[À Marseille] le mois de décembre a vu s'enchaîner des meurtres spectaculaires.In the land that is always giving clueless Yanks lessons on gun control and remaining in a Zen state of conscience, Le Monde features on its front page the photo of… a 17-year-old gunned down by a Kalashnikov burst.
Indeed, while Frenchmen remain blinded (or because they remain blinded) to all types of crimes — as noted in Pamela Gellar's Atlas Shrugs story on the Serial Rapist in France [Who] Asks Victims Their Nationality and Religion Before Raping Them (hmm — what religion might he be part of?!) — we learn that homicides and attempted homicides are rising amidst bursts of Kalashnikov fire and spectacular murders.
An investigation by Yves Bordenave and Laurent Borredon into the Marseilles drug rings teaches us the following:
Le rituel est le même dans chaque cité. Les policiers ont à peine montré le bout de leur calandre que le "Arrraaah !" retentit de bloc en bloc, d'immeuble en immeuble, de cage d'escalier en cage d'escalier. Les guetteurs, des gamins, pas plus de 15 ans, veillent avec vigilance sur le commerce de la drogue. Parfois, un ou deux scooters escortent le véhicule jusqu'à ce qu'il sorte de la cité. Font-Vert, le Clos la Rose, la Castellane... toutes sont touchées, organisées, structurées par le trafic.
… cela fait en réalité trois ans que ces cités se mènent une guerre qui ensanglante la ville. Dans son bureau de l'hôtel de police, à l'Evêché, Roland Gauze, le patron de la police judiciaire (PJ) marseillaise, fait ses comptes : "En 2010, dans Marseille, on a dénombré 54 homicides et tentatives dont 17 relevaient de règlements de comptes ; en 2011, on a fini à 38 homicides et tentatives dont 20 règlements de comptes."Une année plus calme donc, mais gâchée par un mois de décembre particulièrement meurtrier. Cinq morts en quatre semaines. Cinq jeunes hommes, dont un policier, tombés sous les rafales des kalachnikovs. Les victimes ont entre 18 et 38 ans. Elles sont plus ou moins connues des services de police pour leur implication à des degrés divers dans des trafics de drogue. Le scénario : deux ou trois individus cagoulés font irruption dans une cité, armés le plus fréquemment d'une kalachnikov. Ils s'approchent de leur cible, vident le chargeur et repartent à bord de puissants 4 × 4 aussi vite qu'ils sont apparus. "Les gains en argent sont tellement faciles, alors on tue", explique Yves Robert, délégué du SNOP, le syndicat majoritaire chez les officiers.
Parfois, la violence monte d'un cran encore. Dans la nuit du 25 au 26 décembre 2011, trois cadavres de jeunes gens ont été découverts en partie calcinés sur le siège arrière d'une Audi A3 aux Pennes-Mirabeau, à quelques encablures de la Canebière. Ils avaient 19 et 20 ans. Les hommes de la BAC se souviennent d'avoir contrôlé l'un d'eux quelques jours avant sa mort : "Il portait un gilet pare-balles !" Leurs assassins les ont exécutés à l'arme automatique avant d'incendier leur voiture pour faire disparaître toutes traces, certes, mais aussi pour marquer les esprits. Pour impressionner l'ennemi, on ne lésine ni sur les moyens ni sur la méthode.
Yves Bordenave and Laurent Borredon point out that there are places that the police do not dare go.
Une course-poursuite débute. Elle tourne court dans un cul-de-sac. Le passager s'enfuit en courant. Un policier le poursuit, mais revient vite : l'homme s'est engagé dans une zone d'ombre, où une dizaine de personnes veillent. "Trop dangereux", explique-t-il. Rien à reprocher au conducteur, connu des policiers mais resté sur place. Un coup pour rien.
… Des réseaux, il y en a des dizaines. "Impossible à chiffrer", indique prudemment Roland Gauze. Chacun veille, arme au pied, à défendre son territoire, sa part de marché. Le kalachnikov, c'est le nec plus ultra, un signe ostensible de puissance qui a remplacé le fusil à pompe d'antan. Ça fait du bruit. Ça impressionne. Mais les récentes saisies ont mis fin au fantasme d'un déferlement de mitraillettes sur le Vieux-Port. Il s'agit souvent d'armes anciennes ayant déjà servi.
A chaque opération, les enquêteurs mettent la main sur des butins à peu près identiques : quelques dizaines de kilos de cannabis, quelques milliers d'euros en liquide et quelques armes. A la Visitation, les salaires mensuels variaient de 5 000 euros pour les plus mal payés (les guetteurs) à 10 000 euros pour le "charbonneur".