2018/09/02

La Libération de Paris en 1944 : Dix Jours qui Secouèrent la France


Eté 1944. Six mille soldats du Reich sont encore dans les murs quand l’insurrection éclate. Dix jours de combats incertains s’ensuivent, qui auraient pu se solder par un bain de sang. Retour sur ces journées mouvementées.
Dans GEO Histoire du Vendredi 24 août 2018, Frédéric Granier et Volker Saux racontent la Libération de Paris : le récit de dix jours mouvementés.
Difficile d’imaginer la Libération de la France sans les images des chars de Leclerc à la porte d’Orléans, ou celles de de Gaulle descendant les Champs-Elysées. Et pourtant, il s’en est fallu de peu pour que Paris rate le train de l’Histoire. 
"La ville n’avait plus aucune signification tactique. En dépit de sa gloire historique, Paris ne représentait qu’une tâche d’encre sur nos cartes ; il fallait l’éviter dans notre marche vers le Rhin"
raconte ainsi Omar Bradley dans ses mémoires. Au cœur de l’été 1944, l’avis de ce général américain est partagé par l’ensemble du commandement allié, pour qui la progression depuis la Normandie vers le front de l’est demeure la priorité absolue. Mais pour de Gaulle, Paris vaut bien une bataille…

Le chef de la France libre a compris que la force du symbole dépasse de très loin l’enjeu militaire. Non seulement la Ville lumière doit être prise, mais elle doit l’être par des troupes françaises ! De Gaulle s’en est soucié dès 1943, désignant le général Leclerc, chef de la 2e division blindée, pour libérer la capitale. Il a aussi fait nommer les préfets de police et de la Seine par le gouvernement provisoire d’Alger, et a chargé Alexandre Parodi de le représenter à Paris afin d’y préparer l’arrivée du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Reste encore, après le Débarquement, à convaincre les Alliés d’envoyer une division française. Récit d’un été brûlant. …
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"On peut estimer qu’au total la bataille de Paris se traduit sans doute par 3 400 morts et 5 500 blessés [ndlr : Allemands, FFI, forces alliées et civils confondus]", écrit Jean-François Muracciole dans son ouvrage "La Libération de Paris" (éd. Tallandier, 2013). On est très loin des hécatombes des batailles de Stalingrad ou de Berlin ! Enfin, rapportée à la puissance de l’opération Overlord (le Débarquement et la bataille de Normandie) qui s’achève au même moment, la libération de Paris n’est qu’un épiphénomène, qui pèse peu dans la défaite allemande à l’ouest. Mais la portée de l’événement est ailleurs. Dans le symbole, d’abord : les scènes de joie des Parisiens incarnent la fin du joug nazi en Europe de l’Ouest. Dans la politique, ensuite, par la victoire de la Résistance. Et par le sacre populaire de son chef, de Gaulle.
Voir aussi: Les premiers libérateurs de Paris en 1944 ne sont ni français ni américains, mais… espagnols

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