Premier grief, l'élitisme. "La démocratie, c'est d'abord la loi de la majorité dans un vote libre, ai-je appris de Rousseau. Il semble que les choses aient changé. Quand la réponse ne plaît pas, l'élite — Le Monde — lâche le mot : populisme, et tout est dit. C'est un peu court", réagit Bernard Clapies (Blaesheim, Bas-Rhin), après l'article titré Les populistes européens inspirés par le vote suisse, du 2 décembre. Carles du Bourg (Paris) renchérit : "Votre éditorial, marqué par l'idéologie de l'antiracisme, manque de réalisme et de mesure. Une chose est certaine : la religion musulmane dès qu'elle est majoritaire quelque part impose sa loi bien au-delà du cercle de ses adeptes. D'autre part, il y a parmi les musulmans une petite minorité de fous furieux. C'est prendre les gens pour des imbéciles que de penser qu'ils mélangent tout et notamment cette réalité avec la situation des immigrés et leur droit à pratiquer leur religion. C'est vous qui mélangez tout."S'il faut en croire Alain Destexhe, sénateur MR, et la journaliste Claude Demelenne,
…Les Suisses justement (pardon !, une majorité de lecteurs suisses) plaident, logiquement, pour leur paroisse. "Je ne suis pas raciste, mais qu'on nous laisse tranquilles avec ces procès d'intention à l'encontre de nos droits les plus élémentaires de citoyen libre et souverain", écrit Nadine Sliti-Crausaz (Genève). "Dans leur grande majorité, les Suisses ne sont pas plus racistes que les Français, ajoute George Michel Bovay (Ferney-Voltaire, Ain). Une fois de plus, la gauche caviar française fait preuve d'angélisme, comme lors de la parution du livre de Samuel Huntigton, Le Choc des civilisations, dont la prospective se réalise aujourd'hui."
… Dernier motif de fâcherie : la démocratie directe - dont beaucoup de défenseurs n'ont pas digéré le référendum européen de 2005. "Vous rapportez beaucoup de réactions, étrangères ou suisses, préconisant un second vote, sous-entendu "correct". Cela me rappelle le référendum sur l'Europe où, les résultats n'ayant pas été ceux prévus par certains décideurs politiques et médiatiques, il a fallu, après quelques mois, rectifier le tir — par un nouveau vote ou un tour de passe-passe. Le concept de démocratie n'en ressort pas indemne", regrette Jean-Marie Ribière (Poulx, Gard).
Les peuples perdent patience et manifestent leur mécontentement parce qu’une partie de nos décideurs – en clair, les partis de gauche – ferment les yeux dès que l’islamisme pointe le bout du nez. Ils adoptent face à cet islamisme la même attitude que certains intellectuels, jadis, devant les crimes du communisme : ils campent dans le déni du réel. Ils considèrent « irrationnelle » la peur que suscite dans une très large part de l’opinion, l’islam réactionnaire, qui n’est pas tout l’islam, mais trop souvent hélas, celui qui occupe le devant de la scène.
La pensée unique répète en boucle que tout va bien. Il nous suffirait d’être ouverts aux Autres et de prôner une société multiculturelle. D’accepter avec humilité de questionner le bien-fondé de nos valeurs occidentales. De mettre sur le grill quelques principes prétendument universels mais, paraît-il, marqués du sceau d’un impérialisme culturel qui n’ose pas dire son nom. Ainsi pontifient nos islamo-gauchistes et leurs compagnons de route. Obstinément, ils brandissent le même slogan : l’islam est une religion de tolérance, de paix et d’amour. Ce slogan est suicidaire. Il dresse les peuples contre les « élites ». Il est suicidaire, parce qu’il est faux. Il fonde une posture politique soi-disant progressiste sur le mensonge.