2018/12/17

Michel Houellebecq sur Donald Trump : « Les nationalistes peuvent se parler tandis que, bizarrement, cela ne réussit pas trop aux internationalistes »


Nationalists can talk to one another; with internationalists, oddly enough, talking doesn’t work so well. 
Comme le dit Andy Ngo sur Instapundit, l'interview de Michel Houellebecq dans Harper's cause quelque consternation en France.

L'auteur, dont le prochain roman a pour titre Sérotonine (un « neurotransmetteur associé à l’état de bonheur ») dit en effet que Donald Trump est un bon président.

Mieux : En attendant le livre de 347 pages, qui doit paraître le 4 janvier (quatre ans après Soumission), Le Monde explique (avec l'AFP) que
l’écrivain, qui n’est pas à une provocation près, affirme dans le magazine américain Harper’s : « Donald Trump est un des meilleurs présidents américains que j’aie jamais vu. »

 … En matière de commerce international, « Trump apporte une saine dose d’air frais », estime encore le Prix Goncourt 2010. Donald Trump ne considère pas le libre-échange mondialisé comme étant en soi la panacée du progrès humain, « il déchire les traités et les accords quand il pense qu’il ne fallait pas les signer, et il a raison ».

Selon lui, le milliardaire républicain « a été élu pour défendre les intérêts des travailleurs américains, et il défend les intérêts des travailleurs américains. On aurait voulu voir ce genre d’attitude en France plus souvent au cours des 50 dernières années. » L’écrivain français parmi les plus connus à l’étranger est aussi en phase avec l’hostilité de Trump envers l’Union européenne et son parti pris pour le Brexit : les Européens n’ont « ni valeurs communes, ni intérêts communs », « l’Europe n’existe pas », « c’est une idée stupide qui a tourné au cauchemar ».

Houellebecq se dit nationaliste

Et si Trump se proclame « nationaliste », au grand dam des démocrates qui y voient des relents d’extrême droite, Michel Houellebecq aussi s’identifie à ce vocable. « Les nationalistes peuvent se parler tandis que, bizarrement, cela ne réussit pas trop aux internationalistes », dit-il.
« Avec un programme équivalent, un conservateur authentiquement chrétien une personne honorable et morale aurait été mieux pour l’Amérique », fait-il valoir. En attendant, lance-t-il aux Américains anti-Trump, « autant vous habituer à l’idée : en dernière analyse, peut-être que Trump aura été une épreuve nécessaire pour vous ».