2018/12/01

Fake News et Gilets Jaunes : Ce qu'on vous cache sur la révolte

Devant le blocus de la Rue Arsène Houssaye, un Gilet Jaune essaie d'ouvir le dialogue avec des forces de l'ordre
De toutes les tyrannies, une tyrannie exercée pour le bien
de ses victimes est sans doute la plus opprimante. Il est
préférable de vivre sous des capitalistes véreux que sous
des corps moraux omnipotents. La cruauté du requin de la finance
peut parfois dormir, sa cupidité peut être rassasiée
à un moment donné; mais ceux qui nous tourmentent pour
notre propre bien nous tourmenteront sans fin, car ils le font
avec l'approbation de leur propre conscience.
— C.S. Lewis
Le Ouebmaistre de Le Monde Watch avait presque l'impression d'être visé personnellement alors qu'autour de lui, les grenades de gaz lacrymogène tombaient de part et d'autre (voir vidéo). C'était sur la foule de gilets jaunes rassemblés sur l'Avenue de Friedland, l'une des avenues desservant la Place Charles de Gaulle l'Étoile, déjà couverte non par le brouillard mais par la fumée des projectiles et le départ d'incendies ça et là.

Était-ce tout simplement une coincidence ? C'est quand la foule a commencé à scander "Macron ! Démission !" que les grenades se sont mises à pleuvoir et que l'Avenue de Friedland a commencé à ressembler à la bataille du même nom entre l'Empéreur Napoléon I et le Tsar Alexandre I.





Quoi qu'il en soit : L'avez-vous remarqué ? Le mouvement des Gilets Jaunes est criblé de "Fake News".  Tant les médias francaises que les médias internationales répètent inlassablement que ces manifestations sont une protestation contre la hausse des taxes sur le carburant.

Que font les médias, exactement ? Ils mettent les deux camps plus ou moins à égalité. (Ce qui semble a priori logique et, avouons-le, louable.) Les uns (les dirigeants de l'État) veulent plus d'impôts — ce que tout le monde s'accorde est nécessaire — et les autres (les citoyens) n'en veulent pas.

C'est ce qui, du coup, donne lieu à des incompréhensions, en France ou ailleurs : pourquoi tant de mélodrame — surtout, pourquoi tant de violences — quand tout le monde sait que, oui, on peut se plaindre des taxes, mais bon, après tout, les impôts ne sont-ils pas nécessaires ?!

Et c'est ce qui permet aux cyniques de hausser les sourcils et d'ironiser sur les irresponsables et les hystériques qui forcent la France entière à se mettre à l'arrêt pour "quelques centimes de plus" aux stations-essence — en ajoutant parfois des messages laconiques sur les problèmes humanitaires bien plus graves dans le reste du monde (l'équivalent de "Mange ta soupe, Toto; en Chine, les enfants meurent de faim!").

Ce n’est pas faux de dire que les manifestations sont une protestation contre la hausse des taxes sur le carburant, mais les Fake News, ce ne sont que rarement des mensonges outranciers ; les Fake News, c’est ce qu’on omet de dire, c'est ce qu'on ne dit pas.

En fait, les hausses des prix ne sont que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase (ou, plutôt, la goutte d'essence qui a fait déborder le réservoir …du trop-plein fiscal), le dernier exemple de répression, de persécution, et de matraquage des conducteurs depuis cinq mois. (De ce fait, le mouvement des Gilets Jaunes n'est guère si différente de la révolution américaine des Minutemen — quoique moins violent (pour l'instant) — dans les années 1770 après une douzaine années de taxes punitives et d'exactions du gouvernement anglais de George III…)

Récapitulons :

• D’abord Édouard Philippe a fait passer une loi en juillet, ce qu’aucun gouvernement d’Europe ou de l'Occident (ou de la planète) n'a fait — sur la baisse de la limite de lenteur (pardon, de la limite de vitesse)

• Ensuite, il y a eu la multiplication des radars, des radars de plus en plus sournois, notamment les radars mobiles qui sont maintenant, tant sur les autoroutes que dans les villes, la responsabilité de sociétés privées en recherche de gains

En fait, c’est durant l’été, à la suite de ces mesures, que les protestations ont commencé :
par des actions de résistance dans tout l'Hexagone : la destruction sauvage de radars sur le bas-côté de la route

• Puis, le gouvernement a renforcé, de façon gratuite, le permis à points, avec des punitions grotesques pour des actions tout à fait subjectives (la perte de 6 points (!) pour ne pas laisser la priorité aux piétons?!)

• Enfin, la hausse des prix de l’essence

Qu’est la démocratie si ce n’est
le pouvoir de dire aux autorités :
Nous ne sommes pas des vaches à lait !

Depuis l'Argentine, selon Le Figaro, où il participait au G20, Emmanuel Macron a réagi aux violences qui ont éclaté en France en marge de la mobilisation des «gilets jaunes».
«Ce qui s'est passé [samedi] à Paris n'a rien à voir avec l'expression pacifique d'une colère légitime», a lâché le président de la République lors d'une déclaration à la presse.

«Aucune cause ne justifie que les forces de l'ordre soient attaquées, que des commerces soient pillés, que des bâtiments publics ou privés soient incendiés, que des passants ou des journalistes soient menacés ou que l'Arc de Triomphe soit souillé», a poursuivi Emmanuel Macron.

 … «Je respecterai toujours les contestations, j'entendrai toujours les oppositions. Mais je n'accepterai jamais la violence», a ajouté Emmanuel Macron.
Effectivement, il serait facile de dire qu'idéalement, il faut toujours agir dans le calme et la paix. (Et qui ne regrette pas les dégâts, totalement injustifiables, sur l'Arc de Triomphe ?! nous y reviendrons à la fin de cet article…)

Trop facile.

Reprenons les termes, et les arguments, du gouvernement, point par point :

Emmanuel Macron n'acceptera «jamais la violence» nous dit-il.

N'est-ce pas un exemple de violence faite aux Français (sinon de façon physique, du moins de façon morale), cette manie depuis six mois de tenter de devenir le numéro 1 européen du radar et d'ajouter punition sur punition sur les conducteurs (voir leur énumération ci-haut) en leur prenant leur argent durement gagné ?

Tandis que Patrick Aulnas évoque la folle fiscalité environnementale et que Arnaud Bezard Falgas décrit l'Hexagone comme une "théocratie fiscale", Brice Gloux dénonce "le taux de prélèvement le plus élevé d’Europe" alors que Damien Theillier, lui, a dressé une liste (non exhaustive) des taxes nécessaires en France pour « rendre la société moins injuste ».

Dans Le Point, Jean Nouailhac s'indigne :
En 2017, les automobilistes auront supporté quelque 67 milliards de taxes et amendes diverses, presque autant que l'impôt sur le revenu !
 … Pour mieux comprendre le ras-le-bol fiscal des automobilistes, il faut entrer un peu dans le détail de ces 36 milliards d'euros de taxes sur les carburants, l'essentiel provenant de la TICPE, la « taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques », laquelle est elle-même taxée d'une TVA à 20 % ! La surtaxe de la taxe. Le comble du vice fiscal !
Comme le dit le général Bertrand Soubelet dans Le Figaro,
La grande méprise de nos «élites» est de perdre de vue, consciemment ou pas, la quintessence de leur statut: être au service [du] service public, être au service du bien commun.
À propos de la décision de baisser les limites de vitesse (sic) de 10 km/h, Paul de Métairy en conclut que l'attitude du gouvernement n'est rien de moins que hallucinante de cynisme :
Outre "l'abus de droit de prendre les usagers pour des cobayes d'une expérimentation purement vexatoire" [il y a le fait que] "Même à 90 km/h on a l'impression de se traîner", ce qui provoque "une déconcentration considérablement accrue à 80 km/h, au détriment de la  sécurité, comme aussi le phénomène inverse : une frustration et une agressivité en hausse."
… "Obliger les conducteurs à avoir l'œil rivé sur leur compteur comme sur un écran de TV est insensé" [et] "va engendrer une dangereuse exaspération".
"Une dangereuse exaspération" couplée à "une frustration et une agressivité en hausse" : voilà, Monsieur le Président de la République ; voilà, Monsieur le Premier Ministre ; voilà, Monsieur le Ministre de l'Intérieur ; voilà, Monsieur Barbe et Madame Perrichon et tous les autres, ce qui explique tant le mouvement des gilets jaunes que les actions extrêmes qui s'en découlent.

Cela s'appelle le réveil du citoyen.

Quand on comprend que le problème principal des Français, c’est l’État, on ne s'étonne plus des décisions et des actions des Gilets Jaunes (pour la vaste majorité d'entre eux, par ailleurs, ils demeurent pacifiques).

On pourrait dire que le mot d'ordre du mouvement a été renforcé :
Nous ne sommes ni des cobayes ni des vaches à lait.

Pour Jean-Pierre Le Goff, guère surpris par le mouvement et sa révolte contre les taxes sur le carburant,
la France des «gilets jaunes» n'est autre que la France périphérique sortie depuis trop longtemps des écrans radars médiatique et politique. Elle rejette la politique d'Emmanuel Macron mais plus largement quatre décennies de libéralisme culturel et d'«adaptation» économique à marche forcée voulus par les élites.
Revenons au discours du Président de la République :
«Ce qui s'est passé [samedi] à Paris n'a rien à voir avec l'expression pacifique d'une colère légitime» … a poursuivi Emmanuel Macron.
Mais quand les autorités excluent tout changement de cap et ignorent donc toutes vos protestations pour mener à bien leur objectif (plus ou moins) avoué "d'emmerder les Français", voilà le résultat !

En fait, ce que demandent MM Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Christophe Castaner, et al, c'est de la dignité, du respect. Mais qu'en est-il des membres du gouvernement ? "[Emmanuel Macron ne respecte pas] les contestations, [Emmanuel Macron n'entend pas] les oppositions." Au contraire : Il les ignore allégrement.

Comme je l'ai écrit dans un précédent article sur le site Contrepoints,
    Le respect n'est-ce pas plutôt quelque chose de mutuel, de réciproque ?

     … les politiciens et les bureaucrates qui "l'édifient", ce code de la route, respectent-ils, eux, les conducteurs ?

    … Les politiciens font-ils preuve de respect envers les conducteurs en [baissant la limite de vitesse (sic)], en augmentant les prix de l'essence, en triplant le montant des PVs et en évoquant des péages à l'entrée des villes ?

     … En quoi fait-on preuve de respect envers les conducteurs quand ils sont réprimés, persécutés et matraqués ?

    En quoi fait-on preuve de respect envers les Français quand ils sont traités comme des cobayes et comme des vaches à lait ?
N'est-on pas, par ailleurs, en droit d'être sceptique ? Depuis 50 ans, voire tout un siècle (ou plus), les élites, les politiques, les leaders culturels couvrent d'éloges, tant au niveau personnel et culturel (Luke. Don't give in to hate. That leads to the Dark Side … of the Force), tant au niveau national qu'international, les vertus tels que la compassion, la tolérance, la lucidité, l'esprit Zen, le pacifisme, la paix etc… Des valeurs qui semblent certes — et comment ! — ô combien admirables.

Mais est-on en droit de se poser des questions ? Se pourrait-il qu'en fait, tout ce cirque soit finalement une astuce cynique pour effeminiser ou châtrer le peuple et ainsi l'amener sur la route de la servitude en validant l'ensemble des décisions unilatérales des élites, tout en évitant un trop grand nombre de protestations et de révoltes, contre les autorités ?

La triste vérité — on peut très certainement le regretter — c'est que parfois il est nécessaire de se révolter. Il ne faut pas toujours forcément prendre les armes, il ne faut pas toujours forcément avoir recours à la pendaison, il ne faut pas toujours forcément avoir recours à la guillotine, mais… parfois un peu de goudron et de plumes peuvent faire le plus grand bien…

À propos de cynisme, est-on en droit de se demander pourquoi l'Arc de Triomphe n'a pas été protégé, et si les autorités ne voyaient pas d'un bon œil la réputation du mouvement des Gilets Jaunes tout entier en prendre un coup, en s'abstenant de s'opposer aux casseurs, aux blacks blocs et à la racaille ?

C'est en tout cas ce que pense Jean-Paul Garraud :
Jamais depuis le début de sa construction en 1806, l’arc de triomphe n’avait été vandalisé, saccagé, ravagé.

Hier, il a été décidé d’évacuer le cordon de CRS qui le protégeait et ainsi de l’abandonner [aux] mains des casseurs, des voyous, des criminels.

Hier, le combat à mener, celui qui aurait été à l’honneur de nos représentants et de nos forces de l’ordre, c’était de défendre ce haut symbole de l’histoire et de la gloire de la France.

Hier, il fallait protéger ce monument et la tombe du soldat inconnu.

C’était un honneur et un devoir.

Concentrer nos forces, se battre pied à pied, ne rien lâcher.

Mais un ordre contraire a été donné.

Le 1er ministre et le ministre de l’intérieur supervisaient sur place les opérations.
Ce sont les donneurs d’ordres, ils doivent être démis de leurs fonctions.

C’est la première des décisions que le président doit prendre aujourd’hui.

As I wrote last week, in How Fake News Has Misrepresented the Yellow Vest Revolt in France:

There is nary a single media report about the Yellow Vest demonstrations in Paris and France that I’ve read or watched that has not been slanted by Fake News.

It has (usually) not been deliberate, I gather, and nobody has said anything factually wrong; what is the problem is the fact that (very) important stuff has been omitted.

It is not wrong to say that the demonstrations were caused by the government's decision to raise gas prices. What is missing is that this is just one of several draconian measures dating back half a year, i.e., ‘tis the proverbial straw that broke the camel’s back.

For the past four to five months, the French government has done nothing but double down on bringing more and more gratuitous oppression and more and more unwarranted persecution measures down on the necks the nation's drivers and motorcycle riders.

In fact, the imposition of ever harsher rules has been going on for the past decade and a half or so — whether the government was on the right or on the left …/…

 …/… What has been most irksome for les Français since the turn of the century has been the ubiquitous radars, which, like red-light cameras in the United States, are accused of having (far) more to do with bringing revenue to the state than with road safety.

And just like the arms industry in the Soviet Union, if there was one area of France where the technology was always moving forward, it was the radar business.

Over the years, the radars have become evermore stealthy and insidious. …/… What has happened since shows the Deep State at work in Europe just as much as, if not more than, in North America — and this leftist statism is the kind of news that has been ignored by the mainstream media, in France itself as much as abroad. …/…

WE ARE NOT MILCH COWS!

All of which brings us to 2018. This year, as mentioned, Emmanuel Macron's government has doubled down on the repressive measures.

• On July 1, Prime Minister Édouard Philippe did what no other country in Europe or in the West (or, as far as I  know, on the planet) has done: go against the march of progress and lower the slowness limit (sorry, the speed limit) on secondary (country) roads by 10 km/h, decreasing the limit from 90 km/h (56 mph) to 80 km/h (50 mph).
.
• At about the same time came the contracts that the government decided to write with private corporations, handing the business of the state's (plainclothes) gendarmes over to their company employees, to take over the business of the mobile radars in their shiny new fleets of vehicles. (Meanwhile, other private companies have been getting similar contracts from city governments, meaning wage earners doing mostly nothing but driving up and down the city streets, while a license plate reader decides which cars' owners will be getting automatically-generated fines.)

This is actually the point at which the first protests started. During the summer, the country saw a huge increase in instances of destruction (or incapacitation) of radars on the roadside. Many were defaced with paint, others were set on fire, while still others were simply covered with something like a garbage bag (one man arrested while covering a radar was let free by a judge who decided that since the garbage bag hadn't actually brought any physical harm to the machine in any way, the defendant could not be accused of destroying it).

• More recently, the government added more gratuitous sanctions to the driver’s license point system, which is already far more punitive than that of most European countries, not least neighboring Germany's.

Finally, with the announcement of the gas prise rise, the French said "Enough is enough." And that was when the entire nation seemed to get together via the internet to mount the Yellow Vest revolt.

2 comments:

Unknown said...

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