2005/03/06

Ce que les antibushistes français dénoncent (fort bruyamment), et ce qu'ils oublient de signaler (fort à propos)

Si les antibushistes français, surreprésentés dans la presse et au Quai d'Orsay, accusent les Américains d'être à la source de l'insécurité au Moyen-Orient et d'avoir réveillé le terrorisme, ils oublient de dire qu'ils sont plus certainement à l'origine du processus de démocratisation de la région et qu'ils attisent le désir d'émancipation des peuples
écrit Ivan Rioufol dans son Bloc-notes.
La contagion démocratique du Moyen-Orient : elle gagne le Liban, qui vit une étonnante révolution pacifique inspirée par l'exemple irakien. C'est, en effet, la démonstration de courage de ces électeurs, bravant les attentats islamistes pour aller voter le 30 janvier, qui a incité les Libanais à passer outre à l'interdiction de manifester, dimanche, et à exiger depuis le départ de l'occupant syrien. Nombreuses sont les voix qui s'élèvent désormais pour réclamer les mêmes élections libres qui viennent d'avoir lieu en Irak et dans les Territoires palestiniens.

Les faits donnent actuellement raison à la politique de George Bush, qui vise à faire tomber les tyrannies par la force militaire ou, mieux, par l'«effet domino». L'Egypte a annoncé samedi la mise en place d'une élection présidentielle au suffrage universel. Si l'Arabie saoudite vient de s'ouvrir timidement à des élections municipales réservées aux hommes, les Emirats arabes unis et Bahreïn se disent prêts à des processus de démocratisation.

Il est plaisant d'observer l'embarras des antibushistes français, surreprésentés dans la presse et au Quai d'Orsay. S'ils accusent les Américains d'être à la source de l'insécurité au Moyen-Orient et d'avoir réveillé le terrorisme, ils oublient de dire qu'ils sont plus certainement à l'origine du processus de démocratisation de la région et qu'ils attisent le désir d'émancipation des peuples.

Il est prématuré de tirer un bilan de la politique américaine, dont la majorité des commentateurs continuent à prédire l'échec. Cependant, rien de ce qui se passe au Liban, en Irak, en Palestine et dans les pays voisins n'aurait été possible si les Américains et leurs alliés n'avaient pas décidé de provoquer les événements, en chassant Saddam Hussein et en combattant le totalitarisme islamiste. Il est grand temps pour la France des droits de l'homme de prendre enfin l'histoire en marche.

Les amitiés de Julia

La France en Irak ressemble à l'image du député UMP Didier Julia, proche des baasistes de Saddam et du régime syrien. «Depuis quarante ans que je fréquente l'Irak, je connais beaucoup de monde», s'est flatté l'élu mardi sur TF 1, en réponse au poignant appel à l'aide que venait de lui adresser, vraisemblablement sous la contrainte, notre consoeur de Libération, Florence Aubenas, enlevée le 5 janvier à Bagdad avec son accompagnateur. Décrédibilisé depuis le trouble fiasco de sa tentative de libération de Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Julia reste un bon exemple de ces relations entretenues par Paris avec les régimes tyranniques du Moyen-Orient. Lundi, il a estimé que les ravisseurs étaient «certainement des nationaux, pas du tout des mafieux, des résistants qui défendent la cause nationale irakienne». Des gens bien...

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