Même si les chrétiens n’aiment pas parler d’argent, force est de constater que les Évangiles fourmillent de références à l’impôt
écrit
Olivier Bertaux sur le site des Contribuables Associés.
… À tout seigneur, tout honneur : commençons par la célèbre réplique « Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Saint
Marc, XII, 13-17 ; Saint Matthieu, XXII, 21 ; Saint Luc, XX, 25). Que
signifie cette phrase ? Certes que politique et morale ne font pas bon
ménage, mais aussi qu’il est légitime de payer l’impôt, pourvu que
celui-ci serve aux missions de l’État et non à financer les associations
bien-pensantes.
La parabole des talents nous apprend aussi que Jésus
récompense celui qui fait fructifier son argent et condamne celui qui
n’ose pas en gagner. Le Christ montre que l’enrichissement n’est pas
répréhensible. Au contraire, les hommes sont incités à créer, Dieu
punissant l’absence voulue de dynamisme. Dès lors, Jésus n’est
peut-être pas libéral mais il n’est en tout cas pas favorable aux impôts
qui dissuadent d’entreprendre, sanctionnent la richesse ou encore favorisent l’assistanat.
L’impôt excessif est contraire aux Évangiles
… Quel enseignement tirer de ce passage [Saint Matthieu, XVII, 22-27] ?
… D’abord,
Jésus constate que les fils de rois sont libres car ils ne payent pas
l’impôt. On peut donc en conclure que, selon l’Évangile, l’impôt
restreint la liberté, contrairement à la vision révolutionnaire de
l’impôt « consenti ».
Ensuite, l’impôt n’est pas une chose essentielle ni même sérieuse pour
Jésus puisqu’il le place dans la bouche d’un poisson. L’impôt n’est donc
pas absent des Évangiles mais appréhendé à sa juste valeur.
Cela dit, Jésus ne conteste pas qu’il faut payer
l’impôt. Il explique à Pierre qu’il faut s’acquitter de ses devoirs
terrestres et ne pas les mépriser mais qu’il y a quelque chose de plus
important que cela : la liberté accordée aux fils du Royaume,
c’est-à-dire aux enfants de Dieu. Le salut et la vie éternelle promis
aux chrétiens primeront toujours. Le spirituel dépasse le matériel.
Débarrassons-nous donc des contingences matérielles pour arriver
l’esprit libre jusqu’aux choses spirituelles.
Bien entendu,
l’impôt manque de spiritualité et il faut donc l’écarter rapidement pour
parvenir à l’essentiel. Il ne s’agit pas d’évasion mais plutôt
d’évacuation fiscale. Jésus hiérarchise les sujets et remet l’impôt à sa place, celle d’en bas réservée aux problèmes matériels. Bref, l’impôt doit être payé mais il ne doit pas être surévalué. C’est d’ailleurs là l’essentiel du message.
L’impôt ne doit pas détourner l’homme de ses vrais devoirs et
encore moins l’empêcher de les accomplir. Or, la charité et la
générosité font partie des devoirs du chrétien. Quand un homme lui
demande comment faire pour respecter son enseignement, Jésus lui répond
qu’il n’a qu’à se débarrasser de tous ses biens et le suivre (Saint
Matthieu, XIX, 20).
Encore faut-il qu’il le fasse de son propre gré.
Si la charité est imposée, ce n’est plus de la charité. Autrement dit, lorsque
l’État prend aux citoyens plus de la moitié de leurs revenus et les
oblige à s’appauvrir au nom de la solidarité et de l’égalité, il les
empêche de pratiquer la charité et leur ôte tout moyen de se montrer
généreux.
L’impôt excessif est donc contraire aux
Évangiles. Jésus demande aux hommes d’être généreux spontanément et non à
l’État de les contraindre à l’être.