Les lois, c'est pour la plèbe, les leçons de morale de même.
Encore un socialiste qui n'aime pas les riches, encore un gauchiste qui n'aime pas le capitalisme, encore un moralisateur qui n'aime pas les prétendus fraudeurs aux impôts, mais qui, en toute cachette, aurait un compte en Suisse, rien que ça…
Ah ! Avions-dit c'est le ministre du budget dont il s'agissait ? Que c'était le ministre du budget (Jérôme Cahuzac) qui était visé par une information judiciaire dont l'ouverture était requise par le parquet de Paris pour "blanchiment de fraude fiscale" ?
Un "ministre du budget,
censé non seulement expliquer aux Français les vertus de l'impôt, de la
rigueur et de la vertu budgétaire, mais aussi lutter contre la fraude
fiscale", selon l'
éditorial dans
Le Monde :
Dans ces conditions, la démission du ministre du budget était
inévitable. Certes, ce dernier est présumé innocent et n'est pas mis en
examen. Sa démission ne saurait être interprétée comme un aveu de
culpabilité. Et comme il l'a fait depuis le début de cette affaire, M.
Cahuzac continue à récuser catégoriquement les accusations portées
contre lui. " Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant ni avant ",
n'a-t-il cessé d'affirmer, y compris dans le bureau du président de la
République. Mais le soupçon qui pèse sur lui est désormais trop lourd
pour qu'il puisse continuer à siéger au gouvernement sans l'affaiblir
durablement.
De même, François Hollande n'avait d'autre choix que
d'accepter ce départ. Attendre les résultats de l'enquête judiciaire qui
va s'engager et, au bout du compte, une éventuelle mise en examen de M.
Cahuzac, aurait placé l'exécutif, durant des mois, à la merci des
rebondissements délétères de cette affaire.
Le chef de l'Etat a donc tranché immédiatement. Quoi qu'il
lui en coûte puisqu'il se sépare, en l'occurrence, d'un poids lourd de
son gouvernement, qui fut la " révélation " de son début de mandat, en
charge du département le plus exposé du moment : faire accepter aux
Français et à tous les ministres une sévère cure d'austérité budgétaire
et fiscale pour réduire l'endettement du pays et contribuer à son
redressement.
Le président de la République a mené campagne, voilà un an, en faveur d'une " République exemplaire ",
débarrassée du poison des " affaires " qui n'ont cessé, depuis des
lustres, de miner le crédit des responsables publics, à gauche comme à
droite. Tergiverser n'aurait fait que renforcer plus encore cette
défiance et tous ceux qui l'attisent.
C'est encore plus vrai dans le cas d'un ministre du budget,
censé non seulement expliquer aux Français les vertus de l'impôt, de la
rigueur et de la vertu budgétaire, mais aussi lutter contre la fraude
fiscale. Laisser la moindre place au doute sur la probité de celui qui
en exerce la charge était déjà problématique depuis trois mois. C'eût
été dévastateur demain.