Un homme qui a trente ans de police derrière lui                  se révolte contre la Justice. La vidéo du père de Jéremy, tué avec une « barbarie inimaginable » ("multiples coups de couteau sur notre fils : un coup qui a   transpercé son cœur, un coup qui a traversé sa boîte crânienne, et  d'autres  encore qui l'ont défiguré"),
 concerne tous les citoyens qui, un jour peut-être, auront affaire comme nous à la justice.  Et nous ne voulons pas que d'autres connaissent ce que nous avons connu
Et nous ne voulons pas que d'autres connaissent ce que nous avons connu
… Comme beaucoup de victimes, nous avons cru que la justice allait nous défendre. Qu'elle allait tout faire pour poursuivre les  assassins. Ou qu'elle  allait, au minimum, essayer de les empêcher de  recommencer. Mais non,  ce fut TOUT LE CONTRAIRE.
 Voici le texte complet, même si 
le témoignage, ainsi que le Pacte pour la Justice, ont été critiqués : 
Madame, Monsieur,
         
Je m'appelle Joël Censier, j'ai 52 ans et trente  ans de police derrière moi.
En vous envoyant cette vidéo, j'ai conscience de  commettre un acte grave.
Mais c'est une question de conscience.
Un de mes  enfants, Jeremy, a été tué par un groupe de jeunes, alors qu'il rentrait à la  maison.  Ces jeunes, pour certains « bien connus des services de police »,  se  sont déchaînés sur Jeremy, simplement parce qu'il était « fils de flic  ». A  dix contre un, ils l'ont tué avec une « barbarie inimaginable »,  selon les  témoins et les médecins légistes.
Vous en avez sans doute entendu parler à la  télévision, ou dans les  journaux. C'était à Nay, une ville du Sud-Ouest, le 22  août 2009.
Pour Corinne, mon épouse, et pour moi, la vie  s'est arrêtée ce jour-là.  Nos nuits et nos jours ne sont plus qu'une succession  de cauchemars  insupportables. Jusqu'à la fin de nos jours, nous pleurerons cet  enfant  que rien ni personne ne pourra nous rendre.
Mais cette vidéo n'a PAS pour but de vous raconter  notre histoire, et encore moins de vous demander de nous plaindre.
Ce n'est pas parce que notre enfant est mort que  nous avons décidé de lancer cet appel. Si je vous parle aujourd'hui, c'est à cause de ce qu'il s'est passé après.   Car cela concerne tous les citoyens qui, un jour peut-être, auront  affaire  comme nous à la Justice. Et nous ne voulons pas que d'autres  connaissent ce que  nous avons connu.
Nous ne voulons pas que d'autres traversent les  terribles épreuves que nous avons vécues après la mort de notre fils.
Comme beaucoup de victimes, nous avons cru que la  Justice allait nous  défendre. Qu'elle allait tout faire pour poursuivre les  assassins. Ou  qu'elle allait, au minimum, essayer de les empêcher de  recommencer.  Mais non, ce fut TOUT LE CONTRAIRE.
Dès les premières heures de la procédure, la Justice s'est rangée du côté des  assassins.  D'abord, le juge chargé de l'enquête a déclaré que, comme ils  étaient  dix, on ne pouvait pas savoir avec certitude qui avait donné les coups   qui ont tué notre enfant.
Il a donc immédiatement libéré sept des voyous, ne  gardant que les trois plus dangereux.
Peu de temps après, sur les trois, ils en ont  relâché deux, sans raison.
Toute poursuite pour meurtre a été abandonnée  contre eux. Les  magistrats ont déclaré qu'ils ne retiendraient que le délit de  «  violences volontaires ayant entraîné une interruption de travail  supérieure à  huit jours ».
Oui, vous avez bien lu : une « interruption de  travail supérieure à huit jours ». Un  des délits les moins graves du code pénal. Alors que notre fils est mort !
Mais le pire était à venir.
Le 16 septembre dernier, c'est-à-dire il y a un  mois, la Justice a  décidé de relâcher pour « vice de forme » le dernier qu'elle  détenait  encore. Cet individu est pourtant le danger public qui a avoué être   l'auteur de multiples coups de couteau sur notre fils : un coup qui a   transpercé son cœur, un coup qui a traversé sa boîte crânienne, et  d'autres  encore qui l'ont défiguré.
Mais la  Justice l'a libéré pour « vice de forme » !
Et quel « vice de forme » ? Ses avocats ont  demandé une « mise en état  du dossier de leur client, le 25 octobre 2010 ». Il  s'agit d'une  formalité purement juridique, sans aucune conséquence pratique sur  la  culpabilité de l'accusé.
La chambre d'instruction avait trois mois pour  leur répondre. Mais elle  a dépassé ce délai. Alors les avocats ont exigé la  libération du  jeune. Et la Cour de Cassation leur a donné raison. Il a donc été   immédiatement libéré.
« Cette décision de remise en liberté pour  non-respect des délais est  une première en France dans l'application du texte  concerné. C'est un  immense soulagement », a déclaré l'avocat du tueur, Maître  Sagardoytho.
« Un immense soulagement » ; « une première en  France ».
Pour  Corinne et pour moi, ces mots victorieux sont insupportables.  Nous avons  pensé à tous les autres parents qui, désormais, risquent de  voir eux aussi les  assassins de leur enfant libérés pour ce « vice de  forme ».
Alors nous avons décidé de lancer cet appel à  toute la population pour  protester auprès des autorités afin que cette affreuse  injustice ne  touche pas d'autres familles. Pour nous, c'est trop tard, la  Justice ne  reviendra pas en arrière.
Mais si  vous ne faites rien, le monde judiciaire et les hommes  politiques considéreront  que ce fonctionnement là de la Justice est  accepté par l'opinion publique.  Et le même scénario frappera d'autres familles.
Il faut savoir que le jour de la reconstitution,  toute la bande est  arrivée le sourire aux lèvres, les mains dans les poches.  Ils se sont  amusés à raconter et re-raconter le meurtre, en changeant de  version à  chaque fois, pour se moquer de gendarmes, ou de nous. Ils étaient   parfaitement décontractés et désinvoltes. Ils savaient qu'ils n'avaient  rien à  craindre. De mon côté, je pleurais de douleur. J'ai commencé à  comprendre que  la Justice était en train de nous lâcher.
Sur le pont, à l'endroit de la reconstitution, un  gendarme s'est  approché de moi. Ce n'était pas pour me dire un mot de  sympathie.
Non. Il m'a présenté une convocation à la  Gendarmerie. Une plainte  avait été déposée contre moi pour « subornation de  témoin », et je  devais être entendu par les gendarmes. Je me suis retrouvé sur le banc des accusés  parce que j'avais  demandé à un témoin du meurtre de se manifester  auprès des autorités. On m'a  expliqué que ce n'était pas à moi de le  faire, je devais « laisser la Justice  faire son travail »...
J'ai même risqué des poursuites pénales car  j'avais parlé d'un des  meurtriers de mon fils en disant que c'était un «  enfoiré ». Son avocat  me menaçait d'un procès en « diffamation ».
C'est alors que mon épouse et moi avons décidé  de ne plus nous  laisser faire. Au lieu d'attendre passivement le procès, nous  avons  décidé de rejoindre l'Institut pour la Justice.
L'Institut pour la Justice est un organisme  indépendant qui regroupe  des juristes, des victimes et des citoyens, qui  œuvrent pour réformer  la Justice française. Cet Institut a élaboré un Pacte  2012, qui sera  présenté à tous les candidats à l'élection présidentielle, pour   demander des réformes urgentes du système judiciaire.
Vous pouvez  contribuer aujourd'hui à faire passer ces réformes,  et à sauver des victimes  futures, en signant le Pacte 2012 pour la  Justice, en cliquant sur le bouton  ci-dessous. Car si nous  sommes des centaines de milliers de citoyens à  soutenir ces  propositions de réforme, les candidats seront obligés de nous  écouter ;  c'est une question de poids électoral. Mais c'est aussi une question   de conscience et de justice.
Lorsqu'on n'y est pas personnellement confronté,  on pense souvent que  la Justice fait bien son travail. On n'ose pas demander  qu'elle soit  plus rigoureuse envers les délinquants et les criminels, de peur  d'être  accusé de manquer d'humanité.
Mais je peux vous dire, après trente ans  d'expérience dans la Police, que vous n'avez pas à craindre cela. Il est rarissime qu'un vrai délinquant soit  traité trop sévèrement en France. La plupart des délinquants bénéficient  même d'une impunité à peine croyable.
On entend souvent parler de "violation des  Droits de l'homme" dans nos  prisons. Mais savez- vous pourquoi 225  détenus, dans une prison de  Lyon, viennent de lancer une pétition pour dénoncer  « des conditions de  détention inacceptables » ? Ces conditions « inacceptables  » c'est  qu'il leur est interdit d'utiliser... la Playstation 3 dans leur cellule   !!
Il n'est pas rare que la Justice relâche un  délinquant arrêté des  dizaines, voire des centaines de fois par la Police. Le  Préfet de  Police de Paris, lui-même, en a témoigné dans la presse, le 8  septembre  dernier.
Il a cité  le cas d'un homme qui venait d'être arrêté pour la 97eme fois. Peut-on imaginer  pire mépris pour les victimes ?
Des dizaines de milliers de personnes âgées sont  cambriolées chez elles  chaque année, sans qu'on ne se donne même plus la peine  de rechercher  les coupables, parce qu'on sait qu'ils seront de toute façon  relâchés  par la Justice.
Des femmes se font violer, ou disparaissent, et on  laisse leurs agresseurs libres de recommencer sous des prétextes dérisoires.
Aujourd'hui,  il est grand temps que les candidats aux élections s'en aperçoivent.
Mais si nous voulons être sûrs qu'ils se  prononcent officiellement,  alors il est indispensable que nous soyons des  centaines de milliers à  signer le Pacte 2012 de l'Institut pour la Justice.  J'espère que vous  allez le signer et transmettre cette vidéo à tout votre  entourage.
Il ne s'agit pas de mesures « répressives », et  encore moins de réclamer un retour en arrière. Il s'agit simplement de recentrer la Justice sur sa mission première de  protection des citoyens.  Instaurer un fonctionnement normal, moderne et  juste de l'institution  judiciaire, adapté à la réalité d'aujourd'hui, dans  lequel les citoyens  puissent avoir confiance.
Nous demandons:
- que les  peines de prison soient vraiment appliquées  quand elles sont prononcées ;  il faut savoir en effet qu'actuellement,  80 000 peines de prison restent non  exécutées, faute de place.
- que les  victimes aient au moins autant de droits que les accusés, car aujourd’hui  la triste réalité est que les délinquants ont souvent plus de droits et de  considération que les victimes ;
- qu’aucune  atteinte aux personnes et aux biens ne reste impunie, car les plaintes  classées sans suite sont une invitation à la récidive;
- que les  lois nous protègent vraiment des criminels récidivistes ; aujourd’hui, la  perpétuité dure 20 ans en moyenne. Même les prédateurs les plus dangereux ont  vocation à sortir de prison ;
- que la  justice et les magistrats soient responsables devant les citoyens, parce  que leurs décisions sont prises au nom du peuple français ;
La mise en œuvre de ce Pacte serait un changement  considérable pour la protection des citoyens et des victimes.
Mais même si ces mesures peuvent vous paraître  évidentes, elles n'ont  aucune chance d'être reprises par les candidats à la  présidentielle et  votées dès 2012 si des centaines de milliers de citoyens ne  se  manifestent pas pour les demander maintenant.
C'est pourquoi je vous demande de cliquer sur le  bouton ci-dessous pour  signer votre Pacte 2012, puis de transférer ce message à  vos amis,  votre famille, vos collègues.
De notre côté, nous mobilisons d'importants moyens  humains et financiers pour :
- rassembler des dizaines, des centaines de  milliers de signatures ;
- préparer des dossiers précis, justifiant le coût  et la faisabilité de  chacune de nos réformes, avec des avocats et des juristes  spécialisés ;
- mobiliser la presse, pour que cette action soit  médiatisée le plus largement possible ;
- organiser des rencontres officielles avec chaque  candidat, pour  obtenir leur engagement à mettre en œuvre nos réformes, en cas   d'élection.
Mais quoi que nous fassions, nous ne serons  entendus que si des  milliers de citoyens comme vous exprimez votre soutien.  C'est une  question de légitimité.
C'est  pourquoi votre signature est cruciale aujourd'hui.
Au nom de mon enfant, de ma famille, et de mon  pays, je vous dis merci.