2024/05/29

Ce que personne ne vous dit sur l'Armée Rouge pendant la Seconde Guerre Mondiale


Voici 10 points que l'on ne vous dira jamais sur l'Armée Rouge quand il s'agit de se servir de la Seconde Guerre Mondiale pour nourrir l'anti-américanisme (tant le sien que ceux des autres)

NB : Le contenu de cet article sera évoqué sur Radio Courtoisie le mercredi 29 mai sous le titre Entre Memorial Day et D-Day : Les 80 ans du Jour le plus long ; en outre, une version plus détaillée de cet article existe en anglais

Mais avant tout, commençons par cette citation de Tocqueville : 

Il n'y a, en général, que les conceptions simples
qui s'emparent de l'esprit du peuple. Une idée fausse,
mais claire et précise, aura toujours plus de puissance
dans le monde qu'une idée vraie mais complexe.

— Alexis de Tocqueville

1) La première chose à faire valoir, c'est qu'affirmer que la Russie a ou que les Russes ont libéré l'Europe, cela revient à affirmer qu'épris d'un sentiment de liberté (!), le Camarade Staline a libéré l'Europe, que les communistes ont libéré l'Europe. On parle ici de Staline qui, avec Lénine, a ramené non pas le servage mais l'esclavage en Russie — puisque l'archipel du goulag, tant en URSS que dans la Chine de Mao, c'était une vaste plantation d'esclaves.

La différence avec l'Amérique (dont l'esclavage s'était terminé un siècle plus tôt), c'est que, soi-disant, "ils avaient des bonnes intentions" (!)

Chaque fois qu'on me dit que c'est l'Armée Rouge qui a libéré l'Europe — par exemple Marine Le Pen —, je réponds toujours que je souhaiterais que nous partions en vacances ensemble. Je lui dis que nous allons visiter les pays de l'Europe de l'Est, et que je lui servirais de garde du corps, car "chaque fois que vous voudrez dire que les communistes russes ont libéré l'Europe en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, dans les pays baltes je couvrirais votre bouche avec ma main pour qu'on ne vous envoie pas dans une asile d'aliénés."

Voici la réaction d'une Polonaise après être sortie d'Auschwitz : "On a survécu aux Allemands. Mais on n'échappera pas aux Russes" (Les Nazis et la Solution Finale, RMC Découverte).  Les prisonniers allaient être de nouveau persécutés, mais cette fois-ci par leurs (présumés) libérateurs. Autant les étrangers que les soldats soviétiques, car les Russes étaient convaincus que tous les prisonniers de l'Armée Rouge étaient des traîtres en puissance. "J'avais toujours faim" disait un soldat soviétique après sa sortie de prison en 1953 à la mort de Staline.

Dans le musée de l'occupation de la Lettonie à Riga (voir l'exposition History of KGB Operations in Latvia), on ne parle pas, comme en Occident, de l'occupation (au singulier), mais de trois occupations, de 1940 à 1991 : d'abord la Russie (l'Union Soviétique), ensuite l'Allemagne (le IIIème Reich), et par la suite une nouvelle fois la Russie (l'URSS) "Vous avez fêté la libération en 1945" disait un Estonien aux Occidentaux. "Mais pour nous la libération était le début d'une occupation de 45 ans." 

Pour terminer, je citerais ce Lithuanien qui a témoigné que "J'ai vécu sous l'occupation nazie et j'ai vécu sous l'occupation communiste.  Si j'avais à choisir aujourd'hui, je préférerais vivre 10 ans sous les Boches qu'une seule année sous les Russkoffs."

2)  Il y a trois choses à propos du début de la Seconde Guerre Mondiale, apparemment anodines, qui sont en fait trompeurs.

La première, c'est que Hitler a commencé la Seconde Guerre Mondiale

La seconde, c'est que la guerre a commencé le 1 septembre 1939

La troisième, c'est que la guerre a commencé par l'invasion de la Pologne par l'Allemagne

De façon générale, la population est au courant du Pacte germano-soviétique, mais sans se rendre compte exactement quand les accords Molotov/Ribbentrop ont été signés — quelques mois avant le début de la guerre, une année auparavant ou plus ?

Non, l'accord a été signé exactement neuf jours avant, et c'est cela qui a mis le feu aux poudres.

Par conséquent ! On pourrait dire que la Seconde Guerre Mondiale a commencé le 23 août 1939 ; on pourrait dire que la Seconde Guerre Mondiale a été commencée par Hitler et Staline ensemble ; et on pourrait dire que la Seconde Guerre Mondiale a commencé par l'invasion de la Pologne occidentale par la Wehrmacht, suivie, deux semaines après, par l'invasion de la Pologne orientale par l'Armée Rouge

Les premiers pays envahis par Hitler après la Pologne sont des pays nordiques, le Danemark et la Norvège, tandis que les premiers pays envahis par Staline après la Pologne sont également des pays nordiques, à savoir les pays baltes et la Finlande.  Hitler continuera vers la Hollande, la Belgique et la France, tandis que Staline poursuivra vers les territoires roumains comme la Bessarabie ainsi que les Balkans.

Comme l'écrivent  et Jeff Jacoby, Hitler et Staline ont commencé la Seconde Guerre mondiale ensemble, et la Wehrmacht n'a envahi que la Pologne occidentale tandis que l'Armée Rouge envahissait la Pologne orientale

La guerre n'a commencé que parce que l'Allemagne et l'URSS étaient alliés — aucun des deux dictateurs n'aurait pu la commencer seule — et pendant deux ans, avant l'Opération Barbarossa, Hitler et Staline sont restés des alliés.

La vérité est que la Seconde Guerre Mondiale n'aurait jamais commencé sans l'aval, et sans la participation, de Staline.


3) Nous sommes censés être ébahis par, et admirer, "la Russie" vu l'hécatombe "qu'elle" a souffert — bien plus que les Ricains ou les Rosbifs. "Certes, Staline était un « personnage cynique et machiavélique » (quelle audace ! On est proche du lèse-majesté…), mais il « s’est montré un chef de guerre, un organisateur de la victoire, un leader anti-impérialiste et anticolonialiste »."

Faut-il dès lors dire que tous ces "Ivans" sont morts pour la France ou pour l'Europe — ou même pour la Russie, voire pour la dictature communiste ?

« Ce sont les Russes qui ont vaincu Hitler et qui sont morts massivement pour nous, Français » ou pour les Européens — ou même pour la Russie, voire pour la dictature communiste ?

Dans Quelques remarques sur la russolâtrie et dans son nouveau livre, La Guerre Culturelle, Évelyne Joslain cite Lénine en regrettant "le chœur des nouveaux idiots utiles" en France :

Parce que les Français sont désespérés par la malfaisance de notre personnel politique et l’absence de relève salvatrice crédible, certains versent dans la facilité, c’est-à-dire dans l’utopie. Ainsi, gobe-t-on allègrement les mythes construits par Poutine dans la tradition de sa regrettée URSS et avec tout l’humour de son défunt KGB.
Tous ces mythes sont des inversions parfaites de la réalité factuelle, à commencer par cet exemple de révisionnisme historique : « Ce sont les Russes qui ont vaincu Hitler et qui sont morts massivement pour nous, Français. »

Elle ajoute comme suit : "Communisme, nazisme, et, à présent, islamisme et eurasianisme… Maux et périls viennent toujours de l’Est !"

Question : Quelles sont les trois nations qui ont souffert le plus de morts pendant le conflit ? Ce sont la Russie, l'Allemagne, et le Japon.  Eux aussi ont souffert bien plus de morts que l'Amérique et l'Angleterre — ou encore (tant que vous y êtes) la France

Faut-il aussi dès lors louer l'Allemagne nazie ? Faut-il dès lors louer le Japon impérial ?

Pourquoi la Russie et son ennemi mortel ont-ils, avec le Japon, de tels hécatombe ? Tout simplement pour la raison suivante : Parce que c'étaient des dictatures pour qui les droits, et pour qui la vie, des soldats, comme des citoyens civils, ne comptaient pas.

Par exemple,

les pilotes alliés [occidentaux] volaient un certain nombre de missions au front, et étaient ensuite transférés sur d’autres postes une fois que ce nombre de missions était atteint. En revanche, les pilotes Allemands volaient jusqu’a la mort. 

 Comme le dit Antony Beevor à propos du "mépris stupéfiant quant à la vie humaine de la part de Staline", dans The Soviet Role in World War II,

On ne peut jamais s’attendre à ce que l’armée d’une démocratie libérale combatte aussi impitoyablement que celle d’une dictature.

Faisons un saut au 21ème siècle : Depuis la fin de la guerre, les Baltes, ainsi que les Ukrainiens, sont régulièrement accusés d'être des complices des fascistes, voire d'être carrément des Nazis eux-mêmes

Sans vouloir défendre leurs prises de position, en fait cela montre que leur traitement par les Nazis de Hitler (!) était meilleure — en tout cas, au début du conflit — que celle des communistes de Staline

Guillaume Ribot : "En Ukraine en 1933, 4,5 millions de personnes meurent en silence et à huis clos par l'arme de la faim" (et cela, en temps de paix!). Selon l'Iref, Holodomor (Ukrainian: Голодомо́р) est un génocide de classe que ni le PCF ni LFI ne veulent condamner aujourd'hui.


4) Il y a une autre raison de prendre les pertes russes avec des pincettes

Nombre de sociétés en-dehors de l'Occident ne partagent point les valeurs de la civilisation occidentale, et ce sont des sociétés sans respect, ou sans autant de respect, pour la vie.

Il est l'heure de se tourner vers l'historien Sean McMeekin dans The Russian Revolution :

Jamais on ne semble citer les pertes de la Guerre Civile Russe juste après la Première Guerre Mondiale entre les blancs tsaristes et les rouges communistes

Or, il s'avère que, 20 à 25 ans ans avant la Seconde Guerre Mondiale, les pertes s'élèvent à 20 millions de  morts. Vingt millions ! C'est effarant :

Combien de gens, tant en Russie qu'en Occident, savent qu'autant de Russes sont morts pendant les cinq années de la révolution russe que pendant la Seconde Guerre mondiale (la Grande Guerre Patriotique) ?! Et ne parlons pas des dizaines de millions de morts dans les goulags. 

Selon l'histoire conventionnelle, la Russie quitte la Grande Guerre, une infamie sans précédent prétendument à l'origine de l'effusion de sang qui a justifié ladite révolution, celle de 1917.  Or, il s'avère que beaucoup plus de Russes ont été tués pendant les cinq années qui suivirent ladite Première Guerre mondiale — dix fois plus tandis qu'autant de Russes seront tués pendant la Seconde Guerre mondiale, deux décennies plus tard.

Le régime communistes était-il vraiment meilleur que celui du Tsar ?

Sautons trente ans en avant par rapport à cette révolution : Après la guerre (la Seconde), comme le dit Le Point, Staline préparait, par ailleurs, sa propre "solution finale" :

Ce que rappelle [le livre de Joshua Rubenstein, Les Derniers Jours de Joseph Staline], c'est … comment la mort a empêché le numéro un soviétique de rivaliser une fois de plus dans l'horreur avec Hitler. Tout était prêt, en effet, pour déporter en Sibérie et au Kazakhstan deux millions et demi de juifs russes. Des camps, proches du cercle polaire, avaient été construits et d'autres, agrandis. Des gardes-chiourmes avaient été engagés. Des trains prévus pour les convois de déportés. Dans les dernières semaines de sa vie, Staline, qui avait déjà envoyé au goulag deux millions et demi de personnes, dont 35 000 enfants, s'apprêtait à doubler, avec les rafles de juifs, le chiffre de ces hommes et de ces femmes promis à une mort plus ou moins lente.

En fait, comme souvent dans sa conduite impitoyable du peuple immense de l'empire soviétique, Staline avait besoin, pour ranimer l'esprit combatif de ses fidèles, d'un nouvel ennemi de l'intérieur.

 … La mort de Staline aura sans doute permis d'éviter une Shoah soviétique. Mais il faudra encore patienter quarante ans avant que ne s'écroule le système qui aurait pu mettre en œuvre cette autre solution finale. Celui que Ronald Reagan appelait fort justement « l'empire du mal ».


Faisons une pause pour évoquer d'autres aspects de la vie en URSS avant, sous, et après Staline :

Une lexique de la police politique de l'empire tsariste à l'URSS cf le KGB ; the White Sea-Baltic Canal ; Les derniers secrets de Staline ; Iakov, ou la malédiction du fils ; les purges staliniennes ; Ordre opérationnel 00447, le code de la terreur ; l'hécatombe et répressions en chiffres ; Pourquoi Staline voulait faire assassiner John WayneCes photos que Staline a cachées ; les 6 biographies indispensables ; Napoléon en Russie, un envahisseur devenu icône ; the Russian alphabet ; Chers Camarades ! de Andreï Kontchalovski la tuerie de Novotcherkassk en 1962

5) Parmi les nombreux morts russes loués aux Cieux par la propagande (justifiée ou non) du Kremlin, ne faut-il pas aussi se souvenir de trois groupes : 1) du grand nombre de prisonniers sortis du goulag et envoyés sur le front et 2) du grand nombre de soldats qui ont été passés par les armes, ainsi que 3) des nombreux soldats qui ont été abattus par leurs propres camarades d'armes ?

Après que Staline a donné l'ordre de Ni shagu nazad — Jamais un pas en arrière (fin juillet 1942) — un ordre interdisant toute retraite similaire à celui de Hitler (notamment à Stalingrad), et tout aussi militairement absurde — on compte au moins 300.000 soldats mitraillés par leurs frères d'armes alors qu'ils se repliaient vers les lignes russes suite à une attaque avortée.

On parle d'un nombre similaire de soldats soviétiques qui ont été exécutés (pour ne pas parler des Polonais de Katyn).

Enfin, les goulags étaient vidés, avec leurs prisonniers aux premiers rangs des lignes soviétiques, servant de chair de canon — pendant l'année 1942, 353.000 prisonniers ont ainsi été tués — soit un quart de la population pénitentiaire.

Paul Johnson, un des plus grands historiens britanniques de ces cent dernières années : 

Avec la perspective de la mort de tous côtés, le soldat russe ordinaire n’avait d’autre choix que de se battre jusqu’au bout.


6) Dans cette perspective, ne faut-il pas se souvenir des plans quinquennaux soviétiques et la multiplication glorieuse du nombre des tracteurs construits par l'URSS ? Ne faut-il pas prendre en compte les exagérations de tout gouvernement, pas seulement russe, mais aussi français, américain, etc, de tous les temps — y compris en temps de paix — mais surtout grave dans le cas des socialistes-comministes ?

N'est-il pas vrai que tout le système communiste était bâti sur le délire, le mensonge et les contes de fée ?

Dans La Deuxième Guerre Mondiale (un livre de presque 1,000 pages), Antony Beevor expique que

La mentalité stakhanoviste était profondément ancrée dans l’Armée rouge et les officiers se sentaient obligés de exagérer récits, voire de les inventer de toute piècea, comme l’expliquait un officier subalterne. 

« Un rapport devait être envoyé matin et soir sur les pertes infligées à l'ennemi et sur l'héroïsme des hommes du régiment. Je devais porter ces rapports car j'avais été nommé officier de liaison puisque notre batterie n'avait plus de canons. … Un matin, par curiosité, j'ai lu un papier marqué « SECRET » envoyé par le commandant du régiment, qui disait que les troupes du régiment avaient repoussé l'attaque ennemie et endommagé deux chars, supprimé le feu de quatre batteries et tué une douzaine des soldats et officiers d'Hitler avec des tirs d'artillerie, de fusils et de mitrailleuses. Et pourtant, je savais parfaitement que les Allemands étaient restés tranquilles toute la journée dans leurs tranchées et que nos canons de 75 mm n'avaient pas tiré un seul obus, je ne peux pas vraiment le dire. que ce rapport m'a surpris. À cette époque, nous étions déjà habitués à suivre l'exemple du Bureau Sovinform [une agence de presse officielle."


7) Le septième point est peut-être le plus important de tous : Nous connaissons tous la mécanique allemande, parmi les plus avancées au monde. Se souvient-on de la Lada et de la Trabant, les voitures communistes créées quatre décennies après le conflit ? 

Avec une telle absence de tradition de la mécanique, comment les communistes de l'Armée Rouge a-t'elle pu avancer avec une telle vitesse ?

J'ai peur de révéler la réponse aux anti-Américains qui nous lisent…

C'est grâce aux Yankees.

Selon , patron de l'IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) ainsi que de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), sans l’Amérique, l’URSS n’aurait jamais pu résister à l’envahisseur allemand :

Au total, l’aide américaine a représenté environ 180 milliards de dollars (d’aujourd’hui) : 400 000 jeeps et camions, 14 000 avions, 8 000 tracteurs, 13 000 chars, plus de 1,5 million de couvertures, 15 millions de paires de bottes, 107 000 tonnes de coton, 2,7 millions de tonnes de carburant (pour les avions, les camions et les chars), 4,5 millions de tonnes de denrées alimentaires (que Staline a distribuées « parcimonieusement », environ 1 million de soldats soviétiques sont morts parce que les colis ne leur ont pas été envoyés !). Les États-Unis ont même expédié en Union soviétique toute une usine de la société Ford qui fabriquait des pneus pour les véhicules militaires.

Voici la vérité, selon Antony Beevor : Si les Russes n'avaient pas eu les camions américains envoyés en URSS par Franklin Roosevelt, jamais l'armée rouge n'aurait atteint Berlin avant les Américains 

Et la citation-clé vient de Nikita Krouchtchev:

Dans ses mémoires, Krouchtchev — qui était commissaire à la bataille de Stalingrad — il cite le Maréchal Staline en personne : 

"Les États-Unis sont un pays de machines ; sans l'utilisation de ces machines sous le programme Lend-Lease [Prêt-Bail en français], nous perdrerions cette guerre." (Staline)

Jamais les Soviétiques n'auraient pu gagner la Seconde Guerre mondiale sans le matériel américain. Si c'est Staline qui le dit, si c'est Staline qui l'avoue, qui sommes-nous pour le contredire ?


8) Régulièrement, on nous parle des bombardements en Normandie et du nombre de civils morts pendant et après le débarquement le Jour J

Par ailleurs, les antiaméricains français semblent toujours trouver des nouvelles façons de s'engager dans le révisionisme historique.

Qui se souvient du 60ème anniversaire du débarquement, en 2004 ? avec des titres tels que "L'armée US était une armée de violeurs" ou le documentaire (sic) de France 3, La Face cachée des libérateurs.

La première chose à dire, c'est que ce sont des scandales qui sont dévoilées, bizarrement, seulement quand un Républicain est à la Maison Blanche. 

Je vous rappelle que, quand Poutine a envahi la Géorgie en 2008, on nous a servi l'anti-américanisme obsessionnel des "Munchois", avec des réactions telles "Bonne nouvelle, et une claque de plus pour Bush", Les Russes ont bien réagi. Bravo" et "Nous sommes tous des Russes".

Ici, le nouveau scandale s'agissait des viols commis par des GIs (je n'ai pas dit : par les GIs) après le Débarquement.

Le récit de France 3 parle d'« atrocités commises » : une formule qui impliquerait généralement que les actes en question ont été sanctionnés par la hiérarchie militaire et qu'il ne s'agit donc pas de simples crimes.  

Les cas individuels évoqués sont vrais. Après tout, elles sont basées sur les dossiers des cours martiales américaines de l'époque – un fait qui révèle qu'il ne s'agit pas, après tout, d'« atrocités » au sens habituel du terme, mais plutôt de crimes qui ont été commis, reconnus comme tels, et poursuivis comme tels par les autorités militaires américaines.

Parenthèse : Une chose qu'il faut dire à propos des bases militaires, c'est que, que ce soit pendant une guerre ou même en temps de paix, il va y avoir accusations de viols — et non pas toujours par des étrangers mais par les concitoyens des femmes lésées

Dans une base militaire américaine en Alabama, dans une base militaire française à Toulon, dans une base militaire russe non loin de Moscou, il v a y avoir des accusations de viols, certains crédibles, d'autres moins.

Quoi qu'il en soit, on est atterré par les deux poids deux mesures par comparaison avec les prétendus "libérateurs de l'Europe"

Comparons maintenant avec l'Armée Rouge pendant la Grande Guerre Patriotique.

Antony Beevor, qui est le plus grand historien aujourd'hui, avec non seulement un livre général sur la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des livres spécialisés sur les batailles les plus importantes, comme le Débarquement ou Stalingrad.

Pendant La Deuxième Guerre Mondiale, Antony Beevor se borne de citer des correspondants de l'Armée Rouge

Leonid Rabichev, lieutenant des transmissions de la 31e armée, a décrit les scènes des réfugiés de la capitale Königsberg de la Prusse Orientale au-delà de Goldap. 

« Toutes les routes [de la capitale Königsberg de la Prusse Orientale] étaient remplies de vieillards, de femmes et d'enfants, de familles nombreuses qui se déplaçaient lentement sur des charrettes, sur des véhicules ou à pied vers l'ouest. Nos troupes de chars, d'infanterie, d'artillerie, de transmissions les rattrapèrent et se frayèrent un chemin en poussant leurs chevaux, leurs charrettes et leurs affaires dans les fossés de chaque côté de la route. Ensuite, des milliers d’entre eux ont chassé les vieilles femmes et les enfants. Oubliant leur honneur et leur devoir et les unités allemandes en retraite, ils se jetèrent sur les femmes et les jeunes filles.

« Des femmes, des mères et leurs filles, s'allongent à droite et à gauche de la route et devant chacune d'elles se tient une bande d'hommes rieurs, les pantalons baissés. … Il y a des rires, des rugissements et des moqueries, des cris et des gémissements. Et les commandants des soldats — majors et lieutenants-colonels‚ … animent aussi l'événement pour que tous leurs soldats sans exception puissent y participer. … Je pensais à Salammbô de Flaubert. Le colonel, qui venait tout juste de diriger les débats, n'a pas pu résister à la tentation et s'est inscrit dans une des files d'attente, pendant que le major tirait sur les témoins, les enfants et les vieillards qui souffraient de crises de colère."

Finalement, les soldats ont été invités à terminer rapidement et à remonter dans leurs véhicules, car une autre unité était bloquée derrière eux. Plus tard, lorsqu’ils rattrapèrent une autre colonne de réfugiés, Rabichev vit des scènes similaires se répéter. "A perte de vue, il y a des cadavres de femmes, de vieillards et d'enfants, parmi des tas de vêtements et des charrettes renversées..."

« Les soldats russes violaient toutes les femmes allemandes de huit à quatre-vingts ans », a observé la correspondante de guerre soviétique Natalia Gesse, une amie proche de Sakharov. «C'était une armée de violeurs. Non seulement parce qu'ils étaient fous de désir, mais c'était aussi une forme de vengeance. »

Vengeance? Non. Parce que il ne s'agissait pas "seulement" d'Allemandes ; les communistes hongrois et roumains et même les prisonnières de guerre russes "libérées" par l'Armée Rouge avant leur entrée en Allemagne proprement dite se sont plaintes aussi du com portement des Ivans, "une armée de violeurs."

Voici ce qu'écrit Raphaëlle Branche dans son compte-rendu pour le quotidien Le Monde de Les Guerriers du froid (Vie et mort des soldats de l'armée rouge, 1939-1945 ; Ivan's War: The Red Army at War 1939-45 by Catherine Merridale)) de Catherine Merridale :
Une fois la reconquête du territoire national achevée s'ouvre un autre chapitre : en Roumanie d'abord, en Hongrie, puis en Prusse-Occidentale, les soldats soviétiques se livrent à « une orgie de crimes de guerre » au premier rang desquels les viols massifs.

 … L'impunité totale dont ils jouissent alors précède le silence qui recouvre leurs crimes dans la guerre racontée ensuite en URSS.
Voilà l'une des raisons principales qui explique pourquoi le Lithuanien cité plus tôt témoignait que "J'ai vécu sous l'occupation nazie et j'ai vécu sous l'occupation communiste.  Si j'avais à choisir aujourd'hui, je préférerais vivre 10 ans sous les Boches qu'une seule année sous les Russkoffs."

9) Une question s'impose : En admettant que les membres de l'Armée Rouge dussent être loués par les Européens, comment les "héros" de la grande guerre patriotique ont-ils été accueillis en Russie après le conflit ?

Paul Johnson :

Staline détestait les « Occidentaux » de la même manière qu'Hitler détestait les Juifs, en utilisant le même terme : « cosmopolitisme ». C'est ce qui explique l'extraordinaire minutie et le venin avec lequel, en 1945-1946, il détruisit ou isola dans des camps tous ceux qui avaient été en contact avec les idées non soviétiques : non seulement les prisonniers de guerre, mais aussi les officiers en service, les techniciens, les journalistes et les membres du parti dont les devoirs de guerre les avaient emmenés à l'étranger

Qu'arriva-t'il au général Joukov, l'équivalent soviétique de Eisenhower et Montgomery ?

Il était devenu amis avec lesdits Eisenhower et Montgomery, ainsi que de Jean de Lattre de Tassigny, et donc l'officier le plus décoré de l'histoire soviétique et de l'histoire russe — qui était équivalent des sus-nommés — fut le sujet d'attaques au Kremlin (mais pas au point de pouvoir le jeter dans un goulag), alors il fut muté à Odessa, où il ne servait à rien.

Par contraste, aux USA, le général suprême américain, Dwight Eisenhower, est devenu président (pas par automatisme, mais après une campagne présidentielle contre le parti adverse).


10)  Trahisons des communistes de l'Union Soviétique

Autre chose que les pro-Russes ne vous disent pas : Staline accusait les Français d'être une nation de collaborateurs et disait que la France devrait être punie après la Seconde Guerre mondiale (comme la Hongrie?).

Je me permets maintenant de citer mon propre livre, La Bannière Étalée :

Après le départ de de Gaulle du Kremlin suite à une visite en 1944 pour signer un traité, Krouchtchev témoigna comment Staline n'accordait que peu d'importance au traité conclu avec le leader de la France libre.  Staline dit à Krouchtchev, à propos du leader du PCF qui était alors réfugié à Moscou.  "Quand Thorez arrivera en place [en France], alors commencera le vrai travail."

Dans cette perspective, je retourne vers l'historien Antony Beevor. Staline avait l'intention de conquérir toute l'Europe, Europe de l'ouest comme Europe de l'est. Staline voulait trahir ses alliés.

"Cela doit être très agréable pour vous", a déclaré [Averell] Harriman, en discutant, "d'être à Berlin après tout ce que votre pays a souffert." Le dirigeant soviétique le regardait. "Le tsar Alexandre, lui, est allé jusqu'à Paris", répondit-il

Ce n’était pas entièrement une plaisanterie. … une réunion du Politburo en 1944 avait décidé d'ordonner à la Stavka [la NKVD] de planifier l'invasion de la France et de l'Italie. L’offensive de l’Armée rouge devait être combinée à une prise du pouvoir par les partis communistes locaux. En outre, a déclaré plus tard le général Shtemenko au fils de Beria, « un débarquement en Norvège était prévu, ainsi que la saisie des détroits [avec le Danemark]. Un budget important a été alloué à la réalisation de ces plans. …L'Union soviétique possédait 400 divisions expérimentées, prêtes à bondir comme des tigres. On a calculé que l’opération entière ne prendrait pas plus d’un mois… Tous ces plans ont été avortés lorsque Staline a appris de [Beria] que les Américains possédaient la bombe atomique. et qu’ils la produisaient en série. 

Soyons clairs : La bombe atomique — autre sujet de diabolisation systématique des Amerloques ("Ça n'a servi à rien", "une attaque gratuite du Japon") — a empêché les communistes soviétiques de s'emparer de l'Europe Occidentale et de faire de la France et de l'Italie et du Danemark les équivalents de la Russie de Brejnev, de l'Allemagne de Honecker, ou de la Roumanie de Ceaucescu. 

Ce n'est pas ce que je dirais, Evelyine Joslain, la bombe atomique "n'a servi à rien."

Mais au moins eussions-nous été privés de Hollywood, de Bill Gates, et d'une souris nommée Mickey. Aun lieu de cela, nous aurions pu avoir "l'armée de violeurs"

Si vous ne retenez qu'une chose de cette liste de dix points, c'est la citation de Staline en personne : 

"Les États-Unis est un pays de machines ; sans l'utilisation de ces machines sous le programme Lend-Lease [Prêt-Bail en français], nous perdrerions cette guerre."


À ce stage, il ne serait sans doute pas inoppurtun de citer Lawrence W. Reed :

À la naissance … d’Alexandre Soljenitsyne, … le communisme soviétique venait de fêter son premier anniversaire. Il devait grandir sans rien connaître d’autre. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, âgé de 25 ans, il combattit dans l’armée rouge contre l’invasion de l’Allemagne nazie – et fut décoré à deux reprises. Mais durant cette guerre, témoin des atrocités commises par les Soviétiques contre des soldats et des civils, il en vint à s’interroger sur la légitimité morale du régime soviétique et de l’idéologie marxiste sur laquelle il reposait.

Se souvenant de cette époque de nombreuses années plus tard, il écrivait :

« Rien ne favorise autant l’éveil de l’esprit de compréhension que les réflexions lancinantes sur nos propres crimes, nos ratages et nos erreurs. J’ai passé des années à dévider ces réflexions douloureuses, et quand on me parle de l’insensibilité de nos hauts fonctionnaires ou de la cruauté des bourreaux, je me revois avec mes galons de capitaine conduisant ma batterie à travers la Prusse-Orientale, ravagée par les incendies, et je dis : « Nous autres, avons-nous été meilleurs ? » »
… Tous ses livres, toutes ses nouvelles et tous ses poèmes sont des joyaux littéraires et/ou des chefs-d’œuvre historiques, mais aucun n’égale L’Archipel du Goulag par son rayonnement mondial. Il demeure un récit passionnant de la vie dans le vaste réseau de camps de prisonniers soviétiques où les individus étaient asservis, soumis au travail forcé, torturés et assassinés pour, dans la plupart des cas, rien de plus qu’une opposition au socialisme, au communisme, à Staline, au Parti ou à tout autre aspect du « paradis des travailleurs » tant célébré. Il a été considéré comme « le procès sans appel de l’idéologie communiste». La terreur était le mode de fonctionnement commun de la philosophie de son père fondateur, Karl Marx, à ses disciples soviétiques, Lénine et Staline.

Pour conclure, citons  :

Le 9 mai, l’URSS et l’occupation de la moitié de l’Europe

cette date du 9 mai a été imposée à la moitié de l’Europe à partir de 1945. Celle qui n’a pas été libérée mais occupée par les Soviétiques, qui y ont installé des dictatures communistes. Cette partie-là de l’Europe mettra plus de 40 ans à se débarrasser du totalitarisme, ce sera seulement à la fin des années 1980.
Le chef de l'IREF — Institut de Recherches Economiques et Fiscales — et de l'IFRAP — Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques — a aussi écrit qu'Isolé, Poutine continue à travestir l’Histoire

Comme Staline, Poutine traficote l’Histoire et s’approprie sans vergogne la victoire sur l’Allemagne. Il commence par effacer l’alliance qu’Hitler et Staline avaient conclue  pour se partager l’Europe (Staline était tellement ravi de ce Pacte qu’il n’a jamais voulu croire ses espions à Berlin quand ils l’ont averti de l’imminence d’une invasion allemande). D’ailleurs, jusqu’en mai 1941, des officiers et des généraux allemands ont participé à des défilés sur la Place Rouge.

Ensuite, Poutine balaie d’un revers de main le fait que, sans l’Amérique, l’URSS n’aurait jamais pu résister à l’envahisseur allemand. Les Américains ont envoyé les premiers convois de marchandises (Lend-Lease Aid to the USSR ) en territoire soviétique dès le mois d’août 1941. Au total, l’aide américaine a représenté environ 180 milliards de dollars (d’aujourd’hui).

Enfin, le dictateur russe parle de libération de l’Europe alors que la moitié du continent qui a vu passer l’armée soviétique n’a finalement pas été libérée, mais occupée. A Varsovie, en août 1944, les troupes soviétiques ont même attendu que la Wehrmacht élimine les résistants qui s’étaient soulevés contre les nazis. Afin de rendre plus facile l’occupation de la Pologne.