2012/11/04

Aduler Obama, ridiculiser Romney : une des grandes questions est de savoir ce qu'est le contenu de l'enseignement dans les écoles de journalisme françaises

A l'approche des élections américaines, et alors que la presse semble adulé Obama et ridiculisé Romney [et les Tea Partiers], come hier elle a consacré Hollande contre Sarkozy, une des grandes questions est de savoir ce qu'est le contenu de l'enseignement dans les écoles de journalisme françaises et les raisons de la montée en puissance du mnque de déontologie et de professionnalisme dans nombre de médias
écrit Yves Roucaute.
 
Le journalisme d'enquête est attaqué par les journalistes mondains tandis que le débat est devenu interdit par ceux qui, pourtant chargés d'éclairer l'opinion publique, sont devenus censeurs.

Il est même étonnant de voir de plus en plus de journalistes de bonne foi être à présent persuadés qu'il est possible de critiquer, d'accuser, voire de monter un procès contre une personne sans même lui donner la parole. Et il est incroyable que des journalistes puissent se vanter de violer les "off", sans que toute la profession ne s'insurge, alors que ce viol signifie l'impossibilité de travailler pour tous les journalistes d'investigation qui mènent des enquêtes, parfois au péril de leur vie, et qui ont le droit de se retrancher derrière la protection de leurs sources. Comment un informateur pourrait-il croire que l'origine des informations données ne sera pas violée demain puisque cela se fait aujourd'hui sans attirer les foudres de la profession? Comment croire un "journaliste" qui prétend qu'un Président de la République (ou quiconque) lui a dit telle chose dans le secret alors qu'il avoue avoir menti en prétendant qu'il allait garder le "off", et alors qu'il a, en même temps, montré son absence de sens de l'honneur puisqu'il n'a pas su tenir sa parole? Et, en plus, il faudrait le croire alors qu'il n'a pas de preuve?

Et il est même incroyable de voir des journalistes du secteur public de l'audiovisuel se persuader que l'émission qu'ils présentent est "leur" émission, et donc qu'ils peuvent faie ce qu'ils veulent en fonction de leurs idées sans se préoccuper des règles déontologiques et professionnelles qui sont pourtant une obligation de toutes les télévisions publiques du monde démocratique, dont la condition d'existence est la neutralité et l'objectif d'éclairer le citoyen en lui présentant l'ensemble des opinions pour qu'il tranche. Dans la plupart des démocraties, ces journalistes qui violent le "off" ou refusent de donner la parole à ceux qu'ils accusent se verraient retirer leur carte de journalisme et les journaux de les emploieraient pas. En France, certains tiennent le haut du pavé, comme on le voit au "Point" ou à "Marianne".

il est temps de penser à une législation en matière de journalisme puisque la profession ne semble pas vouloir le faire et il est temps d'exiger que tout point de vue puisse se défendre, que toute personne accusée puisse avoir un temps e parole équivalent à son accusateur. Et plus encore, le temps est venu de défendre le journalisme d'investigation et d'intercession, qui est le vrai grand journalisme contre ce journalisme des mondains, des censeurs et des éditorialistes de connivence.