2008/09/09

Louanges pour "l'amour [!] des Ossètes et des Abkhazes qui…animent" les Russes : Un article mettant en doute Moscou est fustigé par les lecteurs de LM

Toutefois, si, dans un cas comme dans l'autre, les décisions n'ont pas été approuvées par une instance internationale qui aurait pu leur conférer une forme de légitimité, en l'occurrence le Conseil de sécurité de l'ONU, l'assimilation des deux ne résiste pas à l'examen. Aussi bien en ce qui concerne l'avant-guerre, la guerre elle-même et l'après-guerre, les situations au Kosovo et dans le Caucase sont différentes.

…Les frappes de l'OTAN sur le Kosovo et la Serbie, à partir de mars 1999, ne sont pas la décision unilatérale d'une puissance soucieuse de reconstituer son glacis, mais le résultat d'un long processus international. Le tournant a été, en février 1999, l'échec des négociations de Rambouillet et le refus du président serbe, Slobodan Milosevic, de se conformer aux décisions de l'ONU. On ne constate rien de tel dans la démarche de la Russie, qui, considérant le Caucase comme sa chasse gardée, rejette toute intervention des Nations unies et pratique depuis plusieurs années une politique d'annexion de facto des régions séparatistes de la Géorgie. Ce qui est vrai pour l'avant-guerre et la guerre elle-même l'est aussi pour l'après-guerre. …

Moscou ne voulait pas négocier. Dans ces conditions, il est difficile d'assimiler le processus d'indépendance du Kosovo géré dans les enceintes internationales après d'interminables débats au fait accompli en Abkhazie et en Ossétie du Sud, à la suite d'une guerre éclair de six jours et d'une décision unilatérale de la Russie prise en deux jours.

… Le parallèle entre le Kosovo et le Caucase est révélateur de deux conceptions opposées du système international. Du côté des Occidentaux, la tentative maladroite, parfois hypocrite, d'accommoder une évolution du droit international pour dépasser la contradiction entre, d'une part, le principe de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, et, d'autre part, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. … Du côté de la Russie, on a une politique de puissance misant sur la création de faits accomplis. Vladimir Poutine se situe dans la pure tradition de l'URSS.
Using precise examples as well as common sense, Daniel Vernet debunks Russia's alleged parallels between Georgia and Kosovo (albeit naturally with hemming and hawing and in nowhere the same castigating language as with any crisis that America is — directly or otherwise — involved in), only to have the vast majority of Le Monde's readership erupt in accusations of the newspaper's "anti-Russianness" blinding them from seeing attempts to prevent Russia from becoming an energy superpower as well as America's hand at play, coupled with a defense of the Russians' "love [!] for the Ossetians and the Abkhazis" and a desire for "la possibilité pour l'Ossétie et l'Abkhasie de sortir de la menace permanente du nationalisme géorgien". What the "Munich-spirited" readers are doing, in effect (as a couple of rare readers point out), involves "rewriting the recent history of the Balkans" while "ignoring Russia's total unilateralism".
Curieuses réactions des lecteurs... Certains réécrivent l'histoire récente des Balkans, oubliant que seule la politique nationaliste pan serbe de Milosevic a provoqué le chaos. D'autres absolvent l'impérialisme russe, soudain réduit à une réaction de "peur" face à "l'offensive" de l'OTAN. Louer les nationalismes archaïques, dénigrer l'occident contre toute évidence historique, flétrir les américains en toute occasion, ces réactions ne donnent pas tort à M. Vernet. Elles sont l'esprit munichois.
It must be the same readership that extols the Russian flag flying over Sebastopol, with words such as "the Ukrainians" showing themselves "incapable of a constructive dialogue"!

It is not the first time that Le Monde readers have shared their oh-so-lucid thoughts on Georgia (or any other matter) with the blogosphere…

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