2008/05/26

Hiroshima Mon Amour : l'anti-américanisme rend aveugle

Il est navrant de constater, dans votre article à sensation (Hiroshima : ce que le monde n’avait jamais vu), que vos journalistes écrivent n’importe quoi, après un minimum de recherches, ou, pour faire sérieux, citent de soi-disant experts, qui n’en connaissent guère plus.
Dans le scandale concernant les prétendues photos d'Hiroshima, JC Durbant fait un compte-rendu sur les bourdes historiques du journal Le Monde (ainsi que leur tendance des rédacteurs à ne pas publier d'erratums). La vérité est qu'en France (à la rèdaction du quotidien comme ailleurs — merci, l'Éducation Nationale), on "sait" tellement à quel point les Américains sont des êtres fourbes, des criminels, des assassins, etc (tout en s'excusant, la médiatrice n'hésite pas à faire passer — subrepticement? — des citations sur "la censure américaine [qui] a fait disparaître" les photos d'Hiroshima, en effet elle n'hésite pas de souligner encore la nécessité pour des éditeurs de bonne foi (hum) de faire tout ce qu'il y a dans leur capacité pour déterrer des preuves de la fourberie supposée des USA), que dans des circonstances pareilles — la découverte de telles photos — on "sait" qu'il n'y a pas grand besoin d'aller plus loin pour authentifier les images. Comme le dit un lecteur du journal (sur l'"excès de confiance") :
Le Monde a commis une erreur, qui n'en commet jamais ? Ce qui est impardonnable pour un journal qui a des prétentions à être une référence sérieuse, c'est sa partialité. Les articles donnent systématiquement le point de vue qui est celui de la "pensée unique" sur la politique internationale ou les sujets de société. A cet égard, la précipitation sur un sujet susceptible de mettre en cause les Etats-Unis, n'est pas étonnante.

D'autres preuves incontournables de la lucidité française ainsi que de leur amitié indéfectible pour les Américains

Dans un compte-rendu du livre de Georges Séguy, ancien secrétaire général de la CGT (de 1967 à 1982), Michel Noblecourt y évoque une révélation, à savoir les pensées d'un premier ministre et président français :
cette confidence [que lui fit] Georges Pompidou, avant les négociations de Grenelle, selon laquelle il préférerait "être simple fonctionnaire d'un gouvernement communiste que premier ministre d'une France dominée par les Américains".
De cette pensée (ô combien lucide), on est en droit de se demander ce qu'en diraient les Hongrois, les Estoniens, les Polonais, les Roumains et d'autres qui eurent (semble-t'il) la chance d'avoir des gouvernements communistes tout en n'ayant pas l'horrible malchance d'être dominés par les Américains… Cela dit, il est possible que résister est une chose moins difficile à faire en démocratie ou avec une superpuissance démocratique à ses côtés que dans un état communiste ou dans une organisation dominée par le Kremlin…