2011/12/18

«"Pour disqualifier toute critique de l'écologie, Stéphane Foucart forge le néologisme d'"écolophobie" calqué sur "islamophobie"»

"Pour disqualifier toute critique de l'écologie, Stéphane Foucart forge le néologisme d'"écolophobie" calqué sur "islamophobie"", estime M. Bruckner dans sa réponse sur le blog du Médiateur ("Le Monde des lecteurs").
Voilà ce qu'on lit dans la chronique du Médiateur du Monde par Pascal Galinier dans version papier du quotidien, par rapport à la croissance demésurée d'instances du mot phobie (l'homophobie ou l'islamophobie, "les deux champions toutes catégories en matière d'occurrences dans les archives du Monde (670 pour le premier, 358 pour le second)", germanophobie (41 fois dans Le Monde), anglophobie (32 occurrences), europhobie (42 occurrences)). "Online", Pascal Bruckner, auteur de Le fanatisme de l'Apocalypse, poursuit :
Quel aveu : l’écologie dans sa forme officielle serait donc une foi à laquelle il ne faut pas toucher sous peine de sacrilège ? Voilà que le doute, célébré jadis par Montaigne et Descartes comme la vertu de l’esprit, est assimilé à un blasphème. Le meilleur des combats - la protection de la nature - se trouve dévoyé en sectarisme scientiste. Stéphane Foucart, qui cache son militantisme sous le masque d’une pseudo-expertise, rend un bien mauvais service à la cause qu’il prétend défendre. Tout ce qui peut réveiller les partis verts de leur sommeil dogmatique, de leurs falsifications, de leur catéchisme culpabilisateur devrait être salué comme une purge nécessaire.
Pascal Galinier continue :
D'autres, à la rédaction, pensent qu'utiliser un terme, fût-ce pour le dénoncer, c'est déjà lui donner une légitimité. Ainsi de l'homophobie ou de l'islamophobie, les deux champions toutes catégories en matière d'occurrences dans les archives du Monde (670 pour le premier, 358 pour le second). Un vrai sujet de débat.

Votre serviteur a plongé dans lesdites archives (informatisées depuis 1987), pour y chercher les occurrences de ces fameux mots-phobies. La pêche est instructive. Germanophobie a été utilisé quarante et une fois dans Le Monde, dont une première en 1990, au moment de la réunification allemande. Anglophobie (32 occurrences) fut le mot-clé d'une chronique de 1990 sur la fin du long règne de Margaret Thatcher à Downing Street. Europhobie, enfin, terme encore peu usité (42 occurrences tout de même), apparaît pour la première fois dans notre journal en 1991, à l'occasion d'élections en Islande, premier pays européen à faire faillite après la crise de 2008. "Le journaliste est l'historien de l'instant", disait Albert Camus. L'instant serait donc à la phobie. Phobie douce, phobie dure...

"Prolophobie" n'est certes paru qu'à deux reprises dans Le Monde.

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