2013/01/19

Les 10 pays où partir pour préparer un diplôme ; à moins qu'on ne veuille d'une fac U.S. à… Paris


Dans Le Monde, Benoît Floc'h et Marie-Morgane Le Moël nous parlent des dix pays où partir pour préparer un diplôme, notamment en Australie.

À moins qu'on veuille tenter l'aventure à l'American University of Paris (AUP), comme nous le rappelle Vincent Coste… 
ÉTUDIER dans une université américaine sans traverser l'Atlantique, tel est le pari que permet de relever depuis cinquante ans l'American University of Paris (AUP). Alors que les universités de New York ou de Chicago ont choisi de développer seulement quelques enseignements à Paris pour y envoyer ponctuellement leurs étudiants, l'AUP est l'un des rares établissements américains à proposer un cursus complet, reconnu et accrédité, qui se déroule exclusivement sur le territoire français. Avec des formations qui vont de l'histoire de l'art aux sciences politiques en passant par l'" international business " et l'entrepreunariat, l'AUP attire près de 15 % de Français par promotion. Ce qui, sur un total de mille étudiants, n'est pas négligeable.

Dans un marché de l'emploi toujours plus international, le bilinguisme est évidemment un atout tentant. Et comme l'explique Celeste Schenck, présidente de l'AUP, l'université offre plus encore, puisque " les étudiants baignent dans un univers international et multiculturel ". Ils s'ouvrent là à une autre façon de penser.

D'autant que, au-delà de la pratique linguistique, les facs américaines proposent une alternative à la pédagogie française. Elles importent là les recettes du modèle américain. Fondée sur la participation active et critique des étudiants, la pédagogie laisse " plus de liberté et favorise l'entraide entre les étudiants ", témoigne Thomas Benetreau, en 4e année à l'AUP. Aux antipodes des cours magistraux donnés par un professeur devant un amphithéâtre de 500 étudiants, le modèle américain " offre une plus grande proximité avec le professeur et accompagne l'étudiant dans l'élaboration de son projet professionnel ". Les salles de classe n'y dépassent donc pas vingt à trente élèves, et chacun est incité à apporter sa contribution.

" Un réel investissement "

Pour intégrer un tel établissement, seuls sont requis le baccalauréat et un bon niveau d'anglais, évalué par un test d'admission. A l'AUP comme au Paris College of Arts (PCA), qui propose un cursus pluridisciplinaire sur quatre ans (Bachelor) dans le domaine artistique, la plupart des étudiants entrent avec un niveau équivalent à un score de 90 (sur 120) au TOEFL. Pour autant, ce niveau n'est pas obligatoire, puisque les élèves peuvent bénéficier de cours de soutien en première année. Si de prime abord le système d'apprentissage à l'américaine peut déconcerter, " les étudiants français s'intègrent sans problème ", estime Celeste Schenck. D'ailleurs, le nombre de postulants est en constante progression depuis plusieurs années, constate-t-on à l'AUP comme au PCA. Avec un bémol tout de même. " Depuis trois ans, la crise fait stagner les demandes ", poursuit Celeste Schenck. Il faut bien dire qu'avec 25 000 euros de frais de scolarité annuels, les études à l'AUP " constituent un réel investissement ". Même son de cloche du côté du PCA, où les factures sont quasi-identiques. 15 % des revenus de l'université ont beau être consacrés au versement de bourses qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des frais de scolarité, cela ne suffit pas toujours.

Est-ce le prix à payer pour voyager sans se déplacer ? L'AUP, qui s'en défend, ne veut pas être une enclave fermée au coeur de Paris, et propose un curriculum imprégné de culture française et européenne, développant des partenariats avec des universités françaises comme Paris-I et Paris-IV. De son côté, le PCA permet à ses étudiants de collaborer avec le Centre Pompidou ou le Centre de recherche du château de Versailles.
 

2013/01/18

Edwy Plenel : "S'attaquer à la gauche, c'est toujours plus difficile"


En France, et en Europe, comme aux États-Unis, une fois qu'ils sont au pouvoir, la gauche n'aime généralement pas être soumise à la transparence et à la morale qu'elle réclame quand ses membres étaient dans l'opposition.

Et les médias non plus, toujours prêts à accuser un droitiste des pires méfaits, des pires insinuations, tout en ignorant, minimisant, ou ridiculisant la vaste majorité des charges envers quelqu'un de gauche (charges qui, pour la plupart, en fait se retournent contre les attaquants, de droite ou autres, puisqu'ils prouve(raie)nt la perfidie de ces derniers).

Ainsi, l'affaire "qui empoisonne le gouvernement et déchire les médias", selon Le Monde, et qui implique l'un des leaders de ces socialistes moralisateurs qui, tout en imposant 75% d'impôts aux citoyens riches, profiteraient des comptes de banque en Suisse.

Quand même un ex-militant d'extrême gauche est en droit de se plaindre — "S'attaquer à la gauche, vous verrez, c'est toujours plus difficile" — on se dit que c'est du sérieux.

"D'un côté, un site d'informations qui fait des révélations sur un compte en Suisse", écrivent Emeline Cazi et Ariane Chemin dans Le Monde."De l'autre, un ministre qui nie en bloc."
Jérôme Cahuzac, qui a déjà vu le Conseil constitutionnel "retoquer" la fameuse tranche d'imposition à 75 % à laquelle tenaient tant les socialistes, signe ses parapheurs dans son bureau Empire de Bercy lorsque la nouvelle tombe : six semaines après que Mediapart l'a accusé d'avoir détenu un compte bancaire non déclaré en Suisse, qu'il aurait transféré en 2010 à Singapour, le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraude fiscale".
 
Une procédure contre un ministre qui vient de déposer plainte pour diffamation, voilà un cas franchement "inédit", s'étrangle Jérôme Cahuzac.  "C'est comme une coloscopie", soupire l'ancien chirurgien viscéral en se préfigurant les prochaines "fouilles" de sa vie et de son intimité. Vite, pourtant, le ministre reprend ses esprits. Marion Bougeard, sa communicante d'Euro RSCG, fait partir un bref communiqué où il affiche sa "satisfaction" : "Cette démarche permettra (...) de démontrer sa complète innocence."

Paradoxalement, le président de Mediapart, Edwy Plenel, fait aussi contre mauvaise fortune bon cœur : lui aurait "préféré qu'on nomme un juge indépendant". Seule conviction partagée : pour le journaliste comme pour le ministre, c'est une nouvelle manche qui commence.

 … L'affaire Cahuzac est aussi devenue une affaire Mediapart. Radio, télés, et même Le Canard enchaîné critiquent les méthodes du site. En tête, Jean-Michel Aphatie, chroniqueur politique sur RTL. Le 24 décembre, Jean-Michel Aphatie (105 000 followers) tweete sa "demande au Père#Noël : les preuves du compte suisse de #Cahuzac que #Mediapart a soignement cachées #journalisme farceur". Réponse de Fabrice Arfi (20 800 followers) : "Vous voulez pas plutôt un calepin, un stylo et une carte Navigo pour prendre un peu l'air frais du terrain ?"

L'échange potache masque à peine la guerre au couteau où se règlent vieux contentieux contre Edwy Plenel, le plus célèbre des enquêteurs français (117 000 followers), se devinent les querelles de génération, et ou s'affrontent "commentateurs" et "investigateurs" – eux-mêmes plus que divisés. "Jusqu'ici on a vu au moins autant d'insinuation que d'investigation", accuse ainsi l'ancien complice d'Edwy Plenel au Monde Hervé Gattegno dans sa chronique sur RMC, comme pris d'un "certain malaise".

" sont les preuves, sont les preuves ? (...) Où, où, où, sont-elles ?", intime Pascale Clark face à l'ex-directeur de la rédaction du Monde,  sur France Inter. "Les preuves ! Les preuves !", s'acharne aussi Jean-Michel Aphatie, ancien collègue d'Edwy Plenel au quotidien du soir.
 …

LA PARANO DE JÉRÔME CAHUZAC ET DE MANUEL VALLS

Edwy Plenel avait prévenu ses troupes après la présidentielle: "S'attaquer à la gauche, vous verrez, c'est toujours plus difficile." Dans ce bras de fer engagé contre un ministre de François Hollande, le journaliste veut offrir  la preuve de son indépendance.

Les anciens strauss-kahniens, eux, voient au contraire dans cet "acharnement" une occasion pour l'ex-militant d'extrême gauche de régler des comptes avec ces rocardiens honnis depuis toujours, et davantage encore depuis qu'ils sont devenus "sarko-compatibles" et "sociaux-libéraux".

Déjà, en octobre, Manuel Valls s'était arrêté sur le portrait qu'avait brossé de lui Edwy Plenel dans Marianne "ce reniement dont Valls est le nom". Quant à Jérôme Cahuzac, c'est simple, il se voit des ennemis partout, jusqu'à l'Elysée : une vraie paranoïa. Il faut dire qu'il y a de quoi. …

2013/01/16

Une véritable migration de journalistes qui brûlent leurs vaisseaux et intégrent des ministères

Plus d'une dizaine de "cartes de presse" ont fait le grand saut depuis les élections de mai, écrit leur (ex-)collègue Bastien Bonnefous dans Le Monde, et franchi le Rubicon pour entamer une deuxième vie professionnelle, dans la communication politique. "A chaque fois, ces transferts nourrissent dans l'opinion des critiques à l'encontre du journalisme politique, déjà marqué du sceau de la connivence avec les cercles du pouvoir."

Mardi 15 janvier, lors de la cérémonie des vœux à la presse du premier secrétaire du PS, Harlem Désir, elle devra prendre garde, réflexe oblige, à ne pas s'asseoir aux côtés de ses anciens confrères. Hélène Fontanaud est devenue depuis ce lundi la nouvelle responsable du service de presse de la Rue de Solférino. A 53 ans, celle qui fut journaliste politique pendant presque trois décennies – à Reuters, Europe 1, La Tribune, Les Inrockuptibles et Sipa News – a franchi le Rubicon pour entamer une deuxième vie professionnelle, dans la communication politique. "Je me suis toujours dit que je n'aurais pas qu'un métier dans ma vie. C'est chose faite", explique Mme Fontanaud.

Son cas est loin d'être isolé : depuis l'accession au pouvoir de François Hollande, ils sont plus d'une dizaine de "cartes de presse" à avoir fait le grand saut. Le dernier en date, sans doute le plus célèbre, est Claude Sérillon, l'ancien présentateur du "20 heures" de France 2, qui vient de rejoindre les conseillers en communication de l'Elysée. Avant lui, il y avait eu Patrice Biancone, éditorialiste politique de RFI, nommé chef du cabinet de Valérie Trierweiler, la compagne du chef de l'Etat, elle-même ancienne journaliste de Paris Match.

[Proche de François Hollande, l'homme de télévision a travaillé de façon officieuse pour le candidat pendant la présidentielle, notamment dans la préparation du débat d'entre-deux-tours.]
Plusieurs "rubricards" ont également intégré des équipes ministérielles. Pierre Rancé, longtemps chroniqueur judiciaire sur Europe 1, est devenu porte-parole du ministère de la justice, et sa consoeur Muriel Barthélémi, ancienne journaliste de France 3 Pays de Loire, assure le service de presse de la garde des sceaux. Renaud Czarnes, qui a couvert la campagne présidentielle de François Hollande pour Les Echos, a rejoint Matignon. Brigitte Béjean, d'Europe 1, dirige les relations presse de Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux transports, tout comme trois autres journalistes aux ministères de la culture, de la ville, et des personnes âgées...

CRITIQUES

Si l'on ajoute à cette liste les noms de Sylvie Pierre-Brossolette, chef du service politique du Point, et de Mémona Hintermann, grand reporter à France 3, récemment nommées au Conseil supérieur de l'audiovisuel, c'est à une véritable migration que l'on assiste. Déjà, en 2007, l'élection de Nicolas Sarkozy avait suscité un tel phénomène, mais dans des proportions moindres : Catherine Pégard, du Point, était devenue conseillère à l'Elysée, Myriam Lévy, du Figaro, avait rejoint François Fillon à Matignon, et Jean-Marc Plantade, du Parisien, Christine Lagarde à Bercy.

A chaque fois, ces transferts nourrissent dans l'opinion des critiques à l'encontre du journalisme politique, déjà marqué du sceau de la connivence avec les cercles du pouvoir. "Dès qu'un journaliste change de camp, tout ce qu'il a écrit ou dit dans sa carrière est revu d'un autre oeil", estime le chargé de presse d'un ministre du gouvernement, opposé à ce type de concurrence. "Les politiques croient que, grâce aux carnets d'adresses de ces journalistes, ils vont être plus visibles et choyés par les médias, décrypte-t-il. C'est faux. Généralement même, ça se passe mal, parce que leurs anciens confrères leur en veulent d'avoir retourné leur veste."

Une accusation que réfute Françoise Degois, ancienne journaliste politique de France Inter, devenue en 2009 conseillère politique de Ségolène Royal et désormais de Guillaume Garot, ministre délégué à l'agriculture. "Ce sont deux métiers totalement différents et tout aussi respectables. J'ai été d'une loyauté totale à Radio France lorsque j'étais journaliste, je suis aujourd'hui d'une loyauté totale au monde politique", explique-t-elle.

PAUPÉRISATION DE LA PROFESSION

Ces virages à 180 degrés traduisent également la paupérisation d'une profession frappée par la crise économique. "Le milieu médiatique est de plus en plus précarisé, et certains journalistes, qui estiment leur avenir bouché, font le choix de la communication, métier bien payé", explique un "spin doctor" d'une agence parisienne.

Licenciée de Sipa News après le dépôt de bilan de l'agence de presse en décembre, Hélène Fontanaud reconnaît l'impact de la conjoncture économique : "Je me posais des questions sur mon métier depuis quelques années. C'était le moment ou jamais. Je savais qu'Harlem Désir cherchait quelqu'un pour le PS, alors j'ai pris contact avec lui en décembre", explique l'ancienne reporter, qui fréquente le responsable socialiste de longue date, pour avoir milité avec lui à SOS-Racisme de 1985 à 1988.
Mais elle sait que, en faisant ce choix, elle a brûlé ses vaisseaux journalistiques. "Avant, un journaliste pouvait être un militant politique ; désormais, ce n'est plus possible, si on veut militer, il faut quitter le journalisme. J'ai donc pris un aller sans retour", assume-t-elle.

Après la défaite de Nicolas Sarkozy, Myriam Lévy est devenue consultante pour l'agence de communication Image Sept. Jean-Marc Plantade, lui, a été nommé au Conseil économique, social et environnemental. Et Catherine Pégard préside désormais l'Etablissement public du château de Versailles.

2013/01/15

Des blindés français au Mali, de nouvelles frappes réussies


François Hollande a annoncé mardi que des raids aériens avaient "atteint leur objectif" dans l'ouest du Mali, où des véhicules de la force Licorne sont arrivés cette nuit de Côte d'Ivoire.