2008/06/12

Le donneur d'organes n'était pas mort

…les chirurgiens pouvant pratiquer les prélèvements d'organes n'étaient pas immédiatement disponibles. Lorsqu'ils arrivent au bloc, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent. Mais au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse.
Imagine-t'on les hurlements qui auraient éclaté si un tel scandale se serait déroulé aux USA?! Or, ça se passe en Europe, et donc il n'est que normal que l'on soit… équivoque (!), que l'on se lance dans des débats philosophiques (!), que l'on dise aux médecins "Bravo" (!) et que l'on traite les éditeurs du Monde de criminels (!). Dans le monde des deux poids deux mesures, gageons que dans le prochain "scandale" impliquant les Yankees, il n'y aura pas grand monde pour faire de la philo ou s'insurger contre "la pire presse à scandale".

But the scandal happened to happen in a country with a health system that someone like Michael Moore — not to mention the French/European élites themselves — would present as an archetype model (or the closest thing to that) in contrast to the outrageous, heinous, and scandal-ridden national shame of the United States; and so, instead, Jean-Yves Nau begins his article by treating his Le Monde readers to an unimpassioned, passive, non-alarmist, philosophical debate.
C'est une affaire aux frontières de la vie et de la mort. Un dossier qui suscite émotion et réflexion chez les professionnels de la réanimation médicale et chez les responsables chargés de la bioéthique. Qui les oblige à se demander quels critères objectifs permettent de dire à partir de quand un malade sur lequel on pratique une réanimation peut être considéré comme un donneur d'organes. Sachant que ces organes, une fois greffés, permettront de prolonger l'espérance de vie d'autres malades.