Rien, non plus, dans Le Monde sur William Safire, ce journaliste du New York Times (le quotidien à priori anti-Bush et anti-guerre en Irak) qui a écrit plusieurs papiers sur le scandale (plus que) naissant de la mine d'or fournie par le boucher de Bagdad aux Nations Unies, plus connu comme le programme pétrole-contre-nourriture, qui devait sauver les Irakiens "victimes" de ce que les Français, prenant leurs information des médias de Saddam Hussein, fustigeaient (pendant la présidence de Clinton (!)) comme l'embargo américain qui avait causé la mort d'un demi-million d'enfants irakiens.
"This was the biggest cash cow in the history of the world," says one of the insiders familiar with the $10 billion U.N. oil-for-food scandal. "Everybody — traders, contractors, banks, inspectors — was milking it. It was supposed to buy food with the money from oil that the U.N. allowed Saddam to sell, but less than half went for that. Perfume, limos, a shipment of 1,500 Ping-Pong tables, for God's sake." (The Great Cash Cow)Et pourtant celui qui appelle le scandale "Kofigate" a rapporté comment Kofi Annan était venu lui parler de ses articles dans le New York Times. L'on pourrait croire que le fait qu'un responsable majeur vienne parler à un journaliste du scandale majeur l'impliquant fasse au moins quelques lignes dans la presse (Kofi Annan a même fait paraître une lettre dans le NYT) — pour ne pas parler du scandale lui-même! —, mais apparemment, quand des informations désagréables viennent frapper un allié de la France dans son combat contre Washington (et mettre à mal le message que cet allié, et la France elle-même, sont une source d'espoir inespérée pour l'avenir), il faut l'ignorer et ne pas en informer ses lecteurs.
Surtout, il faut l'ignorer quand le message pourrait mettre des peaux de bananes sous les pieds de la croyance généralisée comme quoi c'est avec vaillance, bravoure, et courage que les Européens se sont opposés aux Américains, et pendant l'embargo et pendant la guerre, et cela pour les raisons les plus humanistes et les plus fraternelles du monde.
Si, il y a un seul article dans le journal indépendant "depuis un an" (à part un papier sur les élections de novembre) qui cite Safire. Et que nous apprend-t'il, cet article? Que les Américains sont les vrais coupables (ou aussi coupables) : Des firmes américaines aussi ont commercé avec Saddam Hussein ! Et par ailleurs, pour rappeler à la population française le message auto-congratulatoire que les Américains crédules ne sont pas aussi intelligents et remplis de sagesse qu'eux-mêmes ("Les lecteurs du Monde le savent depuis longtemps, mais ceux de la presse américaine n'en sont pas souvent tenus informés…"). C'est vrai que ces derniers ont le journal indépendant (!)…
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