2005/10/15

Un Etat fait preuve de faiblesse quand il n'a d'autres convictions qu'un humanisme de façade et ne sait plus distinguer l'allié de l'adversaire

…un Etat fait preuve de faiblesse quand il n'a d'autres convictions qu'un humanisme de façade et ne sait plus distinguer l'allié de l'adversaire
nous rappelle Ivan Rioufol.
A quoi bon ces rodomontades contre George W. Bush et Tony Blair, seuls en guerre contre l'«islamo-fascisme» qui menace les démocraties, si c'est pour s'incliner, chez soi, devant des minorités arrogantes ? Au fait : samedi, les Irakiens vont être invités à voter sur une Constitution. Médias et experts français ont tous annoncé qu'elle ne verrait jamais le jour. Wait and see...

Vargas Llosa au Moyen-Orient

For Le Monde, Mario Vargas Llosa has written an exclusive in-depth article on his trip into the heart of the Israeli-Palestinian conflict.

2005/10/11

"Le rire de gauche pour cafés-théâtres, ce sont des rires aux dépens des autres, des rires tristes, à pleurer"

Dans son édition du 17 septembre, Le Monde 2 consacrait ses archives a Louis de Funès.

D'habitude, le supplément hebdomadaire n'est qu'une longue litanie d'articles écrits par et pour les avant-gardistes bien-pensants, de tirades contre les Yankees et le systeme capitaliste, et de célebrations d'hommes d'État et d'artistes "engagés" (comme Les Guignols). Mais pour une fois, avec une interview de Fufu daté du 23 décembre 1971 et sa defense du rire populaire face au mépris et aux moqueries hautaines, une certaine vérité est parvenue à percer…

Le Monde : Savez-vous que des jeunes considèrent votre comique sans cible politique comme démobilisateur et donc favorable à l'ordre etabli?

Louis de Funès : Ce sont des isolés et je demande à voir leur photo ! Etre de gauche, c'est une mode, comme les cheveux longs. Le rire, lui, dure. Il est innocent. Je ne vois pas comment on peut aller lui chercher des sens cachés. … nous on est l'antidote. Et qu'on ne me dise pas qu'ils rient en Union Soviétique ou dans les pays communistes ! Des pièces comiques, il n'y en a pas lourd …

Le Monde : Un nouvel humour apparaît, très critique. Qu'en pensez-vous?

Louis de Funès : Ah oui! le rire de gauche pour cafés-théâtres, comme Romain Bouteille, ce sont des rires aux dépens des autres, des rires tristes, à pleurer, je n'aime pas ça. Ils arrachent tout, ils jettent tout aux ordures sans rien reconstruire. …

Le Monde : Si on vous proposait des pièces ou des scénarios plus dangereux pour l'ordre établi, ça vous choquerait?

Louis de Funès : Pas s'ils sont drôles, et ça dépend quel ordre on veut détruire. L'ordre des gens de gauche, on le voit partout à l'œuvre, chez Castro ou ailleurs, le communisme ce n'est pas encore au point.

… Vous savez, un bon spectacle de gauche, bien fait, ce serait plein. Mais voilà, à gauche, il n'y a pas d'auteur comique de talent. Et c'est dommage, car le rire est un arme terrible, l'arme la plus rédoutable. A condition, quand même, qu'on ne manque pas de respect aux lois, comme c'est la mode depuis 1968, avec la gauche hirsute et tout ça. Vous savez, la droite, ce n'est pas les gens nantis, pas du tout. Sur les Champs-Elysées, en 1968, il n'y avait pas que des nantis.

… Quant aux gauchistes, ça ne m'intéresse pas du tout, leurs films sont tellement ennuyeux, prétentieux, ils ne font pas un rond… Et si je n'ai pas tous les miliex pour moi, tant pis, il faut me prendre comme je suis. … Non, vraiment, la politique tue le rire, c'est du poison. Tandis que le rire de consommation, on en aura toujours besoin. Toujours.