Le dixième anniversaire du génocide au Rwanda a apporté son lot d'articles dans la presse hexagonale. Un gros titre, sur la une du Le Monde, s'exclame "Rwanda : comment la France s'est trompée". Libération va un peu plus loin, en écrivant "Rwanda : Les fautes de la France" et "Au Rwanda, quelle France ?" Plus récemment, Stephen Smith nous livrait un article intitulé L'infamante accusation de « complicité » de la France est portée sans preuves.
C'est-y pas joli, ça? Ces titres plus ou moins inoffensifs ou carrément défensifs. Les journalistes ne laissent pas dire n'importe quoi, et ne laissent pas les préjugés des autres — ou leurs propres préjugés — influencer leur travail, qui se doit d'être objectif.
Évidemment, vous vous doutez pourquoi j'en fais état ici : n'est-ce pas étrange, le changement de ton de la part de journalistes — et de citoyens — qui se veulent objectifs, quand il s'agit de la France (ou de l'Europe), d'une part, et de l'Amérique (ou de leurs alliés), de l'autre?
Après tout, la tragédie du Rwanda a fait quelques 800 000 morts en 100 jours. En Irak, d'après Le Monde, 731 soldats américains ont trouvé la mort en un an, ainsi que entre 5000 à 10 000 Irakiens, s'il faut en croire certains "organisations de défense des droits de l'homme" (et pour ma propre part, je considère leurs chiffres très exagérés — mais comme ce sont les plus élévés, ce sont ceux que je choisis pour mettre ici).
Faisons un jeu : essayons de changer le nom des pays dans les titres :
Irak : Comment l'Amérique s'est trompée.
L'infamante accusation de « complicité » de l'Amérique est portée sans preuves.
(Quel sujet, le dernier titre, me demandez-vous? Quelle importance?)
Hein? C'est pas joli, ça? Non?
C'est vrai. C'est trop surréaliste. Ça ne fait pas véridique du tout…
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