…vers 13 heures, un motard a été grièvement blessé sur la route départementale 905 … le pilote du deux roues, qui circulait en direction d’Auxonne, aurait été déstabilisé lors d’une manœuvre de freinage à hauteur du radar fixe …En effet, la lutte contre la vitesse, et le matraquage des conducteurs qui s'ensuit, ignore les accidents que causent les radars. Durant une réunion du groupe UMP de l'Assemblée nationale, plusieurs "élus se sont élevés pour se faire [le porte-parole des automobilistes] et fustiger les « mesures des technocrates parisiens » ainsi que l'« absence de concertation » qui avait présidé à leur adoption", explique Patrick Roger dans Le Monde.
« Vous ne savez plus quoi inventer », s'est plaint Yves Albarello, élu de Seine-et-Marne, pour qui les images télévisées des premiers panneaux démontés ont eu un effet « désastreux ». « Pendant tout le week-end je me suis fait insulter », a relaté l'élu de Seine-et-Marne.Jeanne Bourdillon réalise une interview de Jean-Luc Nobleaux (auteur du livre Radars, le grand mensonge) pour le compte de Riposte Laïque. On se demande si on n'est pas forcé d'être d'accord avec l'un de leurs éditeurs quand celui-ci s'exprime ainsi (mettant en garde contre une prise du pouvoir possible du Front National — quand son leader, Marine Le Pen, semble être l'une des seules à défendre les automobilistes — si les autres partis ne commencent pas à prendre en compte la légitime exaspération vis-à-vis de la répression outrancière contre des citoyens honnêtes) :
…Chacune de ces interventions a été ponctuée par une salve d'applaudissements, pendant que M. Fillon, à la tribune, rongeait son frein sans dissimuler son exaspération.
Je suis héberlué que la férocité de cette agression que subissent les automobilistes – dont je suis – depuis sept ans ne soient condamnée que par de rares hommes politiques … et surtout totalement occultée par la gauche, alors que ce sont les classes populaires qui en sont les principales victimes.
[Dans un stage de rattrapage, Paul a] rencontré la réalité d’une France maltraitée, des commerciaux, des artisans, des livreurs, des entrepreneurs, des salariés, qui avaient besoin de leur voiture pour gagner leur vie. Ils racontaient les circonstances dans lesquelles ils avaient perdu 5, 6, 7, 8 ou 10 points, et leur angoisse de perdre leur travail. Un livreur, qui venait de se mettre à son compte, avait dû travailler toute la nuit, entre le premier jour et le deuxième, pour assurer le travail qu’il n’avait pu accomplir, pour cause de stage. [On peut assumer que ce monsieur a dû être très vigilant au volant le second jour — ni les jours qui ont suivi !] Je peux donc dire, sans exagérer, que je dois en être à pas loin de 1.000 euros qui ont quitté ma poche, pour enrichir l’Etat, sans que je n’ai, une seule fois, eu l’impression de mettre la vie d’autrui en danger.
Ce scandale n’a jamais ému les représentants de la gauche, dont on croyait que le travail consistait à protéger les classes populaires et le monde du travail. … Il est cocasse de constater la pugnacité de cette gauche à défendre son idole déchue, DSK, et son indifférence devant le sort de millions de Français, victimes de la politique répressive de Sarkozy et de ses radars. Preuve encore une fois, s’il le fallait, qu’ils ne sont que les deux faces d’un même miroir.
Quant à Jean-Luc Nobleaux, qui vient "d’une famille fortement ancrée à gauche", il se déclare être "le premier sidéré par cette incroyable désertion du terrain, de la part du PS notamment", et par le fait que (pour citer Jeanne Bourdillon) "depuis des années, la seule force politique qui paraisse défendre les automobilistes soit le Front national". L'auteur du livre Radars : le grand mensonge s'exprime ainsi :
Le verbalisé paie à tous les étages pour sauver ou récupérer son permis. Et c’est aussi un moyen pour le gouvernement de faire profiter les « acteurs de la route » du fantastique pactole généré par le mitraillage des radars. Auto-écoles, Prévention routière, Automobiles clubs, etc. tous s’engraissent grâce aux stages de récupérations de points, ce qui dissout en même temps une bonne partie de la contestation éventuelle.
…Cette sur-répression engendre une sur-délinquance : conduite sans permis, fausses plaques, trafic de points ou de papiers, délits de fuite, mais aussi insolences ou agressions envers les forces de l’ordre. Car le policier de base est désormais méprisé ; devenu auxiliaire fiscal, il est détourné de sa mission première, la protection du citoyen. La conséquence la plus grave de cette mobilisation des FDO sur le bord des routes (avec quotas de PV à remplir) est la flambée parallèle de l’insécurité, réelle celle-ci. Les policiers ne peuvent être partout, d’autant qu’on réduit leurs effectifs. Quant on aperçoit 4 pandores occupés à traquer les automobilistes à la jumelle à l’entrée de Corbeil-Essonnes, alors que ces mêmes pandores sont interdits de séjour par des petits caïds de 18 piges dans la fameuse cité des Tarterêts juste derrière, on ne peut qu’être estomaqué par la façon dont fonctionne notre République.