Qu'un auteur mette en cause le discours écologique, voilà évidemment quelque chose qu'il n'est pas bon faire aujourd'hui. Et voilà donc que 
Le Monde s'en prend au 
livre de 
Pascal Bruckner (
Le fanatisme de l'Apocalypse), grâce au book review de 
Nicolas Weill, qui multiplie allusions à la "rhétorique de la dérision […] guère convaincante", aux "contre-vérités", aux "simplifications bruckneriennes", et aux "Il est simple voire simpliste" :                                           
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 |  ettre  les rieurs de son côté, voilà un talent que maîtrise à coup sûr Pascal  Bruckner. Ce talent, il le prodigue aujourd'hui pour dénoncer un    discours écologique supposé dominant. La thèse du livre au titre  emprunté à l'historien Norman Cohn (Les Fanatiques de l'Apocalypse   - Julliard, 1962) est simple : le souci de l'environnement aurait  tourné en Occident à une manie de la contrition dont le but serait moins  le salut de la planète que la satisfaction d'un masochisme postchrétien  prônant le châtiment, voire l'extinction de l'homme. Après Le Nouvel Ordre écologique   de Luc Ferry (Grasset, 1992), voilà Pascal Bruckner qui reprend le  slogan lancé en 1990 par le philosophe Marcel Gauchet dans la revue Le Débat : « Sous l'amour de la nature, la haine de l'homme » .  En concédant la nécessité d'une « écologie d'admiration » (du monde) pour remplacer l'« écologie d'accusation »  (de l'homme), Pascal Bruckner décoche ses traits sur les excès, les  cocasseries, les exagérations d'un milieu où la prophétie de malheur  soutenue par des observations scientifiques ne laisse que peu de place à  l'humour. Mais l'absence d'humour justifie-t-elle à elle seule les  simplifications bruckneriennes ?  |