2024/04/28

"La Guerre Culturelle" de Évelyne Joslain restera un livre indispensable dans tout débat sur les dangers intérieurs qui menacent de miner l'Occident

Cet article a été publiée sur Dreuz sous le titre
“La Guerre Culturelle” d’Évelyne Joslain –
un livre indispensable sur les dangers qui vous menacent

"…pour couvrir ses outrances et ses outrages, la gauche culturelle irrationnelle a ajouté les apostrophes «complotiste» ou «conspirationniste» à sa longue liste d'insultes éculées (raciste, sexiste, xénophobe, islamophobe, homophobe, transphobe … ad nauseam) pour faire taire ceux qui lui résistent et couper court à des débats qu'elle ne pourrait pas gagner"

Evelyne Joslain, La Guerre Culturelle

Ce n'est pas tous les jours qu'on ouvre un livre qui est "le produit de plus de vingt-cinq ans de réflexion er d'archives personnelles collectées quotidiennement". Or, c'est le cas avec le dernier opus d'Évelyne Joslain, qui restera, parions-le, l'œuvre maîtresse de toute une vie.

La génie de Évelyne Joslain, c'est d'avoir une vision totale des dangers — avant tout, les dangers intérieurs — qui menacent l'Occident et, s'il existe de nombreux livres (en français comme en anglais) qui se focalisent sur tel ou tel danger des férus du mélodrame auto-proclamés, d'avoir la témérité de réunir tous ces éléments (en quatre piliers) et de démontrer qu'ils proviennent tous d'un même plan cynique, d'une même vision destructrice, et des liens insoupçonnés entre tous ces acteurs.

Un siècle de haine pour les traditions de la culture occidentale, par des individus comme Woodrow Wilson et Joe Biden, comme Soros et Schwab, ont commencé à avoir du succès il y plus d'un demi-siècle lorsque, afin de

détruire la société occidentale, des marxistes plus malins (et plus vicieux) ont compris depuis Gramsci que le bon d'angle d'attaque était de s'emparer non des biens de production économiques, mais des biens de production culturels.

S'ensuit "une longue marche au travers des institutions", qui aspire à miner une société, une nation (et tout l'Occident), à renverser l'ordre préétabli, et à prendre le contrôle desdites institutions afin de les faire occuper par des frères d'armes néo-marxistes.

Les quatre piliers de cette Guerre Culturelle, ce sont la race, le sexe, le climat, et l'immigration intensive.  "Tout cela est lié et doit aboutir à la mondialisation complète et inéluctable."

La "guerre culturelle en cours, c'est la guerre de Cent Ans de l'Amérique" affirme Evelyne Joslain. Et pas seulement aux États-Unis, ajoute-t'elle.

Après avoir écrit des livres incontournables sur Donald Trump, Barack Obama, la Tea Party, et l'Amérique des Think Tanks, Evelyne Joslain s'avère être une femme imbattable sur le sujet des États-Unis, et, par ailleurs, sur un éventail de sujets, depuis les anciens Grecs jusqu'aux serial killers belges.

On est frappé par les connaissances de cette américaniste, invitée régulière chez Dreuz, qui, page après page, semble produire révélation après révélation, que ce soit expliquer l'influence d'Épicure sur Thomas Jefferson, la différence historique entre Whigs et Tories (que même la majorité des Anglo-Saxons connaissent à peine), ou encore le contraste entre l'humanisme au cœur de la Renaissance et l'écologisme actuel.

Je me souviens que Gorbatchev avait, lors d'un speech il y a une quarantaine d'années, décidé de louer les révolutions de l'Histoire ; or, le leader de l'URSS n'avait cité que la révolution française et la révolution russe, mais point la révolution américaine, ce qui avait soulevé un tollé (entièrement justifié) aux USA (même parmi les journaux de gauche — "Gorbi" était après tout leur coqueluche, ce qui a contribué à faire que le "supertsar" russe, mais point son partenaire américain, Ronald Reagan, a seul reçu le Prix Nobel de la Paix).

On peut compter sur Évelyne Joslain pour se jeter au cœur du problème et trouver l'explication : 

La Révolution française, sanglante et génocidaire, tourne le dos à la Renaissance et fait table rase du passé. C'est l'exemple à fuir et pourtant celui qui a été imité tandis que la Révolution américaine qui a tout pour inspirer reste sans copie et devient l'objet des haines néomarxistes. La première, notre révolution sanguinaire, est donc une révolution véritable, à 180º, alors que la seconde, la Révolution américaine, est une révolution à 360º, autrement dit qui revient à la norme anglaise traditionnelle issue de la Grande Charte de 1215. Elle restaure les droits des Anglais d'Amérique, bafoués par George III.

Suite au "bras de fer politico-religieux" ("d'une sauvagerie brutale") et de la Glorieuse Révolution (également — tiens donc! — ignorée par Gorbatchev; en effet, il s'agit, là aussi, d'une "semi-révolution … sans une goutte de sang versé") dans le demi-siècle ans entre les années 1640 et les années 1690, la monarchie anglaise avait compris qu'il était plus prudent de s'abstenir de bafouer les droits des Anglais. Or, George III n'avait pas compris que la Charte des Droits de 1689 devait s'appliquer aussi aux sujets anglais dans les colonies d'Amérique (et ailleurs dans le monde) et y traitait ses sujets avec l'absolutisme des ancêtres. 

Revenant sur la devise de la République française, par contre Évelyne Joslain tranche sans ménagement : 

Liberté et Égalité, s'excluent mutuellement [tandis que la] Fraternité … ne se décrète pas

Imbattable, Évelyne Joslain parvient à sauter du coq à l'âne et à chaque nouveau sujet, sort une explication, souvent incisive, qui illumine tel ou tel sujet :

Sur la Loi de 1964, "nouvelle constitution pour annuler la Constitution de 1787!":

La loi de 1964 ayant invité à la subversion, toutes ces «résolutions culturelles» (sexuelle, féministe, artistique, ethnique et d'autres) s'abritent derrière cette loi pour finir par ériger un absolutisme et une intolérance jamais connus aux États-Unis, à l'opposé de la philosophie fondatrice.  Le but premier étant de délégitimer tous les réfractaires et toutes les institutions qui ne seraient pas encore tombées.  La gauche se charge de balayer toutes les «certitudes éculées» de la majorité conservatrice qui se retrouve à devoir prouver la justesse de ses vues.  Autrement dit, ce sont les agressés culturels qui doivent se justifier auprès de leurs agresseurs !
Sur la révolution iranienne couplée (si, si) avec l'intervention russe en Afghanistan : 

Guerre Sainte ou jihad [par l'Iran] contre les «gens du samedi», Israël et la dispora juive, puis contre les «gens du dimanche», les Chrétiens, le Grand Satan, l'Amérique, et le Petit Satan, l'Europe.  Flairant cette faiblesse, les Soviétiques envahirent l'Afghanistan en décembre [1979], étendant ainsi le théâtre de la Guerre froide au Moyen-Orient (pour leur malheur futur) 

Sur le printemps arabe et les massacres syriens : 

Obama jubile parce que ce sont ses chers Frères musulmans qui mènent la révolte [en Égypte] et feront élire Mohammed Morsi, en 2012.  Obama lâchait un allié appréciable des États-Unis, comme les démocrates savent si bien faire. [Quant à Damas et à «la ligne rouge à ne pas franchir», en fait,] Assad étant apprécié de l'Ayatollah Kamenei, Obama n'avait nulle envie de lui nuire.

Sur le PCC à Pékin : 

L'attitude de la Chine démontre qu'elle ne doute pas de sa destinée manifeste qui serait de triompher de l'Occident

Sur la réticence de nombreux Américains au soutien de Kiev, Évelyne Joslain retourne 20 ans en arrière : 

Cette guerre d'Irak, ou plutôt le spectacle qui en a été donnée, sciemment orchestrée par les médias [étrangères comme américaines], explique pourquoi l'Amérique profonde ne s'intéresse guère à la situation en Ukraine [surtout si c'est seulement] pour être au bout du compte mal remerciée, toujours critiquée, tout en devant en plus assumer tous les coûts
Saluons Évelyne Joslain pour exprimer ses quatre vérités, difficilement contestables, sur une myriade de sujets, que ce soit sur les «migrants» ("terme politiquement correct pour «immigrants illégaux», trompeur à dessein en évoquant les migrations naturelles des oiseaux"), sur le «populisme» ("le terme dédaigneux pour toute protestation des peuples"), sur les médias ("maîtres du mensonge par omission"), sur la transition verte (ce "n'est rien d'autre que du communisme de copinage recyclé"), sur le véritable but des écologistes ("ce n'est pas du tout de «sauver la planète», mais de redistribuer les richesses du nord vers les États du sud, en se donnant des torts imaginaires"), sur Howard Zinn ("faux historien, mais vrai militant marxiste"), sur les néo-conservateurs ("proaméricains, anticommunistes et faucons en matière militaire"), sur l'Europe (les "pseudoalliés étrangers"), sur la France ("Nous sommes sûrement le pays qui compte le plus de ministères inutiles, aux noms ridicules, occupées des mêmes faux problèmes tout aussi ridicules"), et, last but not least, sur le tombeau de Lénine au Kremlin ("On peut de demander si les Allemands auraient trouvé normal, si son corps avait été disponible, d'avoir la momie d'Hitler trônant devant la porte de Brandbourg").

En ce qui concerne les mouvements commencés pendant les années 1960, voici d'autres quatre vérités de Évelyne Joslain, sans merci : sur les grèves d'étudiants ("une abberration puisque les étudiants ne «produisent» rien et que le tort causé est d'abord le leur"), sur les manifestants anti-guerre (du Vietnam), loués aux cieux (la "classe sophistiquée, des lâches priviligiés qui se posaient en objecteurs de conscience vertueux, accusait les soldats qui rentraient, mutilés ou traumatisés à leur place, d'être des criminels de guerre"), sur une orientation sexuelle ("on note bien que le mot anodin «orientation» a définitivement remplacé les mots «anomalie» et surtout «vice», déresponsabilisant l'intéressé qui suit son orientation comme la girouette suit le vent"), sur la license sexuelle (elle "s'abrite derrière le prétexte égalitaire et l'aspiration à une prétendue spiritualité pour bafouer toutes les lois, civiles et religieuses"), sur l'avortement (il "faut se rappeler que l'idée de l'avortement légal, approuvé, voire fourni par l'État, fut introduite en 1921 par les bolchéviques dans le but explicite de briser les familles"), sur les trangenres ("que l'on aurait autrefois appelés «[les] travelos»"), et sur la «droite religieuse» ("épouvantail agité par la gauche sexuelle"), ainsi que sur la Nouvelle Vague ("mouvement cinématographique français qui invente l'antihéros blasé et met en scène l'amour libre et des comportements anticonformistes, nihilistes et névrotiques").

De la même façon, Évelyne Joslain nous fait partager ses connaissances, admirables, sur les présidents des 20ème et 21ème siècles, parvenant à mettre une description courte remarquable sur chaque occupant de la Maison Blanche : Woodrow Wilson fut le premier président qui a osé attaquer l'esprit de la Constitution et des institutions, Lyndon Baines Johnson le premier président responsable de la Guerre Culturelle, Richard Nixon le premier président républicain confronté à la guerre culturelle et vicieusement harcelé par l'opposition, Jimmy Carter le premier président soixantuitard des États-Unis, Bill Clinton le premier président entièrement soixante-huitard, George W Bush — "déchaînement d'une haine jamais vue contre un républicain, pire même que la haine contre Nixon" —, Barack Obama le premier président élu grâce à la discrimination positive et premier président marxiste des États-Unis qui avait joué à fond la carte raciale, exploitant sa couleur de peau pour dissimuler sa couleur politique, Donald Trump le président gladiateur, Joe Biden le président le plus malfaisant de l'histoire américaine…

FOR THE BENEFIT OF Au profit des lecteurs français, en outre, des explications pour des termes quelque peu obscurs sont fournies — les «millenials» (nés après 1981), les générations X (après 1990) et Z (après 2000) — et de nombreuses expressions US sont traduites («démocrate au grand cœur» pour bleeding liberal ; "le non-respect organisé de la loi" pour lawlessness ; la Grande Réinitialisation pour the Great Reset ; l'Ère des Ayants-droits pour The Age of Entitlement ; «C'est l'économie (qui compte), ballot!» pour "It's the economy, stupid!" ; et, surtout, capitalisme de copinage pour crony capitalism).

Cet ouvrage tente de remonter aux sources de la gauche culturelle et d'en analyser tous les aspects. En effet, il s'avère que le conflit moderne entre droite et gauche "existe depuis la nuit des temps" — "leurs racines dans les temps immémoriaux et dans les mythes antiques" — et dès le premier chapitre, nous voilå aux côtés de Ovide, Socrate et Cicéron.

Jamais, peut-être, on n'a aussi bien illustré à quel point les écrits de Socrate et Aristote décrivent le conflit de nos jours. Jamais, peut-être, on n'a aussi bien illustré à quel point Diogène ("cynisme") et Héraclite (Hédonisme) d'Éphèse sont les ancêtres des gauchistes d'aujourd'hui.

Ce sont les plaisirs malsains et cyniques du même type … le plaisir de salir le sacré … le plaisir de salir la beauté … et le plaisir de salir l'enfance

 … ce schéma autodestructif se répète aujourd'hui de l'Europe au Pacifique, ou les éléments décadents qui constituent l'ennemi intérieur, œuvrent de concert avec les ennemis extérieurs

Patron d'émission du Libre journal du Nouveau Monde à Radio Courtoisie (où j'ai souvent été invité) depuis de nombreuses années, Évelyne Joslain continue avec un refus de participer aux louanges habituelles de figures aussi disparates que Napoléon et Voltaire, tant "l'athéisme haineux" de ce dernier et celui de ses émules que celui de Marx.

Comme Paul Johnson, Évelyne Joslain voit le recul de la religion comme un désastre :

Le christianisme reste le culte le plus fréquemment moqué, ridiculisé, couvert de blasphèmes parce qu'il réaffirme quelques principes dérangeants comme le libre arbitre de chacun, la responsabilité, les devoirs, et parce qu'il place l'homme au centre de la nature.

En même temps, Évelyne Joslain parvient — alors qu'on ne lui avait rien demandé ;) — à expliquer en une seule phrase le point différentiel entre chrétienneté occidentale et chrétienneté orientale et, par extension, la guerre en Ukraine :

Le christianisme d'Occident fait la part entre ce qui est à Dieu, comme la nature, et ce qui est à César, au contraire du christianisme d'Orient, dans lequel l'Église orthodoxe ne distingue pas le régalien du spirituel.

On comprend mieux les louanges pour la présidence de Poutine énoncées par le patriarche de l'Église orthodoxe russe.

Évelyne Joslain n'a guère plus de respect et de patience pour "le Philosophe" générique qui n'est pas sans rappeller le livre de Paul Johnson, Intellectuals (From Marx and Tolstoy to Sartre and Chomsky). Ce philosophe générique, cet intellectuel, "illuminé au contact des Idées (la vérité absolue), est donc tout désigné pour imposer au magma humain qui grouille en bas les règles qui les gouvernent."

L'imposture intellectuelle ne peut être de droite. C'est le fait de l'esprit de gauche. Alors et aujourd'hui.

Chroniqueuse aux 4 Vérités depuis de nombreuses années (qui a publié une version raccourcie), Évelyne Joslain passe sans effort de Charlemagne à Descartes en passant par Marc Dutroux, assassin d'enfants notoire oublié (délibérément?) par tous de nos jours. (J'étais étonné d'apprendre, également il y a une trentaine d'années, que l'un des pères de l'une des fillettes assassinées avait tenté d'entrer en politique, juste pour se faire saborder la carrière en herbe par les élites politiques belges. Encore un point d'interrogation de ma jeunesse dont la remarquable Évelyne Joslain fournit la réponse)

Après avoir couvert 2000 à 3000 ans d'Histoire, l'autrice de l'un des rares livres en français qui raconte la vérité sur Barack Obama nous transporte au 20ème et au 21ème siècle.

On arrive en effet à Saul Alinsky et à son œuvre maîtresse, Rules for Radicals, qui est le livre-clé pour des personalités tels que Hillary Clinton et Barack Obama. C'est 

[leur] bible et Alinsky, [leur] mentor ; le maître de l'inversion de tout, valeurs, concepts, vocabulaire, excellent à enfumer le peuple de droite non méfiant.

À la fin de det ouvrage des horreurs, il reste quand même une lueur d'espoir :

Si la gauche mauvaise a l'argent et le pouvoir, la droite saine a les peuples, donc le nombre.  Si chaque citoyen des majorités silencieuses (de toutes les nations occidentales) s'insurge et commence, chacun dans la mesure de ses moyens, à manifester son indignation et son refus, il reste une chance …
On ne peut qu'espérer que les Américains se dépêcheront de faire traduire cet ouvrage indispensable…