As the Le Pen family's National Front emerges victorious from the first ballot in France's regional elections (check out Anne-Elisabeth Moutet's report in The Daily Telegraph), the head of a libertarian think tank warns that the Front National is not extreme right, as commonly depicted, but actually the direct opposite, i.e., nothing less than a modernized rehash of the Communist Party (merci à Carine).
GenerationLibre's Gaspard Koenig in Les Échos:
Si l'on en croit les sondages, le Parti communiste est en passe de dépasser aux prochaines élections régionales son score historique de 28 % réalisé aux législatives d'octobre 1946. Soixante-dix ans après « l'automne rouge », le voilà donc à nouveau aux portes du pouvoir, même si par une ruse dont l'histoire est coutumière il s'est glissé sous une peau d'emprunt : celle du Front national.Je fais partie des électeurs candides qui consultent les programmes des partis politiques. Celui que l'on peut lire sur le site du Front national, rejetant « la mondialisation ultralibérale » tout autant que « la dictature des marchés » ou « le dogme de la concurrence », pourrait être signé Maurice Thorez. Au-delà des promesses de circonstance sur le maintien des 35 heures, le retour de la retraite à 60 ans ou l'alignement de la fiscalité du capital et du travail, au-delà des envolées rhétoriques contre le grand capital ou pour le partage des profits, le FN propose, de manière cohérente et détaillée, une étatisation totale de la France.
… Fer de lance de cette reprise en main : les fonctionnaires, dont les effectifs seront stabilisés, et le statut préservé - à condition toutefois de rester dans la ligne du parti : ainsi l'ENA devra-t-elle « veiller à recruter des hauts fonctionnaires patriotes » (sic). Enfin, clin d'oeil tragicomique à l'histoire, le FN promet de réorienter la politique étrangère française dans le sens d'une « alliance stratégique poussée » avec… la Russie !
… Le drame, c'est que tous les grands partis français, de gauche comme de droite, restent aujourd'hui empreints d'une vague nostalgie pour l'économie administrée, et se gardent bien de critiquer le FN sur ce terrain. On peut y trouver toutes sortes d'explications. Jean-François Revel considère, dans « La Grande Parade », que le vocabulaire du socialisme porté par les élites dominantes a fait le terreau de la « pensée unique illibérale ». Plus radical encore, l'historien Robert Paxton, dans des pages trop peu commentées de son livre sur Vichy, voit dans le pétainisme la naissance du dirigisme à la française, qui continua d'imprégner les gouvernements d'après-guerre. Quoi qu'il en soit, il semble que le FN dise tout haut ce que les autres pensent tout bas : tout irait mieux sous le soleil de l'Etat.