Quoi de commun entre la mine d'or de Rosia Montana en Roumanie, le train à grande vitesse du Pays basque espagnol, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en France, ou la ligne ferroviaire souterraine qui pourrait passer sous Florence, en Italie ? Ce sont tous, aux yeux des centaines de militants réunis jusqu'au lundi 29 juillet, à Stuttgart, en Allemagne, de "grands projets inutiles et imposés" (GPII).Voilà comment Rémi Barroux commence son article dans Le Monde sur les militants européens contre les "projets inutiles". Mais relisez-le texte : qui est-ce qui manque ? Eh bien, l'équivalent américain. Idolâtres de Barack Obama, ainsi que des projets d'État généralisés, les Européens ne comprennent toujours pas que les Tea Parties sont quelque part à l'origine du combat contre les GPII.
Qu'est-ce qui réunit l'ensemble de ces luttes locales, dont l'écho franchit souvent les frontières ? Comment apprendre des victoires et des échecs des uns et des autres ? Comment tisser un réseau international de solidarité et d'expertise ? Voilà les questions qui animent les débats de cette troisième édition du Forum européen des GPII.Regardez le travail des Tea Partiers aux States, dont le message aux politiciens aux States est — et n'a jamais été autre que — "Nous ne sommes pas des vaches à lait" et "Cessez de jeter l'argent par les fenêtres."
D'où — précisément — la raison que les Tea Parties ont été diabolisées à souhait, tant en Amérique qu'à l'étranger. (Voir aussi : Le phénomène Tea Party arrive-t'il (enfin) en Europe?)
Le rassemblement s'achève lundi par une manifestation devant la gare de Stuttgart, dont le projet de réaménagement "Stuttgart 21" mobilise depuis des années les militants allemands dénommés les Wutbürger, les "citoyens en colère", un terme élu "mot de l'année 2010" et qui figure désormais dans le dictionnaire. …
"NOUS LUTTONS DES DEUX CÔTÉS DES ALPES, NOTRE INTÉRÊT EST LE MÊME"
Ils estiment "pharaoniques" les projets contre lesquels ils continuent de se battre. Ce sont souvent des infrastructures à dimension internationales, financées en partie par l'Union européenne, d'où l'évidence de "la coordination", explique Paolo Prieri, des "No TAV" italiens, qui s'opposent à la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin (TAV). "Nous luttons des deux côtés des Alpes, notre intérêt est le même, mais les conditions politiques ne sont pas toujours identiques", explique-t-il, dénonçant la mainmise de la mafia sur les chantiers d'infrastructures, côté italien.
Le verbe haut, il explique les "incohérences" des décisions gouvernementales, l'absence de prise en compte de l'avis des populations. "C'est fou, s'étrangle Paolo, on sait qu'en France le projet risque d'être remis à plus tard, que le contournement ferroviaire de Lyon n'est plus prioritaire, mais on s'apprête quand même à construire la partie internationale du tunnel !"
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