2018/03/14

Limitation à 80 km/h : le problème n’est pas la vitesse, mais la lenteur !

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Limitation à 80 km/h : le problème n’est pas la vitesse, mais la lenteur !

C’est une limite de lenteur que la France, comme seul pays de l’Union Européenne, propose régulièrement de réduire encore plus, en particulier avec la nouvelle loi sur les 80km/h sur les routes.
Par Erik Svane.

La limitation de la vitesse à 80km/h sur les routes ne vise pas à protéger les citoyens mais à les soumettre aux impératifs de la lenteur. Par rapport à la seule politique de la sécurité routière en France, ne semblerait-il pas exagéré d’avancer qu’elle montrerait que le gouvernement est tyrannique et que les citoyens sont des esclaves ?

Et pourtant…

Le problème fondamental avec la soi-disant sécurité routière, c’est que dès la case départ, les autorités trichent — le gouvernement triche avec les termes de base propres à la conversation.
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Nous parlons évidemment d’expressions comme la limite de vitesse ainsi que le mauvais comportement des délinquants punis pour excès de vitesse ou vitesse excessive.

Quand les conducteurs lambda sont verbalisés, ce n’est pas pour avoir roulé trop vite, non, pas du tout. N’ayons pas peur de dire la vérité, c’est pour ne pas avoir roulé assez lentement.

Ne pas se laisser tromper par la langue

La conclusion est inévitable : on ne devrait pas dire la limite de vitesse — expression qui serait à assimiler à la Novlangue (La liberté c’est l’esclavage) dans le roman d’anticipation de George Orwell, 1984 — mais la limite de lenteur ; et les VMA (les Vitesses Maximales Autorisées) devraient donc être nommées les LMA (les Lenteurs Maximales Autorisées).

C’est une limite de lenteur que la France, comme seul pays de l’Union Européenne, propose régulièrement de réduire encore plus ; et pour quelle raison sinon accroître la répression, la persécution, et le matraquage des citoyens ?

Jean Much explique que, de fait, le mot « vitesse » a deux significations :
C’est la confusion savamment entretenue par les pouvoirs publics entre « excès de vitesse » qui, au sens légal, signifie juste « dépassement de la limitation de vitesse en vigueur » et « vitesse excessive » qui signifie « rouler réellement trop vite par rapport aux conditions de circulation, au profil de la route, à la météo, etc.
Or, ces deux notions n’ont absolument rien à voir ! Dépasser la limitation de vitesse en vigueur ne présente en soi aucun danger, a fortiori quand la limitation en question est absurde et totalement contre nature pour un conducteur digne de ce nom (trop basse de manière injustifiée et l’on rejoint là la notion de lenteur). La vitesse excessive, elle, est la véritable source de danger.
Bien entendu, tout le système répressif est basé sur le fait de sanctionner des excès de vitesse au sens légal (c’est-à-dire rentable) du terme en les assimilant à de la vitesse excessive… Et conduit à sanctionner, dans l’immense majorité des cas des comportements qui ne sont en fait pas dangereux…
En l’espace de cinq heures, un jour de mars 2015, un seul et unique radar de la police danoise a recueilli tellement d’argent sur une minuscule portion de l’autoroute au sud de Copenhague qu’il a fait la Une des quotidiens du Danemark. Mais ce qui importe, ce n’est pas que les autorités avaient encaissé 2 millions de couronnes (presque 270.000 euros) en moins d’un quart de journée, c’est que l’article ne faisait état d’aucune victime, ni même d’un seul accident de la journée, voire d’un seul accrochage.

La vitesse n’a rien à voir avec la sécurité

Il n’y a pas 36 conclusions à tirer de cette observation. Si des milliers de véhicules peuvent conduire « dangereusement » en « violant » les lois sécuritaires sans le moindre accident ou accrochage (et ce quel que soit le pays), c’est que les limites de vitesse (sic) n’ont que peu, sinon rien à voir avec la sécurité ; du coup, quelle autre conclusion tirer que les radars ne sont rien d’autre qu’un racket ?

Pis : on pourrait en outre accuser les gouvernements d’entraver leur rôle attitré (la protection de la population) et de rendre la route plus dangereuse pour tous.

La première cause de mortalité sur les autoroutes, en effet — ces routes qui sont les plus sûres du pays —, ce n’est nullement la vitesse mais la somnolence. Or, quelle est la cause de la somnolence si ce n’est une limite de vitesse (sic) soporifique (ou plutôt une limite de lenteur soporifique) ?

De quand date cette limite de 130 km/h ? Des années… 1970. Les autos n’auraient-elles pas évolué technologiquement depuis plus de 40 ans ? (Comparer les téléphones de l’époque — tournez-le, ce cadran ! — avec les smartphones d’aujourd’hui…) Et par ailleurs, pour quelle raison la limite a-t-elle été instaurée ? Pour la sécurité (de tous) ? Non, pour des raisons purement économiques (réagir au choc pétrolier causé par l’OPEP)…

Contre les robots

Un mot pour ceux qui défendent machinalement les autorités, j’ai nommé les yakas (y’a qu’à se taire et respecter la limite de vitesse, y’a qu’à jamais dépasser 130, y’a qu’à passer 2-3 heures de plus sur la route (tout en accroissant le nombre de véhicules sur lesdites routes et donc les risques d’un embouteillage en plus du danger d’un accident), y’a qu’à pas s’endormir au volant, y’a qu’à jamais être en retard, y’a qu’à payer les contraventions avec humilité, y’a qu’à accepter de se faire traiter comme des enfants turbulents qui doivent se taire et obéïr tout en restant bien sages, etc…) : la pensée, le véritable désir des YAKAs — qu’ils soient parmi nos dirigeants ou parmi la population —, c’est que les citoyens sont, ou qu’ils devraient devenir, des pantins, des robots.

Avec les airbags, les systèmes de freinage ABS, et autres modernités, une limitation raisonnable sur autoroute devrait être autour de 150—160 km/h (50 en ville, bien entendu, pour la protection des piétons), voire sans restriction comme chez nos voisins allemands qui n’ont nullement une mortalité plus élevée sur Autobahn qu’en Hexagone, au contraire.

La bonne conduite, et donc la sécurité, pour toute personne utilisant son cerveau et son bon sens c’est regarder principalement la route et  faire attention aux objets qui bougent (autres véhicules, passants, animaux…) — qui signalent êtres humains ou êtres vivants…

Ce qu’exigent les yakas, c’est : regarder principalement l’intérieur du véhicule (le tableau de bord et ses tachymètres) et être attentif aux objects fixes (panneaux de signalisation etc…) sans âme et sans vie…

Laquelle des deux conduites est la plus intelligente ? Lequel des deux conducteurs est le plus respectueux d'autrui ?

2018/03/13

L'affaire Tariq Ramadan n'est-elle pas exemplaire de la vie sous la gauche ?


On est consterné de lire l'article de Ian Hamel dans Le Point ; la description qu'il fait d'un "fait divers" ne serait-elle pas exemplaire de la vie dans une société construit par la gauche ?

Des VIPs et des porte-parole dont une grande partie du passé se révèle être, tant soit peu, mensongère ;
les individus qui croient que tout leur est dû et qui crient à la victimisation ;
cris au racisme, au sexisme, au patriarcat, contre les affreux "déplorables" de la société traditionaliste, etc, etc, etc…
la politisation de tout aspect de la vie et de la société ;
l'intervention conséquente de VIPs socialistes dans une affaire qui ne devrait pas concerner les politiciens ni personne en-dehors du monde de l'éducation ;
la discrétion de la presse lorsqu'il s'agit des personnalités de gauche (qui a jamais su que l'épouse de Jean Ziegler était communiste et, plus que ça, députée du parti communiste ? imagine-t'on que la presse refuse d'évoquer, dans le cas d'un hypothétique élu UDF, son épouse si celle-ci faisait partie du Front National et si, de plus, elle était députée du FN ?)
— les journalistes sont toujours prêts à porter des accusations d'appartenir à l'extrême droite mais ils sont beaucoup plus discrets avec les descriptions lorsqu'il s'agit de gens de gauche — ;
le côtoiement de gauchistes, aberrant, avec des célébrités de "droite" tels que l'abbé Pierre, Mère Teresa, monseigneur Gaillot…
Quelle société idéale que la gauche nous a fabriqué là !
Spécialiste de la philosophie arabe médiévale (il a fait sa thèse sur Averroès), Charles Genequand demande en 1994 à Tariq Ramadan d'apporter de multiples corrections à son mémoire de pré-doctorat. Mais ce dernier refuse. Mieux, « il harcèle les membres du jury pour obtenir [sa thèse] au plus vite » (1). L'étudiant va même jusqu'à menacer un autre membre du jury, Ali Merad, professeur émérite à l'université de la Sorbonne Nouvelle Paris-III. Résultat, trois membres du jury démissionnent. Que fait Tariq Ramadan ? Il se lance dans la théorie du complot : c'est parce qu'il est arabe que l'université lui refuserait sa thèse !

Actif dans les campagnes électorales

Il reçoit le soutien du sociologue Jean Ziegler. Internationalement connu depuis la publication de La Suisse lave plus blanc, qui met en cause le blanchiment d'argent, Jean Ziegler est député socialiste au niveau fédéral. Sa compagne, Erica Deuber-Ziegler, est députée communiste au Grand Conseil (le parlement genevois). Ils mobilisent aussitôt leurs amis, politiques, intellectuels, universitaires. Il faut savoir que, lors des campagnes électorales, Tariq Ramadan et l'un de ses frères n'ont pas ménagé leur peine pour faire élire Jean Ziegler, maniant la colle et distribuant des tracts.

Face à une mobilisation de la gauche (elle est minoritaire dans le canton, mais majoritaire en ville de Genève), l'université prend peur, elle craint le scandale. La Cité de Calvin n'aime pas les polémiques autour de l'islam, d'autant qu'elle accueille beaucoup de riches Saoudiens, Koweïtiens et Émiratis. En catimini, la faculté décide de constituer un second jury afin de donner « une nouvelle chance » à Tariq Ramadan. Tâche particulièrement complexe, les candidats ne se bousculent pas en Suisse francophone. C'est finalement un Allemand, Reinhard Schulze, professeur d'islamologie et de philologie orientale à l'université de Berne, qui hérite de la difficile mission « de faire admettre à Tariq Ramadan qu'il devait modifier sa thèse afin qu'elle devienne acceptable pour un jury d'université ». Cela va mettre plusieurs années.


Fermeture des portes de l'université

Reinhard Schulze n'a jamais été convaincu par le travail de son élève. Mais il accepte que ce dernier puisse interpréter à sa manière l'histoire des idées. … Le jury fait le « job » et accepte la thèse en 1999, mais il ne lui accorde même pas la mention « très honorable », ce qui signifie en langage universitaire que les portes des facultés de Suisse sont fermées à Tariq Ramadan.

Le prédicateur obtient malgré tout la possibilité de présenter un exposé bénévolement une heure par semaine à l'université de Fribourg, ce qui va lui permettre de se présenter comme professeur d'université en France. La thèse est publiée en France aux éditions Tawhid en 2002, préfacée par Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique.
 
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Théologie de la libération

Pourquoi Jean Ziegler a-t-il remué ciel et terre pour le prédicateur controversé ? Affaire de contexte. Dans les années 90, Tariq Ramadan militait à gauche, sinon à l'extrême gauche, flirtant avec les trotskystes. Il réussissait souvent à convaincre que les Frères musulmans, persécutés en Égypte, étaient des humanistes, non violents, à l'idéologie comparable à celle des chrétiens progressistes d'Amérique du Sud, adeptes de la théologie de la libération. Le prédicateur multipliait les contacts avec des figures connues du christianisme, comme l'abbé Pierre, Mère Teresa, monseigneur Gaillot, les membres du groupe d'amitié islamo-chrétienne, ou encore le père Christian Delorme, le « curé des Minguettes » dans la région lyonnaise.
(1) Ian Hamel, La Vérité sur Tariq Ramadan. Sa famille, ses réseaux, sa stratégie. Éditions Favre, 358 pages.