Non, mais quand même, il faut quand que nous tous admettions que, quoi qu'il se passe, heureusement que la police veille sur nous !
(Et le fait que "l'un des brigadiers … est soupçonné de corruption lors de la verbalisation d'automobilistes" n'est que le moindre des maux…)
Comme l'écrit Laurent Borredon dans Le Monde :
Du jamais-vu. Sept policiers en délégation sont venus dénoncer les turpitudes de certains de leurs collègues – alcoolisme, vols, dégradations, voire corruption – directement auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices"), à Paris.
Des membres de la brigade canine de Seine-et-Marne se sont résolus à mener cette action inhabituelle, le 19 novembre 2012. Ils ont ainsi outrepassé leur hiérarchie, qu'ils assurent avoir alertée sans résultat. Et ils l'ont payé cher : ces fonctionnaires bien notés et expérimentés ont dû quitter leurs postes.
… Il y a l'alcool, d'abord, consommé et stocké sans gêne. Certains pots, durant les heures de service, dégénèrent. Le chef tire avec son arme de service sur un lapin qui passe sur le terrain – situé en bordure d'une zone d'activité et d'une route –, le formateur canarde le bungalow d'entraînement, criblé d'impacts. Ils s'amusent à mettre un fumigène dans la vieille Renault 25 qui sert à l'entraînement des chiens. La voiture s'enflamme... Un jour, le commissariat voisin appelle, inquiet : des riverains ont signalé un incendie. En réalité, pour se distraire, quelques policiers ont mis le feu à un touret en bois aspergé de carburant avant de le faire rouler jusqu'à la route.
Ce relâchement crée des tensions, aggravées par des faits plus graves, comme la découverte dans un véhicule du service de nombreuses pièces automobiles, dont certaines encore emballées. Elles ont été volées dans un hangar prêté à l'unité pour un entraînement, et elles finissent sur un site de vente en ligne, cédées par l'un des brigadiers. Ce même policier est soupçonné de corruption lors de la verbalisation d'automobilistes.
… Les trois policiers dont les dérives ont été dénoncées sont immédiatement reçus par la directrice. Ils sont sanctionnés (blâmes ou avertissements), mais maintenus à leurs postes. Quelques minutes plus tard, les noms des fonctionnaires qui vont devoir quitter l'unité sont égrenés. Ils sont dix : les sept du 19 novembre et deux autres qui avaient pris fait et cause pour leurs chefs. Et puis une invitée surprise, qui fond en larmes. Son seul tort : avoir confirmé les accusations lors de son audition.