Il y a 40 ans, écrit Nicolas Lecaussin, naissait un Etat mégalomane, corrompu et destructeur :
… le 10 mai 1981 intervient la « rupture avec le capitalisme » voulue
par les socialistes français, dirigée par François Mitterrand. Alors
qu’en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, Thatcher et Reagan lancent des
réformes libérales, Mitterrand applique à la France, avec les
communistes, le Programme commun concocté par le « sherpa » Jacques
Attali, qui étatise l’économie entière avec des conséquences dramatiques
pour le pays et pour les Français.
Le socialisme mitterrandien : trois dévaluations, un million de chômeurs en plus et baisse du pouvoir d’achat
Les effets de cette nationalisation de l’économie se sont fait sentir
dès le début de l’année 1982. De 1981 à 1984, le nombre de chômeurs
réels a augmenté de près d’un million ; le franc a perdu 100 % de sa
valeur par rapport au dollar et 50 % par rapport au mark. Jacques
Delors, alors ministre de l’Economie, a été obligé de dévaluer trois
fois notre monnaie. L’endettement extérieur de la France est monté à
environ 80 Mds de dollars et, pour la première fois depuis la guerre, le
pouvoir d’achat réel moyen a baissé.
Dans le domaine de l’éducation, le fameux rapport Legrand (1983)
achève une funeste mission, celle de détruire l’école. En partant du
postulat qu’un bon élève ne peut provenir que d’une catégorie sociale
« privilégiée », il a été décidé d’instaurer l’égalitarisme dans les
rangs « en rendant impossible la mise en évidence de la supériorité
intellectuelle ». On en paye encore le prix. L’éducation nationale,
malgré des budgets énormes, produit des générations de jeunes
semi-illettrés condamnés au chômage longue durée.
L’arrivée de Mitterrand au pouvoir, c’est aussi, entre autres, les
taxes sur l’essence et sur le téléphone, l’impôt sur les magnétoscopes
instauré par M. Chevènement, à l’époque ministre de l’Industrie, ou bien
les restrictions des voyages à l’étranger. Car, d’après Max Gallo, à
l’époque porte-parole du gouvernement, « cette mesure ne gêne que les
16 % de la population qui ont les moyens d’en faire ». Quel mépris pour
les Français, quelle incompréhension du monde ! Et quel manque de flair…
Magouilles, affaires, courtisans : Mitterrand se paye sur la bête, c’est-à-dire sur les Français
Mai 1981, c’est aussi l’Etat culturel de Jack Lang, l’argent public
distribué à tout-va, la réforme Savary, l’étatisation complète de
l’Université et de la recherche. C’est l’Etat mégalomane qui devient
obèse : un million de fonctionnaires supplémentaires en trois ans.
C’est la période des magouilles et des affaires. « A la confiscation
politique du pouvoir, encore aggravée par rapport à l’égocentrisme
gaullien, il [François Mitterrand] ajouta la confiscation financière de
l’argent public et les profits mal acquis, dus à la corruption et à la
plate délinquance, sous haute protection de l’Etat », écrit
Jean-François Revel dans ses Mémoires.
Courtisans, prébendes, pratiques
mafieuses, l’Etat socialiste se dote de tous les attributs d’un Etat
voyou. Pour Revel, Mitterrand et ses acolytes « établirent et
enfoncèrent dans les replis les plus intimes de la chose publique un
régime de concupiscence, de dilapidation et de corruption, déshonneur de
ces temps par ailleurs ‘’tellement infectés et souillés par
l’adulation’’, comme dit Tacite (Tempora illa adeo infecta et adulatione sordida).
Jamais président de la République française ne se vautra avec autant de
placide vulgarité et de tranquillité goulue que [Tonton] dans les
avantages et commodités de sa fonction pour ses plaisirs personnels et
ceux de ses parasites, flatteurs et courtisans. »
… La France « fête » le 10 mai une période très sombre de son histoire
dont elle subit encore les méfaits. Et que beaucoup continuent
d’encenser. Les socialistes français restent sous l’emprise du marxisme
économique dogmatique. Le nez dans l’évidence, ils la nient toujours.
Les faits ne mentent jamais. C’est ce que Mitterrand et les socialistes
n’ont jamais voulu savoir.