Barack Obama … a raisonavance l'édito du quotidien Le Monde (Barack Obama a toujours raison ; contrairement à, par exemple, son prédécesseur qui, lui, avait toujours tort — comme nous allons le découvrir)
– et ceux de ses adversaires politiques qui lui imputent la responsabilité de la situation en Irak ont tort ou affichent une mauvaise foi qui confine à l'indécence.En d'autres mots, l'Irak, le monde, seraient bien, si seulement Saddam Hussein était encore au pouvoir, en train de massacrer son peuple.
… M. Obama est peut-être timide sur l'emploi de la force. Mais il faut une bonne dose d'impudence pour lui faire endosser la paternité des événements actuels en Irak. Hormis la part prise par les Irakiens dans leur propre malheur, la responsabilité première dans le démantèlement de l'Etat à Bagdad, dans la dissolution de l'armée, dans l'exacerbation des différends religieux et dans l'explosion du djihadisme en Irak repose d'abord sur celui qui décida d'envahir ce pays : George W. Bush.
Résumons la pensée unique : pendant les années Bush, tout était de la faute de W (et/ou des Républicains).
Élire un paragon comme Obama — tolérant (comme les Européens), en symbiose avec le reste du monde (toujours comme les Européens) — résoudrait les problèmes planétaires, tout en rendant les USA respectés (et aimés).
Depuis, massacres en Syrie, invasion russe en Ukraine, menaces chinoises en Asie. (Si, si, Assad, Poutine, et Pékin doivent respecter Obama, et l'Amérique, l'aimer, l'adorer ; jusqu'aux nues, vous dis-je !)
Six (!) ans après l'élection d'Obama, qui est responsable?
C'est... toujours Bush !
Tandis que sur le plan intérieur, tout est la faute des… Républicains !
Mise à jour : Faut-il rire ou pleurer devant les commentaires anti-américains dans le courrier des lecteurs ? Tels celui, outragé, qui peste que
L'origine remonte à l'engagement des USA dans les affaires afghanes en 1979 !Note pour Piher Lenormand : si les USA se sont intéressés, de loin, à l'Afghanistan à partir de 1979, n'était-ce pas parce que cette date fatidique signalait non pas l'intérêt antérieur, non pas l'ingérence antérieure, mais l'invasion antérieure, du pays par les troupes soviétiques ? Ah oui, ah oui… Mais… tout ça n'est qu'un détail insignifiant dans l'âpre combat anti-américain…