CHERCHEZ L'ERREUR ! Quand un attentat est perpétré par quelqu'un du nom de Mahomet ou Ali, avec moult morts et blessés, on nous dit (non sans raison, sans doute) qu'il ne faut pas faire d'amalgames et qu'il ne faut pas faire de généralisations et qu'il ne faut surtout pas blâmer l'Islam, qui (comme chacun le sait) est une religion de paix blablabla etc etc etc… Par ailleurs, il faut se demander si ce n'est pas le monde occidental (ces horribles colonisateurs!) qui, quelque part, est coupable, sinon responsable, de la radicalisation des Islamistes.
Dans le cas contraire, il n'y a qu'une conclusion à tirer : vous faites partie de ce groupe de citoyens méprisables qui ne sont autres que des affreux islamophobes.
Mais alors, quand deux ou trois personnes sont tuées durant une manifestation de gilets jaunes et que l'on compte plus d'une centaine de blessés (y compris parmi les forces de l'ordre) — sans oublier les "victimes" économiques pour cause de perte de temps et d'absence de revenus — là, soudain ministres et politiciens se manifestent (alors que contrairement aux attentats, aucune des victimes, parions-le, n'était visée) pour condamner le mouvement tout entier et pour regretter le manque de citoyenneté des protestataires, le manque de sérieux des protestataires, et le manque de lucidité chez les protestataires
Alors, s'agit-il d'hypocrisie, d'un exemple de plus, de deux poids deux mesures ?
En fait, la réponse — surprenante — est :
Non. Pas du tout.
Dans les deux cas (dans tous les cas), il s'agit pour les politiciens de diaboliser leurs propres populations, de les traiter comme des affreux jojos irresponsables (lire : comme des enfants) qui ont besoin de politiciens et de fonctionnaires (d'une armée de fonctionnaires), sans oublier une pléthore de règles ainsi qu'une masse d'impôts, pour survivre et pour bien se tenir.
En fait, ils placent les citoyens à la même enseigne que les terroristes : des palabres, peut-être, mais aucune concession — c'est la même attitude officielle qu'envers un terroriste : pas de faiblesse/
La conclustion est limpide :
pour les élites du monde occidental,
les citoyens n'ont que trois droits :
— celui d'obéïr, celui de payer, et celui de se taire.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais le 14 juillet 1789, il y a eu une révolte à Paris. Combien sont morts ce jour-là ? On parle de 98 personnes tuées. Qui est responsable ? D'un côté, la réponse est limpide : c'est la foule, ou des membres de la foule, qui sont indéniablement la cause de la mort de cette centaine de personnes. Ils n'avaient qu'à se tenir coi et ne pas se conduire de la sorte.
Mais ne faut-il pas réserver au moins une partie du blâme du côté de Louis XIV, et/ou de son gouvernement ?
Quelques 230 ans plus tard, on débat encore et toujours — bien que l'on notera que l'histoire officielle de la République met tout sur le dos de la monarchie et considère les révolutionnaires de la prise de la Bastille sine qua non comme des héros.
Notez que je n'entends pas juger, que je ne veux pas trancher, d'une manière ou d'une autre.
Parmi les morts, par ailleurs, on compte sept soldats ou hommes du gouvernement royal à la Bastille. De façon systématique, quand un début de révolte éclate, les autocrates vont toujours essayer de mettre en avant l'éventuel malheureux fantassin de 19 ans victime des insurgés "enragés". Pour prendre un exemple non français et moderne, c'est ce qui est arrivé dans les pays de Europe de l'Est 200 ans plus tard, lors des révolutions anti-communistes de 1989. Rien n'aurait rendu un Honecker ou un Ceaușescu plus heureux que de voir des jeunes appelés tués par la foule de "contre-révolutionnaires".
Mais revenons au présent : en ce qui concerne les manifestations de gilets jaunes de 2018 (bien moins sanglantes), les autorités n'y sont pour rien ! Vous entendez ? Rien de rien ! Il n'y a rien à débattre ! Elles n'y sont pour rien !
Tous les débordements sont à mettre sur le dos des manifestants, des révolutionnaires.
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