Révélations sur le politiquement correct, les partis pris et le refus de mettre en doute les grandiloquences auto-congratulatoires des autorités (avec preuves à l'appui) qui sévissent dans le journal de référence, Le Monde, et dans d'autres médias français…….Bilingual Documenting and Exposing of the Biased Character of French Media, Including its Newspaper of Reference, Le Monde
2011/11/05
Anne Sinclair Femme de tête, dame de coeur
Le livre le plus connu de Hertoghe, c'est La guerre à outrances (Comment la presse nous a désinformés sur l'Irak).
2011/11/03
Barely a Mention of Corzine's Affiliation in Long Le Monde Piece, Except That He "Claims" to Be a Democrat
A major article on Jon Corzine in Le Monde with nary a mention, by Sylvain Cypel and Marc Roche, that the head of MF Global was a Democrat and certainly none that he was a major donor to Barack Obama. The entire piece is meant to make one think that he is one of those traditional conservative fat cats whom the left (and Obama) has been heroically battling for so long and who turned out to be a political parvenu. A couple of lines of his mentor Robert Rubin working for Bill Clinton, not a single mention of Obama, and, following then — the clinger — the brief mention with wording that "Jon Corzine runs as a Democrat", i.e., that he "claims to be a Democrat"!
Update: Corzine's past ties to Obama is not mentioned in any of three Economist articles either…
Meurtri, l'homme se tourne alors vers l'une des carrières qui, aux Etats-Unis, nécessite le plus de moyens financiers : la politique. Par chance, il a accumulé, durant ses années Goldman et pour salaire de son retrait, une fortune estimée à 400 millions de dollars. claims to be a Democrat". De quoi se montrer persuasif auprès des instances de son parti — Jon Corzine s'affiche démocrate — et plus encore auprès des électeurs. En 2000, l'ex-patron de GS remporte l'un des deux sièges de sénateur du New Jersey. Il a dépensé 62 millions de dollars de sa fortune personnelle, ce qui en fait, à ce jour, la campagne la plus chère de l'histoire du Sénat. Le sénateur Corzine sera actif sur des projets de loi touchant aux aides aux étudiants et à l'extension de la couverture-santé et votera, en 2002, contre l'entrée en guerre des Etats-Unis en Irak. Mais l'activité de législateur n'est pas la tasse de thé de cet homme d'action. Avant même la fin de son mandat, il l'abandonne pour se lancer dans la course à la fonction de gouverneur du même Etat.
2011/11/02
L'idéologie de Marine Le Pen dénonce la "toute puissance" américaine et elle préférerait que la France se "tourne vers la Russie"
Depuis qu'elle a amorcé son ascension à la tête du parti d'extrême droite, Mme Le Pen a infléchi la position que défendait son père dans les années 70 et 80 qui, économiquement, avait une certaine proximité avec celle défendue aujourd'hui par les Tea Partiesexplique Jonathan Parienté dans Le Monde, où il précise que «l'idéologie de Marine Le Pen […] dénonce la "toute puissance" américaine.»
Le Front national se bat désormais pour "bâtir un Etat fort et stratège" qu'il conspuait jadis.
… En 2007, le dernier programme présidentiel de l'ancien élu poujadiste trace une nouvelle voie. L'"étatisme" et le "syndicalisme archaïque" ne sont plus les seuls maux de l'économie. Il faut désormais y ajouter le "mondialisme ultra-libéral".Marine Le Pen a poussé plus loin cette logique. Réhabilitation de l’Etat fort qui doit orienter l’économie, souveraineté monétaire et retour au franc, protectionnisme, remplacement du clivage droite gauche par celui des nationaux contre les mondialistes, constituent désormais la base de son programme.
Dans les années 1980, Jean-Marie Le Pen avait eu une sympathie atlantiste qu'il a abandonnée au moment de la guerre en Irak. Marine Le Pen est très critique sur la politique étrangère des Etats-Unis. Elle prône la sortie de l'OTAN. Et, dans un entretien accordé récemment au quotidien russe Kommersant, elle expliquait préférer que la France se "tourne vers la Russie" tout en "tournant le dos aux Etats-Unis", ce que, estime-t-elle, la crise actuelle lui permet d'envisager.
2011/11/01
Photos boomerangs : C'est la faiblesse des images de suggérer des interprétations primaires
D'anodins souvenirs de vacances deviennent, des années plus tard, des documents gênants pour des hommes politiquesexplique Michel Guerrin dans Le Monde.
Dernier exemple : l'amitié exposée entre Jean-François Copé, Brice Hortefeux et le marchand d'armes Ziad TakieddineCe sont des photos de vacances, en couleurs, prises avec un appareil argentique ou un jouet numérique. Une fois l'été achevé, on les colle dans un album, on les range sur l'ordinateur. Puis on les oublie et elles dorment des mois, des années. Jusqu'au jour où, telles des bombes à retardement, elles sortent de l'album pour devenir des documents savoureux, qui s'étalent dans la presse et sur Internet. Ce sont des photos boomerangs.
Il y en a beaucoup depuis que la technique numérique a transformé le citoyen planétaire en voyeur. Le dernier exemple est une série de photos de 2003 qui montre l'intimité entre Jean-François Copé, alors porte-parole du gouvernement, Brice Hortefeux, futur ministre de l'intérieur, et Thierry Gaubert, proche de Nicolas Sarkozy, avec l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, impliqué dans des contrats d'armements et dont le nom, à tort ou à raison, est associé à l'affaire Karachi. Les trois personnalités, avec leurs épouses, posent en bermuda et polos aux couleurs estivales : bras dessus, bras dessous avec leur hôte, devant sa piscine, son yacht...
Les photos ont été récupérées sur l'ordinateur personnel de Ziad Takieddine par son ex-femme, l'Anglaise Nicola Johnson, qui les a données à la police. Depuis le 10 juillet, le site Mediapart les diffuse en exclusivité. " Nous mettons à disposition des médias une vingtaine d'images sur la soixantaine que nous possédons, explique François Bonnet, de Mediapart. Nous ne montrons que des personnalités publiques, nous avons écarté des photos d'ordre privé, qui n'ont pas un intérêt général. " Chaque média paie un droit de reproduction à Mediapart, suivant des tarifs " ordinaires ".
Les liens d'amitié de Jean-François Copé avec M. Takieddine étaient connus. Ils sont décrits dans le livre Le Contrat Karachi. L'affaire que Sarkozy voudrait oublier (Stock), que Fabrice Lhomme, aujourd'hui notre collaborateur, et Fabrice Arfi, de Mediapart, publient en 2010 sans provoquer à l'époque de réactions. Le patron de l'UMP évoquait cette amitié dans Copé, l'homme pressé (L'Archipel, 2010). De plus, hormis de rares publications, il faut attendre deux mois, et l'enquête du juge Renaud Van Ruymbeke, pour que les médias reprennent en masse les photos de Mediapart.
C'est la force des images que d'exploser en lectures multiples, émotionnelles, et de toucher bien plus que des mots ou des enquêtes. C'est aussi leur faiblesse que de suggérer des interprétations primaires, de juger, alors qu'on ne saura peut-être jamais le fin mot de l'affaire Karachi. Les dommages causés vont plus loin. Prenons le portrait de Jean-François Copé, le 13 août 2003, flottant seul dans la piscine de son ami Ziad Takieddine, au cap d'Antibes. Il fixe l'objectif, assume une prise de vue dans un décor paradisiaque. A ce jour, rien ne prouve que le patron de l'UMP soit impliqué dans l'affaire Karachi. Mais le document incite à faire l'amalgame, que l'anthropologue Olivier Beuvelet, sur le site Owni, résume d'une formule : " Etre mouillé jusqu'au cou. "
Plus largement, ce portrait aquatique est un symbole de la vie heureuse des nantis, à quelques mois d'une campagne présidentielle dont un des enjeux sera le fossé entre les riches et les pauvres. C'est aussi le portrait du bientôt ministre du budget invité chez un ami milliardaire qui est l'objet d'une enquête fiscale. On est également dans la continuité du document montrant Nicolas Sarkozy, fraîchement élu président, à côté de Vincent Bolloré sur le yacht de l'homme d'affaires. Ou de Dominique Strauss-Kahn à côté de la Porsche Panamera S d'un de ses conseillers. Autant d'images qui tranchent avec celles que les hommes politiques, de droite comme de gauche, prennent soin de laisser publier durant l'été, qui les montrent lors de vacances " simples ", à la mer ou à la montagne.
Une autre impression visuelle est tout autant désastreuse : des responsables politiques s'habillent et s'amusent comme tous les Français en vacances, mais sont les invités de personnes à part, jugées sulfureuses. C'est le cas d'une autre série estivale qui a pour protagoniste Dominique de Villepin, surpris par des paparazzi à Monaco, mi-août 2009, quelques jours avant d'affronter son procès Clearstream. Des photos sont publiées dans deux magazines people, où on le voit à côté d'un " ami ". L'ami en question est Alexandre Djouhri, un homme d'affaires aussi influent et sulfureux que Ziad Takieddine, qui évolue sur le même terrain des ventes d'armes. Les deux hommes ont un autre point commun : ils se haïssent. Sans le savoir, les photographes tiennent le rare portrait d'un homme de l'ombre. L'affaire sort sept mois plus tard dans Le Nouvel Observateur, qui fait réagir Alexandre Djouhri : " Merde, je suis dans le journal à côté du poète ! On a l'air de deux fiottes ! "
Jacques Chirac lui aussi est éclaboussé à la plage. Une photo qui le montre, en mai 1992, alors qu'il est maire de Paris et président du RPR, se prélassant sur une plage de l'île Maurice a pris un côté savoureux dix ans plus tard, alors qu'il est président de la République. Elle est publiée par Libération le 5 juillet 2001, et dans la foulée par Le Canard enchaîné, le 11 juillet. Car ce voyage a été pris en charge par l'Association internationale des maires francophones. La publication tardive de l'image intervient alors que des perquisitions effectuées dans une agence de voyages de Neuilly-sur-Seine ont permis de montrer que M. Chirac avait réglé en espèces pour lui, sa femme Bernadette, sa fille Claude et des proches une vingtaine de billets d'avion, entre 1993 et 1995, d'une valeur de 2,4 millions de francs (460 000 euros). Parmi les voyages, l'île Maurice fut une destination.
Reste une affaire qui montre que l'effet boomerang est à spectre large. Le Nouvel Observateur a publié un portrait au scalpel, le 22 septembre, de Gilbert Collard, l'avocat marseillais qui est devenu le président du comité de soutien de Marine Le Pen. Ce dernier s'est " vengé " en dévoilant sur son blog deux photos de vacances dans les années 1970 : on voit ensemble Jean-Marie Le Pen et Laurent Joffrin, l'actuel patron du Nouvel Obs, alors âgé de 25 ans environ. Ce dernier s'en est expliqué, le 27 septembre, sur le site de son hebdomadaire : c'est son père, Jean-Pierre Mouchard, un proche de Le Pen, qui lui a fait rencontrer " deux ou trois fois " le leader du Front national, " dont une fois en vacances, quand il était un personnage plutôt marginal. J'étais jeune journaliste, tout m'intéressait ". Laurent Joffrin ajoute que tout cela était " connu de longue date ". Sans doute. Mais, là encore, une photo estivale - celle où le journaliste de gauche et le leader frontiste sont côte à côte et torse nu - bouleverse les faits.
2011/10/31
Ce qui est en jeu à Santiago, suggère Le Monde, c'est le retour au Chili de Salvador Allende
If a protest movement in South America is deserving of a fawning (full-page) article in Le Monde, then where else, to what other country, should the MSM daily's editors send its special envoy but to "ultracapitalist" Chile?
Needless to say, Hervé Kempf makes sure to mention that the country is allegedly the record holder of emissions of greenhouse gases in Latin America and to quote the disapproving head of the Senate without mentioning that Guido Girardi is a member of the opposition party.
But the money quote only comes in the very last paragraphs. Fully over three quarters of the article is devoted to a seemingly minor protest between citizens in a town in the Southernmost part of Chile and a mining company on an island 50 km off the coast.
Only in the last three paragraphs, at the end of Hervé Kempf's article, are we made to understand that the Punta Arenas protests against the Riesco island's coal project is linked to "the earthquake in Chilean society since early 2011" and the movement of massive protests against the government of Sebastian Piñera (described as a "billionaire", of course).
But it gets better: Only in the next-to-last paragraph are we appraised that what is at stake in Chile — those are the words spoken "objectively" by the Le Monde journalist in the course of his article, as if what is at stake were a given — is to do away with capitalism, to do away with privatization, and to do away with the free market in order to… bring the country back to the "democratic" Allende years before Pinochet's coup of September 11, 1973!
Dictatorship (the Pinochet variety) was done away with 20 years ago, so goes the story, now is the (long-overdue) turn of the free market!
What is at stake now is the challenge to the ultra-free market model existing in Chile since the coup of September 11, 1973 which remained in place after the return of democracy 20 years ago. Many sectors of the economy have been privatized. "There has been a huge concentration of power and wealth, in banking, commerce, media, and mining, observes the Santiago economist Andrés Solimano. This explains the current discontent."***…le centre de cette agglomération de 120 000 habitants [Punta Arenas, la ville la plus australe de la Patagonie chilienne] est traversé par une large banderole sur laquelle on lit : " Le charbon aujourd'hui, la misère demain. " Une trentaine de personnes, surtout des jeunes, la suivent en criant et frappant sur des couvercles de casserole : " Charbon, charbon, tu apportes la mort et la destruction ", " Nous avons du vent, nous avons du soleil, pourquoi utiliser du charbon ? " La scène se répète tous les vendredis depuis février. Angelica, une jeune fille qui travaille comme vendeuse dans un magasin, explique : " Je suis ici pour défendre ma terre. Les gens sont très mal informés sur ce projet. "
Le projet ? Une mine à ciel ouvert de 500 hectares, sur une grande île située à une cinquantaine de kilomètres de Punta Arenas. Le gouvernement chilien y a autorisé, en août, l'extraction future de 6 millions de tonnes de charbon par an, qui seraient exportées vers les mines du nord du Chili par un port à construire sur l'île Riesco.
… l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre entraînée par la combustion du charbon dans les centrales électriques. Les émissions du pays croissent déjà de 5 % par an depuis 1994 - un record en Amérique latine.
… à Santiago, le président du Sénat lui-même, Guido Girardi, ne mâche pas ses mots : " La pointe du continent est un des endroits les plus purs, les plus préservés du monde. Y exploiter des mines de charbon est une imbécillité ! Le Chili a d'énormes possibilités en énergies renouvelables, qu'il faut exploiter. "
… En fait, la lutte autour du projet de l'île Riesco est une expression supplémentaire de l'ébranlement de la société chilienne depuis le début de 2011. C'est de Punta Arenas, d'ailleurs, que le mouvement était parti : en janvier, des manifestations massives s'y sont produites contre l'augmentation du prix du gaz. Puis, en avril, 80 000 personnes ont manifesté à Santiago contre des projets de barrages en Patagonie, avant qu'en mai commence un mouvement des étudiants contre le prix très élevé de l'enseignement supérieur.
Ce qui est en jeu, maintenant, c'est la contestation du modèle ultralibéral mise en place depuis le coup d'Etat du 11 septembre 1973 et resté en place après le retour de la démocratie, voici vingt ans. De nombreux secteurs de l'économie ont été privatisés. " Il s'est produit une concentration énorme du pouvoir et des richesses, dans la banque, le commerce, les médias et les mines, observe, à Santiago, l'économiste Andrés Solimano. Cela explique le mécontentement actuel. "