Oui, la victoire des républicains connue à Paris ce 5 novembre, doit être considérée comme une bonne nouvelle pour l'Europe
explique
JG Malliarakis.
La poussée conservatrice continue par conséquent. Le peuple américain
repousse ce que la gauche française trouvait épatant, notamment
l'assurance-maladie étatique de l'Obamacare. Amplifiant les résultats de
2010, ce rejet n'a même pas été entravé par le phénomène Tea Party,
supposé diviseur, sans doute surestimé.
… Les amoureux de la francophonie trouveront-ils à cet égard leur
compte à la vue des résultats de la 4e circonscription de l'Utah, où Mma
Mia Love, nouvelle élue, est à la fois la première représentante noire
républicaine, le premier élu d'origine haïtienne, son père portant le
nom bien français de Jean Maxime Bourdeau.
Rappelons aussi que tout ce que l'on nous a enseigné sur le régime
bipartisan, sur la séparation des pouvoirs, etc. fonctionne autrement
que dans les cours et les manuels de Maurice Duverger ou dans les
articles du Monde pour lesquels:
- 1° républicains et démocrates c'est pareil (en fait c'est très différent)
- 2° mais les bons sont les démocrates, évidemment, et les affreux sont les républicains (en fait c'est le contraire).
On ne doit pas se figurer non plus que cette configuration
affaiblisse l'Amérique sur la scène internationale. Elle reproduit celle
de la présidence Clinton, de novembre 1995 à novembre 2000,
c'est-à-dire au moment même où l'on parlait d'une seule et unique
"hyperpuissance" mondiale.
… Certains craignent parfois, curieusement, en Europe, qu'une telle
vague politique de ce parti prenne un tour "isolationniste". Telle était
autrefois la marque des républicains. Ainsi, après leur victoire et
l'élection de leur candidat Harding à la présidence en novembre 1920,
avaient-ils refusé de ratifier le système mis en place sous l'influence
du démocrate Wilson.
Est-il interdit de rêver ? On pourrait se demander d'ailleurs dans
quelle mesure un moindre engagement de Washington dans la défense du
Vieux Continent n'obligerait pas, au contraire, l'Europe à se réveiller
et à prendre, enfin, la décision de consacrer les moyens nécessaires et
de se défendre elle-même contre des périls grandissants ?
Malheureusement le problème de l'asservissement de l'Europe,
aujourd'hui, ne vient pas d'outre-Atlantique. Il résulte d'abord de la
veulerie décadentielle et déliquescente de nos classes politiques, de
nos opinions publiques, de nos fabriques de crétins éducatives, etc.
Les commentaires que la presse parisienne consacre à ces élections
américaines de mi-mandat font, de toute manière, plaisir à voir. Non
seulement, en effet, ils traduisent le dépit de nos commentateurs
agréés, mais ils semblent aussi refléter aussi l'ignorance des
institutions et de l'Histoire politique des États-Unis.
Mentionnons à peine le travail préparatoire du "Monde". Dans un
article en ligne le 4 novembre veille du scrutin, Élise Barthet
collaboratrice de la rédaction parisienne prétendait expliquer :"Pourquoi les 'midterms' n'intéressent, selon elle, personne aux États-Unis ?".
Le but de cette désinformation consiste à délégitimer d'avance et à minimiser cette défaite de la gauche. Il ne s'agit plus de "ne pas désespérer Billancourt" puisque le problème, non résolu du parti socialiste aujourd'hui est de se défaire de sa "prolophobie".
Cet objectif révélateur était avancé par l'illustrissime François
Kalfon soutien de Hollande en 2012. Il s'agit avant tout de conforter la
gauche caviar la plus intelligente du monde dans son rêve pourri d'un
changement de peuple.