2022/03/19

Le Kremlin accuse l’OTAN de l’avoir encerclé, menacé, oppressé... l’accusant exactement de ce que Poutine fait à ses voisins, qui ne sont pas ses vassaux mais des pays libérés de siècles de joug russe


Patron d'émission du Libre journal du Nouveau Monde à Radio Courtoisie, Evelyne Joslain est l'auteur d'une poignée de livres sur les États-Unis. 

Dans Dreuz, Evelyne Joslain nous livre ses pensées sur l'invasion russe de février 2022 : Tandis que l’Ukraine agonise. (On peut lire une traduction anglaise sur No Pasarán.)

L’Occident fait bloc derrière Zelinsky, en belles paroles, en tout cas. L’émotion nous submerge mais la détermination à défendre l’Occident est inexistante. Seuls des combattants volontaires de toutes nos démocraties , qui se sont engagés spontanément à défendre l’Ukraine et notre civilisation, sauvent l’honneur. Car ne nous y trompons pas, Poutine ne va pas s’arrêter aux frontières de l’Ukraine. Cette Guerre Mondiale III que l’on veut tellement éviter a déjà commencé. 

Même si Poutine était stoppé, mirâculeusement, il resterait la Chine et l’Iran, puisque nous sommes en face d’un nouvel Axe du Mal qui s’est patiemment construit et ne cache pas ses aspirations à détruire l’UE (ce qui ne serait pas un drame) mais aussi l’OTAN et les USA en tant que 1ère puissance. L’Axe veut un Nouvel Ordre Mondial, avec sa monnaie, son système bancaire international, ses lois...Cela conviendrait-il à tous ceux qui pestent depuis des décennies contre « l’impérialisme américain »? 

Rappelons que la Chine et la Russie ont toutes deux un droit de veto à l’ONU (organisme résolument anti-Ouest qui ne sert à rien sauf à conforter les dictateurs) et bénéficient toutes les deux d’un absurde statut de nation commercialement protégée. Certes, la Russie profonde et les campagnes chinoises sont absolument du Tiers Monde, mais nous ne sommes pas censés le savoir. Quant à l’Iran, 3è de l’Axe, les mêmes Occidentaux qui grondent Poutine devant les télévisions sont, en huis clos à Vienne, très affairés avec les Russes et le PCC à peaufiner le Iran Deal ressuscité d’Obama. Obama avait voulu cet accord par pure infatuation pour les Islamistes . Biden veut désespérément son retour (et au diable le Congrès, un ordre présidentiel fera l’affaire) car le pétrole est bon à prendre chez tous les dictateurs et ennemis des Etats-Unis mais surtout pas chez les producteurs américains.

Il n’y a pas plus anti-américain et traitre à sa patrie que la gauche américaine actuelle, et rien de plus hypocrite et absurde que l’écologisme d’état, préoccupation première des dirigeants occidentaux. Quant aux ayatollahs, ils ont exigé et obtenu du squatteur de la Maison Blanche que ce soit un Russe, Mikhail Ulyanov, qui négocie pour les Etats-Unis! C’est dire le sérieux que Biden accorde à l’Ukraine martyre: la « crise ukrainienne «, comme il l’appelle, est un contretemps agaçant (pour les gauchistes, tout est « crise » et donc bon à exploiter, ce qu’il fait). 

Notons aussi que comme pour le premier Iran Deal, aucune puissance régionale n’est invitée: cela se passe entre Chine, Russie, France, Royaume Uni, Allemagne. Cet accord est essentiellement à l’avantage de l’Iran: le tirer de l’isolement où ses méthodes inacceptables l’ont placé. Aucun avantage pour les Occidentaux, sauf pour les politiques et pour quelques grosses sociétés, donc des intérêts très spéciaux: un « pognon de dingue à se faire », selon la formule... Quant à l’arme atomique, depuis le temps qu’ils dupent l’AIEA, les iraniens l’ont probablement déjà. 

On est confondu aussi par la félonie de Macron et de Johnson, tenus comme Biden, à respecter le Mémorandum de Budapest signé solennellement par leurs pays respectifs en 1994, c’est à dire à assurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de la remise docile de ses armes nucléaires. Au lieu de cela, nos dirigeants sont pressés de retourner aux affaires et d’aggraver notre dépendance vis à vis de puissances hostiles. Les sanctions n’affectent d’ailleurs que les 2/3 de l’économie russe. Surtout, la force militaire de l’OTAN dépend du président américain (par la faute des Européens qui n’ont rien fait pour acquérir à l’intérieur de l’Alliance des armées dignes de ce nom, à part la France, la Turquie, la Grande Bretagne). Mais surtout, Biden est tout sauf un chef: corrompu jusqu’à la moelle, il est impliqué dans des affaires mafieuses avec les Ukrainiens, les Russes et les Chinois, donc tenu! Tout étant spectacle, les média occultent ces vérités gènantes et se concentrent sur la tragédie de l’Ukraine qui agonise. 

Poutine sonde la mollesse d’un Occident largement décadent, dévirilisé et pathétique, qui trouve tous les prétextes techniques pour ne pas s’impliquer. Après 25 jours d’agression-invasion , l’argent afflue vers l’Ukraine mais pas les armes vraiment « offensives » qu’elle réclame, seulement des armes « défensives ». On soutient donc mollement une guerre que l’on croit perdue d’avance car on craint qu’un Poutine qui ne peut se permettre de reculer n’utilise un missile pour régler la saisie de l’Ukraine. On cède au chantage nucléaire de Poutine sans comprendre qu’il se joue de nous. Il a fait comprendre que l’équilibre par la dissuasion mutuelle était obsolète dès 2020. 

On est donc terrorisé pour des raisons dont nous sommes complètement responsables: les Occidentaux se sont unilatéralement désarmés, force conventionnelle et nucléaire, Etats-Unis et Union Européenne (grâce à l’idole, Obama, la Russie a 1500 têtes nucléaires, le double des USA). Et ils se sont en plus unilatéralement dépossédés de leurs énergies fossiles, préférant donner à eux tous 1 milliard de dollars par jour pour le gaz russe, obéissant aux diktats des écologistes forcenés

Pour Poutine, la conjoncture était idéale: aux Etats-Unis, l’arrivée au pouvoir par la fraude d’un trio particulièrement minable et destructeur: Biden, Harris, Pelosi, les 3 premiers personnages de l’état, ont amplement prouvé à quel point ils sont indignes de leurs fonctions. Autres grandes figures actuelles de l’Occident et de l’OTAN, Trudeau qui, comme Biden a montré sa fibre totalitaire contre son propre peuple, Boris Johnson, souvent plus bouffon que Premier Ministre, Macron qui soutient l’Ukraine en se déguisant en Zelinsky. Et aucun n’a renié son engagement dans la fraude écologiste, bien au contraire: toute « sortie de crise » passe par la « transition verte », affirment-ils, d’abord Covid puis à présent « crise ukrainienne » . 

Qui ose les contrer? Une moitié de l’Amérique mais pas les Européens profondément endoctrinés. L’écologisme, 3è sujet d’inquiétude des Français juste après leur pouvoir d’achat et leur santé. Pas un candidat à la présidentielle (devenue un non-événement) qui ne sacrifie à cette hérésie! Ils ont même tous un programme écolo précis, même si c’est évidemment la gauche qui mène le bal puisque l’écologisme n’est rien d’autre que du marxisme redistributionniste. Ignorant la décence la plus élémentaire, les écologistes ont même organisé des manifestations le samedi 12 mars, partout en France, pour protester contre le fait que l’Ukraine captait toute l’attention des média au détriment de la planète... 

L’écologisme, folie suicidaire, triste exception occidentale qui sidère tous les autres pays du monde qu’on ne peut blamer de profiter de tant de stupidité. La vérité émerge sur Poutine: si l’Ukraine connait un niveau de corruption égal à celui de la Russie, Poutine est néanmoins l’agresseur et démontre à quel point il n’a rien d’Européen. Il est complètement pénétré par les thèse eurasianistes d’Alexandre Douguine, thèses qui s’accommodent très bien de tous les éléments asiatiques et musulmans, les unissant dans une même détestation de l’Occident et dans un même suprémacisme eurasianiste. 

Du reste, Poutine révèle sa mentalité médiévale et sa fibre asiatique: il est à la fois à Attila le Hun et Yvan le Terrible. Et il n’a pas changé comme ses derniers défenseurs aimeraient croire, il se laisse enfin voir tel qu’il est, peut-être parce qu’il va fêter ses 70 ans et tient à assurer son legs, peut-être parce qu’il est malade (figure enflée suggérant des traitements lourds) ou tout simplement parce qu’il n’aura pas toujours l’aubaine d’un Biden en face de lui. 

Si l’Occident peut retrouver ses sens à temps, il ne faut rien céder à Poutine. Il doit rendre tout ce qu’il a indûment acquis, la Crimée, les mers, les provinces et être condamné aux réparations pour les quelques 200 milliards de dollars de dégâts causés. Pour les souffrances humaines et les crimes, il doit être jugé par un tribunal spécial. Pendant des décennies , il a accusé l’OTAN de l’avoir encerclé, menacé, oppressé...l’accusant exactement de ce que lui fait à ses voisins, qui ne sont pas ses vassaux mais des pays libérés de siècles de joug russe

Il serait temps que l’OTAN donne quelque substance à cette propagande néo- soviétique éculée

Jean-Patrick Grumberg tente de répondre à la question, Qui a fait capoter les accords russo-ukrainiens de Minsk, et pourquoi ?