2013/10/05

L’hypocrisie du système dans toute sa laideur : Le «M. Contravention» fait payer ses PV par l'administration

Le préfet Jean-Jacques Debacq, qui dirige l'usine à procès-verbaux issus des radars automatisés, a fait payer par son administration les contraventions routières du dimanche dont son véhicule de fonction a fait l'objet et échappe au retrait de point sur son permis de conduire 
écrit Stéphanie Fontaine sur Médiapart (repris par Le Monde).
Christiane Bayard, de la Ligue de Défense des Conducteurs, réagit :
L’hypocrisie du système éclate dans toute sa laideur !

Le site Médiapart vient de révéler que le directeur de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), Jean-Jacques Debacq, fait payer par son administration – c’est-à-dire par vos impôts ! – les contraventions de son véhicule de fonction, y compris celles du dimanche.

Il se débrouille même pour échapper au retrait de point quand sa voiture est flashée par l'arrière et qu'on ne peut pas apporter la preuve qu'il était bien au volant. "Très sincèrement, je ne sais plus du tout où j'étais" répond-il par exemple à propos d'un excès de vitesse du 14 juillet 2013…

Ainsi, ce haut fonctionnaire qui réclame la plus grande sévérité même pour les petites infractions [« Si vous me demandez s’il faut retirer un point pour les petits excès de vitesse, ma réponse est un “oui” ferme, car c’est là la vraie sanction, qui vaut pour tous. » déclarait-il aux députés en 2011], qui s'enorgueillit de diriger le plus grand centre de traitement des PV (11 000 m2 !) et qui rêve d'étendre ses "services" à l'Europe tout entière, s'affranchit, sans aucun scrupule, des limitations de vitesse et des sanctions qu'il applique si rigoureusement aux autres.

Rassurez-vous, il n'est pas schizophrène.

Il est tout simplement très bien placé pour savoir que les beaux discours sur les radars sauveurs de vies, la sécurité routière élevée au rang de "priorité nationale", ne sont que des écrans de fumée pour dissimuler une gigantesque machine qui  crache 60 000 PV par jour, et qui rapporte beaucoup… à beaucoup de monde.

Si vous voulez en savoir autant que lui, cliquez ici.

Regardez notre enquête au cœur du business de la sécurité routière.

Et n'hésitez pas à transférer [ces infos] à vos amis : tous les Français doivent savoir.

2013/10/04

Les politicards profitent de la réduction des accidents due aux efforts des constructeurs automobiles pour soutirer du pognon grâce aux amendes et s’attribuer le mérite des réductions d’accidents

Marc Schaefer :
Les Allemands ont nettement moins d’accidents que les Français tout en roulant beaucoup plus vite, donc la vitesse n’est pas la cause.

Les autoroutes gratuites réduiraient la mortalité en évitant le trafic sur les nationales. Mais l’Etat et les compagnies soutireraient moins de pognon aux habitants : proposition rejetée.

Les constructeurs automobiles font des efforts réels, coûteux, et souvent au-delà du minimum imposé, pour réduire les accidents et leurs conséquences. Eux ont amélioré les choses. Les politicards en profitent pour soutirer du pognon grâce aux amendes et s’attribuer le mérite des réductions d’accidents.

Dans cette opération, quel est le rôle d’une association recommandant exactement ce que les politiciens désirent ?

2013/10/02

Naked Road — Route Nue : la supériorité pratique de la liberté par rapport à la contrainte


Sur Wikiliberal on peut lire la définition de Route Nue :
Le principe de la route nue (naked road) consiste à limiter voire supprimer la signalisation routière dans le but de réduire le nombre d'accidents. Ce concept a été développé dans le cadre de la philosophie du shared space, mise au point par l'ingénieur Hans Monderman.

Philosophie

Les multiples expérimentations de routes nues participent d'une même philosophie : responsabiliser l'ensemble des usagers de la route pour les rendre acteurs de leur propre sécurité. La philosophie menée jusque là procédait à l'inverse de la réglementation et de la compartimentation jusqu'à l'excès, en partant de l'idée que les autorités savent mieux que l'usager (automobiliste, piéton, cycliste, motocycliste, skater, chaise roulante, cammioneur, bus, cars) ce qui peut le protéger. Ainsi, en Allemagne, il existe 648 panneaux de signalisation différents ! On considère en outre qu'actuellement 70% de la signalisation routière n'est pas prise en compte par l'automobiliste, et probablement moins encore pour d'autres catégories d'usagers tels que les piétons. De même, le journaliste de la BBC Martin Cassini note que les feux rouges sont un « mal non nécessaire », qui ne fait que « maximiser le temps de trajet, [..] les embouteillages [..] et les émissions [polluantes] ».

Pour sortir de cette impasse, la philosophie de la route nue prône de réduire la signalisation routière au minimum, en ne laissant tout au plus que la signalisation la plus basique (par exemple la ligne au milieu de la chaussée), voire aucune information signalisée. Les règles élémentaires s'appliquent, comme la priorité à droite. Les objectifs visés par ces mesures sont un comportement plus courtois et une responsabilisation de chacun. On observe également l'avantage collatéral de retirer du paysage les multiples panneaux de signalisation et, partant, de limiter la gène visuelle et l'encombrement des trottoirs, et de réduire fortement le budget affecté à cette signalisation, tout en libérant des espaces publicitaires profitables à l'activité économique. …

Explications

Réduire la signalisation pour réduire les accidents peut paraître étonnant à première vue. Néanmoins cette méthode fonctionne de façon bien plus efficace que la règlementation pour une raison majeure : en responsabilisant les usagers, on accroît leur vigilance ; ainsi, s'il y a un feu de signalisation, l'usager passant par inadvertance ou empressement au rouge créera probablement un accident car les usagers ne s'attendront pas à la voir arriver. En l'absence de feu, un usager qui ne respecterait pas la priorité sera évité des autres usagers, attentifs. Par ailleurs, le fait que des usagers doivent attendre inutilement à un feu rouge peut générer en eux de la colère et de l'anxiété.

Point de vue libéral

Le concept de route nue est intéressant d'un point de vue libéral car ses résultats montrent que les individus laissés libres et responsables agissent avec de biens meilleurs résultats que s'ils sont excessivement encadrés par de nombreux panneaux et interdictions. En ce sens, c'est une illustration pratique de la supériorité pratique de la liberté par rapport à la contrainte. L'État se contente de fournir un cadre simple dans lequel les acteurs économiques évoluent, en supportant les responsabilités de leurs propres actes, de même que dans une société libérale.

Comme le revendique explicitement Hans Monderman, il s'agit donc de rendre leur liberté aux usagers de la route, et de mettre fin à une sur-règlementation qui « nous fait perdre notre capacité à avoir un comportement socialement responsable » pour faire des individus des individus libres et responsables. Et cette attitude est la plus efficace, en terme de vies humaines sauvées. Comme le dit Matthias Schulz du Spiegel, « unsafe is safe ! ».

2013/10/01

Un décret ignoble contre les automobilistes — pour lequel la France avait déjà été condamné en 2006


Au 1er janvier, il sera impossible de contester en appel la confiscation de points, ou du permis de conduire
écrit Jean-Jacques ARENE à propos d'Un décret ignoble contre les automobilistes.
Un décret portant modification du code de justice administrative interdit désormais aux automobilistes sanctionnés par un retrait de points ou de permis, d’aller devant une cour d’appel administrative.

S’agit-il d’une atteinte aux libertés des citoyens ? « Oui, l’accès au droit est une liberté fondamentale reconnue par la Cour européenne des droits de l’homme. Tout citoyen à qui l’on retire son permis de conduire a le droit de pouvoir se défendre », répond sans hésiter M° Sarah Juillard, avocate au barreau de Clermont-Ferrand, spécialisée dans le droit des automobilistes.

Ce décret pris le 13 août, et publié au Journal officiel le 15 août, est cosigné par Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, Christiane Taubira, ministre de la justice, et Victorin Lurel, ministre des Outre-mer. On salue au passage le dévouement de ces ministres qui transpiraient à la mi-août alors que la France se bronzait. Mais ceci explique cela. On a voulu faire dans la discrétion… 

La traque incessante sur les routes

  … Les magistrats croulent sous le contentieux du permis de conduire. Sous couvert de prévention routière, l’Etat ne cache pas son ambition pécuniaire. La traque incessante des automobilistes, les pièges, la multiplication des radars sous toutes les formes, aboutissent inévitablement à des actions en justice, et donc des recours en appel… Le décret est applicable à partir du 1er janvier 2014.
Madame Taubira veut interdire tout droit d’appel pour décisions et jugements concernant des infractions (supposées) au Code de la Route. De toute évidence, ni la ministre de la justice ni ses laquais ne connaissent la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, laquelle cour avait condamnée la France en 2006 pour ces mêmes raisons…