Soutien "pour le moins inattendu" à un ministre socialiste français par un gros symbole du capitaliste américain
Pas sûr qu'Arnaud Montebourg s'attendait à un tel renfort
note, quasi-incrédule,
Cédric Pietralunga.
Embarqué depuis quelques jours dans une violente polémique avec Maurice
M. Taylor, le PDG du fabricant américain de pneus Titan International,
qui accuse les ouvriers français de Goodyear d'être trop chers et de "ne travailler que trois heures" par jour, le ministre du redressement productif a reçu, vendredi 22 février, une lettre de soutien de... Coca-Cola.
"Nous sommes heureux d'investir en France, cela depuis quatre-vingt-dix ans",
écrit Tristan Farabet, PDG de Coca-Cola Entreprise, la société qui
fabrique et commercialise en France le célèbre breuvage, dans une
missive dont Le Monde s'est procuré une copie.
"Profondément convaincus de l'intérêt, de l'opportunité mais
aussi de la responsabilité sociétale qu'implique le fait de produire en
France, nous souhaitons aujourd'hui participer encore plus activement à
la promotion de l'attractivité du territoire français auprès des
entreprises étrangères", propose le groupe américain.
"ON NE PARLE PAS D'UN PAYS [...] DE LA SORTE"
Coca-Cola a investi "près de 400 millions d'euros au cours des cinq dernières années" dans l'Hexagone, rappelle M. Farabet, et compte dépenser 66 millions de plus en 2013, pour assurer le "développement industriel" de ses cinq usines tricolores.
Ce soutien pour le moins inattendu intervient après celui affiché la
semaine dernière par Clara Gaymard, la présidente de General Electric
France et responsable de la chambre de commerce américaine à Paris
(AmCham France), qui a notamment fustigé le patron de Titan dans Les Echos du 21 février, estimant qu'"on ne parle pas d'un pays, d'un gouvernement, d'une personne en s'exprimant de la sorte".
"Si je suis intervenue, c'est surtout parce que je ne voulais pas
qu'il y ait un amalgame entre les propos de M. Taylor et ce que vivent
les 4 200 entreprises américaines présentes en France, qui emploient 500
000 personnes", explique-t-elle au Monde, en prenant bien soin de préciser qu'"il ne s'agit pas pour autant d'un plaidoyer pour la politique du gouvernement". Un soutien mais pas de blanc-seing...
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