2007/06/27

Une "catastrophe sanitaire" et une "Omerta" : "L'hôpital a eu du mal à avouer ses bêtises"

"L'erreur, on peut la comprendre, même la pardonner, mais ce qui est inadmissible, c'est que rien n'a été fait pour soigner mon père. L'hôpital savait mais ne lui a donné aucune chance pour s'en sortir"
"On m'a menti" : Sandrine Blanchard has an article about the type of ultra-successful health care program that French government authorities didn't brag to Michael Moore about and that "Sicko" didn't tell the members of Michael Moore's fan club about. "Vous comprenez, dit [Jean-Luc Genay], l'hôpital Jean-Monnet a caché trop de choses, ils ont menti, alors on ne fait plus confiance."
Une "catastrophe sanitaire", a reconnu, le 8 juin, Roselyne Bachelot, la nouvelle ministre de la santé, dans un entretien accordé au Parisien. Un radiophysicien qui modifie le protocole de radiothérapie et se trompe dans le paramétrage, des médecins radiothérapeutes qui minimisent les plaintes des malades en les attribuant à des "complications classiques", des autorités locales qui ne mesurent pas l'ampleur de la crise... cette affaire comporte une chaîne incroyable d'erreurs et de défaillances.

"Tout ça, c'est à cause d'un manque de personnel pour faire fonctionner ce genre d'appareil, pense-t-il. Les machines, elles sont de plus en plus sophistiquées mais il faut des hommes pour les utiliser."

"C'est un péché d'orgueil de la part des médecins", considère M. Colombel. Mal suivis, peu écoutés, les malades "sont restés livrés à eux-mêmes", souligne l'IGAS. Solange Didierlaurent le confirme avec rage : "On a été abandonnés." Son père, âgé de 84 ans, est mort il y a quelques semaines.

…cette affaire dramatique est "révélatrice d'un dysfonctionnement dans la prise en charge de la souffrance des patients et d'un manque de démarche qualité". De son côté, Me Welzer parle d'un "dossier emblématique" qui illustre "la chape de plomb qui prévaut sur les erreurs médicales".

2007/06/14

La croisade névrosée contre les Etats-Unis d'Amérique : Dans quel pays au monde viole-t'on le plus les droits de l'homme?

While PBS purports to examine anti-Americanism in a neutral, objective light, Stéphane checks out a (Reuters-inspired and Amnesty-created) map for use in publications around the world.

Dans cette "vraie petite carte de l'altermondialiste", Guess which country (with six sins, versus at the most four for all other countries) is the worst human rights offender on the planet?

Notice to the dissidents of the world: do not try to emigrate to the United States, do not too hard to reform your own régimes; as long as governments like Iran's, Russia's, China's, and Cuba's are opposing Uncle Sam, they are doing good work…



As usual, Stéphane is not content to respond by simply showing outrage. Deliberately and methodically, he calmly analyzes the data.
Certains intitulés me laissent dubitatif. Discrimination et violences contre les femmes? Dans la société américaine où la bise sur la joue d'une collègue d'entreprise peut vous mener au tribunal, difficile à croire.

Exécutions et exécutions "extrajudiciaires"? Cela ne fait même pas référence à la peine de mort, couverte par un autre symbole (qui n'intègre pas la notion d'un procès équitable.) J'imagine que cette référence fait appel à la "violence intrinsèque de la société américaine" ou à d'autres concepts du même tonneau, le genre de lieux communs constamment déversés dès qu'on parle du pays de l'Oncle Sam. Le verdict est injuste, car un régime politique n'est pas forcément responsable du comportement des éléments criminels présents sur son sol. Comme si les crimes des FARC étaient à imputer au régime colombien qui les combat!

Enfin, pour la "torture" on pensera inévitablement à Guantanamo - alors que Cuba, constellé des 300 prisons du régime castriste, n'a même pas droit à un pareil honneur...

Mais essayer d'expliquer la palme ainsi décernée aux Etats-Unis revient à s'enfermer dans la logique des critiques d'Amnesty. Or, à y regarder de plus près, il n'y a aucune logique dans cette image — sauf la volonté délibérée de salir les Etats-Unis.

…Les émigrés avides de se trouver une vie meilleure sont donc priés d'abandonner cette quête ridicule d'une carte verte. Qu'ils contactent plutôt l'ambassade ouzbèke ou chinoise la plus proche...

Ces approximations tendancieuses, trop appuyées pour ne pas être parfaitement volontaires, se combinent pour amener une planisphère peut-être conforme à l'idée des activistes d'Amnesty ou des journalistes de Reuters sur le monde, mais malheureusement très éloignée des souffrances réelles infligées aux populations de la planète.

Il serait bon que certains militants perdent leurs oeillères et jugent comme il se doit les régimes communistes ou ceux appliquant la Charia, au lieu d'être constamment obnubilés par leur croisade névrosée contre les Etats-Unis d'Amérique. Mais le respect des Droits de l'Homme est-il vraiment leur premier souci?

L'antiaméricanisme de gamins de 11 ans témoigne-t'il de leurs propres "opinions" ou de celles d'adultes endoctrinés (à leur tour!) par l'EN ?

L'antiaméricanisme de gamins de 11 ans témoigne-t'il de leurs propres "opinions" ou de celles d'adultes endoctrinés (dans un premier tour) par l'Éducation Nationale (assurant ainsi — quelle joie ! — la continuité de l'antiaméricanisme (synonyme de l'auto-congratulation française éternelle) pendant génération après génération, ad eternam) ?

"Damn it, you're doing stupid things that could screw up my world!"
THE ANTI-AMERICANS (a hate/love relationship) examines the complicated mixture of envy, pride, admiration, and cultural misunderstanding that characterizes European views. It’s a situation that has led some commentators to say that “Americans are from Mars, Europeans are from Venus.”

This film examines the current status of European attitudes towards America in three very different places: France, the United Kingdom, and Poland. Freely mixing humor with provocative commentary, the program shows how Old World attitudes can be both nuanced and simplistic at the same time – sometimes contradictory, sometimes predictable, but always worthy of our interest.
It may be that people such as Pascal Bruckner, Boris Johnson, and Agnieszka Graff are included in the new documentary in which PBS purports to examine anti-Americanism in a neutral, objective light, but offhand, one is wont to ask if the directors and producers have not wondered about the negative (not to mention preposterous) "opinions" of French 11-year-olds regarding America(ns) and how these may have something to do with the adults in whose trust they are (in school as well as at home, where they live with parents who went through the same schooling system), coupled with no little amount of indoctrination

Dans ce monde dominé par le faux-semblant, la stabilité repose sur un tissu de contradictions subtilement schizophrènes

Bertrand Le Gendre has an article on Nicolas Sarkozy, but the best article on the election related to recent French history is Marc Weitzmann's (almost as good as Thierry Wolton's).
Ce décrochage entre les milieux dits "culturels" ou progressistes (les partisans de "l'ordre juste") et le langage, voire la réflexion historique, mériterait à lui seul une analyse serrée.

Pour essayer de comprendre à la fois cette violence à gauche, et le sentiment de forte cohérence et de nouveauté à droite, peut-être faut-il garder en mémoire les illusions historiques sur lesquelles ont reposé ces termes, droite et gauche, au cours de l'époque qui précède, c'est-à-dire durant la guerre froide.

… La particularité de la France dans ce contexte est d'être la seule à doubler ce travail d'un mythe politique qui la range, malgré la défaite de 1940 et la collaboration, du côté des vainqueurs. Ce mythe est légitimé par les deux partis issus de la Résistance, qui sont aussi les deux principales forces politiques du pays et vont le rester peu ou prou jusqu'à la fin de la guerre froide : d'un côté les gaullistes, de l'autre le Parti communiste.

Deux mouvements révolutionnaires, deux mouvements nationaux reprenant à leurs compte le centralisme d'un Etat fort - deux mouvements antilibéraux, aussi, dont la puissance d'attraction va permettre d'entretenir, malgré la décolonisation, l'illusion de puissance.

A l'intérieur, une droite apaisée accepte grâce à de Gaulle l'idée de République, tandis qu'une gauche communisante sait limiter ses élans révolutionnaires à la fonction publique. … dans ce monde dominé par le faux-semblant, la stabilité repose sur un tissu de contradictions subtilement schizophrènes où se réécrit l'hostilité, sinon la haine traditionnelle du pays vis-à-vis du libéralisme économique.

… La nouveauté de Nicolas Sarkozy n'est-elle pas précisément là ? Le gaullisme a su ramener la droite dans la République, sans pour autant la convertir au libéralisme, alors que le PC maintenait la gauche dans une tradition antilibérale que même François Mitterrand n'est pas parvenu à vaincre. Les douze années que nous a infligées Jacques Chirac sont sans doute l'agonie de cette histoire à droite - agonie dont le point d'orgue aura été l'élection de 2002 - tandis que le PS se prépare à vivre la sienne.

2007/05/14

Expo et dédicace Thibault de Chastenet (BD Jazz)

Suite à l'ouverture de l'expo de Thibault de Chastenet le jeudi 7 juin dans son atelier-galerie (28 rue La Bruyère, 75009 Paris), l'illustrateur/artiste-peintre dédicacera son dernier livre, Johnny Hodges, un album dans la collection BD Jazz avec 2 CDs, à partir de 18h30.

2007/05/08

Ce n'est pas tant la gauche qui a abandonné ses certitudes que la droite qui a réussi à se débarrasser du fardeau historique dont on l'a chargée

À bien y réfléchir, les électeurs de gauche qui déplorent la défaite de leur championne devraient plutôt s'en réjouir.
In the best French commentary I have read on the election, Thierry Wolton says that with Nicolas Sarkozy, the French have ended the demonisation of the French right started under World War II by the communists in alliance with …Charles de Gaulle's gaullists!
L'histoire, c'est connu, est écrite par les vainqueurs. Selon ce principe, la droite française dans son ensemble a été déclarée coupable de collaboration, de pétainisme, par la mémoire dominante de l'époque, modelée en la circonstance par les gaullistes et les communistes qui, pour des raisons différentes, ont cherché à faire porter la responsabilité de ce qui s'était passé sur cette seule famille politique. La raison en est simple, au sortir de la guerre, les gaullistes avaient besoin des communistes pour asseoir leur légitimité politique quand le PCF voulait incarner le parti de la résistance pour mieux faire oublier sa collaboration à l'ombre du pacte germano-soviétique des années 1939-1941.

L'entente tacite gaullo-communiste qui est née de cette convergence d'intérêt a donné le ton à l'histoire, imprégnant notre conscience collective jusqu'à faire intégrer à la droite, en son for intérieur, sa responsabilité passée quand son comportement général en ces années noires ne fut pas, au fond, plus coupable que celui de la gauche. Les communistes, puis les socialistes lorsqu'ils s'allièrent au PCF pour accéder au pouvoir, ont instrumentalisé cette mauvaise conscience de la droite. Fasciste, collabo, pétainiste furent pendant plus d'un demi-siècle les pires injures politiques que l'on pouvait proférer, disqualifiant ceux à qui elles s'adressaient. Pour ne pas prêter le flan à cet opprobre, la droite a longtemps mis sous le boisseau ses valeurs. L'itinéraire de Jacques Chirac, son comportement offrent de bons exemples de cette démarche. Et c'est ainsi que la droite finit par avoir peur même de son ombre.

… Avec un président qui s'affirme dans ses valeurs et qui devrait maintenant mener la politique pour laquelle il a été élu, le pays peut trouver l'aplomb qui lui a si longtemps manqué, quand le tempo de la vie démocratique était donné par une gauche sûre d'elle-même et dominatrice, au point d'avoir réussi à enfermer le camp adverse dans ses complexes. À l'occasion de cette élection, ce n'est pas tant la gauche qui a abandonné ses certitudes que la droite qui a réussi à se débarrasser du fardeau historique dont on l'a chargée.

2007/05/05

Plantu a continué sa diabolisation de Sarko jusqu'aux derniers jours de la campagne



…tout en portant Ségolène Royal aux nues (et cela, tous les jours sur la une du Monde, tout naturellement)…

Update: Appealing to the Vote for a Woman crowd, Serguei weighs in (click on 2 above left) with a joyful Ségo looked upon tenderly by a motherly Marianne while a spiteful Sarko sweats with hatred… (Plantu's cartoon has to do with Afghanistan's Taliban putting off their ultimatum about the fate of their French hostage until the end of the voting.)

2007/05/04

"Il faut voter SR pour sauver le PS"

Hemming and hawing in a front page editorial, Le Monde's Jean-Marie Colombani ends up by coming out for Ségolène in order (see last two paragraphs) to …save the Socialist Party! (Since this would allow le PS to reinvent itself…)

Most Le Monde readers have already shown their partisanship, but as one of them says,
Je n'ai jamais rien lu d'aussi révolutionnaire. En appelant à l'élection de Royal pour permettre la réinvention (sic) du PS, JMC prend la France et les français pour le laboratoire de ses délires. Que le PS et ses fossiles se modernisent seuls sans leur présenter la France en offrande. Les jeux de la gente Rive Gauche n'amusent qu'eux même. Organisez vous une garden party à Versailles pour un évènement royal.
Or to quote U2, Folks, you can't make this shit up. It's a French Socialist mindset sputtering away on all cylinders.

2007/05/01

Le Scandale Bidon de la Banque Mondiale

Le Wall Street Journal révèle ce que le reste de la presse ne nous dit pas sur cette prétendue "affaire de népotisme" que le quotidien appelle "un scandale bidon" qui est en vérité un guet-apens contre Paul Wolfowitz.

1) Alors que des accusations de népotisme circulent depuis janvier 2006 (!), ce n'est bizarrement que plus de quinze mois plus tard, quand George W Bush doit rencontrer Barroso et Merkel pendant un sommet dont un des sujets est …la Banque Mondiale, que le (supposé) scandale éclate.

2) En fait, il s'avère que quand il est devenu président de la BM, Paul Wolfowitz a immédiatement averti le conseil de tous les détails de sa relation avec Shaha Riza et essayé de se récuser ; et que tout ce que PW a fait (ou pas fait) sur ce sujet depuis a été sur les conseils voire sur les ordres du comité d'éthiques.

3) Précisément : les mêmes membres du conseil d'administration qui attaquent "Wolfie" aujourd'hui l'avaient assuré au début de sa présidence de ne pas se faire du souci quant à l'affaire Shaha Riza, ce qui suggère que ces membres, hypocrites, avaient l'intention de monter un putsch depuis le début (et n'attendaient que le moment propice). Le WSJ explique que les vraies raisons de ces satrapes ne sont pas les principes immortels ; "leurs résultats sont cotés non par le nombre de gens qu'il aident à sortir de la pauvreté mais par la somme d'argent qu'ils distribuent. M. Wolfowitz a bouleversé ce statut quo en mettant le focus sur les résultats, et surtout sur la corruption qui mine le développement et gâche les aides internationales."

4) Enfin, selon le WSJ, "le véritable scandale de la Banque Mondiale est que les ennemis de M. Wolfowitz se fichent pas mal de l'Afrique. … Leur vraie priorité est de contrôler le portefeuille et les à-côtés de la banque." En effet, "Les pays européens donateurs veulent qu'il donne sa démission, tandis que les Africains qui sont les clients principaux de la BM veulent qu'il reste."

2007/04/30

Métaphore de l'Amérique de Deubeliou?

Brutalité et prolifération sont les maîtres mots de ce film dans lequel des menaces terrifiantes évoquent l'état du monde depuis la chute des tours.
Covering the third Spiderman movie, Isabelle Regnier discovers that the Peter Parker alter ego, the Venom character (created at least a decade before Dubya even became governor of Texas), is a metaphor for George W Bush's America…

Soupir…

(D'autres critiques de films immortellement lucides…)

2007/04/27

Sputtering with Indignation, Western Europeans Stand Up for Human Rights in Poland (after fiddling about for 50 years)

Poland never received as much opprobrium when it was a communist dictatorship and part of the Warsaw Pact. Nor was any Soviet-era dissident ever lauded as much or given as much space (front page, no less) as Bronislaw Geremek is now as he speaks out against the country's decommunization process. (But then, at the time, Poland was neither capitalist nor pro-American, the mothers of all sins.) From Le Monde editorials to French lawmakers decrying the country's Stalinist or Fascist methods, just about everybody knows what is democratic and what is proof of tolerance and what is best for Poland.

Update: Because of a reader's remarks putting the above facts into doubt, I am adding the following excerpts from previous posts: Update 1: Europeans (and France) were largely silent as recently as one week ago when Geremek (along with a dozen others, most of them former leaders in Europe) issued a declaration in favor of Ukrainian democracy.

Update 2: A Polish émigré weighs in:
…it does not strike you as odd that the people who rush to the side of "justice" were once very happy to forsake justice because we were not proving their social theories correct. It bothers you not at all that the people defending Geremek did not defend him twenty years ago. It bothers me very much, because seventy years ago, these same people "defended" us. I do not want this defense again.

Let me offer some quotes that to me are very telling:
"His moral authority, his commitment to Europe, his fight for freedom have made (Geremek) a figure symbolic of Europe and its values," Douste-Blazy said.
M. Douste-Blazy, Geremek's moral authority was established decades ago. You chose to ignore it until it served your purposes to attempt to harm Poland. I am not impressed.
French presidential candidate Segolene Royal urged Poland in the affair "to conform to the European Union's democratic values," which she described as "not negotiable."
Au contraire, Mdm. Royal, these values have always been very negotiable. When the Germans and Russians signed an agreement to bypass Poland with a gas pipepline through the Baltic, where were our French "friends?" Is M. Putin conforming to the EU's "democratic values?" When Poland was fighting to keep an agreement regarding representation in the EU from being arbitrarily changed by France and Germany, where were your "democratic values?" They are as ephemeral as the French "offensive" in 1939.

…If Poland is to survive in the EU in anything but a subservient role to the French-German axis (or should I say the Vichy-Nazi Axis), it cannot allow hostile neighbors to intervene in its attempts to shed the political turpitude which is a direct consequence of the cowardice those neighbors showed (and in the case of the Germans, far worse) when we could have most used courage.

…the attitudes of individuals must have made an impact on subsequent positions after the Cold War. I suggest that based on the feelings of those people with whom I spoke at that time, who would be contemporaries with those who now denounce Poland, this is not a new sentiment. It was disdain before, and it is disdain now. The rhetoric has adjusted to support current interests. Its hostility to Poland itself is unchanged.

2007/04/24

Le décret en préparation exprime le fantasme « Big Brother »

Pointing out that "even George W Bush's America and its post-September 11 Patriot Act have never contemplated such rules" (now that, in France, shows how bad it is!), Philippe Jannet asks whether the French state is trying to kill the Internet in France and charges that a Big Brother bill is underway that would allow the authorities to stock all kinds of personal information, from pseudonyms and passwords to payment details and credit card numbers…

Le monde multipolaire se développe sans nous demander notre avis et sans correspondre à nos schémas

While Tony Blair says he has absolutely no plans of ever becoming president of the European Commission, Hubert Védrine tells Daniel Vernet that
Le fil conducteur de politique étrangère de la Ve République depuis que de Gaulle l'a reformulée vers 1966-1967, avec les inflexions liées à la personnalité de chaque président de la République et, dans quelques cas, à la personnalité des ministres, c'est l'idée d'une autonomie de décision. L'idée que la France a sa propre politique étrangère. C'est là-dessus qu'il y a consensus. Ce n'est pas évident pour les Américains et pour certains de nos partenaires. Cela suppose une autonomie de pensée.

… Depuis que nous sommes sortis de la guerre froide, il a fallu repenser la politique étrangère française. La France estime avoir le droit, dans certains cas, de contrer la politique américaine. D'avancer ses propres propositions sur l'avenir de l'Europe, sur l'organisation du monde, etc. Même si, sur chaque point d'application concret, sur les rapports entre réalisme, démocratie, et droits de l'homme, il y a des différences, voire des clivages, à l'intérieur de la gauche comme de la droite.
Sounding profoundly principled, Védrine states that he is thinks that France's anti-American consensus is "threatened" and that he is "opposed" to certain tendencies on the right ("and even sometimes on the left", how horrid) to go "in the other direction." The man who invented the term "hyperpower" while foreign minister (meaning that for whatever situation is being discussed, Uncle Sam is automatically in the wrong) evokes "the most insidious threat" as well as an "ingenious and dangerous vision", for which he has invented a term, Irrealpolitik.

Védrine goes on to say that
Dans le discours français, il est implicite que, parmi les pôles, il y a une Europe forte et, au sein de cette Europe forte, une France très influente. Or le monde multipolaire se développe sans nous demander notre avis et sans correspondre à nos schémas !

2007/04/05

En France, il n'y a pas de médias qui traitent l'information correctement sur les Etats-Unis

Il n'y a pas de médias pro-américains [en France,]
explique Nicolas Lecaussin à Carine Martinez de France-Etats-Unis.
Il ne faut pas oublier que nous sommes le seul pays à avoir publié une revue consacrée uniquement à l'anti-américanisme, Empire. Un autre exemple, je trouve une revue distribuée gratuitement dans le métro, qui s'appelle "Voyage Pratique", qui est censée donner des conseils sur le voyage, et j'y trouve un éditorial anti-américain à propos des passeports biométriques en accusant les Américains de ne pas vouloir nous donner des passeports pour aller là-bas alors que c'est la faute, tout le monde le sait, des syndicats de l'imprimerie nationale qui ont refusé de perdre le monopole pour la délivrance de ces passeports. Il n'y a pas de médias qui traitent l'information correctement sur les Etats-Unis. Il y a deux mois, j'ai vu dans le Figaro un article qui comparait Guantanamo à un goulag. C'est une insulte aux victimes du goulag, c'est comme si on l'avait comparé à Auschwitz, je pense que ce serait une insulte aux victimes d'Auschwitz. Le goulag était un camp de concentration et d'extermination, où des millions de personnes sont mortes exterminées, massacrées, mortes de faim, de froid au fond de la Sibérie. Quand on voit un article du Figaro faire cette comparaison, on peut se demander quel est le degré d'honnêteté de nos journalistes.

2006/10/24

En France, la plupart des journalistes ont intériorisé des règles qui se fixent et qui font que les choses dérangeantes, on n'en parle pas

On peut dire que plus un organe de presse ou un média est aux ordres de l'oligarchie dirigeante, plus il emploie d'euphémismes
écrit Eric Hazan dans Le Monde.
Je pense qu'il y a une intériorisation de la censure. Il n'y a pas de censure au sens habituel du terme. Mais la plupart des journalistes ont intériorisé des règles qui se fixent et qui font que les choses dérangeantes, on n'en parle pas ou en utilisant le langage que j'ai essayé de décrire dans mon livre, la LQR, qui aplatit, anesthésie, qui crée le consensus.

Courrier des Lecteurs

Pierre Derouche (citoyen français):
I am opposed to Turkey’s entering the European Union and I have much sympathy for the numerous Armenians [in France] who have become more French than the Duponts and the Durands. But what does the PS [Socialist Party] think it is doing in seeking to punish as criminals those who refuse to admit the existence of a genocide against the Armenians? Why not also punish those who deny the mass crimes of Stalin, Mao or Pol Pot (and they are numerous)? Why not also fine or send to prison those who have dared to claim that no plane crashed into the Pentagon in September 2001? When will our representatives begin treating us as adults? We are old enough to research subjects of this nature ourselves and to form our own opinions. It is in guaranteeing that the necessary documentary evidence is available – both for and against a given proposition – that we will make democracy work, not by threatening heretics.
Jean-Louis Caccomo (maître de conférences
en économie à l'université de Perpignan):
Il a belle allure, le déclin américain, périodiquement annoncé (souhaité ?) par nos intellectuels en lutte... La France devrait se mobiliser à l'ONU pour demander que soient appliqués des quotas dans l'attribution des prix Nobel reflétant plus justement la diversité culturelle dans le monde. Mais les astrophysiciens, chimistes, biologistes ou économistes du monde entier qui veulent travailler sérieusement (avec des moyens réels) et librement (en toute indépendance, car une science manipulée n'est plus une science), où trouvent-ils meilleur asile si ce n'est aux Etats-Unis ?
It is nfortunate that the letters amount to tokens. Noter, en effet, que les remarques de JLC sont qualifiées, par Robert Solé, d'"acides", alors que les lettres de lecteurs se plaignant de l'absence de Prix Nobels "afro-américains" ou se désolant d'un abus minime de la langue française sont présentées telles quelles, sans adjectifs dénigrants voire d'adjectifs descriptifs du tout. Le fait que les infos sur la cuvée 2006 au profit des Etats-Unis ait fait "bondir" "plusieurs lecteurs" et les ait fait réagir avec leurs litanies antiaméricaines habituelles n'est pas plus mis en doute ou qualifié d'"acide" — voire de "débile". (Les intellectuels et leur audience nationales savent décidément toujours quelles sont les grandes causes du moment et quels sont les grands problèmes contres lesquels militer !).

Noter que, dans les cas de ces autres lecteurs (mais Solé, lui, ne semble pas s'en apercevoir), la lettre "acide" de JLC sert en fait de réponse qui met les points sur les I et qui expose le fond du problème ("La France devrait se mobiliser à l'ONU pour demander que soient appliqués des quotas dans l'attribution des prix Nobel reflétant plus justement la diversité culturelle dans le monde" [ou aux States] est vraiment la seule bonne réponse à Françoise Guérard), et logiquement, donc, JLC aurait dû avoir le dernier mot…

2006/09/13

Dédicace Fnac Saint Lazare

Erik Svane et Dan Greenberg dédicaceront leur album à la Fnac Saint-Lazare aujourd'hui 13 septembre à partir de 17h.
Synopsis: À 32 ans, Léonardo est un des artistes les plus réputés d'Italie, menant une vie foisonnante, s'adonnant allégrement aussi bien à la peinture qu'à des inventions en tous genres.

Jusqu'au jour où le Vatican découvre avec enthousiasme les machines de guerre novatrices imaginées par le jeune Florentin. En effet, il se trouve qu'au Saint-Siège se prépare dans le plus grand secret une nouvelle Croisade — la première en 250 ans — dont on confie le commandement au charismatique Général Scharano.

Le Vatican décide aussitôt de se servir des fameux engins inventés par Léonardo afin de mettre à bien son expédition... Ce qui n'enchante pas vraiment l'inventeur au caractère irrévérencieux...
Lire un extrait