brutalisé pendant des décennies. Des élections suivirent. L'Irak et l'Afghanistan eurent droit à des élections équitables, pendant que l'Arabie Saoudite, l'Egypte et même la Syrie reconnurent des mouvements démocratiques. La Corée du Nord accepta soudainement de discuter.

Aucune arme de destruction massive n'a été trouvée, dit-on?

Au contraire, les troupes américaines ont découvert plus de 500 armes de destruction massives en Irak [Parmi les ADM retrouvées, des ogives creuses usinées spécialement pour recevoir des substances chimiques au lieu d'explosifs — NdT]. C'est vrai, les soldats n'ont pas déniché d'arme nucléaire opérationnelle, mais les inspecteurs des Nations Unies ont mis la main sur une foule d'équipements et de plans montrant que l'Irak avait travaillé pour en élaborer une — et avait l'intention de recommencer.

Ce sont des faits. Et en voilà encore d'autres:

L'Irak est aujourd'hui une économie florissante. De 2002 à 2006, dernière année pour laquelle les données sont disponibles, le PIB par habitant a augmenté de 110%.

Avant la guerre, 833'000 personnes disposaient d'un téléphone. Aujourd'hui, elles sont 9.8 millions. Moins de 5'000 personnes avaient accès à Internet sous le règne de terreur de Saddam; aujourd'hui, elles sont 250'000.

Il n'y avait aucune chaîne de télévision privée sous Saddam; aujourd'hui, l'Irak en compte plus de 50. Il y a au moins 260 quotidiens et magazines en Irak contre aucun au temps de Saddam. Avant la guerre, 1.5 millions de voitures étaient répertoriées; en 2005, il y en avait 3.1 millions.

Bref: à travers à peu près n'importe quelle mesure objective choisie, les Irakiens s'en sortent bien mieux aujourd'hui que lorsqu'ils ployaient sous le joug de Saddam. Ceux qui réfutent cette affirmation se font des illusions, pour le moins.

Et plus aucun sbire de Saddam ne vient enlever des gens de leurs foyers pour les abattre ou les emporter, hurlants, dans des séances de torture.

Selon certaines estimations, 50'000 personnes mouraient chaque année des campagnes génocidaires de Saddam, de ses épurations ethniques et de ses meurtres politiques. L'année dernière, au plus fort du "surge", il y eut 18'000 morts chez les civils — la plupart infligés par les terroristes.

Aujourd'hui, la démocratie irakienne naissante, bien qu'imparfaite, semble robuste. Un regard récent sur l'Index de la Liberté Politique classe l'Irak au quatrième rang au Proche-Orient, sur un total de 20 pays. Ceux qui qualifient la guerre "d'échec" doivent redéfinir ce terme.

Depuis que la stratégie de "surge" a commencé il y a un an, presque tous les indices de violence sont en baisse, et en baisse sérieuse: les victimes civiles ont baissé de 80% par rapport à leur plus haut niveau; les attaques ennemies, de 40%; les attentats à la bombe, de 81%.

Certes, les victimes américaines s'approchent des 4'000 [Le cap de 4'000 a été dépassé depuis, comme chacun sait suite à la célébration de l'événement par les médias — NdT]. Et la mort de chaque soldat courageux est une tragédie. Mais les Etats-Unis ont perdu bien plus d'hommes le seul jour du Débarquement.

En 2007 — largement pointé l'été dernier par les médias comme la "pire" année depuis le début de la guerre — 901 soldats américains perdirent la vie en Irak. A titre de comparaison, durant l'administration Clinton, une moyenne de 938 soldats américains sont morts chaque année au sein de l'armée. L'idée selon laquelle l'armée américaine subirait des pertes excessives est fausse et trompeuse. Ceci est la guerre la moins sanglante de l'histoire.

Jusqu'ici, le gouvernement américain a dépensé 500 milliards de dollars pour cette guerre, moins de 1% du Produit Intérieur Brut sur les cinq dernières années. Malgré tout, avec cet argent, l'histoire du Moyen-Orient a été façonnée dans une nouvelle direction, donnant aux populations locales une chance de se libérer des chaînes de la tyrannie et de vivre dans des démocraties paisibles. Al-Qaeda a été sérieusement frappée, ses chef clef abattus et les sympathisants du mouvement terroriste démoralisés.

Les Etats-Unis n'ont pas eu à souffrir d'une seule attaque terroriste majeure depuis le 11 septembre — sans aucun doute en partie parce que les Américains ont montré qu'ils donnaient la mesure une fois attaqués. Tout aussi important, la diplomatie internationale s'est désormais recentrée sur la menace nucléaire que font peser les Etats-voyous, une nouvelle attitude qui pourrait bien sauver l'Occident.

Pas si mal pour une guerre impopulaire. Les Démocrates peuvent bien proposer un retrait total de toutes les troupes américaines, comme Barack Obama l'a dit, mais les Américains semblent davantage se tourner du côté du Président Bush. Il a appelé au maintien des forces américaines en Irak jusqu'à ce que la guerre soit complètement gagnée. Nous lui donnons raison.

2008/03/18

Affrontements sanglants entre la population tibétaine et les communistes occupant le pays? Fustigeons les touristes capitalistes…

Une coupe de champagne aux lèvres, les touristes, chinois comme étrangers, pourraient observer aussi avec intérêt les affrontements sanglants entre la population tibétaine et la police d'occupation. Malheureusement, ce train de rêve, doté sans doute de vitres à l'épreuve des balles, n'entrera en service que le 1er septembre prochain. Le spectacle sera peut-être terminé.
On peut compter sur Robert Solé pour écrire un billet sur le Tibet avec de l'ironie et de la bile dont le message essentiel est de fustiger non les autorités communistes mais… les riches (plus spécifiquement, les touristes capitalistes)…

Déjà du temps de Mao et de Staline, c'était le même principe en jeu, ce pourquoi on s'abstenait de *trop* les critiquer (contrairement aux Américains)…

Mise à jour : les meurtres de masse de la Chine communiste, qu'importe ; non, la seule raison qui pousse quelqu'un comme Serguei à s'intéresser au destin du Tibet, c'est l'imagination (fertile) qui voit (horreur!) l'argent sale des capitalistes occcidentaux (!) liée d'une manière ou d'une autre (?!) à l'invasion chinoise du pays montagneux en 1950 et à la répression qui s'est ensuivi pendant six décennies…

Pendant ce temps, les éditeurs du Monde 2 hebdomadaire semblent pétrifiés d'admiration devant les espaces démésurés des bâtiments construits à la gloire de la dictature communiste, comme le Palais du Peuple à Pékin…

Nouvelle mise à jour : Robert Solé persiste et signe dans Le Monde en parlant de "ce conflit ridicule à propos du Tibet".

2008/03/16

"Pas de PREUVE de lien DIRECT entre Saddam et Al-Qaida” devient “Le Pentagone avoue discrètement qu’il n’y avait pas de lien entre Saddam et Al-Qaida”

Le diable est, dit-on, dans les détails
écrit JC Durbant: en évoquant, entre autres, l'article Le Pentagone avoue discrètement qu’il n’y avait pas de lien entre Saddam Hussein et Al-Qaida paru dans Le Monde.
9/11 Saddam poster (iraq)Démonstration, à la veille du 5e anniversaire de la libération de l’Irak, avec ce nouveau petit joyau de désinformation dans la dépêche AFP du jour du quotidien de révérence d’hier qui n’a bien sûr jamais entendu parler de Zarqaoui, formé dès les années 90 en Afghanistan par Al Qaeda même, ou de Mougnieh ou des camps d’Ansar Al islam soutenus par Saddam dans le nord de l’Irak dès décembre 2001, soit avant même l’invasion alliée.

Et qui, s’appuyant sur ABC dont il se contente de traduire un ou deux extraits bien choisis, commence par évacuer, sans parler du mot “preuve”, un petit mais crucial adjectif de son titre: le fameux “direct” (”il n’y avait pas de preuve de lien direct entre Saddam Hussein et Al-Qaida” devenant ainsi: “Le Pentagone avoue discrètement qu’il n’y avait pas de lien entre Saddam Hussein et Al-Qaida”).

(Plus prudent ou moins pressé, Le Figaro se limite, lui, à l’évacuation du “preuve”: “un rapport publié mercredi par le Pentagone établit avec certitude qu’il n’y avait aucun lien direct entre le régime de Saddam Hussein et le groupe terroriste al-Qaida.”)

Se retrouvent ainsi passé à l’as, les passages sur (en plus des primes et prises en charge des familles de ses recrues) l’activité non “privilégiée” mais notoire de formation, pour tout le Moyen-Orient et notamment Israël, de terroristes-suicide à la voiture piégée ou à la ceinture de dynamite.

2008/03/15

Traduction durcie à profit idéologique

Une rumeur, qui semble loin d'être infondée, voudrait que la vaste majorité des journalistes (des employés?) du Monde votent non seulement à gauche mais pour Olivier Besancenot, le chef du LCR (parti éminemment (sic) représentatif de la population française — et mondiale).

Cette rumeur semble plus que fondée par la traduction de l'article sur les élections espagnoles écrit par Javier Moreno, directeur d'El País. Dans le sous-titre (de la version papier du Monde) de l'article, s'étonnera-t'on de voir des a prioris anti-droite pro-gauche ?
La droite revancharde a perdu les élections.
Reste aux socialistes à définir leur projet pour le XXIe siècle.
Seul problème : la version originale, plus nuancée, ne disait rien de tel. ("Après le 9 mars , le Gouvernement et le PP ont devant eux des tâches colossales. Le premier doit corriger ses erreurs et apprendre à écouter les critiques; le deuxième, effacer des vices franquistes et s'assimile à ses collègues européens".)

Ne pourrait-on pas dire de quelque parti d'opposition que ce soit (même de gauche) qu'il est revanchard ? Ne pourrait-on évoquer "leur projet pour le XXIe siècle" pour n'importe quel parti, même de droite, même un parti d'opposition (de droite ou de gauche) ?

Bien sûr. Mais comme d'habitude chez Le Monde, c'est la droite qui est teintée de négativité, voire diabolisée, alors que la gauche est portée aux nues.

Ce n'est pas la première fois que des traducteurs "activistes" — à moins que ce ne soit une décision prise par les rédacteurs juste avant la parution du papier (cela me semble plus crédible mais cela revient au même) — veuillent "améliorer" les articles étrangers qu'ils publient dans le quotidien de référence…

Par ailleurs, La Bannière Étalée donne des exemples très concrets de papiers de journalistes du Monde qui semblent avoir été plutôt objectifs à l'origine mais qui auraient été "améliorés" — à profit idéologique (plutôt que pour des raisons déontologiques ou factuelles) — avant la parution du journal.

Mise à jour :
Aux dernières nouvelles, la page des réactions — qui contenait un commentaire similaire (quoique raccourcie) du post que vous êtes en train de lire — de cet article était étrangement "introuvable".

La page que vous avez demandée est introuvable.

    La page que vous avez demandée est momentanément indisponible. Veuillez nous excuser de la gêne occasionnée.
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N'imaginons pas d'histoires : espérons que ce n'est qu'un bémol, temporaire, et que le sujet de l'un ou de l'autre des réactions n'y est strictement pour rien…

Mise à jour nº 2 :
Apparemment, ce sont toutes les pages de réactions du Monde qui sont (momantanément?) indisponibles. Pour citer Robert Marchenoir,
C'est en effet assez caractéristique de la mesquinerie du Monde.fr et de son mépris envers ses lecteurs.

Tout comme la limite de longueur, qui n'a aucun sens dans le monde numérique.

Idem pour leurs méthodes marketing d'abonnement payant. J'en ai acheté un une fois, pour voir. Outre que les règles sont incompréhensibles, quand vous essayez de vous désabonner, on tente de vous en dissuader par tous les moyens.
Mise à jour nº 3 :
Bonne nouvelle : les pages réaction sont visibles de nouveau…

2008/03/10

"Ingrid m'a demandé ce que je faisais avec les trois Américains, puisque c'étaient les ennemis des FARC"

Martin Sombra [ancien geôlier des FARC] a enseigné des rudiments d'espagnol aux trois Américains capturés en 2003. "Ils m'ont bien eu. Ils me disaient sanavebitch (son of a bitch, "fils de pute") et je croyais que cela voulait dire montagne. Après j'ai su", raconte le guérillero. Il riait tellement avec les "gringos" que les politiques ont fini par être jaloux. "Ingrid m'a demandé ce que je faisais avec eux, puisque c'étaient les ennemis des FARC", dit-il.
«les politiques ont fini par être jaloux, écrit Marie Delcas dans Le Monde. "Ingrid m'a demandé ce que je faisais avec [les trois Américains], puisque c'étaient les ennemis des FARC"». Faut-il conclure du témoignage de l'ancien geôlier des FARC dans l'hebdomadaire colombienne Semana que même l'emprisonnement n'est pas assez pour guérir un(e) Français(e) de sa jalousie mesquine, de son anti-américanisme suffisant, de ses tendances de moralisateur (même auprès de… son geôlier!), et de sa passion aveugle pour les révolutionnaires de tout bord — ceux-là même qui le/la tiennent prisonnièr(e) ? Espérons que non…

Écoutez : je ne demande qu'une chose — c'est de croire à l'histoire d'Ingrid la martyre. Mais que faut-il conclure d'après le récit de son ex-geôlier ? Qu'Ingrid leur donne des conseils, aux FARC (à ses geôliers) ? Qu'Ingrid fait copain-copain avec les FARC, ses geôliers, et leur explique qui sont leurs ennemis (on s'en doute, les Américains fourbes et traîtres) ? Qu'Ingrid leur montre sa désapprobation hautaine quand les FARC, ses geôliers, fraternisent avec les "mauvais" prisonniers ? (Avec les "bons" prisonniers comme elle-même, ils ont le "droit" de se comporter de manière différente ?) Peut-on imaginer John McCain donnant des conseils semblables à ses geôliers nord-vietnamiens ?

Quelles sont-elles, les convictions d'Ingrid dont on nous parle ? Est-ce que c'est que les Ricains ainsi que leurs alliés (Uribe) ne sont autre chose que des "loups" fourbes et avides de sang et que quiconque les combat — comme les FARC, ses "geôliers" — sont des êtres braves et preux ? Écoutez : moi, je veux bien qu'après six ans dans la jungle, on dépeigne Ingrid Betancourt comme la martyre ; je veux bien que lorsque quiconque met en doute le martyre d'Ingrid Betancourt, les boucliers se lèvent en masse et les accusations remplies de rage, de bile, et de mépris fusent de tout part. Mieux : je ne demande qu'à les croire. Mais enfin : cet article, il est là ! Ce témoignage, il est là !
"El problema fue que los políticos se pusieron celosos porque a mí me gustaba sentarme a hablar mierda con los gringos y me daba la noche con la barriga adolorida de reírme de ellos. Íngrid me llamó y me hizo el reclamo. Me dijo que qué hacía yo con esos gringos, que si acaso ellos no eran los enemigos de nosotros (Farc)." — Martín Sombra alias Helí Mejía, ancien geôlier des FARC
Je le repète : je ne demande pas mieux qu'on me donne une raison, deux raisons, des tas de raisons, de ne pas y croire et de croire plutôt à l'histoire d'Ingrid la martyre et de l'histoire d'Ingrid la battante. Dites-le moi, alors, que j'ai tort de faire preuve de sceptisme, je ne demande qu'à y croire, je le repète, je ne demande qu'une chose — c'est de croire à l'histoire d'Ingrid la martyre.…

2008/02/29

Communism Has Only Killed 100 Million People…

…Let's give it another chance!

Jean-Claude Milner and Fabrice Jambois wax eloquently about Karl Marx as Le Monde puts a volume of (Marx's) philosophy on sale, while stating (reassuringly?) on the front page (top right, in reddish purple) that Karl Marx has not said his last word. (While France's élites and Le Monde's editors think it educative to add a volume of Marx's thoughts to a collection of philosophers for the undying benefit of the country's citizens, Atlas Shrugged has still not been translated to French…)

In Jean Birnbaum's interview of Jean-Claude Milner, the philosopher (?) states that Marx's economic doctrines "entirely" deserve the interest they are currently regaining — this in spite of the fact that, as Milner himself acknowledges, the "great thinker" had nothing but contempt for matters as diverse as the State, suffrage, the institutions, powers, the right of law (just about anything, really, that had to do with… the functioning of a state and a nation!, something you come to realize as the list starts reading like Monty Python's What have the Romans ever done for us?). Milner adds that although Lenin's "improvisations" in statesmanship led to catastrophe, they happened to be nothing if not "brilliant".
Je serai le premier à soutenir que les doctrines économiques de Marx méritent entièrement le regain d'intérêt dont elles bénéficient. Mais est-ce là l'essentiel ? Je ne le crois pas. Pour la politique, on ne peut pas passer sous silence le prix que Marx a dû payer pour se détacher de Hegel : l'absence de toute réflexion véritable sur les institutions. Sur l'Etat, sur le suffrage, sur les pouvoirs, sur le droit, rien que de la critique hautaine. C'est pourquoi il a fallu que Lénine improvise - brillamment, certes, mais l'improvisation dans ces domaines est interdite : elle a conduit à la catastrophe.
…"rien que de la critique hautaine"! Isn't this the reason — the real reason — that Marx is so beloved by the Left in the Western world?

As David R Henderson recalls from his youth in The Joy of Freedom, a
former communist told us of his intense resentment of the fact that he was smart and had nothing, while the rich were dumb and had a lot. "That," he said "was how I became a Marxist. I hated the rich." We were shocked. We had thought that virtually all intellectuals came to their views via their intellect, not via their resentments … His route to Marxism was a very common one. "The number of people who become Marxists by reading Marx," I still remember him saying, "can be counted on the fingers of one hand."

2008/01/10

Toutes les Réactions des Abonnés du Monde.fr Vouées à la Disparition

En réagissant à cet article, vous autorisez la publication de votre contribution, en ligne et dans les pages du Monde
Lecteurs du journal Le Monde,

Ce mot pour que vous sachiez que toutes vos réactions en ligne aux articles du journal Le Monde ne sont d'aucune importance (ou alors à peine une importance fugace) et sont vouées à disparaître à tout jamais. Sachez, en effet, que vos commentaires — quel que puisse être (ou non) leur degré d'importance et/ou de constructivité — n'ont pas vocation à rester où que ce soit dans le blogosphère. Les décideurs du journal (ou de son site web) ont tout simplement décidé (après les quelques jours de lecture gratuite) de leur disparition.

Dans la plupart des articles de journaux anglo-saxons, allemands, etc, où le lecteur (abonné ou non) a un espace à la fin d'un article pour y exprimer son avis, son (mé)contentement, son (dés)accord, ou tout simplement un détail ou un point qui semble avoir été omis dans le papier, volontairement ou non (et cette réaction, contrairement au journal Le Monde, le lecteur étranger peut l'écrire sans cet obstacle qui semble purement gratuite, d'un maximum de deux interventions avec un maximum de 500 signes (!) chacune), ils resteront sur la page à tout jamais.

Déjà, les lecteurs français n'avaient pas les mêmes privilèges. Jusqu'à présent, même quand l'article du Monde devenait payant après quelques jours, la page URL originale d'un article donné du journal — avec sont texte au complet — restait, ainsi que la page URL — à part (si le sujet s'y prêtait, il pouvait y en avoir deux, trois, jusqu'à dix pages URL, parfois) — des commentaires pour ledit article. Ce n'était en aucune façon une situation idéale — loin de là (personne, mis à part le lecteur qui avait eu la chance de noter la page URL à quelques jours de son apparition, ne saurait jamais retrouver les commentaires) — mais au moins le lecteur avait la sensation de savoir que, quelque part sur la toile, sa contribution demeurait.

Tout ça (c'est à dire, ces miettes envoyées aux lecteurs), c'est (ou cela semble) terminé.

Seules les paroles immortelles des penseurs ô combien lucides du journal de référence ont la vocation d'être à jamais présentes sur le web. Point les réactions ou les critiques que leurs papiers ont suscité. En effet, qu'importe le fait que ces — médiocres — abonnés (et lecteurs) de Le Monde aient pris le temps d'écrire leurs avis quand on sait les hauteurs auxquelles évoluent les membres de l'élite sine qua non des journalistes et des penseurs français…