2012/04/28

OECD: In Europe, the Access of All Citizens to Health Services Remains a Challenge

While government health insurance champions in America as well as in Europe would have you believe that the European social model is, basically, the alpha and the omega of the situation and that the Europeans have attained, or have come closest to attaining, a perfect society, a recent study reveals that it turns out that, to quote a Le Monde headline,
In Europe, the access of all citizens to health services remains a challenge
Figures in two tables from the OECD and from EU-SILC compare the numbers of people dissatisfied with their health care experiences, the poorest 20% per country on the left-hand side and the richest 20% on the right. Only to a die-hard liberal should it come as a surprise that the poor are far less satisfied with their health care services than the rich, and that in every country in the EU (three members of whom have dissatisfaction totals exceed 10%).

People are dissatisfied because of irritants such as distance and/or a lack of transport means (purple) or such as excess waiting periods (red). But throughout the EU, the main complaint for the poor concerns costs that are too high (orange).

L'antilibéralisme, le seul point d'accord entre les dix candidats

e libéralisme, on le sait, n'est pas aimé en France
écrivait Mathieu Laine sur la page Débats du journal Le Monde avant le premier tour de l'élection présidentielle, et ce pour lequel il était, évidemment, honni par les lecteurs du quotidien. (Le directeur du cabinet de conseil Altermind répond aussi aux questions d'Atlantico.)
… Cette campagne fait … figure d'exception. Non seulement par l'unanimité et la violence de son hostilité aux idées libérales, mais également parce qu'il n'y a guère plus qu'en France que l'on raisonne encore sur le seul axe « droite-gauche » et non sur une opposition « croyance dans l'Etat-confiance dans l'individu ». Nos représentants politiques, tous bords confondus, demeurent en effet rivés aux anciennes recettes, aux vieilles querelles, et rivalisent, tous, de promesses d'interventions publiques quand le reste du monde teste des solutions nouvelles.

Cette campagne fait cependant figure d'exception. Non seulement par l'unanimité et la violence de son hostilité aux idées libérales, mais également parce qu'il n'y a guère plus qu'en France que l'on raisonne encore sur le seul axe « droite-gauche » et non sur une opposition « croyance dans l'Etat-confiance dans l'individu ». Nos représentants politiques, tous bords confondus, demeurent en effet rivés aux anciennes recettes, aux vieilles querelles, et rivalisent, tous, de promesses d'interventions publiques quand le reste du monde teste des solutions nouvelles.

Alors que les autres courants de pensée entendent changer l'homme, il souhaite, lui, le respecter et dénonce les conséquences néfastes des excès de l'interventionnisme, notamment le fameux « too big to fail » (« trop gros pour faire faillite ») suivi du terrifiant « too public to fail », qui ont institutionnalisé l'irresponsabilité et nous ont poussés dans la crise. Le libéralisme n'en est pas pour autant un catéchisme, car il déduit son modèle sociétal d'une compréhension fine et vérifiable de la façon dont l'homme agit.
Face à cela, la France, avec ses 54 % de dépenses publiques, contre 43 % en moyenne parmi les pays membres de l'OCDE, semble « en plein déni », comme le titrait récemment et très justement l'hebdomadaire The Economist... Ailleurs, pourtant, tout se met en place : le premier ministre britannique, David Cameron, vient en effet d'engager, en parallèle de sa politique de réduction drastique des dépenses publiques, un vaste plan de diminution de la pression fiscale pour favoriser l'esprit d'entreprise et d'innovation, la croissance et l'emploi.

Le président du conseil italien, Mario Monti, s'attaque aux privilèges et entreprend de flexibiliser fortement le marché du travail pour recréer des incitations à l'embauche. De nombreux pays émergents ont compris qu'en accroissant le degré de liberté, c'est tout un mouvement civilisationnel qui se mettait en place.

En France, à l'inverse, les plus bas instincts sont flattés. L'envie et la peur sont les deux mamelles auxquelles viennent s'abreuver les marchands de protections. Des 75 % délibérément punitifs de François Hollande aux ambitions protectionnistes de Nicolas Sarkozy, sans oublier les débats à mille lieues des exigences contemporaines sur la viande halal ou l'espace Schengen, les vrais sujets sont évacués et la démagogie vit ses plus belles heures.

Pourtant, la pensée libérale (ou plutôt les pensées libérales, car le libéralisme se subdivise en de multiples familles, qu'il est urgent de connaître pour éviter les idées reçues), qui fait reposer les relations sociales sur le primat de la liberté individuelle, et donc sur la responsabilité, a fait largement ses preuves et constitue un réservoir d'idées et d'innovations pertinentes pour qui veut, notamment en économie ouverte, relancer un pays, recréer de la croissance, restaurer le plein-emploi et assurer l'épanouissement humain.

La littérature économique sur le développement montre, par exemple, que la qualité des institutions, surtout en ce qui concerne la protection du droit de propriété et la protection contre la prédation publique (taxation excessive, privilèges commerciaux, etc.), est le facteur le plus important dans le développement des pays occidentaux dans les 250 dernières années. Dans le même esprit, l'Index of Economic Freedom révèle la corrélation existant entre la liberté économique et le revenu par habitant. Moins il y a de liberté, plus il y a de pauvreté, viennent expliquer les libéraux, qui déplorent, comme Terra Nova, la croissance plus qu'inquiétante des outsiders d'un système à bout de souffle.

« Il n'est rien de plus fécond que l'art d'être libre, mais il n'est rien de plus dur que l'apprentissage de la liberté. » La prophétie de Tocqueville n'a jamais été aussi vraie dans un pays où l'égalitarisme et l'obsession sécuritaire priment sur la liberté et où « entrepreneur » semble être devenu un gros mot. La véritable alternance est pourtant libérale. Sans elle, le mal de crâne du futur locataire de l'Elysée n'en sera que plus redoutable.

2012/04/24

Massacre de Katyn : la Cour européenne condamne la Russie pour le « double traumatisme »

ire le droit, soixante-douze ans après les faits, est un exercice délicat
explique Piotr Smolar dans Le Monde sur le massacre de Katyn.
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) s'y est pourtant employée, en rendant son arrêt, lundi 16 avril, dans l'affaire dite « Janowiec et autres contre la Russie ». Saisie par 15 proches de victimes polonaises du massacre de Katyn commis par le régime soviétique, la Cour a condamné l'absence de coopération judiciaire de la Russie et son « attitude dépourvue d'humanité », dont témoigne « le déni de la réalité du massacre ».

La Cour de Strasbourg a retenu le qualificatif de « traitements inhumains » infligés à dix proches de victimes et qualifié Katyn de « crime de guerre ».

… Dans l'histoire polonaise, le massacre de Katyn est une pierre angulaire. Un crime majeur qui continue à hanter la mémoire collective. Près de 22 000 personnes - essentiellement des officiers de l'armée - avaient été arrêtées, emprisonnées et exécutées de façon planifiée par les services secrets soviétiques (NKVD), en avril et mai 1940, dans la forêt de Katyn, près de Smolensk.

Après la seconde guerre mondiale, un deuxième crime fut commis : les autorités communistes coulèrent une chape de plomb sur les morts. Leur destin fut dénaturé (on accusa d'abord les Allemands) puis tu, car il ne cadrait pas avec le récit de la lutte héroïque de l'armée rouge contre les nazis. La transmission du deuil et de la colère se fit donc dans l'intimité du cercle familial.

La puissance des émotions que suscite encore Katyn explique l'accueil glacial reçu en Pologne par l'arrêt de la CEDH, susceptible d'appel. Chaque partie peut y trouver motif de satisfaction et de frustration. …

« Double traumatisme »

Paradoxe : en même temps, la CEDH dénonce la non-transmission par les autorités russes du document justifiant la fin des investigations en 2004. En aucune façon sa publication n'aurait pu « porter atteinte aux intérêts liés à la sécurité nationale ». Mais les mots les plus durs de la CEDH sont réservés au traitement des familles des victimes, qui ont subi un « double traumatisme » : la perte de leur proche, puis la dissimulation de la vérité.

« La Cour est frappée par l'évidente réticence des autorités russes à admettre la réalité du massacre de Katyn, écrit-elle. L'approche choisie par les juridictions militaires russes, consistant à soutenir, face aux requérants et en dépit des faits historiques établis, que leurs proches se sont en quelque sorte volatilisés dans les camps soviétiques, atteste un franc mépris pour les préoccupations des requérants et une tentative délibérée de jeter la confusion sur les circonstances ayant conduit au massacre de Katyn. »