2017/12/27

3500 morts sur les routes par an ? Plus d’un demi-million de gens meurent en France chaque année, dont plus de 9400 de chute; Faudrait-il mettre des radars dans les escaliers ?


On parle beaucoup des accidents de la route 
note Patrice Vergès (merci à Loran Boury) dans 7 Jours à Clermont.
Beaucoup moins d'autres décès tout aussi accidentels...

 … En tant que journaliste automobile, on m’oppose souvent le nombre de morts sur les routes comme si j’en étais le responsable : 3469 en 2016 dont environ 1600 automobilistes. Le reste se répartissant entre les piétons et les deux roues (près de 900 !).

Ce sont des morts dont on parle beaucoup car ils rapportent de l’argent à l’État à travers la chasse aux automobilistes qui sert à considérer ce dernier systématiquement responsable de son accident. Certes, 1600 morts c’est encore beaucoup mais le chiffre reste à relativiser et à opposer à d’autres auxquels nous ne pensons jamais. D’abord, il faut rappeler que plus d’un demi-million de gens meurent chaque année en France.  Un chiffre qui ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines années à cause de la fin de vie des gens nés au cours du baby-boom.

Accidents bêtes

Sur ces 580 000 décès, on compte environ 21 000 personnes qui meurent d’accident de la vie courante. On les appelle souvent accidents domestiques ou fréquemment accidents bêtes (comme s’il y avait des accidents intelligents) car ils sont souvent le fait de notre négligence.  Pourtant ces accidents ne baissent pas, contrairement à ceux de la route, et auraient même tendance à augmenter depuis l’instauration des 35 heures qui a permis à beaucoup plus de gens de bricoler chez eux. C’est mauvais le bricolage pour la santé. Combien de chutes de toit ou d’arbres !

9400 décès dus aux chutes !

En effet plus de 9400 personnes meurent de chute. Du toit, dans la rue et surtout dans les escaliers. Faudrait-il mettre des radars dans les escaliers ? Ensuite, on compte environ 3000 morts par étouffement suite à une suffocation lors de l’ingestion d’un aliment. Manger est deux fois plus dangereux que prendre la route. Pour ne pas vous plomber la journée, nous n’allons pas lister tous les décès dus aux accidents domestiques. Mais sachez qu’on compte environ 500 noyades par an, 1300 intoxications alimentaires et autour de 500 à 1000 décès dus à la pratique d’un sport. Alors que faut-il faire ? Ne plus prendre sa voiture, ne plus manger, ne plus descendre de son escalier, ne plus faire de sport ?  Non, bien évidemment. Vivre, c’est dangereux pour la santé !

2017/12/25

Que signifie « Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » ? Qu’il est légitime de payer l’impôt, pourvu que celui-ci serve aux missions de l’État et non à financer les associations bien-pensantes

Même si les chrétiens n’aiment pas parler d’argent, force est de constater que les Évangiles fourmillent de références à l’impôt
écrit Olivier Bertaux sur le site des Contribuables Associés.
 … À tout seigneur, tout honneur : commençons par la célèbre réplique « Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Saint Marc, XII, 13-17 ; Saint Matthieu, XXII, 21 ; Saint Luc, XX, 25). Que signifie cette phrase ? Certes que politique et morale ne font pas bon ménage, mais aussi qu’il est légitime de payer l’impôt, pourvu que celui-ci serve aux missions de l’État et non à financer les associations bien-pensantes.

La parabole des talents nous apprend aussi que Jésus récompense celui qui fait fructifier son argent et condamne celui qui n’ose pas en gagner. Le Christ montre que l’enrichissement n’est pas répréhensible. Au contraire, les hommes sont incités à créer, Dieu punissant l’absence voulue de dynamisme. Dès lors, Jésus n’est peut-être pas libéral mais il n’est en tout cas pas favorable aux impôts qui dissuadent d’entreprendre, sanctionnent la richesse ou encore favorisent l’assistanat.

L’impôt excessif est contraire aux Évangiles

 … Quel enseignement tirer de ce passage [Saint Matthieu, XVII,  22-27] ?

…  D’abord, Jésus constate que les fils de rois sont libres car ils ne payent pas l’impôt. On peut donc en conclure que, selon l’Évangile, l’impôt restreint la liberté, contrairement à la vision révolutionnaire de l’impôt « consenti ».

Ensuite, l’impôt n’est pas une chose essentielle ni même sérieuse pour Jésus puisqu’il le place dans la bouche d’un poisson. L’impôt n’est donc pas absent des Évangiles mais appréhendé à sa juste valeur.

Cela dit, Jésus ne conteste pas qu’il faut payer l’impôt. Il explique à Pierre qu’il faut s’acquitter de ses devoirs terrestres et ne pas les mépriser mais qu’il y a quelque chose de plus important que cela : la liberté accordée aux fils du Royaume, c’est-à-dire aux enfants de Dieu. Le salut et la vie éternelle promis aux chrétiens primeront toujours. Le spirituel dépasse le matériel. Débarrassons-nous donc des contingences matérielles pour arriver l’esprit libre jusqu’aux choses spirituelles.

Bien entendu, l’impôt manque de spiritualité et il faut donc l’écarter rapidement pour parvenir à l’essentiel. Il ne s’agit pas d’évasion mais plutôt d’évacuation fiscale. Jésus hiérarchise les sujets et remet l’impôt à sa place, celle d’en bas réservée aux problèmes matériels. Bref, l’impôt doit être payé mais il ne doit pas être surévalué. C’est d’ailleurs là l’essentiel du message.

L’impôt ne doit pas détourner l’homme de ses vrais devoirs et encore moins l’empêcher de les accomplir. Or, la charité et la générosité font partie des devoirs du chrétien. Quand un homme lui demande comment faire pour respecter son enseignement, Jésus lui répond qu’il n’a qu’à se débarrasser de tous ses biens et le suivre (Saint Matthieu, XIX, 20).

Encore faut-il qu’il le fasse de son propre gré.

Si la charité est imposée, ce n’est plus de la charité. Autrement dit, lorsque l’État prend aux citoyens plus de la moitié de leurs revenus et les oblige à s’appauvrir au nom de la solidarité et de l’égalité, il les empêche de pratiquer la charité et leur ôte tout moyen de se montrer généreux.

L’impôt excessif est donc contraire aux Évangiles. Jésus demande aux hommes d’être généreux spontanément et non à l’État de les contraindre à l’être.