Dans Le Monde, Benoît Floc'h et Marie-Morgane Le Moël nous parlent des dix pays où partir pour préparer un diplôme, notamment en Australie.
À moins qu'on veuille tenter l'aventure à l'American University of Paris (AUP), comme nous le rappelle Vincent Coste…
ÉTUDIER dans une université américaine sans traverser l'Atlantique, tel est le pari que permet de relever depuis cinquante ans l'American University of Paris (AUP). Alors que les universités de New York ou de Chicago ont choisi de développer seulement quelques enseignements à Paris pour y envoyer ponctuellement leurs étudiants, l'AUP est l'un des rares établissements américains à proposer un cursus complet, reconnu et accrédité, qui se déroule exclusivement sur le territoire français. Avec des formations qui vont de l'histoire de l'art aux sciences politiques en passant par l'" international business " et l'entrepreunariat, l'AUP attire près de 15 % de Français par promotion. Ce qui, sur un total de mille étudiants, n'est pas négligeable.
Dans un marché de l'emploi toujours plus international, le bilinguisme est évidemment un atout tentant. Et comme l'explique Celeste Schenck, présidente de l'AUP, l'université offre plus encore, puisque " les étudiants baignent dans un univers international et multiculturel ". Ils s'ouvrent là à une autre façon de penser.
D'autant que, au-delà de la pratique linguistique, les facs américaines proposent une alternative à la pédagogie française. Elles importent là les recettes du modèle américain. Fondée sur la participation active et critique des étudiants, la pédagogie laisse " plus de liberté et favorise l'entraide entre les étudiants ", témoigne Thomas Benetreau, en 4e année à l'AUP. Aux antipodes des cours magistraux donnés par un professeur devant un amphithéâtre de 500 étudiants, le modèle américain " offre une plus grande proximité avec le professeur et accompagne l'étudiant dans l'élaboration de son projet professionnel ". Les salles de classe n'y dépassent donc pas vingt à trente élèves, et chacun est incité à apporter sa contribution.
" Un réel investissement "
Pour intégrer un tel établissement, seuls sont requis le baccalauréat et un bon niveau d'anglais, évalué par un test d'admission. A l'AUP comme au Paris College of Arts (PCA), qui propose un cursus pluridisciplinaire sur quatre ans (Bachelor) dans le domaine artistique, la plupart des étudiants entrent avec un niveau équivalent à un score de 90 (sur 120) au TOEFL. Pour autant, ce niveau n'est pas obligatoire, puisque les élèves peuvent bénéficier de cours de soutien en première année. Si de prime abord le système d'apprentissage à l'américaine peut déconcerter, " les étudiants français s'intègrent sans problème ", estime Celeste Schenck. D'ailleurs, le nombre de postulants est en constante progression depuis plusieurs années, constate-t-on à l'AUP comme au PCA. Avec un bémol tout de même. " Depuis trois ans, la crise fait stagner les demandes ", poursuit Celeste Schenck. Il faut bien dire qu'avec 25 000 euros de frais de scolarité annuels, les études à l'AUP " constituent un réel investissement ". Même son de cloche du côté du PCA, où les factures sont quasi-identiques. 15 % des revenus de l'université ont beau être consacrés au versement de bourses qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des frais de scolarité, cela ne suffit pas toujours.
Est-ce le prix à payer pour voyager sans se déplacer ? L'AUP, qui s'en défend, ne veut pas être une enclave fermée au coeur de Paris, et propose un curriculum imprégné de culture française et européenne, développant des partenariats avec des universités françaises comme Paris-I et Paris-IV. De son côté, le PCA permet à ses étudiants de collaborer avec le Centre Pompidou ou le Centre de recherche du château de Versailles.