Banlieue, islam : deux mots qui fâchent ? Deux mots qui, associés, déchaînent en tout cas les passions. Entre non-dit et trop-dit. Entre rage et courage. Entre « droit à la différence » et « droit à l'indifférence », comme dirait notre chroniqueuse Caroline Fourest.
Dans sa chronique du Médiateur du Monde,
Pascal Galinier évoque les réponses des lecteurs aux
clichés de Clichy.
« Les articles qui concernent l'islam suscitent généralement beaucoup de réactions, et parfois des plus virulentes, relève Tristan Lescot, modérateur sur le site. La frontière, pour nous, est subtile à trouver, entre laisser respirer le débat et éviter qu'il se transforme en exutoire des pulsions racistes qui animent quelques lecteurs. Il y a ceux qui ont une distance critique vis-à-vis des propos du journaliste ou de l'analyste, ceux qui tentent d'expliquer le phénomène, ceux qui ont un avis définitif sur la question (les plus nombreux). » Sur l'article concerné, précise-t-il, « en tout et pour tout, il n'y a eu que treize réactions supprimées, ce qui, par rapport au nombre de validées [255 au dernier pointage], est un ratio très peu important ».
À
Pascal Galinier de continuer et de suggérer que bon nombre de Français (ou de lecteurs du Monde) sont racistes.
Reste que, comme toujours, nombre de commentaires sont anonymes. Ce qui ne les empêche pas d'être souvent pertinents. Le médiateur est tenté d'interpeller ces lecteurs non identifiés. Ce « Martial Langlois » qui nous dit : « Et si les cantines se désertaient surtout parce que les enfants se plaignent à leurs parents de la mauvaise qualité du service ? Le halal aurait bon dos alors et ne serait qu'une excuse pour justifier la détérioration du service des cantines scolaires... » Cette « Colette Bourguignon », pour qui « le fait musulman en France mérite d'être étudié en détail et sans aucun interdit ». Cet « Eugène » qui affirme que « l'Institut Montaigne, digne représentant de la majorité en place, continue à alimenter une islamophobie condescendante sous la couverture de scientifiques à la noix... ». Ce « Cheikh Radja », comparant Gilles Kepel à « une sorte de Tintin en banlieue »...
Incendier de façon similaire les États-Unis ou les capitalistes, voilà un sujet qui n'emmènerait aucun Holà. Au contraire… Là, le plus de vitriol possible (et point besoin de couvert d'anonymat), le mieux c'est…
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