Ainsi, par exemple, François Mitterrand, grand héros de la gauche, a pu terminer presque deux septennats comme président de la République (rien de moins) avant que les journalistes français et que les historiens français apprennent (et cela, seulement grâce à la connivence de l'intéressé) qu'il avait travaillé dans le gouvernement de Vichy. Et voilà que, 15 ans (seulement!) après son départ du pouvoir, on apprend que celui qui avait mis fin à la peine de mort avait fait librement usage de la guillotine lorsqu'il était ministre pendant la Guerre d'Algérie.
Les condamnations à la peine capitale pleuvent. La guillotine, jamais utilisée contre un nationaliste depuis le début des "événements", fait son office à Paris comme à Alger. Les têtes des fellaghas tombent à une cadence oubliée depuis l'Occupation allemande : jusqu'à cinq certains jours.Ainsi écrit Jean-Pierre Tuquoi dans Le Monde, en évoquant le livre de François Malye et de Benjamin Stora. Au printemps 1956,
François Mitterrand signe les décrets des "pouvoirs spéciaux". Désormais, les tribunaux militaires prennent le pas sur les juridictions civiles. La loi autorise la "traduction directe devant le tribunal militaire permanent des forces armées, sans instruction préalable, des personnes prises en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens, même si ces infractions sont susceptibles d'entraîner la peine capitale". Ce faisant, rappellent les auteurs, François Mitterrand approuve une mesure que son prédécesseur, Robert Schuman, avait refusée car il y voyait une "négation du droit de la défense".Selon un lecteur :
A juridiction d'exception, verdict d'exception. Les condamnations à la peine capitale pleuvent. La guillotine, jamais utilisée contre un nationaliste depuis le début des "événements", fait son office à Paris comme à Alger. Les têtes des fellaghas tombent à une cadence oubliée depuis l'Occupation allemande : jusqu'à cinq certains jours. Sans résultat probant sur le plan sécuritaire : loin de réduire la violence, la "Veuve" la nourrit.Avant chaque exécution le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), dont la vice-présidence est assurée par le garde des sceaux, se réunit pour conseiller le président de la République sur les recours en grâce des condamnés à mort. Pendant des décennies, on a ignoré dans quel sens s'était prononcé François Mitterrand au cours des seize mois où il fut ministre de la justice. Ses biographes assuraient que la peine de mort lui répugnait, et qu'il avait sauvé des têtes.
L'examen du registre des grâces (partiellement ouvert depuis 2001) contredit cette image : "Sur les quarante-cinq dossiers d'exécutés lors de son passage Place Vendôme, François Mitterrand ne donne que huit avis favorables (cinq autres avis sont manquants). On peut le dire autrement : dans 80 % des cas connus, il a voté la mort."
…François Mitterrand n'a jamais livré la clé de son attitude. Revenir sur cette tranche de vie le gênait. Dans ses livres, ses discours, ses interventions, il la passe sous silence. "Il en avait honte", assure son premier biographe, Franz-Olivier Giesbert. "Ça l'exaspérait, et il passait très vite à autre sujet", confie au Monde un ancien ministre du gouvernement d'union de la gauche, sous couvert d'anonymat.
Gisèle Halimi ne dit pas autre chose. Avocate, elle a pris la défense de militants du Front de libération nationale (FLN) ; femme de gauche, elle a introduit le futur président de la République auprès de certains de ses amis artistes. "Je me souviens d'un dîner chez moi. Durant sa campagne (celle de 1981), je réunissais souvent des gens du spectacle (...). On était tous en train de parler de l'horreur des exécutions capitales. Il a d'abord été silencieux. J'ai voulu évoquer la période algérienne, et là, immédiatement, il a changé de sujet." Personne ne reviendra sur ce sujet.Pas même les partis politiques, tant et si bien que les "années algériennes" de François Mitterrand n'ont pas nui à sa carrière. Alors que son bref compagnonnage avec Vichy a suscité livres et commentaires à foison, les quelque cinq cents jours où il fut ministre de la justice n'ont pas été instrumentalisés par ses adversaires politiques, de droite comme de gauche.
Qui aurait eu intérêt à le faire ?
…La singularité est que ce même François Mitterrand est aussi celui qui a aboli la peine de mort en France, contre le souhait d'une majorité de l'opinion publique.
Soulevez le vernis angélique de la Gauche, ne vous laissez pas berner par ses déclarations humanistes mais observez ses acteurs : vous y découvrirez des êtres (hommes et femmes) avides de pouvoir, prêts à toutes les compromissions pour l'obtenir. Sur cet aspect, je préfère la Droite, qui assume ses choix. Moins faux-culs, en quelque sorte !