2012/12/30

Nous sommes tous des Depardieu !

La Tribune publie un article de Aurélien Véron, Anne Bourdu, Gaspard Koenig et Charles Beigbeder, membres dirigeants du Parti Liberal Démocrate.
Gérard Depardieu porte bien son nom. "Depardieu" désignait, au Moyen-Âge, le lieu où l'on payait la dîme, impôt inique aboli en 1789. Aujourd'hui, le même patronyme en est venu à symboliser la lutte d'un individu libre contre la folie coercitive de l'Etat. Gérard Depardieu n'a eu droit qu'à peu de considération pour avoir payé 145 millions d'euros d'impôt, de quoi financer la part de l'Etat dans l'aéroport Notre-Dame-des-Landes ainsi que tous les salaires de Jean-Marc Ayrault au cours de sa longue carrière de fonctionnaire.

Gérard Depardieu n'a été guère félicité pour avoir créé 80 emplois et pour ses qualités de chef d'entreprise reconnues par ses salariés, alors qu'Arnaud Montebourg en détruit tous les jours en faisant fuir les investisseurs hors du pays. Enfin, le départ de Gérard Depardieu n'a pas été salué avec le panache qu'on doit lui reconnaître puisqu'il a le mérite précieux d'incarner [tout comme Obélix] une résistance à l'oppresseur : la toute puissante administration socialiste qui asphyxie l'énergie de notre pays jusqu'à l'agonie et voudrait culpabiliser ses sujets de ne pas se laisser faire avec reconnaissance.

Il était temps de réparer cet oubli et d'adresser nos sincères félicitations à Gérard Depardieu d'avoir été un Français d'exception. Tel Cyrano : « un homme affable, bon, courtois, spirituel, libéral, courageux ».

Hélas, à l'heure où toutes les nations du monde se battent pour attirer les talents, notre Gouvernement chasse les siens sous les insultes.

A l'heure où tous les pays d'Europe réduisent leurs dépenses publiques, notre Gouvernement en appelle, ad nauseam, à toujours plus de « solidarité » pour financer les gabegies publiques.

A l'heure où tous les contribuables commencent à se rebiffer, notre Gouvernement ignore les leçons de base de la courbe de Laffer. Il y a deux siècles, le très français Jean-Baptiste Say disait déjà qu'un « impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». Aujourd'hui, la maxime est toujours d'actualité : trop d'impôt tue l'impôt.

Le versant que ses détracteurs n'osent pas attaquer, c'est la charge de Gérard Depardieu contre l'hygiénisme de la pensée dominante en France. A travers l'évocation pudique de son fils disparu à l'âge de 37 ans, il expose la violence avec laquelle le modèle français broie ceux qui ne marchent pas dans les clous de la bien-pensance. « Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés » écrit Gérard Depardieu pour justifier son départ.

Il faut admettre que la critique fiscale est plus aisée que de rentrer dans cette dimension contestataire d'un ordre moral inique et hypocrite. Gérard Depardieu s'en est émancipé très tôt, assumant avec drôlerie ses dérapages et ses excès.

Ce que révèle en réalité l'hystérie du pouvoir contre Depardieu, c'est que ce gouvernement et ses affidés ont une fâcheuse tendance à se croire propriétaire de la France et des Français. Propriétaire de la nationalité, qu'il pourrait révoquer (proposition du député Yann Galut, une première depuis Pétain). Propriétaire des biens, qu'il pourrait confisquer (récente innovation juridique de son collègue Jérôme Lambert, inspirée sans doute de Fouquier-Tinville). Propriétaire des talents, qui n'auraient jamais pu émerger sans lui (car, comme l'écrit Philippe Torreton, c'est bien sûr grâce aux subventions de l'Etat que Depardieu a pu enchanter des générations de spectateurs). Propriétaire de la Nation, qu'il associe absurdement à la fiscalité en dénonçant, comme l'a fait en creux François Hollande, les « antipatriotes » ou, notre ministre de la culture, un « déserteur »..

Hé bien, ne vous en déplaise, nous ne vous appartenons pas. Et nous gardons par devers nous les droits que nous accordent la déclaration de droits de l'homme et du citoyen, que vous semblez avoir tendance à oublier : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.

"Je suis un être libre", écrit Depardieu dans sa lettre : c'est ce qu'ils vous reprochent. Résistons à nos Robespierre aux petits pieds.

Nous sommes tous des Depardieu.

2012/12/28

La presse française, selon l'un de ses membres : "Un système fait de réseaux, de copinage, où l'on retrouve les mêmes personnages depuis 20 ans"

Dans le livre Les patrons de la presse nationale : Tous mauvais, explique Xavier Ternisien dans Le Monde, Jean Stern (ex-journaliste à Libération)
dénonce "un système fait de réseaux, de copinage, (...) où l'on retrouve plus ou moins les mêmes personnages depuis vingt ans".

2012/12/27

Débat ou pugilat ? Tout le texte des pro-mariage gays "ne baigne-t-il pas dans la phobie de l'homophobie et des homophobes ?"

Si vous avez peur de moi, c'est que vous ne me connaissez pas."
"On peut se déclarer contre le mariage gay sans être ni homophobe, ni bête, ni haineux."
Ce vrai-faux dialogue entre Emeline Bertrand (Chambéry, Savoie) et Pierre Jamey (Saint-Jean-de-Blaignac, Gironde) - deux courriels parmi d'autres reçus par le médiateur cette semaine - donne le ton du débat que suscite le "mariage pour tous" chez nos lecteurs.
Ainsi est-ce que Pascal Galinier, le médiateur du Monde, fait son rapport. Dans lequel on apprend que, quel que soit le sujet (ici le mariage gay), Le Monde est accusé de faire des "amalgames" à l'encontre de ceux qui ne pensent pas (à tort ou à raison) comme les bien-pensants…
Homosexuelle, Mme Bertrand vit depuis dix ans en couple avec sa compagne. Elles sont mères (biologiques) de deux enfants. "Dans le débat actuel, qui devient un vrai combat, l'opinion s'enflamme, et il est difficile pour nous de faire entendre notre petite voix", nous écrit-elle. Face à "la discrimination qui semble être un fait acquis et inébranlable", elle invite tout un chacun à venir constater sa "banalité", sa "normalité".

Pour M. Jamey, le débat n'a rien de banal. Et le questionnement est normal. Lui est de ceux, nombreux, qui s'interrogent sur ce projet de loi, sur ses conséquences pour la famille, pour les enfants. Qui nous l'écrivent, en termes parfois virulents ; souvent argumentés ; énervés toujours par les "amalgames" qu'ils y voient à leur encontre.

Pas moins d'une trentaine de lecteurs cette semaine s'étonnent du "parti pris" de leur journal en faveur d'"Une réforme légitime, nécessaire et progressiste" - c'était le titre de notre éditorial du 18-19 novembre 2012. "En le présentant comme une injonction à suivre, sous peine d'être rétrograde ou imbécile, vous réduisez le sujet à une question de mode, de résistance au progrès, de conservatisme désuet, et tant pis pour ceux qui veulent réfléchir sérieusement", se désole Henriette Morenas (Paris). "Votre présentation du sujet est marquée par des préjugés sociaux, qui créent une grande confusion et qui éludent les oppositions les plus sérieuses", estime Jean-Philippe Tronche (Lattes, Hérault). Et que dire de la tribune afférente ("Mariage gay : non à la collusion de la haine"), signée d'une soixantaine de personnalités - dont l'un des actionnaires du Monde, Pierre Bergé ? "Un summum d'intolérance", pour Pierre Jamey. "Si bêtise et haine il y a quelque part, ne cherchons pas ailleurs", juge Jean Icart (Paris). "La lecture de l'article m'a rajeuni. Je croyais lire le réquisitoire d'un procès de Moscou...", ricane Jean Blanchard (Toulouse).

"Je fais partie de ceux d'en face et, bien sûr, j'ai la tentation de trouver, moi, que la bêtise et la haine sont du côté des signataires du texte, observe Denis Monod-Broca (Paris). Ils donnent d'ailleurs eux-mêmes de l'eau à mon moulin : tout leur texte ne baigne-t-il pas dans la phobie de l'homophobie et des homophobes ?"

Homophobie, telle est l'une des questions que soulève ce débat. Votre médiateur vous invite à lire, sur son blog, la lettre que Dimitri Cuvelier, 16 ans, de Bousbecque (Nord), lui a adressée, comme on jette une bouteille à la mer. "Je suis un ado, homosexuel de surcroît, rien pour plaire aux politiques... J'ai tous les vices, et tous les problèmes du monde. Je suis une voix parmi tant d'autres..." Comme Emeline Bertrand, il tente de s'adresser à "ceux d'en face" : "Vivez-vous les regards et les mots, les doigts pointés et les insultes ? Vivez-vous cette sensation de colère qu'on ne vous traite pas en tant que personne mais en tant qu'orientation sexuelle ?"

Alors, dialogue ou débat ? Dialogue, plaide la lectrice de Chambéry. "Vous savez, je partage la même foi que certains d'entre vous, dit-elle sur le blog "momrun73" créé tout exprès. Je crois qu'on n'en a pas retiré les mêmes valeurs. Ma foi me pousse à aller vers l'autre, pas à le rejeter, l'insulter. Ma foi me dit que les gens sont différents, mais qu'avant de les juger, je pourrais peut-être me dire que j'ai quelque chose à apprendre d'eux et de cette différence." Débat, revendique Edouard Falletti (Paris), mais "il ne suffit pas de juxtaposer les avis opposés des partisans et adversaires du projet. Il faut un vrai débat de fond. En son temps, Hubert Beuve-Méry prenait bien soin d'argumenter longuement pour mieux convaincre ses lecteurs, avant de prendre éventuellement position." Beuve disait aussi, cher lecteur, qu'il fallait "penser contre soi-même", à l'instar de son maître Péguy... C'est ce à quoi s'emploie votre journal.

Même Henriette Morenas le reconnaît : Le Monde lui a donné matière à "réflexions sérieuses". Avec l'entretien du théologien catholique Xavier Lacroix (Le Monde du 27 octobre). Ou en publiant, dès 2007, des chroniques "d'une très haute tenue philosophique et éthique", selon elle, signées Sylviane Agacinski - que nul ne se hasarderait à soupçonner d'homophobie... Des chroniques qui anticipaient, en termes mesurés sinon réservés, la question sous-jacente du "mariage homo", la seule qui compte pour bon nombre d'entre vous : celle de l'enfant, de son adoption, de sa procréation médicalement assistée... Décisions autrement plus importantes que celle de graver son nom au bas d'un parchemin... "Je n'ai jamais revendiqué un "droit à l'enfant", dit Emeline Bertrand, comme pour désamorcer la bombe. J'ai rencontré une personne avec qui, après longue réflexion, j'ai décidé de fonder une famille."

Le sujet n'a pas fini de rebondir. Et c'est tant mieux. Pour vous comme pour nous. Car, votre médiateur y veillera, notre journal continuera à vous donner matière à réfléchir - et à dialoguer, il l'espère... Tout en étant conscient que, "sur des questions aussi sensibles que la famille et la sexualité, touchant à l'inconscient collectif et à de vieux fantasmes, la sérénité et la mesure sont toujours plus convaincantes", comme l'écrivait en 1998 notre prédécesseur Robert Solé lors du vote du pacs - et à la suite, déjà, d'un "éditorial simplificateur", disait-il...

Peine perdue ? Pas sûr. Ce débat est tout sauf "banal", on l'a dit. Mais, il est "normal", comme dirait qui vous savez... Quant au dialogue... "Je suis votre avenir, et le futur de la France", affirme "l'ado" Dimitri. "Je reste politiquement incorrect", prévient Jean Blanchard. C'est reparti pour un tour...
Il est vrai que beaucoup de (beaucoup d'autres) lecteurs apportent des avis intéressants…

2012/12/26

Ô Corse, Île de Butés

Pendant que les Français continuent à dénoncer les Américains pour la violence dans leur société ainsi que la présence des armes dans ladite société, Yves Bordenave nous en apprend plus dans Le Monde sur "les dérives mafieuses … en Corse" ainsi que sur les racines de la violence.
Pendant ce temps, Le Canard Enchaîné choisit, pour son titre principal de la semaine, un jeu de mots sur "l'île de beauté".

2012/12/25

"Dans les trafics de stupéfiants, y a pas de justice"


"Pourquoi les dealers vivent-ils chez leur maman ?"
C'est la question que se pose Big Browser et
C'est à cette question que tente de répondre un documentaire diffusé dans l'émission "Les Pieds sur terre", sur France culture, au fil des discussions avec des jeunes des quartiers nord de Marseille.
Réponse, donc : "parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour se payer un appartement". Tout simplement. Car pour les petits dealers de La Castellane ou d'ailleurs, le commerce de cannabis n'est pas si lucratif, et les sous qu'ils gagnent, vite dilapidés. "Ils flambent d'ennui", dit la journaliste.

… Les jeunes, entre 18 et 20 ans, décrivent un commerce bien rodé, organisé, hiérarchisé. Il y a le guetteur, qui gagne entre 40 et 80 euros la journée, le rabatteur, le charbonneur ou vendeur, qui gagne 80 à 200 euros, le coupeur et le ravitailleur, 100 à 200 euros, puis la nourrice, le gérant du terrain, et le patron, qui gagnent respectivement 1 500, 6 000 et 10 000 euros par mois maximum, selon la journaliste. On apprend sur le tas, et on peut rapidement monter en grade.

Eux ne font que du shit et de l'herbe. "Ceux qui ont fait de la cocaïne, ils ont tous été en prison ou ils sont morts", explique l'un d'eux. Certains ont perdu des amis. "Dans les trafics de stupéfiants, y a pas de justice." 

2012/12/20

Dans le Sud de la France, la Prison de la Honte — "C'est le Moyen Age"

L'équipe du contrôleur général des prisons en est sortie effarée. Par l'effroyable odeur d'ordures et d'urine, par les murs qui tombent en ruine, par l'eau qui ruisselle dans les bâtiments, par les rats qui pullulent au point que les surveillants tapent des pieds pendant les rondes de nuit pour les éloigner. Ils ont trouvé un scorpion dans une flaque et surpris un détenu qui lapait l'eau des toilettes, lassé de réclamer depuis trois semaines qu'on répare le robinet de sa cellule. Un autre a fini par leur murmurer, vert de peur, qu'il était l'esclave, y compris sexuel, de ses deux codétenus.
Pendant que les intellectuels français pourfendent le manque d'humanisme dans le système capitaliste pourri de ces êtres égoistes et réactionnaires que seraient les Américains qui n'auraient pas la moindre idée des droits humains et qui seraient rétrogrades comme ce n'est pas possible —, Franck Johannès publie à la une du journal Le Monde un article sur la prison de la honte à Marseille (voir le portfolio ainsi que la vidéo).

Le "surpeuplement des lieux de détention" est du reste une chose que le quotidien de référence décrit comme rien de moins qu'un mal français, tandis que Boris Targe, secrétaire national du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP) évoque "une explosion des violences entre détenus et envers les personnels" en concluant que la "situation des prisons est réellement alarmante".
"VIOLATION GRAVE DES DROITS FONDAMENTAUX"

 Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, a jugé le naufrage de la prison des Baumettes, à Marseille, suffisamment alarmant pour utiliser la procédure d'urgence, prévue en cas de "violation grave des droits fondamentaux"

… Le traitement des déchets "est problématique", relève poliment le rapport, le réseau électrique "ne couvre pas les besoins actuels" : un surveillant a fait sa ronde, la nuit, dans un noir intégral, avec sa petite lampe de poche personnelle. Sept douches sur dix sont hors d'état. La cuisine a bien été restaurée en 1998, "mais les couloirs du sous-sol où elle est installée sont extrêmement sales". Quand les détenus ne sont pas remontés de promenade, on dépose les barquettes des repas devant les cellules, à la grande satisfaction des rats qui attendent l'heure des repas. La plupart des barquettes finissent par la fenêtre. "Il est miraculeux qu'il n'y ait pas eu d'épidémie, s'indigne le contrôleur, si un détenu était gravement malade, elle se répandrait comme une traînée de poudre."

PAS DE MOYENS ET SURPOPULATION CHRONIQUE

Des travaux ont certes été entrepris. Un nouveau bâtiment a été construit en 1989, mais il pleut dedans, d'ailleurs le sol a bougé et "d'importants défauts de structure" le condamnent à terme. La prison des femmes, pourtant la moins dégradée, va être reconstruite, avec un autre nouveau bâtiment... en 2017. Mais les travaux de l'actuelle maison des hommes, la plus vétuste, ne sont pour l'heure pas prévus.
… Ces maisons d'arrêt sont elles-mêmes pleines à craquer, avec une surpopulation moyenne de 136,6 %.

GREFFIERS ET MAGISTRATS REFUSENT DE VENIR

Le personnel en revanche est rare, et compte tenu des conditions de travail, l'absentéisme est élevé : 2,6 jours par personne et par mois, a calculé le contrôleur. L'un des gardiens se souvient du jour où un rat lui a sauté sur la poitrine, et il en est resté durablement traumatisé. Il arrive qu'il n'y ait qu'un seul surveillant pour un étage, soit deux cents détenus. Les greffiers des juges d'application des peines refusent de venir en détention – du coup, les magistrats n'y vont pas non plus, tout comme les infirmiers du service psychiatrique (SMPR).

Il n'y a de surcroît strictement rien à faire aux Baumettes. … "Dans ces conditions, résume Jean-Marie Delarue, la seule activité est la promenade, jusqu'à six heures par jour."
Les surveillants ne surveillent pas la promenade – "parce qu'ils ont peur" –, ni d'ailleurs les douches, où se règlent des comptes sanglants. Depuis le début de l'année, les médecins ont recensé quatorze contusions multiples, huit plaies profondes, sept fractures diverses, trois traumas crâniens, un viol. C'est qu'en prison, tout se paie. Comme le téléphone. "J'ai deux prestataires de téléphone, dit un membre de la direction. Le concessionnaire et les caïds."
… Les plus pauvres, ou les moins forts, s'endettent (15 % en moyenne sont indigents), beaucoup n'osent plus sortir de leurs cellules, même pour la douche. D'autres passent au service des gros bras – ou cherchent à fuir. Les feux de cellule s'expliquent souvent par le besoin urgent d'échapper à un créancier. Ça ne résout rien, "on ne sait pas si on ne va pas mettre la victime entre les mains d'autres bourreaux", explique Jean-Marie Delarue, et la menace se porte tout aussi bien à l'extérieur, sur les familles des détenus. "L'état matériel, la pénurie d'activités, la violence : tout se tient. Et cela se passe à Marseille, en 2012."
Des prisonniers témoignent à Simon Piel que "Les Baumettes ce sont des oubliettes" et que "C'est le Moyen Age" :
… ses neuf mois passés dans l'établissement des Baumettes, le centre pénitentiaire de Marseille, dont il est sorti en 2006, l'ont profondément marqué. "On a essayé de me racketter mes baskets ou pantalon, mais je m'étais fait des potes balèzes. Et puis j'ai fait le guerrier. Quand les mecs savent que s'ils veulent vous agresser, il faudra se taper, ils réfléchissent. Si vous acceptez une fois, c'est terminé." Les escaliers, les douches et les espaces de promenade sont les endroits les plus redoutés. "Il ne faut jamais se déplacer seul, explique-t-il. Il n'y a ni caméras, ni surveillants dans ces endroits-là. Quand j'y étais, un type s'est pris trois coups de couteau dans les escaliers. Etre seul, c'est être une cible."

… S'ajoute à cette violence quotidienne et à la difficulté pour un personnel en manque d'effectifs à la gérer, une vétusté qui n'épargne aucun bâtiment. "C'est le Moyen Age", explique un ancien détenu. "Les rats font la taille d'un gros chat", décrit un autre qui pourtant se trouvait lui dans le bâtiment D. Il précise : "Ma cellule était infecte au niveau hygiène : les WC étaient effroyables, il y avait des poils plein le matelas et la couverture." Quant aux cafards, il en a identifié "trois races différentes".
Évoquant "l'indignité de la situation actuelle" et un "scandale national", un éditorial du Monde conclut que "la France régresse et traite ses détenus de façon inhumaine" :
Camus l'assurait : " Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d'une nation qu'en visitant ses prisons. " Visiter la prison des Baumettes, à Marseille, montre que la France régresse et traite ses détenus de façon inhumaine.

Jeudi 6 décembre, Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, a dressé un bilan effarant de l'état de cet établissement pénitentiaire : les rats et cafards pullulent, les cellules aux fenêtres brisées sont d'une saleté repoussante, des détenus, faute d'eau courante, boivent celle des toilettes. La prison est surpeuplée, l'inactivité forcée, les règlements de comptes et le racket généralisés. De fait, la privation de liberté n'y a plus aucun sens, car elle produit des enragés plus violents encore à la sortie qu'à l'entrée.


2012/12/17

Un membre de la famille Le Pen invité à Moscou par un député "antiaméricain, antioccidental, et représentatif des poutiniens de choc"


Nous avons déjà eu l'occasion, par plusieurs fois, de démentir cette croyance populaire que le Front National (la droite française) serait l'équivalent du Parti Républicain, de la Tea Party, et/ou de l'ensemble tout court des Américains de souche (ce qu'on appelle la droite américaine) — que ce soit parce que les électeurs du FN soutiennent Obama, parce que le programme du parti critique le libre-échange, la privatisation, et la politique (ultra)libérale, parce que l'objectif du parti est de capter les peurs engendrées par la mondialisation, parce que Marine Le Pen prône l'intervention de l'État, ou parce que ladite fille de Jean-Marie Le Pen trouve la Russie de Poutine une meilleure alliée que l'Amérique (que ce soit de Bush ou d'Obama)…

Dans cette perspective, notons les articles dans Le Monde sur le Front National de Hélène Bekmezian et d'Abel Mestre où l'on apprend que la nièce de Marine Le Pen est partie à Moscou rendre visite à un législateur à la commission des affaires étrangères de la Douma (le président de cette commission, rien de moins) qui est, selon Abel Mestre, "Antiaméricain, antioccidental, [et] représentatif des poutiniens de choc" :
Le mystérieux voyage de Marion Maréchal-Le Pen en Russie
 
Marion Maréchal-Le Pen s'est rendue en Russie, en début de semaine, à l'invitation d'Alexeï Pouchkov, 58 ans, président de la commission des affaires étrangères de la Douma. Antiaméricain, antioccidental, il est représentatif des poutiniens de choc. Une équipe de BFM-TV l'a accompagnée tout au long de son voyage. Le FN n'a pas communiqué à ce sujet : "C'est une décision de la députée de ne pas en parler." "Elle doit écrire un article pour son blog", précise son assistant parlementaire, Alexandre Heuzé. "Elle est restée une journée sur place. Elle a dû être invitée parce qu'elle fait partie du groupe d'amitié France-Russie. C'était la seule parlementaire française, mais des élus d'autres pays étaient présents", continue M. Heuzé.
Avouons qu'il n'y a pas vraiment lieu de trouver le moindre lien avec le Parti Républicain, la Tea Party, et de l'ensemble tout court des Américains de souche…

2012/12/16

Comment duper une nation

une nation fatiguée de longs débats consent
volontiers qu'on la dupe, pourvu qu'on la repose

2012/12/11

Les ralentisseurs sont-ils une preuve de plus de la volonté des autorités d'établir la sécurité sur nos routes ?

Vous soutenez les autorités dans leurs mesures de répression sur les routes parce qu'elles sont censées nous protéger et sauver des vies ?

Vous doutez que les mesures pris par les autorités pour la sécurité des citoyens puissent être contreproductifs ?

Et — ajoute Nicolas Grumel dans Moto Mag —
Vous doutiez encore du danger que représente un ralentisseur pour un motard ?
Voici la preuve par l’image : lors d’une parade de policiers à moto au Mexique, l’un d’eux fait l’amère expérience de la catapulte, dans le rôle du projectile. En cause, un ralentisseur mal signalé… Casque d’Ane à Mexico City !

Sanction directe pour le motard.
Ces images sont spectaculaires, et l’on n’aimerait pas être à la place du policier, qui ne s’attendait sans doute pas à telle célébrité en ce jour de parade. D’autant que, prestige oblige, il roule en chemise… La chute est certainement amplifiée par la masse non négligeable de la Harley Davidson qu’il chevauche.

Ralentisseur = danger !
Il n’empêche, cette vidéo est bien la preuve de ce que l’on se tue à répéter, à longueur d’année, aux collectivités locales et autres municipalités, qui constellent nos routes de dos d’âne. Oui, même à faible vitesse, ces dispositifs de ralentissement s’avèrent dangereux pour un motard. La signalisation réglementaire, destinée à avertir les conducteurs de leur présence, n’est pas superflue. Faudra-t-il leur projeter ce film, pour qu’ils le comprennent ?

2012/12/08

En 1860, Napoléon III impose le libre-échange


Conscient des effets pervers du protectionnisme, Michel Chevalier (1806-1879), le conseiller de Napoléon III et par ailleurs saint-simonien repenti, débute en octobre 1859 une négociation secrète avec l'homme d'Etat anglais Richard Cobden (1804-1865)
 écrit Jacques-Marie Vaslin, maître de conférences à l'IAE d'Amiens, dans Le Monde.
Napoléon III est ensuite approché par les deux hommes.

Le convaincre est chose aisée, l'empereur souhaite le réchauffement des relations avec l'Angleterre ainsi que le développement économique. Napoléon III, auteur en 1844 d'un opuscule intitulé L'Extinction du paupérisme, reste persuadé que le développement de l'industrie améliore le bien-être de tous.

Le traité est dévoilé le 15 janvier 1860 et signé huit jours plus tard alors que personne ne l'attendait. L'ouverture des frontières entre les deux pays est annoncée sans même passer devant le Parlement. La France supprime toutes les prohibitions et les remplace par des droits de douane qui ne doivent pas dépasser 30 %. Ceux concernant les matières premières et les produits alimentaires sont abolis. L'Angleterre supprime, quant à elle, une bonne partie de ses droits de douane.

… la baisse des prix des aliments a engendré une amélioration des conditions de vie des Français, et c'était bien là l'objectif principal de Napoléon III. 
 Comme l'expliquait Sophie Gherardi,
Ce n'est qu'après la catastrophe de 1939-1945 que les Etats-Unis, nouveau leader mondial, abaissent leurs propres barrières et demandent aux autres nations d'en faire autant dans un cadre multilatéral ; l'Europe, quant à elle, construit le Marché commun. L'équation "commerce égale paix" l'emporte pour un demi-siècle.

2012/12/04

Privé de son père, "pour le bien de l'enfant", celui-ci… met le feu au gymnase municipal

Un mineur âgé de 13 ans, Florian, a été reconnu coupable par le tribunal pour enfants d'un incendie volontaire qui avait détruit complètement un gymnase municipal dans un village normand
nous apprend Pascale Robert-Diard dans Le Monde.
En juillet 2011, la cour d'appel de Rouen a condamné solidairement les parents de l'adolescent au titre de leur responsabilité civile à rembourser cette somme. Mais le père a contesté cette décision au motif que le couple est divorcé, que Florian vit au domicile de sa mère, et que le jugement de divorce ne lui ayant accordé qu'un droit de visite et d'hébergement de son fils, il ne saurait être civilement responsable des actes de celui-ci.

Dans un arrêt rendu le 6 novembre, la Cour de cassation lui a donné raison et a cassé la décision de la cour d'appel. La Cour de cassation estime que celle-ci a méconnu l'article 1384 alinéa 4 du Code civil, selon lequel "le père et la mère, en tant qu'ils exercent l'autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux".

Elle considère en conséquence qu'en cas de divorce, la responsabilité civile "incombe au seul parent chez lequel la résidence habituelle de l'enfant a été fixée, quand bien même l'autre parent exercerait conjointement l'autorité parentale".

La cour d'appel considérait au contraire que "la résidence habituelle de l'enfant chez un de ses deux parents ne fait pas obstacle à ce que l'autre exerce la plénitude de son pouvoir de surveillance et de contrôle de l'éducation de sorte que la responsabilité civile des deux parents, titulaires de l'autorité conjointe, est engagée".

UNE PREMIÈRE

Comme le relève le juriste Julien Marrocchella dans son commentaire de cet arrêt sur le site Dalloz Actualités du mardi 26 novembre, c'est la première fois que la Cour de cassation consacre cette jurisprudence qui lie cohabitation au sens strict à responsabilité civile.

Le parent chez lequel vit le mineur reste d'ailleurs civilement responsable même si les faits qui sont reprochés à l'enfant ont été commis pendant l'exercice du droit de visite ou d'hébergement chez l'autre parent. Celui-ci ne peut voir sa responsabilité engagée qu'en cas de faute. Dans le cas d'un divorce avec garde alternée en revanche, la responsabilité civile des deux parents est partagée.
 
Selon une autre juriste, Inès Gallemeister, l'interprétation stricte de la Cour de cassation va à l'encontre de l'évolution récente du droit de la famille – et notamment de la loi de mars2002 sur l'autorité parentale – qui cherche à promouvoir la coparentalité.
On cherche à promouvoir la coparentalité, tant mieux, mais ça n'a pas été le cas, visiblement, dans cette affaire-ci.

Résumons : L'épouse a éloigné le père de son fils.

Le tribunal a éloigné le père du fils.

Le juge a éloigné le père du fils.

En somme, l'État a éloigné le père du fils.

Tout cela, "pour le bien de l'enfant" — comme aiment le dire les juges (des personnes qui ne connaissaient nullement l'enfant en question une demi-heure plus tôt et qui ne l'ont jamais chéri).

Voici une idée toute bête, toute simpliste, et (vous êtes prévenus) horriblement réactionnaire et rétrograde : et si — pour le bien de l'enfant, s'entend — on n'avait pas éloigné le père du fils in the first place ?

Si — toujours pour le bien de l'enfant — on ne laissait pas les couples divorcer aussi facilement ?!

Si — for the good of the child — on acceptait que deux parents valent mieux qu'un seul, et cela (attention : nouvelle idée horriblement réactionnaire et rétrograde), des parents de sexe opposée ?

Si — eh oui, pour le bien de l'enfant — on suivait des principes pour, dans la limite du possible, laisser à l'enfant un père et une mère tant qu'il n'est pas majeur ?

2012/12/03

Quels sont les véritables ennemis du monde arabe ? Israël ? ou la corruption, le manque d’éducation, le manque de liberté, le manque de respect pour la vie humaine ?

Il y a trente-neuf ans, le 6 octobre 1973, éclatait la troisième guerre majeure entre les Arabes et Israël
écrit Abdulateef Al-Mulhim, officier supérieur de la marine Saoudienne (désormais à la retraite) sur Primo Info.
Elle n’a duré que 20 jours. Les deux parties se sont affrontées dans deux autres grandes guerres, en 1948 et 1967. Celle de 1967 n’a duré que six jours.

Mais ces trois guerres ne sont pas les seuls affrontements israélo-arabes.


De 1948 à nos jours, de nombreux combats ont eu lieu. Certains d’entre eux étaient des conflits de moindre envergure.


Mais si beaucoup furent des batailles furieuses, aucune n’atteignit la dimension de ces trois-là.

Le conflit israélo-arabe est le conflit le plus compliqué que le monde ait jamais connu.

En ce jour anniversaire de la guerre de 1973 entre le monde arabe et les Israéliens, nombreux sont, dans le monde arabe, ceux qui commencent à se poser des questions sur le passé, le présent et l’avenir de ce conflit.

Et ces questions sont les suivantes : quel est le coût réel de ces guerres pour le monde arabe et ses habitants ?

Mais il y a des questions les plus difficiles, qu’aucun ressortissant arabe ne veut se poser : quel est le coût réel de la non-reconnaissance d’Israël en 1948 ?

Autre question, liée à la précédente : pourquoi les pays arabes ne dépensent-ils pas leurs richesses pour l’éducation, la santé et les infrastructures au lieu de financer des guerres ?

Enfin, la question ultime, la plus difficile, celle qu’aucun ressortissant arabe n’ose aborder, c’est de savoir si Israël est le véritable ennemi du monde arabe.

J’ai décidé d’écrire cet article après avoir vu des photos et des reportages sur un enfant mourant de faim au Yémen, un homme brûlé dans un souk de l’antique ville d’Alep en Syrie, le sous-développement qui frappe les populations du Sinaï en Égypte, les attentats à la voiture piégée en Irak et les immeubles détruits en Libye.

Les photos et les reportages ont été présentés sur la chaîne Al-Arabiya, chaîne d’informations la plus regardée et respectée au Moyen-Orient.

Le point commun entre tout ce que j’ai vu, c’est que la destruction et les atrocités ne sont pas l’oeuvre d’un ennemi extérieur. 

La famine, les meurtres et la destruction de ces pays arabes sont effectuées par les mains mêmes qui sont censées protéger et sauvegarder ces populations et construire l’unité de leurs pays.
Donc, je repose la question: qui est le véritable ennemi du monde arabe ?

Les pays arabes ont gaspillé des centaines de milliards de dollars et ont perdu des dizaines de milliers de vies innocentes dans leur combat contre Israël, qu’ils estimaient être leur ennemi juré, un ennemi dont ils n’ont jamais reconnu l’existence.

Le monde arabe a beaucoup d’ennemis, mais Israël aurait dû être au bas de la liste.

Les véritables ennemis du monde arabe sont la corruption, le manque d’éducation, le manque de systèmes de soins, le manque de liberté, le manque de respect pour la vie humaine.

En fait, le monde arabe a eu beaucoup de dictateurs qui ont utilisé le conflit israélo-arabe pour opprimer leur propre peuple.

Ces atrocités commises par ces dictateurs sont bien pires que toutes les guerres israélo-arabes.

Dans le passé, il nous a été exposé les raisons pour lesquelles certains soldats israéliens attaquaient et maltraitaient les Palestiniens. En outre, nous avons vu des avions israéliens et des chars attaquer divers pays arabes.

Mais ces attaques n’égalent en rien les atrocités actuelles commises par certains pays arabes contre leurs peuples.

En Syrie, les atrocités ne défient-elles pas l’imagination ?

N’est-ce pas les Irakiens qui détruisent leur propre pays ?

En Tunisie, n’était-ce pas le dictateur aux commandes du pays qui a réussi à voler 13 milliards de dollars aux Tunisiens les plus pauvres ?

Comment un enfant peut-il mourir de faim au Yémen, quand leur terre est réputée comme étant l’une des plus fertiles au monde ?

Pourquoi les cerveaux irakiens quittent-ils l’Irak, un pays qui fait 110 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec l’exportation de pétrole ?

Pourquoi les Libanais ne parviennent-ils pas à gouverner un des plus petits pays au monde ?

Alors, par quel phénomène les États arabes ont-ils commencé à sombrer dans le chaos ? 

Le 14 mai 1948, la création de l’État d’Israël a été proclamée.

Un jour seulement après cette proclamation, le 15 mai 1948, les Arabes ont déclaré la guerre à Israël afin de reconquérir la Palestine toute entière.

La guerre s’est terminée le 10 mars 1949. Elle a duré neuf mois, trois semaines et deux jours. Les Arabes l’ont perdu et l’ont appelée la Nakba (catastrophe).

Les Arabes n’ont rien gagné et des milliers de Palestiniens sont devenus des réfugiés.

En 1967, les Arabes, menés par l’Égypte sous la férule de Gamal Abdel Nasser, entrèrent en guerre contre Israël. Ils ont perdu encore plus de territoire palestinien et ont fait encore plus de réfugiés palestiniens, maintenant à la merci des pays qui les accueillent.

Les Arabes ont appelé cette guerre « an-Naksah » (guerre du revers).

Les Arabes n’ont jamais admis leurs défaites dans les deux guerres 

La cause palestinienne est devenue plus compliquée à plaider.

Car maintenant, avec ce ‘Printemps’ qui n’en finit pas, le monde arabe n’a plus de temps ni d’énergie à consacrer à la cause palestinienne ou aux réfugiés palestiniens.

Le monde arabe n’a plus de temps à leur consacrer parce que de nombreux Arabes sont devenus eux-mêmes des réfugiés, sous les attaques incessantes en provenance de leurs propres forces armées.

Les Syriens quittent leur propre pays, non pas sous les bombes des avions israéliens, mais celles de l’armée de l’air syrienne.

Maintenant, les cerveaux les plus intelligents parmi les Irakiens musulmans arabes quittent l’Irak.

Au Yémen, les plus tristes des tragi-comédies humaines sont écrites de la main même des Yéménites.
En Égypte, les habitants du Sinaï sont oubliés.

Finalement, alors que la plupart des pays arabes sont dans un si profond désarroi, qu’est-il arrivé à l’ennemi juré des Arabes, à savoir Israël ? 

Israël a maintenant les industries et la recherche parmi les plus avancées, les meilleures universités et des infrastructures de pointe.

Beaucoup d’Arabes ne savent pas que l’espérance de vie des Palestiniens vivant en Israël est, de loin, plus longue que dans de nombreux pays arabes.

Ils jouissent, et de loin, d’une liberté politique et sociale bien plus importante que beaucoup de leurs frères arabes.

Même les Palestiniens vivant sous occupation israélienne en Cisjordanie profitent de davantage de droits politiques et sociaux que certains pays du monde arabe.

Est-il contestable qu’un des juges qui a envoyé un ancien président israélien en prison est un israélo-palestinien ?

Le printemps arabe a montré au monde que les Palestiniens sont plus heureux et en meilleure situation que leurs frères arabes qui se sont battus pour les libérer des Israéliens.

Maintenant, il est grand temps d’arrêter la haine et la guerre. Il est temps de commencer à créer des conditions de vie meilleures pour les futures générations arabes

© ABDULATEEF AL-MULHIM

Mise à jour : l'article controversé du Professeur Franklin, Il n’y a pas de peuple « palestinien » 
Voici les principaux enseignements du livre de Hadrianus Relandus [Palaestina, ex Monumentis veteribus illustrata (La Palestine, illustrée d’après ses monuments anciens), écrit en latin par Adriaan Reland, publié en 1714] :

– A la fin du 17e siècle, la « Palestine » est très peu peuplée.

– Cette terre est principalement peuplée de juifs, avec une minorité de chrétiens, et fort peu de musulmans.

– La plupart des habitants se concentrent dans les villes de Jérusalem, Acre (Acco en hébreu), Safed (Tsfat), Jaffa (Yafo), Tibériade (Tverya) et Gaza (Aza).

– La plupart des villes sont peuplées en majorité de juifs, à l’exception de Naplouse (Shekhem de son nom hébreu), qui compte 120 membres d’une même famille musulmane, les « Natashe », ainsi que 70 Samaritains (une secte juive dissidente).

– Jérusalem compte 5000 habitants, principalement des juifs, et quelques chrétiens.

– A Nazareth, ville principale de Galilée, vivent 700 chrétiens. […]
– Les rares musulmans présents dans cette région sont en général des bédouins, venus y travailler en tant qu’ouvriers saisonniers, dans les domaines de l’agriculture et de la construction.

– La grande majorité des villes ou villages de cette région portent un nom hébreu, quelques-uns un nom en grec ancien ou en latin. 

2012/12/01

Est-il donc vraiment interdit de penser que la lutte anti homme est aussi détestable que le mépris des femmes ?

Roucaute Yves
A en croire certains journalistes, qui n'ont guère apprécié la réaction de Carla Bruni-Sarkozy, si vous n'êtes pas féministe, vous êtes du côté des oppresseurs, de l'inégalité, voire des violeurs....

Est-il donc interdit de refuser une idéologie sexiste anti-mec sous prétexte de se voir menacer de défendre une idéologie sexiste anti-femme? Est-il donc vraiment interdit de penser que la lutte anti homme est aussi détestable que le mépris des femmes ? Et que la Constitution devrait conduire à interdire tout groupement qui fait l'apologie du sexisme ?

Ceux qui croient en l'égalité des droits simplement parce que l'égalité des droits est naturelle, comme le pensent tous les défenseurs des droits naturels, devraient-ils courber la tête pour laisser passer ces discours obscènes et archaïques de la lutte des femmes contre les hommes ? Est-il interdit de rappeler que le droit de vote des femmes a été obtenu par le général Charles de Gaulle et non par les féministes? Est-il interdit de rappeler que les hommes loin d'avoir été des exploiteurs invétérés, ont dû durant des millénaires faire le travail dur lié au monde agricole puis industriel et que 90% des ouvriers sont des hommes... sans que nul ne songe à proclamer la nécessité d'une égalité ? Est-il vraiment insensé de rappeler que les cimetières des villages sont remplis de ces "machos-violeurs" qui sont allés mourir pour leur famille, à la façon de ces marins qui proclament les femmes et les enfants d'abord"?

Allons, battons nous pour l'égalité des droits et contre les discours de haine, femmes et hommes réunis. Battons nous contre les féministes et leurs compères phallocrates, dénonçons les manipulations de chiffres, de statuts dont sont friands quelques féministes qui cherchent à obtenir du pouvoir et non à avancer vers l'harmonie entre femmes et hommes. Bref, soyons fermes face à ces idéologues féministes qui défendaient naguère la révolution culturelle chinoise et proclamaient la destruction de la famille, et qui aujourd'hui encore tentent de relancer la guerre des sexes.

Contre les sexistes, ce n'est qu'un début le combat continue ! :-))

2012/11/29

How the French Use the Word "Extremist" and the Prefix "Ultra-" to Demonize Everything Conservative


More demonizing of the Tea Party in France, as Le Monde's Christian Salmon mentions the dangers of the " 'no worries' right nourished with the neo-conservative milk which flirts at times with the extremism of the ultra-conservative Tea Party".
Loin d'en faire l'analyse, l'UMP a mis en scène un conflit d'ambitions, un débat entre deux styles ou deux tempéraments, occultant le profond clivage qui existe entre une droite "décomplexée", nourrie au lait néoconservateur qui flirte parfois avec l'extrémisme du mouvement ultraconservateur Tea Party, et un gaullisme social désormais hors sol.
As Jeff Belmont has written, people in France are always throwing around the word "ultra" for the simple reason that the newspaper
reader must be frightened at all costs and [that America's] Republicans must be demonized at all costs
As Corentin de Salle has put it (merci à David A) — tongue-in-cheek:
Trucs & Astuces.

Aujourd'hui: l'ultralibéralisme.

Quand vous entendez l'expression "ultralibéralisme", il y a quatre hypothèses.

• Primo, celui qui prononce ce mot est "ultra-stupide" (exemple: "la politique ultralibérale de l'Union Europénne"; "la politique ultra-libérale du gouvernement Sarkozy). 

• Deuxio, celui qui parle est "ultra-ignorant" et n'a aucune idée de la manière dont se structure le champ des idées et doctrines politiques.

• Tertio, celui qui parle est "ultra-intolérant". Le préfixe péjoratif "ultra" a évidemment pour but de disqualifier d'emblée une personne qui intervient dans un débat, raison pour laquelle la gauche médiatique se sert abondamment de ce terme.
Par contre, on ne parlera jamais "d'ultrasocialisme" ou "d'ultraécologisme".

• Quatro, celui qui dit cela est "ultra-conforrmiste" et, faute de disposer du goût ou des capacités pour réfléchir par lui-même, il se contente de répéter, par un réflexe moutonnier, cette expression utilisée par les trois premières catégories.

2012/11/27

Undermining journalistic impartiality: The line between politicians and the news media can be blurry in France

The nation’s leading conservative newspaper ousted its top editor, apparently hoping to ingratiate itself with the new government. A cultural magazine brought in a new editor as well, opting for the partner of a newly minted government minister.
Thus reports Scott Sayare from Paris, in an article the New York Times entitled Where ‘In Bed With Media’ Can Be Taken More Literally.
The man she replaced took a job working for the new president. The springtime election of François Hollande, the first French president from the left in 17 years, has brought about a shuffling of the news media ranks, along with a host of potential conflicts of interest.

Coverage has shifted too. Much of the news media, which largely lean left, used to revel in denouncing Mr. Hollande’s predecessor, Nicolas Sarkozy, but now many journalists are feeling bereft of material because of the new president’s less dramatic governing style. Mr. Hollande has proved confoundedly boring, they say, especially for news outlets that sometimes cover the government as if nothing else matters, relying on Paris politics to drive the news. 

The line between politicians and the news media can be blurry in France, where the fates of some journalists have long been hitched to those in the government they pester or please. Mr. Sarkozy’s close ties to media executives were considered something of a scandal, and his presidency drew greater scrutiny to the incestuous relationships. 

Mr. Hollande campaigned on a pledge to be “exemplary.” But in a country where much of the Paris elite share a common background, attended the same schools and go to the same parties, the traditional commingling of journalists and politicians has endured. Daniel Carton, a former reporter in France, blames the news media for not doing more to resist such close ties.

“They know exactly what they need to do to avoid things getting out of hand, but they won’t do it,” said Mr. Carton, an outspoken critic of conflicts of interest in French journalism.

For decades, newspapers have relied heavily on state subsidies. The public media, which account for perhaps half of mainstream television and radio news, are still run by political appointees. Private media outlets belong to companies or investors with demonstrated political leanings or business connections to the state, undermining journalistic impartiality. 

Perhaps most striking this election cycle was the situation of Étienne Mougeotte, whose run as top editor at the rightist daily Le Figaro began and ended with the presidency of Mr. Sarkozy, the politician he championed and whom he was said to advise. 

“We’re a newspaper of the center and the right, and we support Nicolas Sarkozy,” Mr. Mougeotte told the center-left Le Monde last year. Under Mr. Mougeotte, Le Figaro was routinely criticized, sometimes by its own reporters, as being a mouthpiece for the government. 

Mr. Hollande was said to have requested Mr. Mougeotte’s dismissal, according to French media reports, and it came in July.

The publisher, Serge Dassault, is a senator from Mr. Sarkozy’s political party. But Mr. Dassault also heads a major military contractor, and there was widespread speculation that Mr. Mougeotte’s ouster was meant to put the Daussault group in good stead with the new president. 

The news and culture magazine Les inRockuptibles hired as its new top editor Audrey Pulvar, a radio and television personality who was also the partner of Arnaud Montebourg, a government minister and a prominent member of the Socialist Party. 

Mr. Pulvar recently announced the end of her relationship with Mr. Montebourg, but other such relationships have continued. Valérie Trierweiler, Mr. Hollande’s current partner, began an affair with him while reporting on him in the early 2000s, when he was a member of the National Assembly. She grudgingly passed on a television news job this fall and stayed at the magazine Paris Match as a critic. 

Ms. Pulvar replaced David Kessler, who left to join Mr. Hollande as an adviser. Also, a legal affairs reporter at Europe 1 radio became the spokesman for the justice ministry. A political reporter at Les Échos, a leading French financial newspaper, joined the prime minister’s press office. 

The public media have gone through postelection changes too. In October, Mr. Hollande named a new director for the country’s international radio and television news networks, RFI and France 24. He has pledged to reform the law that allowed him to make that appointment, but not until next year. The directors of Radio France and France Télévisions, both appointed by Mr. Sarkozy, are expected to be replaced. The current law, which makes the naming of public media chiefs a presidential prerogative, was introduced by Mr. Sarkozy in 2009. At the time, commentators called the measure a power grab. Mr. Sarkozy said it was meant to remove a layer of “hypocrisy” from the appointment process, which was controlled by a handpicked government council. 

The public media no longer serve as state propagandists, as they effectively were until at least the late 1960s, but remain under government “oversight,” said Jean-Marie Charon, a sociologist who studies the news media. 

Private publications are also beholden to the state, at least financially. The government provided $1.5 billion in subsidies to them last year. 

Publications on the left are struggling to “find the right distance” from the government, Mr. Charon said. The jubilation that dominated political coverage last summer in Libération, Le Nouvel Observateur and Le Monde has since given way to acrimony. Whichever way the French news media lean, the departure of Mr. Sarkozy has left many outlets yearning for more excitement. 

“We had five years that were pretty exceptional; we had a man who was the center of everything,” said Pierre Haski, co-founder and editor of Rue89, a news Web site. “All of a sudden, we’ve gone from an overload to an underload.” 

“Sarkozy was good for sales,” Mr. Haski added. “Hollande is not good for sales.”

2012/11/26

Paralyzed by Fear: One of the most criminal regions in Europe

Gilbert Thiel has been investigating Corsica’s vicious feuds for 16 years 
reports Celestine Bohlen.

As a member of France’s team of anti-terrorism magistrates, he knows how hard — read impossible — it is to penetrate the island’s tightknit criminal world, where nationalism and banditry have blended into a combustible mix.

Mr. Thiel has been giving a lot of interviews recently, ever since a well-known Corsican lawyer was shot and killed in his car Oct. 16. That murder shocked France, coming as an unwanted reminder that Corsica, an island of 305,000 people about 175 kilometers, or 110 miles, off the French coast, is still under the thrall of an old legacy of vengeance and death

“You think if it’s small, it should be easy, but no,” said Mr. Thiel, speaking Nov. 15 in his high-security office in the Palace of Justice in Paris. “Everyone is connected. You can’t infiltrate, even if you have the right accent and the right complexion.” 

“The first question they’ll ask is which village are you from, and that’s it,” Mr. Thiel said. “It’s over. There were two attempts to infiltrate informants, and it didn’t take long for both to turn updead.” 

On the morning of Nov. 15, the number of assassinations in Corsica this year stood at 16. By that evening, it had ticked up to 17, with the murder of Jacques Nacer, president of the local Chamber of Commerce and Industry, shot and killed as he was closing up his men’s clothing shop in Ajaccio, the island’s capital. 

“These are assassinations,” Mr. Thiel said that morning. “We’re not talking about some guy who kills his wife, or a wife who kills her husband. These are settlement of scores among rival bands of organized crime, or fratricidal struggles between nationalist groups.” 

By one count, there have been 100 assassinations on Corsica since 2008, making the island, per capita, one of the most criminal regions in Europe

As Mr. Thiel likes to put it, Corsica is a mountain in the middle of the sea, where isolated villages hold onto an ancient culture of vendetta and resist the authority of the French government.

… Since mid-October, he has spoken out against the French government’s lack of a consistent response to the violence in Corsica. He has cited a series of amnesties in the 1980s that were followed by other halting initiatives. He has criticized a flawed reform of intelligence-gathering that he said had led to confusion, and few results. 

It is no wonder that Corsican society today is paralyzed by fear, he said. “How can a population rebel against this kind of violence when the state apparatus is seen to be underperforming?” 

That “code of silence” was vividly confirmed last week by France’s top security official, Interior Minister Manuel Valls, who said on national television that he had been stunned by the reticence of people on the streets of Ajaccio. “I saw fear on their faces,” he said. “Some didn’t dare talk to the minister of the interior.” 

Crime in Corsica has evolved since 1998, when, in a stunning act of political terrorism, France’s top government official in Corsica — the prefect Claude Érignac — was gunned down. Mr. Thiel was the investigating magistrate in the case, in which Yvan Colonna was eventually convicted of the murder. 

… Mr. Thiel’s last big Corsican case involved a number of young thugs, arrested for a series of violent acts committed in 2007 and 2008, including the tossing of a grenade into a police station. 

He compared the defendants, who were convicted and sentenced last July, to “children soldiers,” who turned to crime as much for the money and the thrill as for the politics. “If you ask them, they’ll say they’re doing it for Corsica, but they can’t say much beyond that,” he said.

2012/11/23

1 tué et 4 blessés graves par balles devant un bar d'Orly-ville


Pour une société pacifique qui, à l'inverse des États-Unis honnis pour leur armes en liberté, la France a un nombre élévé de meurtres par balles — comme en témoigne un reportage sur TF1

2012/11/15

Les « ultra » devant chaque concept évoqué : Il faut à tout prix effrayer le lecteur et diaboliser les républicains

"Quand il s’agit de s’opposer à un républicain, tous les moyens sont bons"
Les primaires républicaines et les élections américaines ont été l’occasion pour les correspondants de presse français aux États-Unis de publier de nombreux articles 
écrit Jeff Belmont.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces journalistes (pour la plupart des groupies de Barack Obama) détestent tout ce qui est de près ou de loin républicain en Amérique. Leurs articles sont des brûlots sans nuance, mélanges d’attaques personnelles, de railleries, de caricature des opinions, et surtout, de contresens graves, signe d’une grande ignorance et d’une grande pauvreté de l’analyse. Il est certain que les républicains ont de nombreux défauts et on peut tout à fait écrire des articles critiques à leur sujet. Mais il faut pour cela se cantonner aux faits et garder un vocabulaire approprié, conserver une cohérence dans son analyse critique, vérifier ses informations… bref, faire son travail de journaliste.

On sent que nos journalistes ont beaucoup de difficultés à argumenter leur rejet des républicains. Quand les arguments rationnels ne viennent pas, on se rabat sur la peur : il faut à tout prix effrayer le lecteur et diaboliser les républicains sans vraiment d’explication ni d’analyse. Tous multiplient les « ultra » devant chaque concept évoqué. La grande championne de l’exercice est Corine Lesnes du Monde. Pour elle, tout ce qui est républicain est« ultra » : les « ultra conservateurs » évidemment (terme plébiscité par la presse française pour qualifier les républicains, il n’est jamais employé par la presse américaine, même de gauche et est donc un apport venant purement de nos journalistes), l’« ultra droite » (on utilise en général ce terme pour évoquer les groupuscules terroristes néo-nazis, mais ça serait dommage de faire dans la nuance), les « ultra-thatchériens » ou même encore les « ultra-chrétiens » (là on a un peu de mal à comprendre…). Parfois, Anne Bernais de RFI s’ultra-emmêle les pinceaux en évoquant la jeunesse du candidat à la vice-présidence Paul Ryan : « Cette tragique expérience construit le jeune garçon, lui enseigne « l’autosuffisance ». Concept que l’on retrouve dans sa politique économique ultralibérale qui séduit tant les ultraconservateurs du Tea Party. » Les ultra-conservateurs séduits par une politique ultralibérale, on n’y comprend plus rien, mais qu’à cela ne tienne, on a pu caser deux « ultra » dans la phrase. Vous avez peur ?

Viennent ensuite les affirmations purement et simplement fausses.

Corine Lesnes étiquetant des économistes qu’elle ne connait visiblement pas : « Tout de suite, il s'est intéressé aux économistes conservateurs : Friedrich Hayek, Ludwig Von Mises, Milton Friedman ». Mises et Hayek ont toujours rejeté l’étiquette de conservateurs et ont même écrit de nombreuses fois contre le conservatisme. Hayek a carrément consacré un chapitre de son livre La Constitution de la Liberté au sujet, qu’il a intitulé Pourquoi je ne suis pas conservateur

… Quand il s’agit de s’opposer à un républicain, tous les moyens sont bons

… Dans leur aveuglement à s’opposer à tout ce qui est républicain, les journalistes français n’ont pas hésité à aller puiser dans l’argumentaire de mauvaise foi des néoconservateurs…

… Mais le contraste est saisissant lorsque les correspondants de presse français aux États-Unis parlent de Barack Obama. Tout de suite, finis les brûlots, leurs articles ressemblent plus au skyblog d’une ado en adoration devant sa star. Ainsi Les Inrocks titrent « Obama le mec le plus cool du monde » , Corine Lesnes se fend d’un « L’anniversaire de Barack, c’est bientôt » ou encore des articles très objectifs comme :  « Obama: je préfère profondément la paix »...

Plutôt que de reconnaitre qu'Obama a été mauvais [dans le premier débat qui l'opposait à son adversaire républicain Mitt Romney], Laurence Haïm rejette la faute sur le reste du monde : les journalistes, les citoyens... qui sont des gens brutaux et méchants qui n'écoutent pas les autres, alors que Barack, il a des beaux projets et pas des phrases chic et choc...
Pascale réagit ainsi :
Avec la gauche (et donc avec les journalistes) on est toujours dans le pathos : ultra (pour faire peur), cool (pour séduire). Jamais dans le rationnel.
Mise à jour : How the French Use the Word "Extremist" and the Prefix "Ultra-" to Demonize Everything Conservative

2012/11/09

Le politiquement correct français, par Lucien Oulahbib

Le nouveau livre de Lucien-Samir Oulahbib est sorti : Le politiquement correct français (Espistémologie d'une crypto-religion).
Les manques, la fuite en avant vers la destruction de ce qui permet d'être ensemble - et non pas seulement de vivre ensemble - sont ici analysés en des critiques diverses (des saillies) mettant en cause par exemple la théorie dite du "genre", l'effacement de l'idée de nation, de valeur objective, bref, la mise à l'index de tout ce qui ne pense pas de façon "gauche", allant de la haine du riche à la diabolisation d'Israël?

2012/11/08

Obama: The Best is Yet to Come




In a Le Monde cartoon, Plantu quotes one of Barack Obama's best lines in the aftermath of the 2012 election, albeit not necessarily in an admiring way.

2012/11/07

Obama and Hollande


Plantu compares America's inauguration Bible with France's Gallois report on improving productivity and competition, which the French president similarly swears upon (but with less than mucho enthusiasm)

• François Hollande: Uh… I'll see what I can do!

2012/11/06

Yes We Jerrycan


Plantu on America's elections while New York is still in waiting

• Yes We Jerrycan!

Les Français semblent trop souvent considérer le candidat républicain comme le diable en personne


Sur le site Atlantico,Jacques Portes et Marjorie Paillon évoquent Ces clichés qu’on nous ressort tous les 4 ans sur les Américains, la politique et leurs élections :

Les personnes issues des minorités ne votent pas toutes pour le candidat démocrate

Jacques Portes : Il est vrai qu’une majorité d’entre eux vont voter cette année pour Barack Obama. Il ne faut cependant pas oublier qu’à l’intérieur de ces minorités, beaucoup de noirs américains vont voter républicain (10 à 15%). C’est également le cas pour le vote latino – environ 20% d’entre eux seront derrière la cause républicaine. Du coté des candidats aussi, les minorités sont représentées dans le camp conservateur. Je pense notamment à Herman Cain, ex candidat afro américain à la primaire républicaine et propriétaire d’une grande chaîne de pizza, qui a connu son heure de gloire au début de la campagne. …

Le candidat républicain n’est pas forcément un imbécile

Jacques Portes : Les Français ont trop tendance à penser qu’il ne faut pas être un intellectuel pour être président des Etats-Unis. Quel que soit la tendance idéologique qu’on représente, personne n’arrive à ce niveau-là en étant un con fini. On a beaucoup ridiculisé Ronald Reagan à tort, George W. Bush n’était pas un imbécile et Mitt Romney est tout à fait compétent. Cela ne veut pas dire qu’ils soient forcément cultivés, c’est tout à fait autre chose…
Marjorie Paillon : Le candidat républicain n’est pas forcément l’idiot du village. Mitt Romney n’est pas né de la dernière pluie. Il est diplômé de Stanford, de Bringham et d’Harvard. La caricature qui est faite de lui dans une émission comme Les Guignols est loin d’etre la réalité. Il est montré comme un homme qui se trompe sur chaque mot. Certes il a fait des gaffes durant la campagne mais de là à le caricaturer comme un imbécile notoire, je ne franchirai pas ce pas. Il y a ici une certaine forme de snobisme à la française.

Barack Obama n’est ni le président du monde ni le Messie

Marjorie Paillon : Je me souviens de beaucoup d’articles pendant les midterms dans lesquels on découvrait que les deux premières années du mandat de Barack Obama n’étaient pas aussi prometteuses qu’escomptées. Les téléspectateurs francophones avaient du mal à comprendre qu’il existait autant de ressentiment envers le président Obama. L’Obamania perfusée à longueur de journée par les médias français (mais aussi américains) était une erreur fondamentale de jugement. Un candidat qui suscitait autant d’espoirs sur ses épaules ne peut que décevoir une fois à l’épreuve du pouvoir.
Barack Obama a été élu président des Etats-Unis et non pas du monde. Je vois aujourd’hui des sondages qui paraissent sur le vote des Français ou des Suédois à l’élection américaine, c’est tout à fait ridicule, ça lui fait surement une belle jambe ! Barack Obama protègera les intérêts américains avant toute chose. D’ailleurs, à moins de 24h du scrutin, le vote français lui ferait perdre plus de points qu’autre chose…

L’élection présidentielle américaine n’est pas un affrontement gauche-droite

Jacques Portes : Les partis aux Etats-Unis sont des regroupements de sensibilités différentes. On trouve chez les démocrates des gens de gauche, mais pas seulement. De la même manière que les républicains ne sont pas tous d’extrême droite. Cette impression est faussée notamment par le fait qu’on entend moins les modérés au sein du parti républicain. Le parti est devenu nettement conservateur. En face de cela, Barack Obama est devenu nécessairement de centre gauche. En d’autres termes, la droitisation du parti républicain pousse le président de plus en plus vers le centre.

Marjorie Paillon : Nous avons trop tendance à transposer le paysage politique français sur le paysage politique américain. On associe trop souvent le parti démocrate au Parti socialiste et le parti républicain à une frange droitière de l'UMP. En réalité, le parti démocrate est plus proche de l’UMP qu’autre chose. Il est difficile de classer le parti républicain car il englobe énormément de courants différents, particulièrement depuis les années Bush.

En 2008, Barack Obama était venu en France pendant la campagne présidentielle. Les dirigeants du Parti socialiste essayaient désespérément d’organiser une rencontre avec lui. C’est mal connaitre la politique américaine : jamais il n’aurait commis la faute de s’afficher publiquement avec un socialiste. De plus, les Français semblent trop souvent considérer le candidat républicain comme le diable en personne. Je trouve certaines prises de position du gouvernement français en faveur de Barack Obama hasardeuses, voire dangereuses. Comment allons-nous faire demain matin si on se réveille avec un Mitt Romney président ? Allons-nous l'ignorer lors des conférences internationales ?

L’argent des démocrates n’est pas forcément plus propre que celui des républicains et l’inflation des fonds de campagne n’est pas survenue du jour au lendemain

Marjorie Paillon : C’est un démocrate, Barack Obama, qui a refusé les financements publics en 2008 face à John McCain. En rejetant ces financements de campagne publics, il est évident que la campagne de Barack Obama laissait la voix à une inflation des fonds de campagne pour les échéances à venir. Les Super PACs (comités d’action politique) sont autorisés depuis 2010. Ils financent des campagnes de publicité contre tel ou tel candidat et attendent logiquement un retour sur investissement. Le cliché est de croire que cet « argent sale » n’existe que du côté républicain. C’est absolument faux, il y a également des Super PACs du côté démocrate qui attendent eux aussi un retour sur investissement.