Plus d'une dizaine de "cartes de presse" ont fait le grand saut depuis les élections de mai, écrit leur (ex-)collègue 
Bastien Bonnefous dans 
Le Monde, et franchi le Rubicon pour entamer une deuxième vie professionnelle, dans la communication politique. "A chaque fois, ces transferts nourrissent dans l'opinion des 
critiques à l'encontre du 
journalisme politique, déjà marqué du 
sceau de
 la connivence avec 
les cercles du pouvoir."
 
Mardi 15 janvier, lors de la cérémonie des vœux à la presse du 
premier secrétaire du PS, Harlem Désir, elle devra prendre garde, 
réflexe oblige, à ne pas s'asseoir aux côtés de ses anciens confrères. 
Hélène Fontanaud est devenue depuis ce lundi la nouvelle responsable du 
service de presse de la Rue de Solférino. A 53 ans, celle qui fut 
journaliste politique pendant presque trois décennies – à Reuters, 
Europe 1, La Tribune, Les Inrockuptibles et Sipa News – a franchi le Rubicon pour entamer une deuxième vie professionnelle, dans la communication politique. "Je me suis toujours dit que je n'aurais pas qu'un métier dans ma vie. C'est chose faite", explique Mme Fontanaud.
Son cas est loin d'être isolé : depuis l'accession au pouvoir de 
François Hollande, ils sont plus d'une dizaine de "cartes de presse" à 
avoir fait le grand saut. Le dernier en date, sans doute le plus 
célèbre, est Claude Sérillon, l'ancien présentateur du "20 heures" de 
France 2, qui vient de rejoindre les conseillers en communication de 
l'Elysée. Avant lui, il y avait eu Patrice Biancone, éditorialiste 
politique de RFI, nommé chef du cabinet de Valérie Trierweiler, la 
compagne du chef de l'Etat, elle-même ancienne journaliste de Paris Match.
[Proche de François Hollande, l'homme de télévision a travaillé de façon officieuse pour le candidat pendant la présidentielle, notamment dans la préparation du débat d'entre-deux-tours.] 
Plusieurs "rubricards" ont également intégré des équipes 
ministérielles. Pierre Rancé, longtemps chroniqueur judiciaire sur 
Europe 1, est devenu porte-parole du ministère de la justice, et sa 
consoeur Muriel Barthélémi, ancienne journaliste de France 3 Pays de 
Loire, assure le service de presse de la garde des sceaux. Renaud 
Czarnes, qui a couvert la campagne présidentielle de François Hollande 
pour Les Echos, a rejoint Matignon. Brigitte Béjean, d'Europe 
1, dirige les relations presse de Frédéric Cuvillier, ministre délégué 
aux transports, tout comme trois autres journalistes aux ministères de 
la culture, de la ville, et des personnes âgées...
CRITIQUES
Si l'on ajoute à cette liste les noms de Sylvie Pierre-Brossolette, chef du service politique du Point,
 et de Mémona Hintermann, grand reporter à France 3, récemment nommées 
au Conseil supérieur de l'audiovisuel, c'est à une véritable migration 
que l'on assiste. Déjà, en 2007, l'élection de Nicolas Sarkozy avait 
suscité un tel phénomène, mais dans des proportions moindres : Catherine
 Pégard, du Point, était devenue conseillère à l'Elysée, Myriam Lévy, du Figaro, avait rejoint François Fillon à Matignon, et Jean-Marc Plantade, du Parisien, Christine Lagarde à Bercy.
A chaque fois, ces transferts nourrissent dans l'opinion des 
critiques à l'encontre du journalisme politique, déjà marqué du sceau de
 la connivence avec les cercles du pouvoir. "Dès qu'un journaliste change de camp, tout ce qu'il a écrit ou dit dans sa carrière est revu d'un autre oeil", estime le chargé de presse d'un ministre du gouvernement, opposé à ce type de concurrence. "Les
 politiques croient que, grâce aux carnets d'adresses de ces 
journalistes, ils vont être plus visibles et choyés par les médias, décrypte-t-il. C'est faux. Généralement même, ça se passe mal, parce que leurs anciens confrères leur en veulent d'avoir retourné leur veste."
Une accusation que réfute Françoise Degois, ancienne journaliste 
politique de France Inter, devenue en 2009 conseillère politique de 
Ségolène Royal et désormais de Guillaume Garot, ministre délégué à 
l'agriculture. "Ce sont deux métiers totalement différents et tout 
aussi respectables. J'ai été d'une loyauté totale à Radio France lorsque
 j'étais journaliste, je suis aujourd'hui d'une loyauté totale au monde 
politique", explique-t-elle. 
 
 
PAUPÉRISATION DE LA PROFESSION
Ces virages à 180 degrés traduisent également la paupérisation d'une profession frappée par la crise économique. "Le
 milieu médiatique est de plus en plus précarisé, et certains 
journalistes, qui estiment leur avenir bouché, font le choix de la 
communication, métier bien payé", explique un "spin doctor" d'une agence parisienne.
Licenciée de Sipa News après le dépôt de bilan de l'agence de presse 
en décembre, Hélène Fontanaud reconnaît l'impact de la conjoncture 
économique : "Je me posais des questions sur mon métier depuis 
quelques années. C'était le moment ou jamais. Je savais qu'Harlem Désir 
cherchait quelqu'un pour le PS, alors j'ai pris contact avec lui en 
décembre", explique l'ancienne reporter, qui fréquente le 
responsable socialiste de longue date, pour avoir milité avec lui à 
SOS-Racisme de 1985 à 1988. 
Mais elle sait que, en faisant ce choix, elle a brûlé ses vaisseaux journalistiques. "Avant,
 un journaliste pouvait être un militant politique ; désormais, ce n'est
 plus possible, si on veut militer, il faut quitter le journalisme. J'ai
 donc pris un aller sans retour", assume-t-elle.
Après la défaite de Nicolas Sarkozy, Myriam Lévy est devenue 
consultante pour l'agence de communication Image Sept. Jean-Marc 
Plantade, lui, a été nommé au Conseil économique, social et 
environnemental. Et Catherine Pégard préside désormais l'Etablissement 
public du château de Versailles.
3 comments:
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