En 2017, les automobilistes auront supporté quelque 67 milliards de taxes et amendes diverses, presque autant que l'impôt sur le revenu !
En 2017, les automobilistes auront supporté quelque 67 milliards de taxes et amendes diverses,
s'indigne
Jean Nouailhac dans Le Point,
presque autant que l'impôt sur le revenu !
Le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP),
Francis Duseux, n'y va pas par quatre chemins : « Le carburant est le
produit le plus taxé de France. »
Mais encore ? Un autre président, Didier Bollecker, celui de
l'Automobile Club Association (ACA), la plus importante organisation
privée de défense des automobilistes avec 800 000 adhérents, confirme
que « les automobilistes français dépensent plus de taxes que de
carburant », plus précisément un total de 36 milliards d'euros en 2017.
À cette somme, pour être complet, il faut ajouter 9 milliards de
péage, 7 milliards de TVA sur les véhicules neufs, 6 milliards de TVA
sur l'entretien, 4 milliards de taxes sur l'assurance, 2 milliards sur
les cartes grises, 2 milliards d'amendes forfaitaires (radars, etc.) et
un dernier milliard d'autres petites taxes, soit au total un déluge de
67 milliards d'euros de taxes pour les seuls automobilistes, un chiffre
incroyable mais vrai, à comparer aux 73 milliards d'euros d'impôt sur le
revenu de cette même année 2017.
67 milliards d'euros de taxes pour les seuls automobilistes
Pour mieux comprendre le ras-le-bol fiscal des automobilistes, il
faut entrer un peu dans le détail de ces 36 milliards d'euros de taxes
sur les carburants, l'essentiel provenant de la TICPE, la « taxe
intérieure de consommation sur les produits énergétiques », laquelle est
elle-même taxée d'une TVA à 20 % ! La surtaxe de la taxe. Le comble du
vice fiscal !
Cette TICPE englobe la nouvelle « taxe carbone », dite « contribution climat-énergie », créée en 2014 par François Hollande
pour taxer le CO2, c'est-à-dire le gaz carbonique, principal gaz à
effet de serre à l'état naturel avec la vapeur d'eau. Fixée à 7 euros la
tonne en 2014, elle a grimpé à toute vitesse pour arriver à 30,50 euros
la tonne de CO2 en 2017, puis 44,60 euros en 2018. Résultat : un
« rendement » comme on dit à Bercy de 2,3 milliards d'euros en 2015,
passé à 3,9 milliards en 2018, soit une augmentation de 70 % en trois
ans !
Mais ce n'est que le début des immenses dégâts que cette taxe carbone
bien vicieuse va occasionner puisqu'elle doit passer à 55 euros la
tonne en 2019, 65 euros en 2020, 76 euros en 2021 et 86 euros en 2022,
soit une nouvelle progression de près de 60 % sur les quatre prochaines
années ! Une hausse vertigineuse qui va faire monter très haut dans les
tours le moteur de la TICPE, nouvelle dénomination de la TIPP sur les
produits pétroliers, une taxe grand-mère qui datait de 1928 et qui avait
pour affectation initiale l'entretien des routes.
Or le réseau routier français, selon un rapport récent d'experts
internationaux missionnés par le gouvernement à l'époque du drame du
viaduc de Gênes, est dans un état critique de délabrement …
Une transition écologique fumeuse
On sait enfin que, pour justifier la « transition écologique », le
gouvernement a imposé une nouvelle trajectoire de la composante carbone
non seulement en accélérant les hausses des taxes jusqu'en 2022, mais
encore en poursuivant le rattrapage de la fiscalité du diesel sur celle de l'essence,
laquelle continue par ailleurs d'augmenter de son côté. On voit bien
que tous ces nouveaux et nombreux milliards d'euros vont tomber dans le
tonneau des Danaïdes du budget de l'État, quoi que puisse en dire tel ou
tel ministre ou député de la majorité en particulier à l'occasion de la
révolte des Gilets jaunes, le pire étant atteint par les perroquets
médiatisés qui répètent à l'envi que « le diesel tue », alors que c'est
l'État lui-même qui a lourdement insisté pendant des dizaines d'années
pour favoriser le diesel par rapport à l'essence.
… les sénateurs de la commission des Finances ont décidé le 14 novembre de
geler toutes les augmentations de la TICPE annoncées jusqu'en 2022,
soit une masse de 46 milliards d'euros. Coup d'épée dans l'eau du Sénat,
ou début d'une utile sagesse pour le président Macron et son Premier
ministre Philippe qui ont fortement dévissé dans l'opinion ces derniers
temps et dont l'acharnement à poursuivre leur matraquage fiscal sur les
automobilistes risque de se retourner contre eux ?
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