2006/10/24

En France, la plupart des journalistes ont intériorisé des règles qui se fixent et qui font que les choses dérangeantes, on n'en parle pas

On peut dire que plus un organe de presse ou un média est aux ordres de l'oligarchie dirigeante, plus il emploie d'euphémismes
écrit Eric Hazan dans Le Monde.
Je pense qu'il y a une intériorisation de la censure. Il n'y a pas de censure au sens habituel du terme. Mais la plupart des journalistes ont intériorisé des règles qui se fixent et qui font que les choses dérangeantes, on n'en parle pas ou en utilisant le langage que j'ai essayé de décrire dans mon livre, la LQR, qui aplatit, anesthésie, qui crée le consensus.

Courrier des Lecteurs

Pierre Derouche (citoyen français):
I am opposed to Turkey’s entering the European Union and I have much sympathy for the numerous Armenians [in France] who have become more French than the Duponts and the Durands. But what does the PS [Socialist Party] think it is doing in seeking to punish as criminals those who refuse to admit the existence of a genocide against the Armenians? Why not also punish those who deny the mass crimes of Stalin, Mao or Pol Pot (and they are numerous)? Why not also fine or send to prison those who have dared to claim that no plane crashed into the Pentagon in September 2001? When will our representatives begin treating us as adults? We are old enough to research subjects of this nature ourselves and to form our own opinions. It is in guaranteeing that the necessary documentary evidence is available – both for and against a given proposition – that we will make democracy work, not by threatening heretics.
Jean-Louis Caccomo (maître de conférences
en économie à l'université de Perpignan):
Il a belle allure, le déclin américain, périodiquement annoncé (souhaité ?) par nos intellectuels en lutte... La France devrait se mobiliser à l'ONU pour demander que soient appliqués des quotas dans l'attribution des prix Nobel reflétant plus justement la diversité culturelle dans le monde. Mais les astrophysiciens, chimistes, biologistes ou économistes du monde entier qui veulent travailler sérieusement (avec des moyens réels) et librement (en toute indépendance, car une science manipulée n'est plus une science), où trouvent-ils meilleur asile si ce n'est aux Etats-Unis ?
It is nfortunate that the letters amount to tokens. Noter, en effet, que les remarques de JLC sont qualifiées, par Robert Solé, d'"acides", alors que les lettres de lecteurs se plaignant de l'absence de Prix Nobels "afro-américains" ou se désolant d'un abus minime de la langue française sont présentées telles quelles, sans adjectifs dénigrants voire d'adjectifs descriptifs du tout. Le fait que les infos sur la cuvée 2006 au profit des Etats-Unis ait fait "bondir" "plusieurs lecteurs" et les ait fait réagir avec leurs litanies antiaméricaines habituelles n'est pas plus mis en doute ou qualifié d'"acide" — voire de "débile". (Les intellectuels et leur audience nationales savent décidément toujours quelles sont les grandes causes du moment et quels sont les grands problèmes contres lesquels militer !).

Noter que, dans les cas de ces autres lecteurs (mais Solé, lui, ne semble pas s'en apercevoir), la lettre "acide" de JLC sert en fait de réponse qui met les points sur les I et qui expose le fond du problème ("La France devrait se mobiliser à l'ONU pour demander que soient appliqués des quotas dans l'attribution des prix Nobel reflétant plus justement la diversité culturelle dans le monde" [ou aux States] est vraiment la seule bonne réponse à Françoise Guérard), et logiquement, donc, JLC aurait dû avoir le dernier mot…