Que font les voisins européens en termes de sécurité routière ? Miser sur la qualité des infrastructures plutôt que sur le « tout-répressif »
La répression routière avec la multiplication des radars n’a pas grand chose à voir avec la baisse de la mortalité au volant
écrit
40 millions d’automobilistes.
Il est temps de changer de modèle de sécurité routière.
les radars deviennent un sujet de polémique. Avec leur rapide
multiplication sur l’ensemble du territoire et l’apparition de radars de
nouvelle génération, la répression routière s’intensifie
considérablement. Les flashes crépitent et l’utilité des radars en
termes de sécurité routière est remise en question. Les radars
automatiques apparaissent de plus en plus comme une manne financière
formidable pour l’État (4,2 milliards d’euros depuis 2003) et de moins
en moins comme un outil servant à abaisser la mortalité.
Progressivement, l’opinion publique s’est donc inversée : aujourd’hui,
80% des Français sont défavorables à la poursuite de cette politique de
contrôle-sanction automatisé.
Les radars sauvent-ils des vies ?
… "les choses ont changé et il faut
aussi faire évoluer notre façon de penser : on ne fait pas de la
sécurité routière avec des formules mathématiques, mais avec du
pragmatisme » remarque Pierre Chasseray, délégué général de « 40
millions d’automobilistes ».
Que font nos voisins européens en termes de sécurité routière ?
Depuis 2011, nos amis anglais ont fait le choix de supprimer 700
radars. Décision prise pour motif économique à l’origine, le ministère
des Transports anglais reconnaît aujourd’hui qu’elle a aussi une
justification en termes de sécurité routière, car « les radars sont une
solution par défaut pour réduire la mortalité sur les routes » et « leur
efficacité à long terme sur la mortalité est limitée ». Malgré les 2
millions de procès-verbaux annuels distribués pour excès de vitesse, le
ministère des Transports avoue que l’implantation des radars n’a pas eu
de véritable impact sur la sécurité routière.
Ainsi, l’argent qui servait autrefois à entretenir et implanter de
nouveaux radars est maintenant investi dans l’amélioration des
infrastructures routières. Et l’année 2012 au Royaume-Uni – tout comme
en France – est un millésime en termes de sécurité routière.
L’Allemagne, de son côté, a fait le choix de la confiance envers ses
automobilistes : sur certaines portions d’autoroute, la vitesse de
circulation est laissée à la libre appréciation des conducteurs. Et si
le système de contrôle-sanction est bel et bien présent sur le
territoire allemand, il se concentre sur les zones véritablement
dangereuses et accidentogènes : les agglomérations et le réseau
secondaire. Car quel est l’intérêt de renforcer les contrôles
automatiques de vitesse sur des routes où il n’y a aucun accident dû à
la vitesse ?
Et il s’avère que ce pari est payant ! L’Allemagne occupe ainsi la 5ème place du classement européen des meilleurs élèves en termes de sécurité routière (tandis que le Royaume-Uni trône à la 3ème place et que la France se trouve en 8ème position).
« Nous qui aimons tant nous comparer à nos voisins européens, nous
devrions prendre exemple sur leur politique de sécurité routière :
préférer miser sur la qualité des infrastructures plutôt que sur le «
tout-répressif » et la confiance dans l’évolution du comportement des
automobilistes à l’infantilisation. Cela amène une meilleure acceptation
des règles et de meilleurs résultats en termes de sécurité routière »
conclut Daniel Quéro, président de l’association.
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