2017/12/27

3500 morts sur les routes par an ? Plus d’un demi-million de gens meurent en France chaque année, dont plus de 9400 de chute; Faudrait-il mettre des radars dans les escaliers ?


On parle beaucoup des accidents de la route 
note Patrice Vergès (merci à Loran Boury) dans 7 Jours à Clermont.
Beaucoup moins d'autres décès tout aussi accidentels...

 … En tant que journaliste automobile, on m’oppose souvent le nombre de morts sur les routes comme si j’en étais le responsable : 3469 en 2016 dont environ 1600 automobilistes. Le reste se répartissant entre les piétons et les deux roues (près de 900 !).

Ce sont des morts dont on parle beaucoup car ils rapportent de l’argent à l’État à travers la chasse aux automobilistes qui sert à considérer ce dernier systématiquement responsable de son accident. Certes, 1600 morts c’est encore beaucoup mais le chiffre reste à relativiser et à opposer à d’autres auxquels nous ne pensons jamais. D’abord, il faut rappeler que plus d’un demi-million de gens meurent chaque année en France.  Un chiffre qui ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines années à cause de la fin de vie des gens nés au cours du baby-boom.

Accidents bêtes

Sur ces 580 000 décès, on compte environ 21 000 personnes qui meurent d’accident de la vie courante. On les appelle souvent accidents domestiques ou fréquemment accidents bêtes (comme s’il y avait des accidents intelligents) car ils sont souvent le fait de notre négligence.  Pourtant ces accidents ne baissent pas, contrairement à ceux de la route, et auraient même tendance à augmenter depuis l’instauration des 35 heures qui a permis à beaucoup plus de gens de bricoler chez eux. C’est mauvais le bricolage pour la santé. Combien de chutes de toit ou d’arbres !

9400 décès dus aux chutes !

En effet plus de 9400 personnes meurent de chute. Du toit, dans la rue et surtout dans les escaliers. Faudrait-il mettre des radars dans les escaliers ? Ensuite, on compte environ 3000 morts par étouffement suite à une suffocation lors de l’ingestion d’un aliment. Manger est deux fois plus dangereux que prendre la route. Pour ne pas vous plomber la journée, nous n’allons pas lister tous les décès dus aux accidents domestiques. Mais sachez qu’on compte environ 500 noyades par an, 1300 intoxications alimentaires et autour de 500 à 1000 décès dus à la pratique d’un sport. Alors que faut-il faire ? Ne plus prendre sa voiture, ne plus manger, ne plus descendre de son escalier, ne plus faire de sport ?  Non, bien évidemment. Vivre, c’est dangereux pour la santé !

2017/12/25

Que signifie « Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » ? Qu’il est légitime de payer l’impôt, pourvu que celui-ci serve aux missions de l’État et non à financer les associations bien-pensantes

Même si les chrétiens n’aiment pas parler d’argent, force est de constater que les Évangiles fourmillent de références à l’impôt
écrit Olivier Bertaux sur le site des Contribuables Associés.
 … À tout seigneur, tout honneur : commençons par la célèbre réplique « Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Saint Marc, XII, 13-17 ; Saint Matthieu, XXII, 21 ; Saint Luc, XX, 25). Que signifie cette phrase ? Certes que politique et morale ne font pas bon ménage, mais aussi qu’il est légitime de payer l’impôt, pourvu que celui-ci serve aux missions de l’État et non à financer les associations bien-pensantes.

La parabole des talents nous apprend aussi que Jésus récompense celui qui fait fructifier son argent et condamne celui qui n’ose pas en gagner. Le Christ montre que l’enrichissement n’est pas répréhensible. Au contraire, les hommes sont incités à créer, Dieu punissant l’absence voulue de dynamisme. Dès lors, Jésus n’est peut-être pas libéral mais il n’est en tout cas pas favorable aux impôts qui dissuadent d’entreprendre, sanctionnent la richesse ou encore favorisent l’assistanat.

L’impôt excessif est contraire aux Évangiles

 … Quel enseignement tirer de ce passage [Saint Matthieu, XVII,  22-27] ?

…  D’abord, Jésus constate que les fils de rois sont libres car ils ne payent pas l’impôt. On peut donc en conclure que, selon l’Évangile, l’impôt restreint la liberté, contrairement à la vision révolutionnaire de l’impôt « consenti ».

Ensuite, l’impôt n’est pas une chose essentielle ni même sérieuse pour Jésus puisqu’il le place dans la bouche d’un poisson. L’impôt n’est donc pas absent des Évangiles mais appréhendé à sa juste valeur.

Cela dit, Jésus ne conteste pas qu’il faut payer l’impôt. Il explique à Pierre qu’il faut s’acquitter de ses devoirs terrestres et ne pas les mépriser mais qu’il y a quelque chose de plus important que cela : la liberté accordée aux fils du Royaume, c’est-à-dire aux enfants de Dieu. Le salut et la vie éternelle promis aux chrétiens primeront toujours. Le spirituel dépasse le matériel. Débarrassons-nous donc des contingences matérielles pour arriver l’esprit libre jusqu’aux choses spirituelles.

Bien entendu, l’impôt manque de spiritualité et il faut donc l’écarter rapidement pour parvenir à l’essentiel. Il ne s’agit pas d’évasion mais plutôt d’évacuation fiscale. Jésus hiérarchise les sujets et remet l’impôt à sa place, celle d’en bas réservée aux problèmes matériels. Bref, l’impôt doit être payé mais il ne doit pas être surévalué. C’est d’ailleurs là l’essentiel du message.

L’impôt ne doit pas détourner l’homme de ses vrais devoirs et encore moins l’empêcher de les accomplir. Or, la charité et la générosité font partie des devoirs du chrétien. Quand un homme lui demande comment faire pour respecter son enseignement, Jésus lui répond qu’il n’a qu’à se débarrasser de tous ses biens et le suivre (Saint Matthieu, XIX, 20).

Encore faut-il qu’il le fasse de son propre gré.

Si la charité est imposée, ce n’est plus de la charité. Autrement dit, lorsque l’État prend aux citoyens plus de la moitié de leurs revenus et les oblige à s’appauvrir au nom de la solidarité et de l’égalité, il les empêche de pratiquer la charité et leur ôte tout moyen de se montrer généreux.

L’impôt excessif est donc contraire aux Évangiles. Jésus demande aux hommes d’être généreux spontanément et non à l’État de les contraindre à l’être.

2017/12/18

Nice-Matin: "Limite de Lenteur"

Ma lettre à Nice-Matin a été publiée dans le quotidien samedi.

Ils ont enlevé plus de 50%. C'est une chose à laquelle on ne peut échapper, à laquelle il faut toujours s'attendre, et souvent les rédactions du journal ne le font pas particulièrement bien.

Dans ce cas-ci, chapeau ! Les rédacteurs du quotidien de la Côte d'Azur ont coupé huit phrases pour gardé quatre phrases raccourcies, choisissant les meilleures parties pour mettre le sujet central en avant.
Limite de lenteur
Quand les conducteurs lambda sont verbalisés, ce n’est pas pour avoir roulé trop vite, c’est pour «ne pas avoir roulé assez lentement ». On ne devrait pas dire « la limite de vitesse » mais « la limite de lenteur ». La première cause de mortalité sur les autoroutes, ce n’est nullement la vitesse mais la somnolence. Or, quelle est la cause de la somnolence si ce n’est une limite de vitesse « soporifique » ? 
ERIK SVANE, MANDELIEU-LA-NAPOULE
L'original :
Le problème fondamental avec la (soi-disante) sécurité routière, c'est que dès la case départ, les autorités trichent — le gouvernement triche avec les termes de base propres à la conversation.

Je parle évidemment d'expressions (orwelliennes?) comme la "limite de vitesse" ainsi que des "délinquants" (sic) arrêtés pour "excès de vitesse".

Quand les conducteurs lambda sont verbalisés, ce n'est pas pour "avoir roulé trop vite" : non, pas du tout. N'ayons pas peur de dire la vérité : c'est pour "ne pas avoir roulé assez lentement".

La conclusion est inévitable : On ne devrait pas dire "la limite de vitesse" mais "la limite de lenteur".

C'est une limite de lenteur que la France, comme le seul pays de l'Union Européenne (!), propose maintenant de réduire encore plus — afin d'accroître la répression, la persécution, et le matraquage des contribuables ?

Non seulement il y a un racket certain avec les radars, mais on pourrait en plus accuser le gouvernement d'entraver son rôle attitré (la protection de la population) et de rendre la route plus dangereuse pour tous.

La première cause de mortalité sur les autoroutes, en effet — ces routes qui sont les plus sûres du pays —, ce n'est nullement la vitesse mais la somnolence.

Or, quelle est la cause de la somnolence si ce n'est une limite de vitesse soporifique (ou, plutôt, une limite de lenteur soporifique) ?
D'autres avis intéressants dans Nice-Matin comprennent les suivants :
Des voies dédiées
Ce n’est pas réduire la vitesse qui va limiter les accidents, bien au contraire. Je fais beaucoup de route et je m’aperçois que ce sont les véhicules roulant à faible vitesse qui sont dangereux. Il faudrait instaurer des vitesses sur les 3 voies, celle de droite à 90, celle du milieu à 120 celle de gauche à 150. 
ARNAUD LE DROUMAGUET, SIX-FOURS

Remplir les caisses
La réduction de la vitesse, c’est une histoire de sécurité mais surtout de pognon. Diminuer la vitesse, c’est pour remplir les caisses de l’État ! Les radars sont placés de façon à être le plus rentables possible. Les PL ne respectent rien ils font ce qu’ils veulent sans aucune sanction ! 
GUY POISSON, SOSPEL

Pas seulement la vitesse
Le problème est loin d’être lié seulement à la vitesse. Les voitures actuelles sont sécurisées par les constructeurs. Par contre, certaines routes ne sont pas en état. Et certaines imbécillités de conducteurs (circulation sur la voie du milieu sur autoroute, téléphone à l’oreille...) devraient être sanctionnées plus fort encore. Ne pas oublier l’alcool, les stupéfiants et la conduite délirante de certains, sans clignotant par exemple. Cette limitation est destinée à faire rentrer plus d’argent dans les caisses de ce pays en ruine. 
GUY BROUSTINE, MANDELIEU

L’écart avec les poids-lourds
L’abaissement de 90 à 80 km/heure n’a qu’un objectif , c’est d’augmenter la rentabilité des radars. Les poids lourds rouleront à la même vitesse que les voitures, rendant impossible les dépassements et formant d’interminables files . Il faut au contraire augmenter l’écart de vitesse des véhicules légers avec les poids lourds. Nous éviterions le remplacement des panneaux pour des dizaines de millions d’euros. Les Anglais et les Allemands ne sont-ils pas à 100 km/h sur les routes à double sens de circulation pour les véhicules légers ? Où en sommes-nous des contrôles des conducteurs roulant sans permis, provoquant des délits de fuite dangereux en cas d’incident ? 600 000 inconscients paraît-il ! 
PIERRE BRESSOU, BANDOL

2017/12/17

Guy Sorman sur l'Orient, toujours méconnu

Dans Le Point, Guy Sorman signe un papier :

2017/12/16

La limite de lenteur

Le problème fondamental avec la (soi-disante) sécurité routière, c'est que dès la case départ, les autorités trichent — le gouvernement triche avec les termes de base propres à la conversation.

Je parle évidemment d'expressions (orwelliennes?) comme la "limite de vitesse" ainsi que des "délinquants" (sic) arrêtés pour "excès de vitesse".

Quand les conducteurs lambda sont verbalisés, ce n'est pas pour "avoir roulé trop vite" : non, pas du tout. N'ayons pas peur de dire la vérité : c'est pour "ne pas avoir roulé assez lentement".

La conclusion est inévitable : On ne devrait pas dire "la limite de vitesse" mais "la limite de lenteur".

C'est une limite de lenteur que la France, comme le seul pays de l'Union Européenne (!), propose maintenant de réduire encore plus — afin d'accroître la répression, la persécution, et le matraquage des contribuables ?

Non seulement il y a un racket certain avec les radars, mais on pourrait en plus accuser le gouvernement d'entraver son rôle attitré (la protection de la population) et de rendre la route plus dangereuse pour tous.

La première cause de mortalité sur les autoroutes, en effet — ces routes qui sont les plus sûres du pays —, ce n'est nullement la vitesse mais la somnolence.

Or, quelle est la cause de la somnolence si ce n'est une limite de vitesse (sic) soporifique (ou, plutôt, une limite de lenteur soporifique) ?

Mise à jour : Une version raccourcie de ce texte a été publiée dans Nice-Matin

2017/12/14

la multiplication du nombre de radars-tirelire : une augmentation exponentielle des infractions par grignotage, celles des « bons pères de famille »


L'information révélée par Le Point selon laquelle le gouvernement s'apprête à annoncer en janvier la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles ne fait pas que des heureux
écrit Jacques Chevalier.
Bien que consultées au travers des travaux du Comité national de sécurité routière (CNSR) et qui, dans ce cadre, n'en a pas entendu parler, les associations comme la Ligue de défense des conducteurs ou 40 millions d'automobilistes craignent en effet que l'expérience menée depuis deux ans sur 81 kilomètres de nationales ne soit étendue à l'ensemble du territoire.

40 millions d'automobilistes, émanation des automobile-clubs, estime pour sa part que « la menace est bien réelle pour les automobilistes et qu'une telle mesure ne permettrait en aucun cas d'améliorer la sécurité routière. » Elle a aussitôt lancé une pétition en ligne (www.nonalabaissedeslimitationsdevitesse.fr) pour que chacun se mobilise sur une mesure qu'elle estime totalement inappropriée. Et, en déroulant de solides arguments, elle s'appuie aussi sur l'état de l'opinion en citant plusieurs sondages.

« À la question : Faut-il réduire la limitation de vitesse sur le réseau routier ? posée par Le Parisien en avril 2015, les Français avaient répondu non à 74 % ! » rappelle Daniel Quéro, président de 40 millions d'automobilistes. Un résultat à peu près concordant avec le sondage effectué le 1er décembre par Le Point après la révélation de la mesure où à la question « Le passage à 80 km/h des routes sans séparation physique peut-il réduire le nombre d'accidents ? », 63,3 % des lecteurs du Point ont répondu « non » pour 36,7 % de « oui ». Et cela sur un total de 33 353 avis exprimés qui ne souffre pas de discussion.

Mais peu importe les sondages lorsque l'objectif assigné par le gouvernement précédent est d'abaisser le nombre de morts à 2 000 en 2020 (3 477 en 2016). Repris à son compte par l'actuel Premier ministre Édouard Philippe, dont dépend directement le dossier, la solution consiste à apporter un tour d'écrou supplémentaire à une politique routière quelque peu binaire. Entre formation des conducteurs et répression, les politiques ont choisi et, puisqu'ils sont nuls au volant, ce sera donc 80 km/h demain en attendant la voiture autonome. Sauf peut-être si les associations parviennent à mobiliser largement contre, s'il est encore temps. La Ligue de Défense des Conducteurs le croit car elle avait déjà, précédemment, réussi à atteindre 1,5 million signatures et la relance pour attiendre "1,8 ou même 2 millions de signatures à notre pétition", en diffusant le lien vers sa pétition. Pourquoi autant de mécontentement ? Il y a plusieurs bonnes raisons à cela.

80 demain, pourquoi pas 70 ou 50 après-demain

Certains experts demandent déjà une baisse à 70 km/h et ils ont tort car si c'est le risque zéro qu'il faut viser, c'est 7 km/h qu'il faut décréter. Cette allure est celle où un passager non attaché – il a tort – peut déjà subir des séquelles graves, comme une personne chutant d'un vélo ou dans un escalier. Tous les progrès de l'automobile ramenés à cela seraient évidemment totalement inconséquents.
Un axe majeur de la sécurité routière

C'est pourtant ce raisonnement de baisse du risque mortel qui préside aujourd'hui à l'érosion des allures sur route. L'idée selon laquelle réduire la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires pourrait améliorer la sécurité des usagers n'est pas nouvelle : en 2013 rappelle Daniel Quéro, Manuel Valls – alors ministre de l'Intérieur – annonçait déjà une « baisse inéluctable des limitations de vitesse », qui permettrait de « sauver 450 vies ». Sur la foi de quoi, nul ne le sait.

Une expérience faussée

Pour étayer la mesure du 80 km/h, une expérience de deux ans portant sur 81 km de nationales sélectionnées s'est achevée en juillet dernier. Nul n'en connaît encore les résultats, mais ils sont de toute façon peu crédibles. « En effet, dénonce Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, le gouvernement a tout mis en œuvre pour que l'expérimentation soit des plus probantes : en plus de l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h, de lourds travaux de rénovation de la chaussée et l'installation de glissières de sécurité ont complété le dispositif. De quoi fausser la comparaison avec la situation initiale et faire triompher les lobbies anti-voiture qui poussent la mesure depuis des années. »

Des résultats masqués

Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, avait déclaré que « l'expérimentation sera transparente, honnête et rigoureuse », ce qui rend d'autant plus suspect le secret qui entoure le bilan. « Quoi qu'il en soit, ce silence n'est pas tolérable, les Français doivent avoir accès aux résultats de l'étude, sans quoi toute annonce gouvernementale est inacceptable », assène Pierre Chasseray. À sa demande, celle-ci sera reçue le 12 décembre prochain par le préfet de la Haute-Saône pour communication des résultats de l'expérimentation.

Ce véritable tour d'écrou supplémentaire, associé à la multiplication du nombre de radars-tirelire et à la privatisation des radars embarqués voulue par le gouvernement (également en expérimentation en Normandie depuis septembre 2017) laisse craindre une augmentation exponentielle des infractions par grignotage, celles des « bons pères de famille ». Pour quelques kilomètres-heure de trop, et à la différence des vrais délinquants du volant sur lesquels on n'a pas prise, ceux-là sont solvables et c'est bien ce qui importe. Et à 80 km/h, la moisson s'annonce généreuse.

2017/12/13

À contresens du progrès — L'automobile, toujours plus moderne et de plus en plus bardée de systèmes, est le seul objet de consommation beaucoup plus efficace que les générations précédentes et pourtant condamné à rouler moins vite


À quoi servent les expérimentations si les résultats ne sont pas divulgués et commentés ?
demande Jacques Chevalier dans Le Point.
C'est pourtant, à un moment crucial pour la Sécurité routière, ce qui arrive à l'essai grandeur nature du 80 km/h sur trois tronçons de routes françaises, représentant 81 kilomètres de réseau test. Alors que l'expérimentation avait débuté à l'été 2015 à l'initiative de Manuel Valls, alors Premier ministre, et de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, on apprend qu'au terme de cette étude de deux ans aucun résultat ne sera divulgué.

Interrogé par notre confrère de Franceinfo sur les conclusions de l'expérimentation, le délégué interministériel à la sécurité routière a indiqué qu'il y avait « plutôt des résultats favorables en termes d'accidentalité » et que cela ne « provoquait pas de ralentissements ». Emmanuel Barbe semble même posséder des chiffres précis …

Étude faussée

On reste interdit par tant de candeur, car ce Monsieur Sécurité routière, qui estime aujourd'hui le recul insuffisant pour apprécier vraiment les résultats, occupait les mêmes fonctions en 2015. Et cela avec un gouvernement qui prônait, avant de se décider vraiment, une étude grandeur réelle sur les trois tronçons sélectionnés. La réalité serait ailleurs, relevée par Auto-Plus, avec des aménagements de chaussées et la pose de systèmes de sécurité qui auraient faussé la base de comparaison de l'étude.

Nos confrères, en juin dernier, ont en effet identifié sur les nationales 151 et 57 d'importants travaux d'amélioration de la chaussée engagés dès le début de l'expérience, et de nature à fausser toute comparaison. C'est pire encore sur la RN7 où le 90 km/h est déjà difficile à tenir en raison de la configuration des lieux, des nombreuses traversées d'agglomération et des zones déjà limitées à 70 km/h. Comme par hasard, l'enrobé a été rafraîchi, on a créé un giratoire, la circulation a été interrompue durant la nuit et les peintures au sol ont été refaites à neuf.

Cela n'a pas empêché le Premier ministre Édouard Philippe de se déclarer favorable « à titre personnel à l'abaissement de 90 à 80 km/h » sur les routes nationales et départementales. Comme si son avis personnel avait plus de valeur que celui de n'importe quel citoyen. …

Progrès inutilisable

« C'est une donnée scientifique qui a été mesurée par de nombreuses études dans le monde », [a poursuivi Emmanuel Barbe], péremptoire. « Si on fait baisser de 10 % la vitesse moyenne, on obtient une baisse de 4,6 % du nombre de morts », a-t-il indiqué, ajoutant que cette mesure « avait fait l'objet d'une recommandation du Conseil national de la sécurité routière en 2014 ». Si on le suit selon cette savante formule érigée en dogme, en faisant baisser de 100 % la vitesse, on n'obtiendrait qu'une baisse de 46 % du nombre des tués.

Le propos des associations n'est pas de contester au fond cette affirmation qui tendrait, dans l'absolu, à descendre à 0 km/h pour déterminer peut-être un « zéro risque ». Ce qu'elles veulent, c'est une approche radicalement différente de la sécurité routière qui permette d'agir en amont sur les causes possibles d'accidents afin de l'éviter, et non, en aval comme avec la réduction de vitesse, pour en réduire la gravité. C'est notamment tout un système d'éducation, depuis l'école jusqu'au permis de conduire, qu'il faudrait reprendre et qui seul permettrait de contenir les comportements irresponsables.

Au lieu de cela, notre Monsieur Sécurité routière avance le contre-exemple de la Suède qui roule à 70 km/h, comme s'il indiquait une direction future qui ne fait guère de doute s'il obtient le 80 km/h pour lequel il milite. Cela ferait de l'automobile, toujours plus moderne et de plus en plus bardée de systèmes, le seul objet de consommation moderne beaucoup plus efficace que les générations précédentes et pourtant condamné à rouler moins vite. À contresens du progrès. Acheter un objet que l'on n'utilisera pas est de nature à engendrer des frustrations, voire à dissuader de changer de voiture. À quoi bon en effet payer pour un véhicule plus sophistiqué dont on sait qu'on n'exploitera pas les possibilités. Les constructeurs français ne semblent pas encore s'en alarmer pas plus que le ministère des Finances qui pourrait voir se tarir l'une de ses sources favorites de financement.

2017/12/07

Une guerre psychologique : La répression routière reste le banc d’essai d’un système répressif qui ignore de plus en plus les principes fondamentaux du droit


Faire chier le peuple avec tout et n’importe quoi pour le dominer et faire passer des horreurs
gromelle frico-racing...
Là est l’objectif de ces restrictions, obligations et interdits qui pullulent...Dernière mesure les 80kmh sur route !

La soit disant lutte contre "l'insécurité routière" et la "délinquance routière" au même titre que "l'écologie punitive" et "l'obsolescence réglementaire" (interdiction des véhicules anciens), le port des gants ou la taille des plaques (moto), comme l'abaissement de la vitesse sur route à 80kmh..., joue le même rôle... "Utiliser le contrôle de la "santé" pour prendre le contrôle des corps et des esprits !"...La méthode : "Emmerder chaque jour le peuple avec tout et n'importe quoi, pour qu'il perde de vue les fondamentaux qui font son existence"...Et la société qu'ils nous préparent !

 … Alors que la vitesse sur route ne joue qu’un rôle limité dans l’insécurité routière, que pour l’essentiel, les progrès obtenus en matière de baisse de la mortalité sont dû à l’amélioration :
  • De la sécurité passive des véhicules (ceinture, freinage, ABS, airbag, etc...)
  • Du réseau routier (ronds points notamment, etc...)

Alors pourquoi cette obsession de la vitesse ?

Tout simplement parce que ça rapporte beaucoup et facilement, mais aussi parce qu'elle pénalise les comportements individuels, en isolant et en culpabilisant « l’individu ».C’est en cela que la politique de répression routière (sur la vitesse en particulier, mais pas seulement (voir le dernier texte plus bas) est plus que suspecte et contestable. Celle-ci a en réalité d’autres finalités, au même titre que "l'écologie punitive" et "l'obsolescence réglementaire" (interdiction des véhicules anciens) jouant le même rôle !  …

Insidieux et vicieux, la peur qui paralyse !

Les usagers de la route sont en permanence « sous pression » …Les yeux rivés sur le compteur et le bord de la route, guettant le képi ou le radar, redoutant l’amende, le retrait de points, l’annulation du permis. Le système est bien rodé, personne ou presque n’y échappe ! (sauf ceux qui ont un chauffeur), cette répression permet de culpabiliser et fragiliser la population ordinaire non délinquante. Cette menace permanente restreint ses capacités de prise de conscience, de mobilisation collective et d’action sur des sujets plus graves (comme ses conditions de vie, par exemple)…Cette répression conduit en fait au repli sur soi et à la passivité.

La criminalisation des infractions routières

Le vocabulaire employé est soigneusement choisi. Les usagers en excès de vitesse sont présentés par les pouvoirs publics les "associations" (Périchon) et par les médias aux ordres comme des "délinquants"…Des expressions comme : « délinquance routière », « mise en danger de la vie d’autrui », « violence routière » sont jetés en pâture au public, le moindre fait divers en la matière fait la une des journaux et JT.

La pression exercée par « la peur du flic », les amendes, les retraits de points et les annulations de permis, participe de la guerre psychologique que mène l’oligarchie pour conserver le pouvoir et continuer à mener les politiques conformes à ses intérêts. Qu’on ne s’y trompe pas, la répression routière, par ses effets déstabilisants, et anesthésiants, joue un rôle non négligeable dans l’apathie et la résignation ambiantes.

Cherchez l'erreur...

Alors que la mortalité routière s'élève aux alentour de 6%, pour 60% par maladies cardio-vasculaire et cancers, vous noterez qu'on privilégie plus les radars que les scanners ou IRM...

La loi n’est pas la justice !

Dans le même temps, la loi (la justice ?) n’est pas la même pour tous… « Le code civil » pour les nantis, « le code pénal » pour les autres. On fait « chier » sur la route le citoyen lambda et la « délinquance en col blanc » - (grands patrons, ex présidents, députés en vue, etc.) - est épargnée…

Tous surveillés et délinquants potentiels !

C'est en cela que la politique dite « de sécurité routière » est instrumentalisée et détournée de son objet et utilisée comme une diversion paralysante. De même qu’un enfant battu devient craintif et aboulique, les usagers de la route, (hormis les motards ?) loin de protester, se font une raison et courbent l'échine…
La répression routière fut et reste le banc d’essai d’un système répressif qui ignore de plus en plus les principes fondamentaux du droit - droits de la défense et non rétroactivité des lois en particulier... La violation de ce dernier principe ayant été même sous VICHY (!) ce qui fit quelque peu hésiter certains magistrats à soutenir la création des "Sections Spéciales" de sinistre mémoire...
De même il est bon de constater que la déréglementation se fait continuellement au profit des personnes morales (surtout celles du CAC 40) tandis que les libertés des individus sont de plus en plus restreintes et que leur surveillance se fait de plus en plus pesante...

Face à l’appareil répressif et la peur, fragilisé culpabilisé et démuni, chaque citoyen est conduit (individuellement et collectivement) à accepter passivement la multitude d’autres attaques dont nous sommes aussi l'objet - (surveillance, dégradation des conditions de vie et de travail, précarité, reculs sociaux permanents, casse du service public, "Etat d'urgence" Europe, etc…) - sans se révolter ou remettre en cause les choix et décisions prises…Sans remettre en cause L’ORDRE ETABLI !!

2017/11/16

Pour parler d'un politicien avec des pincettes, sortez la grande rigolade suivi de moqueries de ses détracteurs

Regardez l'ouverture de l'article dans M le magazine du Monde du 11.11.2017 : Dans Anne Hidalgo ou l’art et la manière de se faire des ennemis de Laurent Telo, le quotidien de référence fait de la politique grotesque de "la reine maire" une grosse rigolade, avec moult moqueries de ses détracteurs, des excités détraqués et débiles. Voilà l'une des manières que la presse utilise pour parler, avec des pincettes, d'un(e) politicien(ne) qu'elle ne veut pas trop bousculer…

Fake News…
Pour essayer de l’amadouer, ce qui n’est jamais simple, surtout quand elle est fermement assise dans son bureau, 155 mètres carrés, le plus vaste de la République, ce qui est toujours intimidant, on lui a demandé si elle avait fini par se concocter un hit-parade personnel de ses Hidalgo basheurs favoris. Hidalgo bashing : n.m. Passe-temps en vogue au début du XXIsiècle qui consistait à conchier la maire PS de Paris sous différentes formes d’expression insultantes, voire diffamatoires, et à tenter de la dépecer selon différents modes opératoires désapprouvés par la convention de Genève.

Passé un court moment d’incrédulité, elle a levé les yeux au ciel, très fort : « Pffff. Non, il n’y a pas de mur des cons à l’Hôtel de ville. » C’était une sacrée repartie, mais on voulait être certain que ça ne l’empêchait pas de dormir d’être devenue la cible évidente d’une horde de hyènes urbaines prêtes à lui crever les yeux et à lui bouffer les tripes sans cuisson préalable.

On n’exagère pas du tout. Sur Facebook, l’animateur de « Secret Story », Christophe Beaugrand, sûrement coincé dans un léger embouteillage inopiné, se proposait de lui arracher les ongles un à un puis de lui plonger la main dans l’acide – info fournie par Bruno Julliard lui-même, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, qui ajoute : « Ça ne m’a pas du tout fait rire. »

Coagulation grouillante

Quand il n’est pas forcément célèbre, à quoi reconnaît-on un Hidalgo basheur ? Au début, il ne montre aucun signe particulier d’hystérie convulsive, il est civilisé, bien éduqué et offre des gages sérieux d’objectivité. Mais à l’évocation répétée du vocable ANNEHIDALGO, même chuchoté, il finit par se métamorphoser en un Belzébuth baveux, avec de la fumée qui s’échappe de son corps.
Casting à la volée [On n’a pas mis de pro-voitures identifiés parce que ça aurait été trop facile et donc un peu mesquin]. Alexandre Gady, président de la Société pour la protection...

2017/10/30

La somnolence au volant, principale cause de mortalité sur autoroutes


Quand le quotidien de référence l'annonce — l'annonce haut et fort — , qui peut le contester ?!

La principale cause de mortalité sur autoroutes, affirme Le Monde, ce n'est pas la vitesse (la vitesse tue, n'est-ce pas?).

C'est la somnolence,
à l’origine de près d’un tiers (29 %) des accidents mortels ces cinq dernières années, selon le bilan annuel de l’Association française des sociétés d’autoroutes (AFSA) publié samedi 1er août [2015] : 142 personnes ont trouvé la mort dans 123 accidents sur les grands axes [en 2014], soit 16 % de moins qu’en 2013. Depuis 2000, le nombre de tués sur autoroutes a été divisé par plus de deux (– 54 %).

La somnolence au volant reste le danger majeur, notamment au petit matin et dans l’après-midi …

Les autoroutes demeurent toutefois les voies de transport routier les plus sûres, avec seulement 4 % des accidents mortels enregistrés en France en 2014.

D’une manière plus large, la baisse de l’attention a été à l’origine de 41 % des accidents mortels, malgré une baisse régulière d’environ 5 % par an depuis 2010.

Grâce notamment à l’instauration des radars automatiques au début des années 2000, la vitesse excessive est en net recul. 
Comme je l'ai écrit, dans Une Limite de Vitesse Dangereuse, Desuète, et Vieille de [plus de] 40 Ans, "on pourrait … accuser le gouvernement d'entraver son rôle attitré (la protection de la population) et de rendre la route plus dangereuse pour tous. La première cause de mortalité sur les autoroutes, en effet — ces routes qui sont les plus sûres du pays —, ce n'est nullement la vitesse mais la somnolence.  Or, quelle est la cause de la somnolence si ce n'est une limite de vitesse soporifique ?" (Ou, plutôt, une limite de lenteur soporifique…)

Samedi, jour le plus dangereux

La drogue, l’alcool ou les médicaments ont, eux, provoqué un accident mortel sur cinq (20 %) ces cinq dernières années. Les mois d’avril et septembre sont les plus meurtriers : entre 2010 et 2014, 10,3 % des accidents mortels ont eu lieu durant chacun de ses deux mois, qui ne représentent que 8,3 % du trafic chacun.

Le samedi est le jour le plus dangereux en raison notamment d’excès (alcool, drogue…) plus fréquents et d’un taux d’occupation des véhicules plus important (1,47 personne par véhicule en semaine, 1,98 le week-end). Si la majorité des accidents ont lieu de jour (54 %), le risque est quatre fois plus élevé la nuit, où se produisent 46 % des accidents pour seulement 10 % du trafic autoroutier.

2017/10/06

La perversité du système de contrôle radar et de l'abattage de PV : une manne qui a peu à voir avec la sécurité des Français


Vincent Delahaye (UDI) vient … de publier un rapport au Sénat 
écrit Le Point
 … en réalité, c'est une instruction à charge, feutrée certes, car il s'agit d'un rapport sénatorial, mais en réalité assassine sur l'installation des radars, avant tout tournés vers la production de recette. La noble tâche qui consiste à résorber les accidents mortels vacille en effet lorsqu'on s'aperçoit que ce sont les piétons et les cyclistes qui viennent désormais gonfler la statistique.

Après le révoltant nouvel article du Code de la route qui sanctionne le propriétaire d'un véhicule pour la non-dénonciation de l'identité du conducteur, voilà clairement établie la perversité du système de contrôle radar. Supposé éduquer le public, il est là en réalité pour remplir le tiroir-caisse de l'État. En effet, la belle mission qui consiste à protéger le conducteur de lui-même et de ses mauvais penchants n'a plus du tout la même logique qu'au temps des premières mesures de sécurité routière en 1975. Et Vincent Delahaye le dit au Figaro lorsqu'on lui demande la pertinence de l'implantation des radars, curieusement beaucoup plus nombreux sur les autoroutes que sur les routes, ces dernières étant pourtant plus accidentogènes. Quelle est la raison de cette préférence géographique de l'administration  ?

Moins de radars dans le 93 et en Corse

« Je ne dis pas qu'elle cède à la facilité, mais on sait que, sur autoroute, le matériel ne sera pas vandalisé et qu'il est plus facile à installer. L'administration, elle, considère que l'on éduque les conducteurs sur autoroute. Avec des radars sur ces axes, on leur donne l'habitude de rouler moins vite ailleurs  ! » avance Vincent Delahaye, qui corrobore ce raisonnement de façon insolite en relevant les départements qui sont les moins « radarisés ».

Ainsi, selon son rapport, le taux d'équipement moyen des routes françaises étant à 0,64, le taux tombe à 0,11 en…. Seine-Saint-Denis, en toute dernière position en matière d'équipement. « Je n'ai pas réussi à trouver une explication à ce sous-équipement, admet le rapporteur. On ne peut qu'avancer une hypothèse comme la crainte du vandalisme. On mettrait moins de radars dans le 93 par peur de dégradations qui entraînent des réparations toujours coûteuses. »

Si l'on rapproche cet exemple de la Corse ou des régions d'outre-mer qui sont dispensées des nouveaux types de radars déployés ailleurs (radars tronçons, radars de chantier), on aboutit à la conclusion que, une fois de plus, c'est le bon citoyen qui est traqué. En revanche, là où le maintien de l'ordre est beaucoup plus délicat, la durée de vie d'un nouveau radar est très brève. Compte tenu de l'investissement dans ces boîtes à images (à partir de 40 000 euros), l'État pragmatique préfère s'abstenir. Les zones de non-droit existent aussi pour les usagers de la route.

Néanmoins, cela reste, là où c'est possible, une très bonne affaire, et le gouvernement Macron ne s'y est pas trompé en accélérant sur l'équipement des routes en radars, au nombre actuellement de 4 600. Et ceux-là, mieux qu'un casino, gagnent à tous les coûts, déversant dans les caisses de l'État une manne qui a peu à voir avec la sécurité des Français. Sinon, pourquoi ne s'occuperait-on pas en priorité des accidents domestiques qui font 20 000 victimes chaque année dans l'indifférence totale, alors que les 3 700 tués sur la route occupent largement la propagande de l'État  ? La réponse tient bien sûr dans les recettes des radars.

1,6 milliard de recettes

« Selon la projection pour 2017, l'argent des radars, mais aussi le produit des amendes liées aux infractions routières vont rapporter 1,6 milliard, révèle Vincent Delahaye. On sait que 425 millions vont aller à l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, que 250 millions d'euros iront à l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions, que 30 millions financeront le procès-verbal électronique ou encore que 430 millions d'euros participeront au désendettement de l'État. Ce volet est clair.  »

À cela s'ajoutent les 650 millions d'euros qui vont, en général, nourrir les collectivités locales et dont l'affectation, c'est le moins qu'on puisse dire, n'est pas très claire. En théorie, il s'agit pour elles de « financer des équipements permettant d'améliorer la sécurité routière, mais, assure Vincent Delahaye, on ne sait pas ce qu'il advient de cette enveloppe et on ignore les réalisations qui ont suivi. Il faut améliorer la traçabilité dans ce domaine », conclut prudemment le rapporteur.

Au moment de dire s'il faut poursuivre dans cette voie, Vincent Delahaye assure qu'il y a une corrélation entre la montée du nombre des radars et la baisse du nombre des accidents. Un peu simpliste comme constatation, alors qu'à elles seules les améliorations apportées par les systèmes de sécurité embarqués et les aides à la conduite des automobiles modernes en font bien plus. Et cela est vrai depuis l'instauration de la ceinture de sécurité, des airbags, de l'ABS et de l'anti-dérapage ESP dont sont équipées toutes les voitures aujourd'hui. L'ignorer est tordre le raisonnement et nuire à la poursuite d'une action de sécurité routière réellement efficace pour le futur.

Une autre politique

Le rapporteur du budget l'admet en disant que le déploiement des radars automatisés « a parfaitement répondu au combat qui était mené contre la vitesse. Mais il faut envisager une autre politique et s'attaquer à d'autres fléaux, comme l'alcool au volant. Or, malgré le rôle important de l'alcool dans les accidents, les moyens ne sont pas engagés. Le gouvernement poursuit imperturbablement son action contre la vitesse », déplore avec bon sens Vincent Delahaye.

Le prochain comité interministériel de sécurité routière exposera en la matière la doctrine Macron dont il y a tout à redouter sur l'ignorance des faits exposés, notamment par ce rapport sénatorial qui est une bonne surprise dans le concert d'absurdités proférées sur le sujet. Mais que l'on se rassure, rien ne devrait changer dans l'approche mercantile de la sécurité routière sur le thème rabâché : « On veut votre bien, malgré vous… et [plus bas] celui de nos finances. »

La preuve : le projet de loi de finances pour 2018 entend augmenter les recettes des radars de 10 % en fonction du déploiement de 100 nouveaux radars et des voitures banalisées (440, au lieu de 383 en fin d'année) confiées à des sociétés privées qui feront de l'abattage de PV. Après la hausse des recettes de 25 % cette année, on comprend que le gouvernement ne veuille pas se priver d'une telle manne qui devrait exploser au-delà des prévisions. En effet, au lieu d'affecter les crédits à la réfection des routes dont le budget s'est réduit de 30 % entre 2008 et 2014, on préfère investir dans l'électronique radar en remplaçant les appareils existants par des modèles dernier cri. Sauf en Seine-Saint-Denis, en Corse et dans l'outre-mer.

2017/10/05

Sur le sujet de la limite de vitesse (sic), les autorités trichent avec les termes de base propres à la conversation

Vous savez pourquoi on a tant de mal pour
influencer le grand public et pourquoi une
si grande partie de la population refuse
de s'éveiller devant la répression et la
persécution croissantes des conducteurs ?

Parce que, dès le départ, les autorités
trichent — le gouvernement triche avec
les termes de base propres à la conversation.

Je parle évidemment d'expressions comme
la "limite de vitesse" ainsi que des conducteurs
arrêtés pour "excès de vitesse"

Réfléchissez-y, c'est un mensonge,
un mensonge pur et simple
— à comparer (je n'exagère nullement)
au Novlangue de George Orwell (1984) :

quand les conducteurs sont arrêtés ou reçoivent un PV
par le courrier, ce n'est pas pour "avoir roulé trop vite" :
non, pas du tout.  N'ayons pas peur de dire la vérité :
c'est pour "NE PAS AVOIR ROULÉ ASSEZ LENTEMENT".

Et la première expression — l'expression
de base sur le sujet des routes ? Effectivement,
la "limite de vitesse" n'a rien à voir avec
la vitesse et a tout à voir avec LA LENTEUR.

De fait, de façon purement physique parlant, 
"vitesse" est le terme exact. Mais le mot a
deux significations (ou en tout cas il est perçu
comme tel) — l'autre signification étant
évidemment… la rapidité !

Jean Mich Much ajoute :
C'est la confusion savamment entretenue par les pouvoirs publics entre "excès de vitesse" qui, au sens légal, signifie juste "dépassement de la limitation de vitesse en vigueur" et "vitesse excessive" qui signifie "rouler réellement trop vite par rapport aux conditions de circulation, au profil de la route, à la météo, etc."...

Or, ces deux notions n'ont absolument rien à voir ! Dépasser la limitation de vitesse en vigueur ne présente en soi aucun danger, a fortiori quand la limitation en question est absurde et totalement contre nature pour un conducteur digne de ce nom (trop basse de manière injustifiée et l'on rejoint là la notion de lenteur). La vitesse excessive, elle, est la véritable source de danger.
Bien entendu, tout le système répressif est basé sur le fait de sanctionner des "excès de vitesse" au sens légal (c'est à dire "rentable") du terme en les assimilant à de la vitesse excessive... Et conduit à sanctionner, dans l'immense majorité des cas. des comportements qui ne sont en fait pas dangereux... CQFD
Quoi qu'il en soit, la 
conclusion est inévitable :
On ne devrait pas dire
"la limite de vitesse" mais
"LA LIMITE DE LENTEUR"
(j'irais plus loin, et je dirais
"la limite de lenteur soporifique"
voire "la limite de lenteur soporifique
vieille de bientôt un demi-siècle").

Certains penseront que je blague ;
en fait, pas du tout — je suis
le plus sérieux du monde ;
dans nos conversations entre nous, avec autrui,
dans nos courriers des lecteurs, etc…
commencons tous à régulièrement
utiliser l'expression
"LA LIMITE DE LENTEUR"

2017/08/22

Lorsque le peuple craint le gouvernement, il y a la tyrannie

"Lorsque le gouvernement craint le peuple, il y a la liberté;
lorsque le peuple craint le gouvernement, il y a la tyrannie."
"When the government fears the people there is liberty;
when the people fear the government there is tyranny."     
--Thomas Jefferson

2017/08/21

Sans la liberté, la loi se transforme en oppression

"Sans la liberté, la loi perd sa nature et son nom, et se transforme en oppression.
Sans la loi, la liberté aussi perd sa nature et son nom, et se transforme en débauche."

(vers 1790)
"Without liberty, law loses its nature and its name, and becomes oppression.            
Without law, liberty also loses its nature and its name, and becomes licentiousness."
-- James Wilson (Of the Study of the Law in the United States, Circa 1790)

2017/08/20

1772 et la Sécurité Routière : Serions-nous des… esclaves ?!

Serait-ce exagéré de dire que nous sommes des… esclaves ?!

Que diraient nos ancêtres ?

"Si le public est tenu d'obéir à des lois auxquelles ses membres ne peuvent donner leur approbation, ils sont les esclaves de ceux qui créent de telles lois et qui les imposent aux autres" (1772)
"[I]f the public are bound to yield obedience to laws to which they cannot give their approbation, they are slaves to those who make such laws and enforce them."
-- Candidus ("Boston Gazette", 20 janvier 1772)

2017/08/19

Sécurité Routière : éviter le stress, adopter une attitude Zen ; les conséquences seront-elles vraiment positives ?

Que nous demande la Sécurité Routière ? D'éviter le stress, n'est-ce pas ? D'adopter une attitude Zen.

Or, que fait le stress ? Que fait-il sinon… vous stresser (ben oui), vous réveiller, vous tenir éveillé ?

Que fait une attitude Zen, par contre ? Que fait-il sinon… vous déstresser, vous relaxer, vous endormir ?

Quelle attitude vaut-il mieux qui prévaut sur la route, derrière le volant d'un bolide de quelques milliers de tonnes ?

Est-ce un hasard que ce qui cause le plus de morts sur autoroute, ce n'est pas la vitesse, mais… la somnolence ?

Qu'est-ce qui cause la somnolence sinon une attitude Zen, doublé d'une — et causé (!) par une —, limite de vitesse soporifique — ou comme je préfère l'appeler, une limite de lenteur soporifique ?

Rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h fait gagner moins de 3 minutes sur 100 km.
Pour éviter un risque inutile, respectez les limitations de vitesse en ce week-end de chassé-croisé.

2017/08/14

Si les limitations de lenteur (pardon, de vitesse) étaient suivies, nos voitures devraient — forcément — rester groupés comme un troupeau de moutons

Je souhaiterais parler brièvement (sic) d'une pub de la Sécurité Routière totalement trompeuse

Rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h fait gagner moins de 3 minutes sur 100 km.
Pour éviter un risque inutile, respectez les limitations de vitesse en ce week-end de chassé-croisé.
1) Avant tout, c'est un piège : S'il est vrai que "Rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h fait gagner moins de 3 minutes sur 100 km", il est certain qu'il n'y pas beaucoup plus de temps gagné en roulant à 130 km/h au lieu de 120 km/h ou de 120 km/h par rapport à 110 km/h.

C'est donc un piège — un piège en forme de grain semé aujourd'hui afin d'éventuellement, d'ici quelques mois, d'ici quelques années (?), quand le temps sera propice (Valls croyait pouvoir y arriver), faire avaler la baisse des limites de vitesse, générale ou localisée, à la population ainsi que la répression et la persécution des automobilistes accrues qui s'ensuivent…

2) Comme tous les autres humains, vivant aujourd'hui ou dans les siècles passés, les automobilistes ne sont pas des robots, pas des pantins, pas des moutons. Ça a toujours été le vœu de ceux qui nous gouvernent, et de tous ceux qui au fil des siècles nous ont gouvernés, de partout dans le monde, mais malheureusement (sic), nous ne sommes pas (encore?) des robots.

Par exemple, il m'arrive
A) d'être en retard
B) de vouloir doubler les escargots
C) de vouloir utiliser les capacités du moteur d'un véhicule moderne, bâti dans les années 2000 et pas en 1973 (date d'entrée de la limite de lenteur, pardon de la limite de vitesse, qui a à peine changé depuis)

Ce qui est stressant dans ces cas-là, et bien d'autres, c'est de ne pas accélérer.

Prenons un cas d'école, qui n'a pas du tout été pensé par les génies qui nous gouvernent, ou ils verraient que leurs règles, c'est en partie en tout cas, du non-sens :

Donc :
Tout le monde est un robot, personne ne veut de stress, tout le monde suit la limitation de lenteur (pardon, de vitesse).

Toutes les voitures s'arrêtent donc devant un feu rouge en même temps, et tout le monde repart en même temps.

Alors qu'une partie d'entre elles sortent de la ville et s'embarquent sur la départementale, sur la nationale, et quelques dizaines de minutes plus tard sur l'autoroute, tout le monde reste — forcément (comment l'éviter?!) — groupé, dans une espèce de grappe, ou si l'on veut, dans une espèce d'essaim — oui, une espèce d'essaim d'abeilles.

Tous les véhicules ne devraient-ils pas — forcément — rester groupés comme dans un troupeau de moutons ?

Vous savez quoi ?

MOI, QUE JE SOIS EN VILLE, SUR UNE NATIONALE, OU SUR L'AUTOROUTE, JE N'AIME PAS ÊTRE "ENFERMÉ" DANS UN GROUPE, DANS UNE GRAPPE, DANS UN ESSAIM, DANS UN TROUPEAU !

Je sais que je devrais être un robot et que cela ne devrait pas m'inquiéter, mais oui, ça me stresse !

Ce que j'aime — dans la mesure du possible (évidemment) — c'est être passablement éloigné des autres véhicules.

DONC, dans ce cas-là que vais je faire ?

Mais oui !

Vous avez tout compris !
Je vais… accélérer !

Je vais accélérer à 135, à 140, à 145 km/h pour mettre de la distance entre l'essaim et moi.

1 km, 2 km, 5 km plus loin, je vais me sentir beaucoup mieux, beaucoup moins stressé, je serai passablement seul, je vais peut-être continuer à la même vitesse, ou ralentir (tant soit peu), peut-être même à la limite de lenteur, pardon de vitesse, officiellement établie

MAINTENANT, utilisons notre imagination :

Imaginons qu'un incident (un cerf? un motard?) implique le troupeau de voitures qui continue à la même lenteur, pardon à la même vitesse, ça risque de faire beaucoup de casse, mais parce que ma voiture n'est plus là, il y aura — tenez-vous bien — un véhicule de MOINS dans l'accident.

Imaginons, au contraire, qu'un incident (un sanglier? une moto?) m'implique, moi ; parce que les véhicules derrière le mien auront le temps de voir qu'il y a un accident — ils sont à 1 km ou plus de distance, après tout —, il y a beaucoup de chances pour qu'aucun d'entre eux ne soit impliqué.

DANS CE CAS HYPOTHETIQUE, DONC, le seul automobiliste qui s'est comporté de façon responsable, c'est — eh oui — moi. 
MAIS : le seul automobiliste qui risque d'être sanctionné, d'être puni, c'est effectivement le seul automobiliste qui s'est comporté de façon responsable (moi).

Cherchez l'erreur.

DE FAIT : toute la soi-disante logique derrière la répression organisée par l'État éclate en morceaux ici.

Elle fait naufrage sur le fait que — contrairement à ce que l'on croit — les gens sanctionnés sont presque toujours les conducteurs qui roulent de façon RESPONSABLE (ceux qui regardent la route et  qui font attention aux objets qui bougent, par exemple, plutôt que leur tableau de bord et ses tachymètres ainsi que les panneaux immobiles).

Mise à jour : Sécurité Routière — éviter le stress, adopter une attitude Zen ; les conséquences seront-elles vraiment positives ?

2017/08/09

Adieu, l'Ami — La disparition tragique de Gonzague Saint Bris


Gonzague Saint Bris was killed in a car accident on the night from Monday to Tuesday, as reported by Le Monde, Le Figaro, and Le Point.

Because the writer and journalist had authored a couple of books on the life of Leonardo da Vinci — one of his family's properties was the Clos Lucé château where the Italian inventor spent the last years of his life — he was featured as a character in the second volume of the uchronic graphic novel General Leonardo by Erik Svane and Dan Greenberg (Croisade vers la Terre Sainte).
Le Figaro:
Gonzague Saint Bris est décédé cette nuit dans un accident de voiture, dans le Calvados. … Gonzague Saint Bris est l’auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, essentiellement des romans historiques et des biographies. Il avait remporté en 2002 le prix Interallié pour Les Vieillards de Brighton. Il a notamment écrit pour Le Figaro et Paris Match.

Des incertitudes sur la tenue de son festival La forêt des livres

Gonzague Saint-Bris était avec sa famille le propriétaire du château du Clos Lucé, à Amboise, où est mort Leonard de Vinci. Il est aussi le créateur de La Forêt des livres, festival littéraire qui se tient près de Loches, sa ville natale, en Indre-et-Loire.
Le Monde:
Emmanuel Macron a rendu hommage à cet historien, romancier, essayiste et journaliste, saluant un homme qui « n’a eu de cesse de mettre en lumière la singularité et le génie de notre pays ».
« Gonzague Saint Bris était à la fois un passionné et un passeur. Passionné, il l’était de la France, de son histoire, de sa géographie et de son patrimoine, de ses grands hommes et de sa littérature ».
Gonzague Saint Bris admitted to being quite proud to be featured in the graphic novel of Erik Svane, who lived less than 500 meters away and who was an occasional visitor to his spectacular 8th arrondissement apartment (once with his cat), whose walls were filled with photos.

Update: An homage to Gonzague Sans Bruit


2017/05/29

L'affaire François Fillon s'est révélé être un véritable assassinat politique

Ce n'est pas tous les jours qu'on se trouve être en accord avec Mediapart (peut-être pas à 100% quoique de façon assez générale), mais Regis Desmarais semble avoir accompli cette distinction. C'était deux-trois mois avant le premier tour de l'élection présidentielle que s'exprimait le bloggueur du blog de RegisDesmarais sur L'assassinat politique de François Fillon.

(Lire aussi : Ce n'est pas tous les jours qu'on est d'accord avec les Russes, mais n'ont-ils pas raison lorsqu'ils proclament qu' "Au cours de la campagne, toute la machine de l’Etat français a fait tout son possible pour compromettre les concurrents de Macron, le successeur de Hollande"?)

Regis Desmarais sur L'assassinat politique de François Fillon.
Les masques tombent : l'affaire François Fillon se révèle être un véritable assassinat politique, mené tambour battant et avec une efficacité redoutable. Pourtant, un léger recul permet de voir cette affaire d'une façon différente et instructive. Ce qui se passe n'est rien de moins que la révélation des simulacres dans lesquels nos démocraties ont sombré. 

Cette proclamation « On fait notre travail de journaliste » m’a laissé rêveur quand on songe à ce que nous dit, en creux, cette affaire Fillon sur le mode de fonctionnement de notre démocratie.
 
Pour décrypter et comprendre ce que cache l’affaire Fillon, il convient évidemment de s’abstraire du tumulte médiatique pour poser à plat les données de cette affaire, en apprécier la portée, voir les mécanismes de pouvoir en jeu et essayer d’identifier qui sera bénéficiaire de tout ce brouhaha médiatique.

Que se passe-t-il dans la maison Fillon ? La révélation, au moment où François Fillon est devenu le candidat de la droite à l’élection présidentielle française, d’une pratique commune dans le microcosme politique : rémunérer ses proches à des postes laissés à discrétion de l’élu.

La rémunération de Pénélope Fillon par François Fillon 

M. Fillon a ainsi rémunéré sa femme sur un poste d’attaché parlementaire. Sur ce sujet, rien de neuf dans le monde politique. La plupart des élus, si ce n’est la totalité, emploient des proches sur des postes directement rattachés à l’exercice de leur mandat électif : la femme, l’époux, les enfants, la maitresse ou l’amant et parfois d’autres parents, sont rémunérés sur des postes d’attaché parlementaire. La pratique est courante, non interdite par la loi et connue de la presse depuis des lustres. C’est légal, mais évidemment moralement douteux dans un pays où tant de gens sont au chômage et où on invoque à tout bout de champ la nécessité de faire ses preuves. Certains, dans notre République, bénéficient de piston, de rente de situation en étant les parents ou ami(e)s intimes d’un élu. C’est triste mais ce n’est affreusement pas nouveau.

Ce que l’on peut reprocher à François Fillon sur ce point, c’est d’avoir été comme les autres élus, ni plus, ni moins vertueux. Or, on attend d’un candidat à la présidence de la République une droiture certaine et une exemplarité de fait. Bon, ça c’est dans un monde idéal. Dans nos démocraties du 21ème siècle, la droiture et la moralité sont en dose limitée dans le sang du politique. En somme, sur la question du principe de la rémunération de Pénélope Fillon par François Fillon, il est difficile de faire les vierges effarouchées qui découvrent comment on fait des enfants sauf à avoir une sacré dose d’hypocrisie.

Un autre argument est abondamment déversé par la presse afin d’effarer le citoyen électeur : le montant des salaires versés.

Des salaires pharamineux perçus par Mme Fillon ?

Les parlementaires rémunèrent leurs collaborateurs en puisant dans une enveloppe mise à leur disposition par les institutions. Le montant mensuel de cette enveloppe est de 9 561 euros (si l’Assemblée Nationale est en charge de la gestion du contrat de travail et paye les charges sociales) ou de 14 341 euros (dans ce cas c’est l’élu qui gère le contrat de travail et qui verse lui-même les charges patronales à prélever dans cette enveloppe).

Mme Fillon a été rémunérée de 1989 à 2013 pour un montant de 830 000 euros…..bruts ! Et oui, la presse brandit ce montant proche du million d’euros en omettant de préciser que la somme est en euros bruts. En net, Mme Fillon a perçu 639 000 euros et l’Etat a récupéré 191 000 euros ! En salaire mensuel net, sur la période considérée, Mme Fillon a donc perçu 2 218,75 euros. C’est une jolie somme, mais le travail d’un attaché parlementaire correspond à un travail d’agent de catégorie A de la fonction publique et le montant du salaire net n’est pas manifestement choquant ni déraisonnable.

Les salaires perçus par Mme Fillon sont-il pharamineux ? La réponse est non et cette réponse résulte des chiffres eux-mêmes et non d’un sentiment ou d’une opinion personnelle sur ce que devrait être le salaire d’un attaché parlementaire.

Autre argument avancé pour déstabiliser la candidature de François Fillon : l’effectivité du travail réalisé par Mme Fillon.

Mme Fillon a-t-elle perçu une rémunération de complaisance ?

Une interview de Mme Fillon circule dans laquelle elle dit qu’elle n’avait pas travaillé pour son mari. Là, c’est désastreux. Ou bien Mme Fillon a perçu 2 218,75 euros nets par mois pour un travail effectif ou bien elle a perçu cet argent sans contrepartie. Comment répondre à cette question à la place du principal et de la principale intéressée ? En essayant de suivre un raisonnement logique. Si Mme Fillon n’a pas travaillé pour son mari pendant 24 ans alors quelqu’un d’autre a exercé ces fonctions d’attaché parlementaire car il est impossible à un élu national d’exercer son mandat électif sans l’aide d’un attaché. Or, que pouvons-nous observer ? Un grand silence de la presse à ce sujet. Personne ne nous dit qui a réellement travaillé et surtout qui a travaillé pendant 24 ans pour les beaux yeux de François Fillon, c'est-à-dire gratuitement puisque l’enveloppe réservée à la rémunération de l’attaché parlementaire de M. Fillon servait à rémunérer une femme qui ne faisait rien.

Vous connaissez beaucoup de gens qui travaillent pendant 24 ans sans percevoir de salaire ? Moi non. La logique veut que Mme Fillon ait bel et bien travaillé pour son mari. Alors cette interview ?

Rappelons que cette interview a été sortie de son contexte, est ancienne et est l’interview d’une femme qui ne considérait sans doute pas que travailler pour son mari était un travail classique, voire un travail tout court. Je ne vais pas écrire que le couple Fillon est innocent et que le travail a été effectif en l’absence de preuves matérielles mais le bon sens et la logique doivent nous interpeller et nous conduire à poser les bonnes questions. Qui aurait alors travaillé pendant 24 ans sans rémunération pour François Fillon ? Personne assurément. De fait, Mme Fillon n’est certainement pas restée inerte pendant toute cette période. Avant de hurler à la mort politique du candidat Fillon, les journalistes qui font leur travail devraient creuser cette question.

Tout ceci nous interpelle sur le contexte dans lequel surgit cette affaire…

Le contexte

François Fillon, à la différence de M. Macron, n’est pas un jeune nouveau dans le paysage politique. Il a détenu différents portefeuilles ministériels et il a été Premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant cinq années… Cinq années au cours desquelles son épouse a perçu une rémunération d’attaché parlementaire. Etrange que la presse qui fait son travail ne se soit pas emparée de cette question à l’époque. Curieusement, ce sujet qui est un vrai sujet légitime, n’est évoqué qu’au lendemain de la primaire de la droite et à quelques mois de l’élection présidentielle. Les français et les électeurs ne sont pas des gens dénués de sens critique. Il est clair que tout ce remue ménage à un but : tuer politiquement François Fillon. Pourquoi le tuer ? Assurément pour l’empêcher d’accéder au poste de Président de la République. Pour comprendre les vrais motifs du lynchage médiatique de François Fillon, il convient de voir en quoi François Fillon se distingue des autres candidats et quel(s) autre(s) candidat(s) à l’élection présidentielle est susceptible de tirer les marrons du feu.

Sans se lancer dans une analyse approfondie du programme de François Fillon, ce qu’il conviendrait de faire pour mettre en parallèle ce programme avec celui du (des) candidat(s) avantagé(s) par cette affaire, on peut déjà identifier quelques lignes de force qui distingue François Fillon des autres : sa volonté de réforme, sa vision d’un monde multipolaire, son catholicisme affiché, sa volonté de renouer les liens avec Moscou et la Syrie, sortir le pays d’une situation d’endettement, l’idée de redonner à la France une place forte au sein de l’Union européenne. En clair, François Fillon est une « horreur » pour le système qui depuis des décennies est aux commandes. Quel est ce système : celui du monde financier dont le seul dieu est l’argent et dont le moteur est la consommation des masses sans cesse développée grâce à l’endettement. Système dont le rêve est celui d’un monde globalisé où les populations se distinguent par leur indistinction car toutes soumises au dictat de la dépense avec pour finalité à l’existence : consommer pour vivre et vivre pour s’endetter. Je sais, je force le trait mais il n’est pas nécessaire de trop appuyer le feutre sur le papier pour le forcer.

Dans cette affaire, François Fillon a eu le tort de ne pas être le candidat du système en place. Les électeurs de la primaire ont placé en tête de leur choix un candidat qui ne satisfaisait pas aux critères du système. Or, vous le savez bien, qui a l’argent possède le pouvoir. Dans un monde ou plus de 99% des richesses planétaires sont entre les mains de 1% de la population mondiale, il est hors de question que la démocratie, qui par nature est la loi de la majorité donc des moins fortunée, laisse passer des candidats qui ne sont pas autorisés et souhaités par le système. Ce que les électeurs citoyens doivent comprendre dans cette affaire, c’est que nos démocraties contemporaines sont des simulacres. Oui, on choisit les candidats puis celui qui occupe la fonction suprême mais à la condition que ces candidats soient validés et pré-filtrés par le système lequel est le système financier et le lieu de pouvoir de ces 1% de la population qui possède plus de 99% de la richesse mondiale (8 personnes au monde possèdent même en patrimoine ce que possède la moitié de la population planétaire la plus pauvre cela donne le vertige et permet de comprendre que nos démocraties sont aujourd’hui des simulacres).

La désignation inattendue de Fillon par les électeurs de la primaire a coupé l’herbe sous le pied de ceux qui attendaient la désignation d’Alain Juppé, un candidat en tout point conforme aux désirs du système. Il était donc nécessaire de virer Fillon et nous assistons aujourd’hui à son assassinat politique pour que ce dernier n’accède pas à la fonction présidentielle.

Cette mise à l’écart de Fillon est d’autant plus nécessaire qu’un autre beau et jeune candidat, sorti de presque nulle part, est en vogue et correspond en tout point au profil du candidat du système : Emmanuel Macron. Méditons sur le beau travail des journalistes qui laissent dans l’ombre cette fameuse histoire des 120 000 euros (80% de l’enveloppe budgétaire de représentation du ministère de l’économie) consommée par Macron avant son départ de Bercy pour financer des prestations sans lien avec le ministère de l’économie mais en très fort lien avec la préparation de sa candidature présidentielle. Sur ce sujet, mutisme de la presse. On objectera que si 120 000 euros c’est une somme, elle est toujours inférieure aux 639 000 euros de Mme Fillon, heu pardon, reprenons la méthode de désinformation des médias… les 830 000 euros de Mme Fillon. C’est moins important mais cela s’est produit sur une échelle de temps bien plus courte. Mais vu l’efficacité de la dépense de M. Macron, je vous laisse calculer ce que cela aurait représenté sur 24 ans d’activités politiques…cela donne des frissons.. M. Macron ne vient pas vraiment de nulle part mais de la banque Rothschild…eh oui M. Macron est un pur produit du système financier et du monde de l’argent. Regardons ses soutiens : Jacques Attali, Pierre Bergé ou le maire de Lyon qui récemment hurlait sa douleur existentielle en déclarant que vivre qu’avec 4 000 euros par mois était insupportable… Jamais un candidat se déclarant anti-système n’aura été un candidat à ce point issu du système et validé par ce système.

Enfin la chronologie des évènements parle de façon assez claire : le 25 janvier 2017, le Canard enchaîné publie son article sur l’affaire « Pénélope Fillon », le 26 janvier 2017, le Parquet national financier ouvre une enquête judiciaire et le lendemain plusieurs témoins sont auditionnés….il faut vite virer Fillon.

En conclusion, vous l’avez compris : la démocratie a « dérapé » en plaçant François Fillon candidat de la droite française. Le système a vite réagi pour sortir ce candidat gênant de la scène politique et tracer un boulevard à un autre candidat construit, façonné et adulé par le système. Si ce dernier candidat ne devait pas percer, alors ce n’est pas un problème car le nouveau candidat de la droite fera l’affaire car, quel qu’il soit, il sera forcement le candidat désigné de force par le système. Sauf erreur d’analyse de ma part, François Fillon va être sommé de renoncer à l’élection présidentielle pour être remplacé par un candidat cautionné par le système. Les millions d’électeurs qui se sont prononcés lors de la primaire sont donc désavoués et rappelés à l’ordre : vous deviez désigner celui qui était le favori des sondages ! Pour la première fois, jamais le simulacre de la démocratie ne se sera dévoilé avec autant de pertinence aux citoyens qui acceptent d’ouvrir les yeux et de raisonner en dehors de tout mouvement d’humeur. Un conseil, pour l’élection présidentielle, comme tout est joué d’avance, autant aller à la pêche et conserver en vous une place pour le souvenir de François Fillon, martyr du simulacre de démocratie.

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