… le 24 août 1944, les premiers soldats de l’Armée de la Libération furent ceux de la Nueve, un bataillon composé de combattants défaits par Franco
Dans GEO Histoire du Vendredi 24 août 2018,
Frédéric Granier nous apprend l’odyssée des soldats oubliés dans 
la libération de Paris…
Reste maintenant à remporter la plus symbolique des victoires : 
Paris. Le 23 août 1944, la compagnie se met en route avec l’ensemble de 
la 2e DB. Les ordres de de Gaulle sont clairs : la première unité qui 
entre dans Paris doit être française. Mais Leclerc piétine en banlieue 
sud.
A la fin de la journée du 24, devant la difficulté de vaincre la 
résistance allemande, et craignant que les forces américaines ne les 
devancent, il ordonne à [Raymond Dronne] de pénétrer dans la capitale, avec 
seulement quelques blindés. Le souhait de de Gaulle est exaucé : la 
section qui tire les premiers coups de feu sur la place de l’Hôtel de 
Ville est bien française. Mais son lieutenant s’appelle Amado Granell, 
ex-capitaine anarchiste.     
Une plaque sera posée en leur honneur… en 2004 
L’ensemble
 de la 2e DB les rejoint un jour plus tard. Cependant, dans les journaux
 qui annoncent la libération de la capitale, le half-track "Guadalajara"
 est devenu le char "Le Romilly". Pour consacrer le triomphe de la 
résistance française, on rejette dans l’ombre l’action des valeureux 
combattants espagnols…
 … La fin de la guerre laisse un goût amer aux survivants : les aléas de 
l’Histoire ont placé Franco dans le camp de l’Ouest, celui du monde 
anticommuniste. Le retour de la République d’Espagne n’est guère une 
priorité pour la France et ses alliés… La plupart des combattants 
espagnols ne reverront jamais leur pays, tandis que leurs faits d’armes 
tomberont dans l’oubli. Il faudra attendre 2004 pour qu’une plaque en 
leur honneur de la Nueve soit installée sur le quai Henri-IV. Quant aux 
célébrations de la libération de Paris, elles commencent toujours le 25 
août, jamais le 24… 

 
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