Le Monde avait choisi le 4 juillet pour un chat avec l'homme qui avait inventé le terme "hyperpuissance" (et cela, comme nous le rappelle
Steve, avant l'avènement de George W Bush à la présidence des États-Unis, c'est-à-dire durant la présidence de Bill Clinton qui, on nous le rappelle constamment, était censé représenter une Amérique (plutôt) sage et lucide) — rendant ainsi tout débat et toute discussion inutiles puisqu'avec cette expression, l'Oncle Sam se trouve automatiquement en position d'erreur dans toutes les instances le concernant). Cela dit, certaines parties du chat avec
Hubert Védrine sont forts intéressants.
…ce serait une erreur de ramener cet affrontement [la guerre contre le terrorisme] entre quelques milliers de terroristes et, d'autre part, le monde occidental et la plupart des régimes arabo-musulmans modérés, à une affaire d'énergie. C'est évidemment secondaire dans la démarche d'Al-Qaida, et je ne crois pas que cela ait joué un rôle essentiel dans la guerre en Irak. Si les Etats-Unis avaient été préoccupés par cette seule question, ils auraient fait modifier le régime des sanctions de l'ONU contre Saddam Hussein, et ils auraient facilement obtenu de ce dernier un quasi-monopole de l'accès au pétrole irakien.
There are things that even France's former foreign minister can not deny. Among the things that
Védrine has to admit is the fact of Europeans' self-obsession (and their concomittant inability — and unwillingness — to understand anything beyond their own borders):
Les Européens ont du mal à le comprendre, mais il est vrai qu'ils sont devenus tellement ingénus, ils croient tellement que ce sont leurs croyances actuelles qui sont normales, alors qu'ils ne sont que 500 millions sur 6,5 milliards d'habitants, qu'ils ne comprennent pas grand-chose à ce qui se passe en Russie, en Chine, dans le monde arabe ou africain, en Israël, ou même aux Etats-Unis.
Dans le
chat modéré par Constance Baudry, Védrine termine en disant qu'
aujourd'hui, tout le langage de la politique étrangère a repris les formules qui étaient celles de la gauche naguère : paix, communauté internationale, coopération, multilatéralisme, prévention des conflits, etc [et qu'une] vision des années 1990 (communauté internationale, grands sommets de l'ONU, etc.) était une illusion d'optique. Il nous faut une politique plus réaliste et plus active.