Silence autour d'une barbarie
Un bras de fer est engagé avec l'État, alors même que les politiques et les médias se refusent à faire un lien entre ces tensions raciales et territoriales – qu'ils ne veulent voir qu'aux États-Unis – et une immigration massive et non désirée
écrit
Ivan Rioufol.
Urgent d'ouvrir les yeux.
…Mardi, les parents de Zyed et Bouna, les deux adolescents électrocutés, ont été reçus à leur demande par Dominique de Villepin. Mais qui s'est ému de la barbarie d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) ? Les belles âmes, scandalisées par «la bavure d'une gravité extrême» (Mrap) constituée par le tir d'une grenade lacrymogène à proximité de la mosquée Bilal, n'ont pas eu un mot pour dénoncer le lynchage d'un père de famille dans une cité.
Les faits : Jean-Claude Irvoas, 56 ans, employé dans une société de mobilier urbain, circule jeudi dernier dans un «quartier sensible» d'Epinay, en compagnie de sa femme et de sa fille. Voulant photographier un réverbère, il sort de son véhicule. Pris à partie par des voyous qui veulent lui voler son appareil, il est roué de coups durant 90 secondes (Le Figaro de mardi), sous les yeux de sa famille. Il meurt sans reprendre connaissance.
Plutôt que de faire la morale à son collègue Nicolas Sarkozy en lui rappelant la «susceptibilité» des «quartiers où l'on souffre», le sociologue Azouz Begag aurait pu commenter ce drame. Mais ni lui ni la gauche donneuse de leçons ne sont venus dénoncer ces comportements primitifs et racistes, qui s'en prennent à «l'étranger» de passage. L'indifférence des droits-de-l'hommistes devant cette régression confirme le parti pris de leurs indignations. Elles en deviennent méprisables.
No comments:
Post a Comment